Érythrophylle du Columbia (Bryoerythrophyllum Columbianum) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 10

Facteurs limitatifs et menaces

La colonne B du tableau 2 résume les facteurs limitatifs et les menaces auxquels est exposée l’espèce dans chaque site. Les pratiques agricoles, dont l’élimination de grandes superficies de steppe arbustive pour l’aménagement de vignobles, et la perturbation par les animaux domestiques semblent être les activités nuisant le plus aux populations de Bryoerythrophyllum columbianum. D’autres facteurs, comme l’expansion urbaine, la construction routière, la randonnée pédestre et l’érosion générale (naturelle), ont probablement une importance moindre, mais il faudrait des études plus approfondies pour établir le degré réel de menace associé à chacun de ces facteurs.

L’aménagement d’un verger a pour effet d’éliminer complètement la végétation indigène. Or, les vignobles sont particulièrement communs dans le sud de la vallée de l’Okanagan, un des centres de répartition du B. columbianum au Canada. De grandes superficies de steppe arbustive ont ainsi disparu au cours des dernières décennies, et d’autres disparaîtront à mesure que de nouveaux vignobles seront aménagés. Cette activité a probablement fait disparaître le site 1.

L’impact des animaux domestiques, et notamment des bovins, est commun dans les terrains arides. Dans les grands pâturages, le piétinement par les troupeaux réduit la couverture de croûte biologique du sol. Dans certains secteurs, on a même observé une absence quasi complète de couche microbienne viable. Les populations de Bryoerythrophyllum columbianum sont également affectées, et le piétinement par les bovins a probablement nui à trois des populations confirmées. Heureusement, le piétinement n’élimine pas complètement les croûtes biologiques indigènes, et celles-ci peuvent se rétablir facilement si on cesse ou limite l’utilisation du terrain comme pâturage.

L’expansion urbaine peut aussi avoir un impact sur les populations de l’espèce. Dans la localité 11, il se peut que la taille de la population ait été réduite par l’agrandissement d’une propriété. La construction et l’élargissement des routes ainsi que l’érosion consécutive à ces travaux ont peut-être un impact sur quatre des populations. D’autres activités humaines, et notamment la randonnée pédestre, semblent avoir eu un léger impact sur huit des populations. L’érosion générale naturelle associée aux versants escarpés est préoccupante dans cinq des sites et pourrait avoir fait disparaître la population de la localité 2.

 

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