Salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 11

Évaluation

Au Canada, la situation de la salamandre pourpre doit être considérée comme préoccupante pour les raisons suivantes : l’espèce occupe une aire de répartition limitée à l’intérieur du pays; normalement son abondance est faible dans les habitats propices du Nord-Est de l’Amérique; l’espèce atteint sa maturité sexuelle à un âge avancé, ce qui permet de penser que son taux de recrutement est faible et qu’elle a besoin d’un environnement stable; elle a des exigences très précises en matière d’habitat (ruisseaux de forêts de montagne à eau claire et fraîche); elle est vulnérable aux modifications de l’écosystème résultant des activités humaines (disparition du couvert forestier sur le bord des ruisseaux, modification du régime hydrique, accroissement de la sédimentation, pollution, introduction de poissons prédateurs, etc.); l’importance de l’exploitation forestière dans son aire de répartition au Canada nuit à sa survie; son habitat a été transformé par la multiplication récente des projets domiciliaires et des installations récréatives dans son aire de répartition au Canada; l’espèce et son habitat bénéficient d’une protection limitée qui ne permet pas de contrecarrer l’ensemble de ces facteurs défavorables agissant sur son milieu.

Les initiatives de conservation doivent prendre en compte l’existence de deux populations distinctes vivant dans les Appalaches et dans les Adirondacks. La population des Adirondacks a une aire de répartition très peu étendue, et son habitat n’est pas protégé actuellement. Cette population est donc la plus sérieusement menacée des deux, et sa protection doit dont être considérée comme prioritaire. La population des Appalaches occupe plusieurs massifs montagneux et peu de ses sous-populations bénéficient d’une protection visant leur habitat. Il faut protéger en particulier les ruisseaux d’amont des monts Brome, Éléphant, Shefford, Stokes et Sutton. Les initiatives de protection doivent viser avant tout les populations des ruisseaux d’amont et les autres populations de forte densité, étant donné que celles-ci fournissent probablement des colonisateurs aux autres populations situées en aval.

Notre connaissance des populations vivant à la limite de l’aire de répartition de l’espèce est restreinte, notamment dans les régions montagneuses de la bordure nord-est. De plus, on connaît mal la persistance des populations des vieilles localités. Une évaluation plus précise de la situation de l’espèce nécessiterait une meilleure connaissance des limites de son aire de répartition et des tendances des populations.

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