Aristide à rameaux basilaires (Aristida basiramea) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Biologie

Reproduction

L’Aristida basiramea est une plante annuelle qui fleurit et fructifie très tardivement. Mohlenbrock (1973) mentionne qu’en Illinois, l’espèce fleurit entre août et le début d’octobre. Au Maine, les fruits apparaissent entre août et octobre (Maine Department of Conservation, 1999). En Ontario, d’après les observations de 2001, l’A. basiramea fleurit très tardivement : le 16 août, chez la majorité des individus de la population de Macey Lake, les organes reproducteurs n’étaient pas encore apparents; le 7 octobre, ils n’étaient toujours pas apparents chez un certain nombre d’individus. Reznicek (comm. pers., 2001) mentionne qu’au Michigan, la plante continue de produire des fruits jusqu’à ce que les conditions météorologiques deviennent inhibitrices. Catling et al. (1977) notent que l’A. longispica, comme les autres espèces du genre Aristida, commence à fleurir à la fin d’août, ne fructifie qu’en septembre ou octobre et passe facilement inaperçu même lorsqu’il porte des fleurs ou des fruits.

Survie

L’Aristida basiramea semble très mal supporter la compétition d’autres espèces : il est incapable de survivre dans une herbaçaie dense et est rapidement éliminé par la succession ou l’ombre. Le plan officiel d’aménagement du territoire du canton de Tiny prévoit pour l’espèce le niveau 1 de protection environnementale, qui est le niveau le plus élevé. Sur les terres bénéficiant d’une protection environnementale officielle, seules sont permises les activités de conservation et les loisirs passifs. Toute construction, édification d’ouvrage et transformation du paysage y sont interdites. L’aménagement de terrains de golf n’est pas considéré comme un usage à des fins récréatives passives. Par ailleurs, le plan officiel ne comporte aucune disposition visant à mettre fin à l’exploitation agricole des terres bénéficiant du niveau 1 de protection environnementale (The Planning Partnership, 2000).

Physiologie

Le genre Aristida comprend de 250 à 300 espèces, réparties principalement dans les régions subtropicales et tempérées chaudes des deux hémisphères, où elles poussent de préférence sur des sols secs et pauvres ou sableux. En Amérique du Nord, les espèces du genre Aristida se trouvent surtout dans les régions arides (Gleason, 1952).

Catling et al. (1977) notaient que la station d’Aristida basiramea du lac Macey est à 245 km plus au nord que toute autre station connue du genre Aristida, en Ontario, et est la seule station du genre Aristida au nord de la zone carolinienne. De même, au Michigan, l’A. basiramea est la seule espèce du genre Aristida signalée au nord de la « zone de transition » (Catling et al., 1977, citant Voss, 1972). Depuis ce temps, des populations indigènes d’Aristida dichotoma ont été découvertes en Ontario, dans les comtés de Lennox et d’Addington (Brownell et al., 1996), environ à la même latitude que les populations indigènes d’A. basiramea. Bien que l’A. basiramea semble être l’espèce la plus rustique du genre Aristida, on peut penser que sa répartition au Canada est limitée par ses exigences écologiques, puisque les types de milieux et de sols où il pousse en Ontario et au Québec sont restreints et peu communs autour de la baie Georgienne au nord des localités où sa présence est confirmée. À ce jour, aucune station naturelle d’A. basiramea n’a été signalée au nord de la péninsule nord du Michigan (environ 48 degrés de latitude).

La dispersion de l’espèce, vers le nord, est vraisemblablement limitée, du moins en partie, par le fait qu’elle ne commence pas à fleurir avant le milieu ou la fin d’août et que, chez une partie de la population, les graines n’ont pas le temps de commencer leur développement avant l’arrivée des températures hivernales.

Déplacements et dispersion

Les arêtes divergentes de la glumelle inférieure favorisent le transport des épillets par le vent et les animaux. De plus, en maintenant les épillets inclinés sur le sol, elles favorisent l’établissement des semis (Allred, 2001).

Au lac Macey, l’espèce ne semble éprouver aucune difficulté à se reproduire, puisqu’elle colonise massivement les milieux perturbés.

Nutrition et relations interspécifiques 

Bien que de façon générale les graminées du genre Aristida ne soient pas des plantes fourragères de qualité, et en dépit du cal qui peut être nocif pour le bétail, quelques espèces constituent une source alimentaire importante au printemps dans les grands parcours de l’Ouest. Les cailles et certains petits mammifères consomment de petites quantités de graines de l’espèce (Allred, 2001).

Comportement et adaptabilité

L’A. basiramea est une espèce adventice des bords de routes sablonneux dans certains États des États-Unis, notamment au Maine, où les pratiques d’entretien sont favorables à l’espèce.

Wright et al. (1978) notent que plusieurs espèces d’Aristida sont très sensibles au feu du fait que le collet de la plante se trouve presque au niveau du sol ou juste au-dessus. Par ailleurs, Lemon (1949) et Parrott (1967) ont observé que l’Aristida stricta est adapté au feu et domine les prairies et savanes du Sud-Est où le passage du feu est récurrent. Cette espèce possède des méristèmes situés à environ 3 cm sous la surface du sol, où ils sont protégés contre la chaleur intense du feu. Elle peut vivre à l’ombre des premiers feuillus durant 20 à 40 ans, après quoi elle disparaît à moins qu’un incendie ne fasse régresser la succession (Clewell, 1989).

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