Brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 6

Répartition

Répartition mondiale

L’aire de répartition naturelle du brochet vermiculé (figure 2) se limite en grande partie à l’ouest des Appalaches, dans le réseau des Grands Lacs et du fleuve Mississippi (Crossman, 1980). Du côté est, elle s’étend du réseau du Saint-Laurent, près de Montréal, au Québec, jusqu’à la rivière Brazos, au Texas, en passant par le nord-ouest de l’État de New York, y compris les lacs Finger et Champlain ainsi que le parc des Adirondacks, l’ouest de la Pennsylvanie, l’ouest du Kentucky, l’extrémité nord-ouest de l’Alabama (rivière Tennessee), l’ouest du Mississippi et la Louisiane. Du côté ouest, elle s’étend vers le nord du sud-est de l’Oklahoma au sud de l’Ontario, en passant par tout l’Arkansas et le Missouri, l’est de l’Iowa, le sud-est du Minnesota et le sud-ouest du Wisconsin, l’Illinois, l’Indiana et le sud du Michigan. Il existe une aire de répartition isolée dans le centre-nord du Nebraska ainsi que dans le centre-nord du Wisconsin. La limite septentrionale de l’aire de répartition est le ruisseau Rice dans le réseau de la Manitowish, dans le comté de Vilas (46° 07’ N., 89° 45’ O.), au centre-nord du Wisconsin (Serns et McKnight, 1977). Il est possible que ces populations du nord du Wisconsin soient le résultat d’introductions ou constituent des reliques glaciaires associées à une zone non glaciaire du Wisconsin.


Figure 2. Répartition nord-américaine (mondiale).

Figure 2. Répartition nord-américaine (mondiale).


Il existe des populations ayant été introduites avec succès dans l’ouest de l’État de New York, au Maryland, dans l’ouest de la Pennsylvanie, dans l’État de Washington, en Utah, au Colorado et en Idaho. L’espèce a été introduite en Californie, d’où elle a fini par disparaître (Buss, 1963; Wydoski et Whitney, 1979; Crossman, 1980; Fuller et al., 1999). L’hybridation est fréquente lorsque le brochet d’Amérique ou le brochet vermiculé est présent dans des eaux habitées par le brochet maillé (Raney, 1955; Crossman et Buss, 1965) ou, dans une moindre mesure, par le grand brochet (Serns et McKnight, 1977).

Dans de nombreux États, à partir du Missouri vers le sud, le brochet vermiculé et le brochet maillé partagent les mêmes habitats.

Répartition canadienne

On sait actuellement, selon un vaste relevé, que la répartition canadienne (figure 3) est discontinue et qu’il existe plusieurs populations relativement concentrées dans des zones séparées. Au Québec, Cuerrier (1944) a observé l’espèce la première fois à l’île Perrot, à l’embouchure de la rivière des Outaouais. Le brochet vermiculé est actuellement présent dans trois portions du fleuve Saint-Laurent : au lac Saint-François (en 1941), une mention discutable; dans un tronçon du fleuve immédiatement en aval du lac Saint-François, à Coteau-du-Lac (en 1970); dans le lac Saint-Louis, ce qui comprend l’île Perrot, le ruisseau Saint-Jean et Lachine (de 1941 à 1988) (P. Dumont, ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec, comm. pers.). Cette répartition tient compte d’une mention de 1985, qui fait en sorte que l’aire s’étend en aval, dans le lac Saint-Louis, jusqu’aux environs de Lachine. En 1994, un individu de l’espèce a été capturé plus loin en amont, dans la portion du lac Saint-François près de l’Ontario. Cette capture donne à penser qu’il y a eu de faibles déplacements depuis 1941, mais l’établissement de nouvelles populations est également possible. La pollution dans la région de Montréal pourrait expliquer la brèche (qui va maintenant des îles de Contrecœur au lac Saint-Louis, près de Lachine) entre les territoires des deux sous-espèces au Québec. Mongeau et al. (1974) n’ont pas inclus le point de répartition dans la rivière Châteauguay noté précédemment par Cuerrier et al. (1946).


Figure 3. Répartition canadienne du brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus), qui indique deux périodes de relevé ou de rapport.

Figure 3. Répartition canadienne du brochet vermiculé (Esox americanus vermiculatus), qui indique deux périodes de relevé ou de rapport.


L’espèce est également présente en amont, dans le lac Ontario, dans des baies peu profondes et de petits cours d’eau; elle se concentre dans des affluents du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent, de Brockville à Gananoque. On la retrouve jusque dans l’ouest de la baie de Quinte, près de Deseronto, en Ontario. Malgré des relevés extensifs, on n’a pas trouvé de brochets vermiculés dans les affluents canadiens du lac Ontario entre le parc Presqu’île, à l’ouest de la baie de Quinte, et Hamilton. Une population est présente dans le cours supérieur du ruisseau Twenty Mile, un affluent du lac Ontario, au sud-est de Hamilton. Comme il est impossible que cette population provienne du lac Ontario en raison des obstacles à la remontée, elle serait probablement issue de contacts avec la population de la rivière Grand, un affluent du lac Érié, au niveau des eaux de tête. Le brochet vermiculé est présent dans presque tous les affluents du cours supérieur de la rivière Niagara et ceux de la rivière Welland, au sud de la région de Fort-Érié, en Ontario. Sur le littoral nord du lac Érié, des populations sont (ou étaient) présentes dans la rivière Grand ainsi que dans les régions de la pointe Long et de la pointe Pelée. Malgré l’existence de cours d’eau convenables dans les zones intermédiaires, l’espèce n’y a pas été observée. Des populations sont présentes dans la partie supérieure du lac Sainte-Claire (île Walpole) et dans ses affluents : la rivière Sydenham, le petit ruisseau Bear et le ruisseau Maxwell. On les trouve dans le bassin hydrographique du lac Huron, près de Grand Bend, en Ontario (chenal Old Ausable, ancien lit de la rivière Ausable, qui est désormais un bras mort se jetant dans la rivière Ausable, au niveau de la partie connue sous le nom de « The Cut »).

On trouve des populations intérieures dans le réseau fluvial de la Severn, dans le lac Kahshe, le lac Bass et le ruisseau Gartersnake. En 1972, l’espèce a été observée dans le lac Couchiching (le prolongement nord du lac Simcoe) et le marais Hoaglands (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, identification sur le terrain), mais il est impossible de vérifier ces données.

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