Gravelier (Erimystax x-punctatus) programme de rétablissement : chapitre 2

Contexte

 

1.1 Renseignements sur l’évaluation de l’espèce provenant du COSEPAC

Nom commun : gravelier.

Nom scientifique : Erimystax x-punctatus.

Désignation du COSEPAC : disparue du pays.

Justification de la désignation du COSEPAC : Observé pour la dernière fois au Canada en 1958, le gravelier a probablement disparu en raison de l'envasement des cours d'eau qu'il occupait.

Occurrence au Canada : aucune au Canada.

Historique de la désignation du COSEPAC : Observé pour la dernière fois dans le bassin versant de la rivière Thames, en Ontario, en 1958. Désignation en tant qu'espèce « en voie de disparition » en avril 1985, puis en tant qu'espèce « disparue du pays » en avril 1987. Désignation ré examinée et confirmée en mai 2000. Dernière évaluation fondée sur un rapport de situation publié.

1.2 Description

La description suivante a été adaptée des travaux de Trautman (1981) et de Becker (1985). Le gravelier (Figure 1) est un méné au corps long et arrondi qui atteint en moyenne 76 mm de longueur et un maximum d’environ 100 mm. Son dos est vert olive, ses flancs sont argentés et son ventre est blanc. Le dos et les flancs du gravelier, dont les écailles sont aléatoirement bordées de noir, présentent des marques caractéristiques en forme de X, de W et de Y. Ces marques sont parfois absentes chez l’adulte de grande taille et étaient, en général, à peine visibles chez les spécimens de l’Ontario(Scott et Crossman, 1998). Une petite tache noire prédomine habituellement à la base de la nageoire caudale (sauf chez les spécimens de l’Ontario) (Scott et Crossman, 1998). Les nageoires, transparentes ou argentées, sont dépourvues de taches. Le museau arrondi et long fait saillie au-dessus de la bouche dont les coins sont munis de barbillons petits mais visibles.

Figure 1. Gravelier

 Figure 1. Gravelier (Erimystax x-punctatus).

Hubbs et Crowe (1956) ont assigné les populations canadiennes de gravelier à la sous-espèce E. x. trautmani, qui est morphologiquement distincte de la sous-espèce E. x. x-punctatus. E. x. trautmani possède un museau relativement pointu, aquilin et long comparativement à celui d’E. x. x-punctatus, qui possède un museau plus rond, droit et court. Le museau de l’adulte chez E. x. trautmani est habituellement plus long que le postorbitaire, alors que celui de E. x. x-punctatus est à peu près aussi long que le postorbitaire. E. x. trautmani a un pédoncule caudal mince (épaisseur minimale en moyenne 0,3 environ inférieure à la longueur du museau), tandis que le pédoncule caudal d’E. x. x-punctatus est habituellement plus épais (épaisseur minimale en moyenne 0,1 environ inférieure à la longueur de museau).

Simons (2004) confirme la validation génétique de la désignation de sous-espèce en se fondant sur le gène du cytochrome b.

1.3 Populations et répartition

Répartition

Aire de répartition mondiale (Figure 2) – Aux États-Unis, l’aire de répartition du gravelier est discontinue du Kansas à l’État de New York, et du sud du Minnesota à l’Arkansas (NatureServe, 2006). Il est présent dans l’Arkansas, l’Illinois, l’Indiana, l’Iowa, le Kansas, le Minnesota, le Missouri, l’État de New York, l’Ohio, l’Oklahoma, la Pennsylvanie, la Virginie occidentale et le Wisconsin. Il est présumé disparu du Kentucky.

La sous-espèce E. x. trautmani se limite au bassin de la rivière Ohio dans l’Illinois, l’Indiana, l’Ohio, l’État de New York, la Pennsylvanie et le Kentucky. Au Canada, E. x. trautmani n’était présent que dans la rivière Thames, en Ontario.

Figure 2. Répartition mondiale du gravelier

Figure 2. Répartition mondiale du gravelier (d’après Page et Burr, 1991).

Aire de répartition canadienne(Figure 3) – Au Canada, le gravelier n’a été observé qu’à deux endroits dans le bassin versant de la rivière Thames : à Muncey (nation Oneida de la Thames) et dans un tronçon de la rivière dans les cantons de Mosa et d’Oxford, en amont du territoire de la nation Delaware, Première nation des Moraviens de la Thames (Moraviantown). Ces lieux sont situés à environ 300 km des lieux de signalement des populations américaines les plus proches, en Ohio. Cette espèce n’a pas été prélevée au Canada depuis 1958 (Parker et al., 1988).

Figure 3. Répartition canadienne du gravelier

Figure 3. Répartition canadienne du gravelier.

Pourcentage de l’aire de répartition mondiale au Canada – Le Canada représentait moins de 5 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce (Équipe de rétablissement de la rivière Thames, 2005).

Taille et situation de la population

Taille et situation de la population mondiale –La taille de la population du gravelier aux États-Unis est inconnue, mais on pense qu’elle se chiffre à au moins 10 000 individus (NatureServe, 2006). Cette espèce est considérée comme apparemment non à risque (G4) à l’échelle mondiale et non à risque à l’échelle nationale (N4) aux États-Unis. La situation du gravelier dans les États où il est présent est la suivante : Arkansas (S3?), Illinois (S1S2), Indiana (S4), Iowa (S3), Kansas (S2S3), Kentucky (SX), Minnesota (S3), Missouri (SNR), État de New York (S1), Ohio (S3), Oklahoma (S2S3), Pennsylvanie (S1), Virginie occidentale (S1) et Wisconsin (S1S2) (NatureServe, 2006).

Taille et situation de la population canadienne –Au Canada, comme aucun spécimen n’a été prélevé en Ontario depuis 1958, le gravelier est présumé disparu à l’échelle nationale (NX) et provinciale (SX) (NatureServe, 2006). La taille de la population historique du gravelier dans la rivière Thames est inconnue; cela dit, les spécimens prélevés en 1923 et hébergés au musée de zoologie de l’Université du Michigan appartenaient à différentes classes de taille, ce qui laisse sous-entendre qu’il s’agirait de populations établies. (B. Cudmore, MPO, obs. pers.)

Populations d’importance à l’échelle nationale – Les populations de gravelier de la rivière Thames constituaient les seuls représentants de cette espèce dans le bassin des Grands Lacs et les seuls représentants de ce genre au Canada.

1.4 Besoins du gravelier          

1.4.1 Besoins liés à l’habitat et besoins biologiques

Habitat historique – On a situé le lieu où des graveliers ont été capturés dans la rivière Thames en 1923 entre l’embouchure du ruisseau Hogg et une pointe sur la rivière Thames à Muncey (Holm et Crossman, 1986). L’habitat, à cet endroit, est caractérisé par une eau claire, des courants rapides, des substrats constitués de sable et de gravier propre et des profondeurs maximales de 1,5 m (Parker et al., 1987). La largeur de la rivière au lieu de capture de 1923 est inconnue; elle mesurait toutefois, au milieu des années 1980, entre 20 et 30 m environ (Parker et al., 1987). En 1958, neuf graveliers ont été capturés dans un chalut tiré depuis le Lot 16, dans le canton de Mosa, jusqu’à la limite orientale de la réserve indienne des Moraviens (Holm et Crossman, 1986). Aucune donnée relative à l’habitat n’est disponible pour ce lieu de capture.

Aux États-Unis, le gravelier a été prélevé à des endroits où l’eau est de claire à modérément turbide et où sont présents de nombreux bancs au substrat rocheux, graveleux ou sableux, exempt de limon (Trautman, 1981, Parker et al., 1987). Moore et Paden (1950) pensent que le gravelier préfère un microhabitat situé sous les roches des bancs, où il subit moins les effets des courants rapides. On a observé que le gravelier s’empresse de se cacher sous les roches lorsqu’il est dérangé. Il évite les zones où croissent des macrophytes aquatiques, des mousses aquatiques et de grandes espèces d’algues (Trautman, 1981).

En Ohio, on a observé le gravelier dans des cours d’eau de moyenne à grande envergure, à des profondeurs variant de 0,3 à 1,2 m pendant l’été et de 0,6 à 1,8 m pendant l’hiver (Trautman, 1981). Au Wisconsin, on a prélevé des spécimens dans des eaux turbides exemptes de végétation aquatique, sur des bancs de gravier dans une zone de courant rapide d’une profondeur oscillant entre 0,3 à 0,9 m. La largeur du cours d’eau aux sites de capture variait de 9 à 12 m (Becker, 1983). Aucune information n’est disponible concernant les habitudes migratoires ou les besoins liés à l’habitat d’hiver de l’adulte. Des différences dans l’utilisation de l’habitat par le mâle et la femelle n’ont pas été observées. Les besoins liés à l’habitat des jeunes de l’année ou des individus juvéniles sont inconnus.

Habitat actuel – On ne connaît actuellement aucun habitat occupé dans la rivière Thames.

Tendances relatives aux habitats – Les caractéristiques de l’habitat aux sites de capture du gravelier dans la rivière Thames sont passées d’eaux claires et rapides à des eaux fortement turbides. D’après les unités de turbidité Jackson, le cours inférieur de la rivière Thames demeure fortement turbide (69,5). Depuis les années 1970, la teneur en phosphore à la plupart des sites du bassin hydrographique a enregistré une tendance progressive à la baisse, mais demeure supérieure à la teneur recommandée dans les lignes directrices provinciales (30 ug/l) pour la protection de la vie aquatique. La teneur en nitrates à tous les sites de surveillance dans la rivière Thames a augmenté au cours des 30 dernières années (Taylor et al., 2004). La teneur en chlorure a également augmenté de façon continue dans les sites dans l’ensemble du bassin hydrographique, mais demeure dans la plupart des cas inférieure au niveau de toxicité d’Environnement Canada pour les espèces aquatiques vulnérables (Taylor et al., 2004).

Protection/propriété de l’habitat – La majorité des terres adjacentes à la rivière Thames sont des propriétés privées destinées à des usages agricoles, industriels ou urbains. L’habitat du gravelier est protégé en vertu des dispositions relatives à l’habitatde la Loi sur les pêches de l’administration fédérale. Le gravelier et/ou son habitat sont également protégés en vertu de la Loi sur l’aménagement des lacs et des rivières, de la Loi sur la protection de l’environnement, de la Loi sur les évaluations environnementales et de la Loi sur les ressources en eau du gouvernement de l’Ontario. Si le gravelier est réintroduit et que son habitat essentiel est alors défini, celui-ci sera expressément protégé en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) (Équipe de rétablissement de la rivière Thames, 2005).

Biologie générale –On connaît peu la biologie du gravelier au Canada et la plupart des données disponibles viennent des populations américaines(Parker et al.,1987). Aux États-Unis, on a observé que le frai chez cette espèce avait lieu au printemps dans des zones de courant rapide, au-dessus de bancs de gravier (Becker, 1983, Parker et al., 1987). Au Kansas, on a observé le frai en avril à une température de l’eau de 15,5 °C (Becker, 1983). La durée du frai est inconnue, mais on suppose qu’il se limite à une brève période au début du printemps (Becker, 1983). Les œufs, qui ne sont pas collants, sont dispersés sur un lit de gravier où ils demeurent jusqu’à l’éclosion. Ils ne sont pas protégés par les parents (Coker et al., 2001). Les températures préférées de l’adulte sont inconnues. Le gravelier s’alimente probablement d’insectes épibenthiques (Becker, 1983; Scott et Crossman, 1998), qu’il trouve vraisemblablement en fouillant sous les roches et dans les crevasses au moyen de son museau sensible (Parker et al., 1987).

1.4.2 Rôle écologique

Puisque cette espèce n’a pas été observée dans la rivière Thames (ou ailleurs au Canada) depuis près de 50 ans, son rôle écologique dans le bassin hydrographique est inconnu (Équipe de rétablissement de la rivière Thames, 2005). Le gravelier s’alimente d’invertébrés benthiques et peut être la proie d’espèces piscivores, comme le crapet de roche (Ambloplites rupestris) et l’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieui), que l’on trouve tous les deux dans la rivière Thames (McAllister et al., 1985).

1.4.3 Facteurs limitatifs

Le gravelier a des besoins très particuliers en matière d’habitat qui restreignent ses populations aux zones de courants rapides dont le lit est constitué de sable ou de gravier propre.

1.5 Menaces

Les besoins stricts liés à l’habitat du gravelier le rendent vulnérable à la dégradation de son habitat et à la diminution de la qualité de l’eau. L’augmentation de l’envasement a été associée à la disparition du gravelier dans de nombreuses régions de l’Ohio (Trautman, 1981) et du Wisconsin (Becker, 1983). La disparition de populations de gravelier dans l’Iowa et le Minnesota peut être attribuable aux pesticides, aux déversements d’eaux usées ou à l’envasement (Schmidt, 2000). L’existence de réservoirs de retenue à proximité de bancs essentiels à l’espèce menace aussi sérieusement le gravelier aux États-Unis (Becker, 1983, NatureServe, 2006). Les barrages modifient les conditions de l’habitat en amont et en aval et agissent comme des barrières en fragmentant les populations et en limitant la recolonisation. La plupart des barrages dans le bassin hydrographique de la rivière Thames sont situés soit dans la partie supérieure du bassin hydrographique, soit sur les affluents des cours moyens et inférieurs de la rivière. Le barrage Springbank, situé au nord-ouest de London, constitue l’obstacle le plus en aval sur l’axe de la rivière Thames. Les vannes qui sont en place de la mi-mai au début de novembre font obstacle au passage des poissons et créent un petit réservoir de retenue au fil de l’eau (55 hectares). Sauf pour ce qui est du remplissage du réservoir à la mi-mai et de sa vidange en novembre, le barrage a peu d’incidence sur le débit en aval. En conséquence, les barrages de la rivière Thames devraient exercer peu d’effets sur les habitats historiques du gravelier.

On pense que l’envasement et l’accroissement de la turbidité sont principalement responsables du déclin puis de la disparition du gravelier en Ontario. Les sites où des graveliers ont été capturés sur la rivière Thames ont été décrits en 1923 par D.E.S. Brown (cité dans Parker et al., 1987) comme étant constitué d’eaux claires au débit rapide s’écoulant sur un lit de sable et de gravier. En 1985, Holm et Crossman (1986) signalent une modification des conditions de l’habitat avec l’apparition d’argile et de limon à tous les sites et d’une turbidité élevée de l’eau. La charge en éléments nutritifs attribuable aux pratiques agricoles et urbaines (p. ex. engrais, épandage de fumier, traitement des eaux usées) a peut-être également contribué à sa disparition.

1.5.1 Classification des menaces

Tableau 1. Classification des menaces pesant sur le gravelier.

1. Envasement dû aux activités agricoles et urbaines Information relative à la menace
Catégorie de menace Disparition ou dégradation de l’habitat Ampleur Étendue
  Locale À l’échelle de l’aire de répartition
Menace générale

Pratiques agricoles/

industrielles

Occurrence Historique/actuelle
Fréquence Continue
Menace spécifique Envasement Certitude quant à la cause Moyenne
Gravité Élevée
Stress Diminution de la population Niveau de préoccupation Élevé
2. Détérioration de la qualité de l’eau attribuable à des activités agricoles et urbaines (engrais, traitement des eaux usées, etc.) Information relative à la menace
Catégorie de menace Pollution Ampleur Étendue
  Locale À l’échelle de l’aire de répartition
Menace générale Eaux de ruissellement d’origine agricole/urbaine Occurrence Historique/actuelle
Fréquence Continue
Menace spécifique Charge en éléments nutritifs Certitude quant à la cause Faible
Gravité Inconnue
Stress Effets toxiques (productivité réduite, mortalité accrue) Niveau de préoccupation Moyen

1.5.2 Description des menaces

La description qui suit des menaces de la rivière Thames est adaptée du programme de rétablissement de l’écosystème aquatique de la rivière Thames (Équipe de rétablissement de la rivière Thames, 2005).

Menace 1 – Envasement dû aux activités agricoles et urbaines

L’envasement et la turbidité élevés dans le bassin hydrographique de la rivière Thames sont principalement attribuables aux pratiques agricoles. L’agriculture représente 78 % de l’utilisation des terres dans la partie supérieure du bassin hydrographique et 88 % dans sa partie inférieure (Taylor et al., 2004). Le ruissellement et les drains entraînent directement le sol dans les cours d’eau. Le bétail paissant en bordure des cours d’eau et le travail du sol jusqu’à la ligne des eaux détruisent la végétation riveraine, ce qui accroît le taux d’érosion et la sédimentation (Bailey et Yates, 2003).

Les zones qui, au sein de l’écosystème de la rivière Thames, enregistrent les pourcentages les plus élevés de perte de sol contribuant à l’augmentation de l’envasement et de la turbidité sont les sous-bassins hydrographiques de la rivière Middle Thames (21,2 %), du ruisseau Mud (19,9 %) et du ruisseau Reynolds (26,4 %) (Équipe de rétablissement de la rivière Thames, 2005). Ces sous-bassins hydrographiques sont tous situés en amont d’anciens sites de prélèvement du gravelier.

Menace 2 – Détérioration de la qualité de l’eau attribuable à des activités agricoles et urbaines (engrais, traitement des eaux usées, etc.)

Des éléments nutritifs, comme l’azote et le phosphore, entrent dans le réseau hydrographique de la rivière Thames par les voies suivantes : épandage d’engrais et de fumiers, déversements accidentels de fumiers, effluents de centrales de traitement des eaux usées et fosses septiques domestiques défectueuses (Taylor et al., 2004). La présence de charges élevées en éléments nutritifs dans la rivière est souvent attribuable aux pratiques d’épandage des fumiers (UTRCA, 1998). Quinze centrales de traitement de différentes capacités rejettent actuellement des eaux usées dans la rivière Thames. La pollution bactérienne (indicatrice de la présence de fumier et de déchets humains dans l’eau) excède souvent les normes provinciales pour la sécurité des plaisanciers (100 bactéries E. coli/100 ml). Les fleurs d’eau, qui se multiplient en la présence de concentrations élevées d’azote et de phosphore dans l’eau, peuvent réduire la quantité d’oxygène dissous lorsqu’elles meurent massivement et provoquer la mort des poissons. Les déversements accidentels de fumiers constituent la principale cause de mortalité de poissons en Ontario depuis 1988 (UTRCA, 1998). Dans le bassin hydrographique du cours supérieur de la rivière Thames, des mortalités massives épisodiques de poissons sont souvent signalées à la suite de déversements de produits chimiques (le plus souvent du pétrole et du carburant).

1.6 Mesures complétées ou en cours

Programme de rétablissement de l’écosystème aquatique de la rivière Thames– L’Équipe de rétablissement de la rivière Thames, formée en 2002, travaille à la finalisation d’un programme de rétablissement de l’écosystème pour les espèces aquatiques en péril dans la rivière Thames. Son objectif de rétablissement à long terme est l’utilisation d’une approche écosystémique pour stabiliser et accroître les populations d’espèces en péril dans l’écosystème de la rivière Thames et pour réduire ou éliminer les menaces qui pèsent sur ces espèces et leurs habitats, de façon à assurer leur viabilité à long terme dans le bassin hydrographique (Équipe de rétablissement de la rivière Thames, 2005). Le gravelier et les 23 autres espèces répertoriées par le COSEPAC (sept moules, six reptiles, dix poissons) qui ont déjà occupé ou qui occupent toujours le bassin hydrographique de la rivière Thames sont ciblées par le programme de rétablissement. Les plans d’action proposés par l’Équipe augmenteraient la probabilité qu’un habitat approprié soit disponible dans l’éventualité d’une réintroduction du gravelier.

1.7 Lacunes dans les connaissances

Besoins en matière de relevés – Avant d’élaborer des plans de réintroduction, si de tels plans sont considérés comme réalisables, il faut confirmer l’absence du gravelier par un échantillonnage intensif et ciblé. Pour qu’il soit conforme aux efforts d’échantillonnage antérieurs, l’échantillonnage ciblé doit avoir lieu au cours des mois où les efforts d’échantillonnage antérieurs ont eu lieu et doit être réalisé à la seine et à la pêche électrique (groupe portable et bateau). Comme les derniers spécimens du gravelier prélevés dans la rivière Thames en 1958 ont été pêchés au chalut, l’utilisation de chaluts à maille fine doit également être tentée.

Besoins en matière de recherche sur les plans biologique/écologique – Il faut connaître les caractéristiques du cycle biologique du gravelier pour mettre au point des approches de rétablissement et définir la résidence, s’il y a lieu, et l’habitat essentiel.

Besoins en matière de recherche pour une meilleure connaissance des menaces – Les menaces qui pèsent sur le gravelier doivent être évaluées selon leur incidence particulière sur l’espèce.

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