Salamandre pourpre (Gyrinophilus porphyriticus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Taille et tendances des populations

La salamandre pourpre est considérée comme rare au Canada (Cook, 1970 et 1977; Leclair, 1985; Vial et Saylor, 1993; Bider et Matte, 1994). Habituellement, dans les habitats convenables, on trouve peu d’individus et ceux-ci sont moins nombreux que les salamandres à deux lignes (Eurycea bislineata) (Bonin, 1991; Resetarits, 1995). Très occasionnellement, on en trouve de grands nombres, soit de 5 à 25 individus par 25 m de ruisseau (obs. pers.). On observe le même phénomène dans la partie nord des États-Unis (Brandon, 1967c; Burton et Likens, 1975). Dans l’État de New York, Bishop (1941) a trouvé que l’espèce était abondante localement. Elle est peu commune ou rare en Nouvelle-Angleterre sauf au Vermont et dans la partie nord-ouest du comté de Berkshire au Massachusetts où elle est commune (DeGraaf et Rudis, 1983). Cependant R. Wyman (in Vial et Saylor 1993) ne considérait l’espèce comme vulnérable que dans le Massachusetts.

Au Canada, on peut distinguer deux populations, l’une vivant dans les Appalaches et l’autre dans les Adirondacks. Elles sont séparées par le système formé par la rivière Richelieu, le lac Champlain et la rivière d’Hudson. Brandon (1966) a établi des distinctions morphologiques entre les populations des Adirondacks et des Appalaches de la Nouvelle-Angleterre (nombre de vertèbres et couleur du ventre). L’aire de répartition des populations des Adirondacks et des Appalaches est respectivement de 200 km² et de 30 000 km². Globalement, cela représente environ 5 p. 100 de l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce en Amérique du Nord (Ovaska 1995).

On ne connaît pas la taille de la population canadienne. À partir d’une étude écologique effectuée dans la partie québécoise des Adirondacks, Bonin (1991a) a estimé que l’espèce pouvait occuper 14 km de ruisseaux présentant des habitats convenables. Bien que les densités de cette espèce soient inconnues, on a estimé qu’une recherche diurne menée sur cette superficie produirait environ 846 adultes. Il est possible que certaines parties de ces habitats abritent des densités plus élevées, mais on ignore leur étendue. En Virginie, on rapporte une densité de 5 à 10 larves par mètre carré dans les ruisseaux d’amont où les poissons prédateurs sont absents (Resetarits, 1995).

Les tendances suivies par les populations n’ont pas été documentées au Canada. En 1993, on a effectué des relevés dans 15 anciens sites pour vérifier la persistance des populations (Bonin, 1994). L’espèce n’a été retrouvée que dans 5 sites à cause du manque de précision touchant les localisations initiales (4 sites), de la faible abondance présumée de l’espèce (5 sites) et de la destruction de l’habitat (un site dans une station de ski).

Les populations de Gyrinophilus porphyriticus ont connu un déclin au New Jersey (Cromartie, 1982) et au Mississipi, probablement à la suite de la modification de l’habitat (Ashton, 1976). L’espèce est également menacée au Massachusetts et au Connecticut (DeGraaf et Rudis, 1983).

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