Crapet rouge (Lepomis auritus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

Résumé

Crapet rouge
Lepomis auritus

Information sur l’espèce

Le crapet rouge est un poisson relativement petit au corps haut et latéralement comprimé, de couleur variant du brun doré à l’olive, plus foncé sur le dos et plus pâle sur les flancs. Les flancs présentent souvent des taches rougeâtres peu distinctes et des rayures bleuâtres, lesquelles sont plus marquées sur la tête. La surface ventrale, varie d’une teinte jaunâtre à rouge orange brillant, d’où le nom commun du poisson. On distingue facilement le crapet rouge des autres crapets par ses volets operculaires longs et étroits, entièrement noirs, qui ne présentent pas la bordure colorée que l’on trouve chez d’autres espèces. Il mesure en moyenne de 130 à 180 mm (longueur totale).

Répartition

Historiquement, l’aire de répartition indigène de l’espèce se trouvait à l’est des Appalaches, depuis le Nouveau-Brunswick au nord jusqu’en Floride au sud. On l’a introduite à l’ouest jusqu’au Mexique, ainsi qu’en Italie et à Porto Rico. Au Canada, sa présence n’a été signalée que dans le sud-ouest du Nouveau-Brunswick, soit dans huit lacs et sept cours d’eau faisant tous partie du réseau hydrographique de la rivière Saint-Jean.

Habitat

Cette espèce fréquente des eaux lentes de rivières et des herbiers littoraux de lacs, aux substrats divers. Elle semble préférer des milieux d’eau claire qui lui offrent beaucoup d’abris. En hiver, les crapets rouges se rassemblent en eau profonde où ils restent inactifs sous la glace jusqu’au printemps.

Biologie

Le crapet rouge fraie au printemps lorsque la température de l’eau s’approche de 20 °C. Le mâle creuse un nid, qui mesure jusqu’à 102 cm de diamètre, à une profondeur allant jusqu’à 43 cm. On présume que la femelle pond rapidement ses œufs dans le nid; le mâle défend les œufs et les larves jusqu’à ce qu’elles se dispersent 1 ou 2 semaines après l’éclosion. Les juvéniles se nourrissent surtout de minuscules invertébrés aquatiques, tandis que les adultes mangent divers invertébrés, végétaux aquatiques et petits poissons.

Taille et tendances des populations

Il n’existe des données d’abondance que pour une seule population de crapets, soit une population estimée de 810 ± 15 individus dans le lac Yoho en 2005. Toutefois, les échantillonnages réalisés à différentes années portent à croire que des populations persistent dans certains lacs et rivières, mais la présence d’une population n’a pas été confirmée récemment dans au moins 3 lacs et 2 rivières.

Facteurs limitatifs et menaces 

Au Nouveau-Brunswick, le crapet rouge se trouve à la limite nord de son aire de répartition. Bien qu’on puisse le trouver dans d’autres sites, sa répartition discontinue porte à croire qu’il n’est pas largement répandu. En raison de sa mobilité apparemment limitée, il est peu susceptible de s’étendre rapidement dans des habitats disponibles, même dans un même réseau hydrographique.

Les activités humaines, notamment les pratiques urbaines, agricoles, industrielles et forestières, peuvent avoir un effet sur les écosystèmes aquatiques en général.

Importance de l’espèce 

En général, les pêcheurs à la ligne ne considèrent pas les crapets comme des poissons de sport ou de consommation, et le crapet rouge est probablement un des moins importants de la famille en raison de sa petite taille. Toutefois, les crapets peuvent mordre à des appâts vivants et ils peuvent être intéressants à pêcher à l’aide d’agrès légers, particulièrement pour les jeunes pêcheurs. Les crapets survivent bien en captivité et se prêtent bien aux essais en laboratoire. Le crapet rouge revêt une importance particulière en raison de son aire de répartition restreinte au Canada : on ne le trouve que dans le sud du Nouveau-Brunswick.

Protection actuelle ou autres désignations du statut

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a évalué le crapet rouge en 1989 et l’a désigné « espèce préoccupante ». L’espèce figure actuellement à l’annexe 3 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) et doit donc être réévaluée avant qu’on envisage de l’inscrire en vertu de la LEP. Les articles de la Loi sur les pêches concernant la protection du poisson et de son habitat offrent une protection générale. Les règlements de pêche sportive du Nouveau-Brunswick n’accordent aucun statut particulier à l’espèce, car les pêcheurs ne la visent généralement pas.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2008)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d'animal, de plante ou d'une autre organisme d'origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s'est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n'existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n'existe plus à l'état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)Note de bas de pagea
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)Note de bas de pageb
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)Note de bas de pagec
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)Note de bas de paged, Note de bas de pagee
Une catégorie qui s'applique lorsque l'information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l'admissibilité d'une espèce àl'évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l'espèce.

 

Service canadien de la faune

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

 

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