Salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

Résumé

Salamandre pourpre

Gyrinophilus porphyriticus

Répartition de l’espèce

Au Canada, la salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) (Caudata, Pléthodontidés) atteint la limite nord de sa distribution. Dans notre pays, elle est représentée par la sous-espèce appelée salamandre pourpre du Nord (G. p. porphyriticus), qui est différente des quatre autres sous-espèces vivant dans les Appalaches, aux États-Unis.

Populations canadiennes 

Deux populations distinctes habitent les ruisseaux des montagnes boisées du Sud du Québec. L’une de ces populations couvre 200 km² dans les contreforts des Adirondacks, dans le comté de Huntingdon; l’autre a une aire de distribution discontinue s’étendant sur 30 000 km² dans les Appalaches et les contreforts de ce même massif, de la frontière canado-américaine au comté d’Arthabaska vers le nord.

Taille des populations

La salamandre pourpre est rare dans son aire de répartition et habituellement peu abondante là où elle est présente. On trouve les plus fortes densités dans les ruisseaux d’amont dépourvus de poissons prédateurs.

Caractéristiques de l’habitat

Les caractéristiques essentielles de l’habitat sont la présence d’eau, fraîche, oxygénée et en mouvement permanent, un refuge hivernal qui ne gèle pas et un ruisseau dont le lit et les rivages sont formés de roches et de gravier offrant aux adultes et aux larves un micro-habitat protégé.

Vulnérabilité

La salamandre pourpre atteint la maturité sexuelle tardivement (à un âge pouvant atteindre six ans) et a des exigences particulières pour ce qui est de son habitat, ce qui la rend particulièrement vulnérable aux changements environnementaux.

Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs sont liés à la transformation de l’habitat sous l’effet de l’agriculture, de la coupe forestière, de la construction de projets domiciliaires et des activités récréatives intensives qui se déroulent dans les montagnes du Sud du Québec.

Évaluation de la situation

Les mesures de protection actuelles ne permettent pas de corriger les effets des facteurs limitatifs. On doit accorder la priorité à la protection des populations qui occupent les cours d’eau d’amont dans la partie canadienne des massifs des Adirondacks et des Appalaches.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) détermine le statut, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés et des populations sauvages  canadiennes importantes qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées à toutes les espèces indigènes des groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, lépidoptères, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes fauniques des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (Service canadien de la faune, Agence Parcs Canada, ministère des Pêches et des Océans, et le Partenariat fédéral sur la biosystématique, présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres ne relevant pas de compétence, ainsi que des coprésident(e)s des sous-comités de spécialistes des espèces et des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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