Abronie rose (Abronia umbellata) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 8

Facteurs limitatifs et menaces

Espèces envahissantes : Ammophila arenaria et A. breviligulata

La principale menace pour la survie de l’abronie rose en Colombie-Britannique vient de l’Ammophila arenaria et de l’A. breviligulata, qui risquent d’envahir et de stabiliser les arrière-plages et les avant-dunes de la côte. Sur la plage de Wickaninnish, l’une des plus grandes plages de la côte exposée de la province, située dans le parc national Pacific Rim, les Ammophila ont déjà envahi une grande partie du milieu propice à l’abronie rose.

L’Ammophila arenaria se propage principalement par rhizomes mais produit également des graines viables. Les rhizomes sont capables de résister à de longues périodes de submersion, et la dispersion à distance de l’espèce se fait généralement par transport des rhizomes par les courants marins (Pickart et Sawyer, 1998). Une fois établie, la plante produit un puissant système de racines et de rhizomes. L’A. arenaria a une résistance à l’enfouissement sous le sable (jusqu’à 1 m) supérieure à celle du Leymus mollis. En fait, lorsque le sable cesse de s’entasser sur la plante, elle perd de sa vigueur (Pickart et Sawyer, 1998). L’A. breviligulata est doté de rhizomes aussi vigoureux que ceux de l’A. arenaria et est encore plus agressif; cependant, il retient moins le sable, probablement parce que ses tiges sont moins denses et que ses feuilles sont moins persistantes en hiver (Seabloom et Wiedemann, 1994).

À cause de son réseau étendu de rhizomes, l’A. arenaria est difficile à extirper. L’espèce est tellement répandue sur la côte ouest des États-Unis qu’il est pratiquement impossible de l’éliminer sauf à échelle très localisée. À ce jour, les tentatives de lutte chimique, mécanique et manuelle contre l’espèce ont donné des résultats plus ou moins heureux (Pickart,1997). On a toutefois réussi à certains endroits, grâce à l’emploi d’herbicides, de tracteurs à chenilles D8 et d’efforts manuels soutenus, à rétablir les arrière-plages et avant-dunes presque à leur état naturel (Pickart, 1997).

Tempêtes d’hiver

Les plages de sable où pousse l’abronie rose sont généralement balayées par les vagues à marée haute et lors des tempêtes d’hiver, de sorte que peu de plantes résistent d’une saison de végétation à l’autre. Les tempêtes d’hiver transforment également le modelé des plages et des dunes. Ces éléments naturels doivent être pris en compte dans les plans de gestion de l’espèce, surtout lorsqu’on envisage de réintroduire des populations.

Activités récréatives

Il existe un faible risque de piétinement des populations d’abronie rose par les randonneurs. Les plages de la côte de Colombie-Britannique susceptibles d’abriter l’espèce voient souvent défiler beaucoup de randonneurs. Aussi, il serait souhaitable de mettre les petites populations à l’abri du piétinement, au moyen de clôtures.

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