Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) au Canada [Proposition] - 2014

Loi sur les espèces en péril
Série de Programmes de rétablissement
Adoption en vertu de l’article 44 de la LEP

Grenouille maculée de l’Oregon

Grenouille maculée de l’Oregon

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont convenu de travailler ensemble pour établir des mesures législatives, des programmes et des politiques visant à assurer la protection des espèces sauvages en péril partout au Canada.

Dans l’esprit de collaboration de l’Accord, le gouvernement de la Colombie-Britannique a donné au gouvernement du Canada la permission d’adopter le « Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie-Britannique » (partie 2), en vertu de l’article 44 de la Loi sur les espèces en péril (LEP).Environnement Canada a inclus une addition à ce programme de rétablissement afin qu’il réponde aux exigences de la LEP.

Le programme de rétablissement du gouvernement fédéral de la grenouille maculée au Canada comprend deux parties :

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au « Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie Britannique », préparée par Environnement Canada.

Partie 2 – « Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie Britannique », préparé par l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée pour le ministère de l’Environnement de la Colombie Britannique.

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au « Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie Britannique », préparée par Environnement Canada.

Table des matières

Partie 2 – « Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie Britannique », préparé par l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée pour le ministère de l’Environnement de la Colombie Britannique


Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) au Canada [Proposition] - 2014

Cover: Management Plan for the McCown’s Longspur (Rhynchophanes mccownii) in Canada - 2014 [Proposed]

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2014. Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) au Canada [Proposition]. Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril. Environnement Canada, Ottawa. 24 p. + Annexe.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d’information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du COSEPAC, les descriptions de la résidence, les plans d’action et d’autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la page couverture : © Kelly McAllister

Also available in English under the title
"Recovery Strategy for the Oregon Spotted Frog (Rana pretiosa) in Canada [Proposed]"

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2014. Tous droits réservés.
ISBN
N° de catalogue

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.


En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l'élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d'ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement est le ministre compétent pour le rétablissement de la grenouille maculée et a préparé la composante fédérale du présent programme de rétablissement (partie 1), conformément à l'article 37 de la LEP. Ce programme a été préparé en collaboration avec l'équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon et la province de la Colombie-Britannique. L’article 44 de la LEP autorise le ministre à adopter un plan existant pour l’espèce, en partie ou en totalité, s’il estime que ce dernier est conforme aux exigences des paragraphes paragraphe 41(1) ou (2) de la LEP. La province de la Colombie-Britannique a dirigé l'élaboration du programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon ci-joint (partie 2) en collaboration avec Environnement Canada.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l'engagement et de la collaboration d'un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada, ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la grenouille maculée de l’Oregon et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada et d’autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en oeuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des autorités compétentes et des organisations participantes.

Les sections qui suivent traitent des exigences particulières de la LEP qui ne sont pas abordées dans le « Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie-Britannique » (partie 2, ciaprès appelé « programme de rétablissement provincial ») ou qui nécessitent des commentaires plus détaillés. Certaines de ces sections peuvent aussi comprendre de l’information à jour sur le programme de rétablissement provincial ou des modifications apportées à ce programme aux fins de son adoption par Environnement Canada.

Statut légal : Espèce en voie de disparition (annexe 1 de la LEP, 2003).

Tableau 1. Cotes de conservation de la grenouille maculée de l’Oregon (selon NatureServe, 2011 et le Conservation Framework de la Colombie-Britannique, 2010)
Cote mondiale (G) * Cote nationale (N)* Cote infranationale (S)* Statut selon le COSEPAC Liste de la C.B. Conservation Framework de la C.B.
G2 (2011) N1 (2011) Colombie Britannique (S1), État de Washington (S1), Oregon (S2), Californie (S1) En voie de disparition (2011) Rouge Priorité maximale**: 1, aux fins des buts***1 et 3

* Cote 1– gravement en péril; 2 – en péril; 3 – vulnérable; 4 – apparemment non en péril; 5 – non en péril; H – possiblement disparue; SNR – non classée; SNA – non applicable

** Échelle de priorités à six niveaux de 1 (priorité maximale) à 6 (priorité minimale)

*** Les trois buts du Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique sont : 1. Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes; 2. Empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril; 3. Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes.

On estime que l’aire de répartition canadienne de l’espèce correspond à moins de 5 % de son aire de répartition mondiale (COSEPAC, 2011).

Environnement Canada appuie le but en matière de population et de répartition provincial et l’adopte à titre d’objectif en matière de population et de répartition pour la grenouille maculée de l’Oregon. Le but en matière de population et de répartition et sa justification, exposés dans les sections 5.1 et 5.2 du document provincial, et fournis ici à titre de référence, sont les suivants :

« 5.1 But en matière de population et de répartition

Le but en matière de population et de répartition (d’ici 10 ans) est le suivant :

Rétablir et maintenir les populations existantes de grenouilles maculées de l’Oregon et, dans la mesure du possible, en augmenter l’abondance, et établir au moins six autres populations autosuffisantes en Colombie-Britannique.

5.2 Justification du but en matière de population et de répartition

Il n’existe que quatre populations connues de grenouilles maculées de l’Oregon en Colombie-Britannique, lesquelles comptent moins de 350 individus. Une des populations (celle du détachement de maintenance d’Aldergrove) serait sur le point de disparaître du pays. On sait que quatre autres populations sont disparues du pays. Chacune des populations existantes est isolée des autres, et le flux génétique ou les probabilités de recolonisation entre les populations sont extrêmement faibles. Dans l’aire de répartition de l’espèce, l’habitat convenable a été perdu ou s’est dégradé au fil du temps, principalement en raison de la conversion des terres pour le développement agricole ou urbain. À moins que des populations supplémentaires ne soient créées par l’introduction ou la réintroduction de l’espèce dans des sites nouveaux ou remis en état, les probabilités de disparition de cette espèce en Colombie-Britannique sont jugées élevées. Le but immédiat est d’empêcher que l’espèce disparaisse du pays.

Des pressions relatives à l’utilisation de l’habitat dans l’aire de répartition de la grenouille maculée de l’Oregon et la présence d’espèces introduites restreint le nombre sites disponibles pour l’introduction ou la réintroduction. Bien que 13 sites potentiels soient présentés au tableau 4[1], une étude plus poussée révélera probablement que plusieurs de ces sites ne sont pas convenables (p. ex. ils peuvent être trop dégradés pour permettre le rétablissement). C’est pour cette raison que le but vise l’établissement d’au moins six populations au cours des dix prochaines années. Ainsi, le nombre d’emplacements occupés passerait de quatre à un minimum de dix. Un nombre minimum d’adultes reproducteurs à chaque emplacement est nécessaire afin de constituer des populations viables. D’ici à ce que des renseignements plus précis soient disponibles, l'objectif en matière de population est de 200 adultes reproducteurs par emplacement. On convient cependant que la capacité de charge peut limiter ce qui est réalisable et, par conséquent, les cibles varieront selon l’emplacement. De plus, il importe de noter que l'objectif en matière de répartition pourrait mener à une légère extension de l’aire de répartition de l’espèce au-delà des sites historiques en raison des introductions dans des sites d’habitat convenable de la vallée du Fraser qui, à notre connaissance, n’auraient jamais été occupés par l’espèce.

D’ici à ce que les populations introduites ou réintroduites soient établies, l’abondance des populations existantes doit se maintenir ou augmenter. On espère que les mesures d’atténuation des menaces et d’accroissement de la population permettront d’atteindre cet objectif. Si l’objectif est atteint, la disparition du pays de la grenouille maculée de l’Oregon pourra être évitée. Il est possible que le statut attribué à l’espèce par le COSEPAC passe de « espèce en voie de disparition » à « espèce menacée », mais on ne s’attend pas à une plus grande amélioration de la situation de l’espèce, en raison du peu d’habitat convenable pour l’espèce et de la fragmentation de cet habitat. »

La présente section fournit des renseignements qui complètent, remplacent ou citent ceux de la section « Information sur les besoins en matière d’habitat pour atteindre le but du rétablissement » (section 7 du programme de rétablissement provincial) et des sous-sections.

En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, le programme de rétablissement doit inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et énoncer des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat.

La présente section remplace la « Description de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce » (section 7.1) du programme de rétablissement provincial.

L’habitat essentiel de la grenouille maculée est désigné dans le présent programme de rétablissement dans la mesure du possible, en se fondant sur la meilleure information accessible. On convient que l’habitat essentiel désigné cidessous est insuffisant pour atteindre l’objectif en matière de population et de répartition pour cette espèce parce qu’il n’inclut pas l’habitat d’au moins six populations supplémentaires qui doivent être établies afin d’atteindre l’objectif en matière de population et de répartition. L’habitat essentiel n’a pas été désigné aux sites historiques ou candidats parce que l’habitat y est actuellement non convenable pour l’espèce et/ou que l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (l’équipe de rétablissement) n’a pas confirmé les sites convenables pour les mesures d’introduction ou de réintroduction. D'autres travaux doivent être menés pour achever la liste des sites d'introduction (P. Govindarajulu, comm. pers., 2011; M. M. Pearson, comm. pers., 2011; K. Welstead, comm.pers., 2011). Les activités nécessaires à l’achèvement de la désignation de l’habitat essentiel figurent dans un calendrier des études (section 3.2).

L’équipe de rétablissement a élaboré une définition de l’habitat essentiel à la survie de la grenouille maculée en déterminant les caractéristiques biophysiques importantes de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce ainsi qu’un protocole de description géospatiale de cet habitat. Le protocole et les zones d’habitat nécessaire à la survie déterminées par l’équipe de rétablissement sont décrits à la section « Protocole de description géospatiale de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce » (section 7.1.3) du programme de rétablissement provincial. Les critères de désignation de l’habitat essentiel sont indiqués ci-dessous ; ils couvrent les cinq points indiqués dans la section « Description de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce » du programme provincial, tout en offrant une plus grande certitude en ce qui a trait à l’emplacement de l’habitat essentiel. La désignation de l'habitat essentiel exclut aussi un élément de la désignation provinciale de l’habitat nécessaire à la survie : lorsque des surfaces imperméables sont présentes dans la zone d’habitat essentiel, la désignation de l’habitat essentiel ne comprend pas une augmentation de la zone d’habitat essentiel équivalente à la largeur de ces surfaces imperméables. Cette augmentation de superficie visait à assurer le maintien de l’hydrologie et de la qualité de l’eau. Cependant, comme il serait extrêmement difficile de déterminer avec exactitude l’emplacement de cette superficie d’habitat essentiel supplémentaire, cet élément de la description de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement n’a pas été repris.

L’habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon comprend tous les habitats qui respectent l’un ou l’autre des critères suivants :

  1. Tout l’habitat occupé.

    Critère
    Les superficies de milieux humides et/ou les cours d’eau où la grenouille maculée de l’Oregon est présente ou est réputée l’avoir déjà été à n’importe quel stade de son cycle biologique (œuf, jeunes, adultes, larves ou têtards).
  2. Tout l’habitat convenable d’un bassin hydrographique que la grenouille maculée de l’Oregon pourrait coloniser, ainsi que l’habitat de connexion.

    Critères
    1. Tout l’habitat d’un même bassin hydrographique qui est convenable pour la grenouille maculée de l’Oregon (p. ex. qui possède les caractéristiques biophysiques nécessaires à l’espèce (section 3.1.1)) ou qui est déterminé comme étant convenable au moyen d’une technique telle que la cartographie de l’habitat convenable), lorsque :
      • l’habitat est relié à un habitat occupé par un habitat aquatique (permanent, éphémère ou intermittent; p. ex. plans d’eau, milieux humides, mares, étangs temporaires, suintements, ruisseaux, zones sujettes à des inondations saisonnières et fossés) (critère 1);
      • l’habitat se trouve à moins de 3 km (en ligne droite) des mentions d’occurrence et à moins de 260 m d’élévation.
    2. Tout autre habitat aquatique (permanent, éphémère ou intermittent; p. ex. plans d'eau, milieux humides, mares, étangs temporaires, suintements, cours d’eau, zones sujettes à des inondations saisonnières et fossés, sauf le cours principal du fleuve Fraser) relié à un habitat occupé (critère 1) lorsque :
      • l’habitat se trouve à moins de 3 km (en ligne droite) des mentions d’occurrence et à moins de 260 m d’élévation.
    3. Les parcelles isolées (c.-à-d. sans corridor de connexion aquatique) d’un type d’habitat qui est convenable pour la grenouille maculée de l’Oregon (p. ex. qui possèdent les caractéristiques biophysiques nécessaires à l’espèce (section 3.1.1) ou qui est déterminé comme étant convenable au moyen d’une technique telle que la cartographie de l’habitat convenable), lorsque :
      • l’habitat se trouve à moins de 400 m (en ligne droite) d’un habitat aquatique (critère 2b) ou d’un autre autre habitat occupé ou convenable (critères 1 ou 2a); et
      • l’habitat se trouve à moins de 3 km (en ligne droite) des mentions d’occurrence et à moins de 260 m d’élévation.
  3. Toutes les autres zones nécessaires au maintien des caractéristiques nécessaires de l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon (p. ex. qualité et quantité d’eau).

    Critères
    1. Tout type d’écoulement des eaux souterraines (p. ex. cours d’eau, ruisseaux intermittents, sources ou suintements, surfaces d’écoulement, remontées des eaux), assimilé à ses eaux d’amont, qui influence la quantité et la qualité de l’eau des habitats suivants :
      • les habitats occupés (critère 1);
      • tout autre habitat convenable dans le bassin hydrographique où la colonisation par la grenouille maculée de l’Oregon est possible (critère 2).

        Les écoulements des eaux souterraines désignés jusqu'à leurs eaux d’amont peuvent se rendre à plus de 3 km (en ligne droite) des mentions d’occurrence et atteindre plus de 260 m d’élévation.
    2. Une marge de 45 m d’habitat essentiel, mesurée à partir de la ligne des hautes eaux[2], en bordure des habitats visés par le critère 1 et le critère 2. Les secteurs dont la surface est imperméable (p. ex. routes, parcs de stationnement, bâtiments) situés dans cette marge de 45 m ne sont pas considérés comme étant de l’habitat essentiel.
    3. Une zone d’habitat essentiel, mesurée depuis la ligne des hautes eaux, en bordure de tous les types d’écoulement des eaux souterraines désignés par le critère 3a.
      • La largeur nécessaire de la zone varie selon la végétation dominante environnante et l’utilisation des terres. Là où la forêt est intacte et où l’utilisation dominante est et restera la foresterie, la zone de bordure est de 30 m de large. Là où l’utilisation dominante des terres environnantes est agricole ou urbaine (pas la foresterie), ou dans les forêts exploitées, la zone de bordure est de 45 m de large.

Pour connaître les justifications et les références à l’appui de ces critères, voir la section « Protocole de description géospatiale de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce » (section 7.1.3) du programme de rétablissement provincial. En plus des renseignements contenus dans le programme de rétablissement provincial à propos des bandes riveraines absorbant les produits chimiques tels que des herbicides, il importe de noter que les bandes riveraines permettent de réduire la quantité de sédiments qui atteignent les cours d’eau, ce qui peut aider à maintenir l’abondance et la diversité des communautés d’amphibiens (Vesely et McComb, 2002; Rashin et coll., 2006; Crawford et Semlitsch, 2007; Peterman et Semlitsch, 2008). Peterman et Semlitsch (2008) ont recommandé de préserver une bande forestière de 30 m sur les berges des cours d’eau afin de réduire l’apport de sédiments dans les cours d’eau. D’autres études sur des populations d’amphibiens recommandent également la préservation d’une bande de 30 m pour protéger les caractéristiques des communautés d'amphibiens résidentes (p. ex. Crawford et Semlitsch, 2007).

L’habitat essentiel est désigné autour de quatre emplacements connus occupés par la grenouille maculée de l’Oregon dans les bassesterres continentales de la Colombie-Britannique : détachement de maintenance d’Aldergrove, marécage Mountain, marécage Maria et vallée de la rivière Morris. Les quatre zones renfermant de l’habitat essentiel sont représentées à l’annexe 1.

3.1.1. Caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel

La grenouille maculée de l’Oregon est une espèce associée aux milieux humides et aux marais, qui préfère les milieux humides des plaines inondables, les chenaux latéraux et les marécages associés aux plans d’eau permanents. Les habitats sont généralement caractérisés par une bonne exposition au soleil et un couvert végétal émergent de faible à modéré (de 25 % à 50 %; Watson et coll., 2003), ainsi qu’un substrat limoneux plutôt que graveleux. Les besoins en matière d’habitat varient selon les trois saisons du cycle biologique des grenouilles : habitat pour la reproduction (oviposition) et les jeunes larves, habitat pour la saison d’activité (été) et habitat d’hivernage. Un habitat de dispersion ou de connexion reliant les trois principaux types d’habitat est nécessaire à la fin du printemps et à l’automne. La qualité de l’eau, maintenue en limitant l’apport d’engrais, de pesticides et de sédiments dans les cours d’eau et les milieux humides, est une exigence pour tous les types d’habitats.

Habitat pour la reproduction et pour les premiers stades larvaires :

Habitat pour la saison d’activité (été) :

Habitat d’hivernage :

Habitat de dispersion ou de connexion :

La présente section complète la section « Information sur l’habitat nécessaire pour atteindre le but du rétablissement » (section 7) du programme de rétablissement provincial.

Pour atteindre l’objectif en matière de population et de répartition de la grenouille maculée de l’Oregon, des études sont requises pour désigner de l’habitat essentiel supplémentaire pour l’espèce. Le calendrier des études suivant (tableau 2) présente les activités requises pour désigner de l’habitat essentiel supplémentaire.

Tableau 2. Calendrier des études requises pour déterminer de l’habitat essentiel supplémentaire pour la grenouille maculée de l’Oregon
Description de l’activité Résultat et justification Échéancier État d’avancement

Déterminer des emplacements convenables pouvant être désignés comme étant de l’habitat essentiel. Les activités menées peuvent comprendre :

  • Effectuer des relevés pour trouver de nouvelles populations
  • Déterminer des sites d’introduction convenables
  • Mener des évaluations des menaces à chaque site
  • Déterminer les mesures de réhabilitation ou d’atténuation nécessaires pour rendre le site convenable
  • L’habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon est fondé sur les mentions d’occurrence. L’objectif en matière de population et de répartition pour cette espèce exige qu’au moins six populations supplémentaires de grenouille maculée soient découvertes, établies ou rétablies. Pour appuyer cet objectif, des activités visant à déterminer des secteurs d’habitat convenable pouvant être désignés comme étant de l'habitat essentiel doivent être menées.
2014-2021
  • En cours

Évaluer l’habitat et désigner au moins six sites d’habitat essentiel supplémentaires, à mesure qu’ils sont rendus convenables par les mesures de remise en état de l’habitat et d’atténuation des menaces, ou d’introduction ou de découverte d’occurrences de grenouilles maculées de l’Oregon. Les activités menées comprendront les suivantes :

  • Déterminer les types d’habitat de l’emplacement au moyen de l’orthoimagerie et/ou d’études de terrain et évaluer s’ils sont convenables pour la grenouille maculée de l’Oregon
  • Déterminer tous les habitats du site qui respectent les critères de désignation de l’habitat essentiel
  • Afin de soutenir l’objectif en matière de population et de répartition ( restaurer et maintenir et, dans la mesure du possible, augmenter l’abondance des populations de grenouilles maculées de l’Oregon), l’habitat de chaque emplacement doit être évalué et de l’habitat essentiel doit être désigné pour protéger les occurrences.
2014-2021
  • L’habitat sera évalué et de l’habitat essentiel sera désigné à mesure que les sites deviendront convenables

La présente section remplace la section « Activités humaines particulières susceptibles d’endommager l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce » (section 7.2) du programme de rétablissement provincial.

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à la protection et à la gestion de cet habitat. La destruction est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsque exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps. Une liste non exhaustive des activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon est présentée dans le tableau 3. Des renseignements supplémentaires sur les effets négatifs de ces activités sont fournis dans la section « Description des menaces » (section 4.2) du programme de rétablissement provincial.

Tableau 3. Exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon
Activité Description de l’effet destructeur de l’activité sur l’habitat essentiel Lien avec d’autres activités susceptibles d'entraîner la destruction de l’HE? Temps/moment

Modifications hydrologiques

(p. ex. l’aménagement de fossés ou de chenaux, l’aménagement de ponceaux, le curage des fossés, l’exposition du substrat rocheux découlant de l’exploitation minière, le rabattement de nappe, l’élimination active des digues de castors [mais non la construction naturelle de digues de castors])

Les modifications hydrologiques peuvent entraîner des profondeurs, des températures et des débits d’eau qui excèdent les valeurs limites des conditions nécessaires pour la réussite de la reproduction, la dispersion et/ou la survie en été et en hiver. Le moment des valeurs maximales de débit, de profondeur et de température des eaux est essentiel à la fonction des différents types d’habitats saisonniers; la destruction peut donc survenir lorsque les activités modifient ces paramètres au point où les besoins saisonniers ne sont pas satisfaits. Oui, un changement de provenance de l’eau (de l’eau souterraine à l’eau de surface) peut entraîner un apport accru de polluants et de sédiments dans les cours d’eau et les milieux humides. S’applique en tout temps. La conservation des niveaux d’eau naturels est importante pour les populations de grenouilles maculées de l’Oregon, particulièrement entre le moment de l’oviposition et celui de l’éclosion des œufs, pendant la période la plus froide de l’hivernage, et dans les secteurs nécessaires pour l’oviposition, l’hivernage, l’alimentation ou la dispersion.

Rejet de polluants dans les cours d’eau ou les milieux humides

(p. ex. ruissellement ou épandage de pesticides ou d’engrais, ruissellement de fumier entreposé près de l’habitat, déjections des animaux d’élevage, déversement des eaux de lessivage issues de l’exploitation minière)

Le rejet de polluants peut modifier la composition chimique de l’eau et mener à une perte de la qualité de l’eau nécessaire à la survie et à la reproduction. Non. S'applique en tout temps.

Apport de sédiments dans les cours d’eau ou les milieux humides

(p. ex. exploitation forestière dans les zones d’habitat essentiel, accès du bétail aux bandes riveraines, élimination mécanique ou chimique de la végétation riveraine)

La sédimentation peut avoir une incidence directe sur la qualité de l’eau et modifier la structure du chenal, ce qui entraîne des taux de sédiments et des profondeurs d’eau excédant les valeurs limites des conditions nécessaires à la reproduction et/ou à la survie en été et en hiver. Oui, l’accumulation de sédiments dans les cours d’eau ou les milieux humides ou dans les affluents de ces cours d’eau ou de ces milieux humides peut mener à d’importants épisodes de ruissellement qui provoquent un afflux soudain de polluants provenant de la région environnante.
S’applique en tout temps.

Élimination partielle ou complète de la végétation riveraine naturelle en bordure des cours d’eau ou des milieux humides

(p. ex. exploitation forestière, conversion à des fins d’aménagement urbain ou agricole, aménagements linéaires, accès du bétail aux bandes riveraines)

La végétation riveraine naturelle joue un rôle important dans la régulation des microclimats et de l’hydrologie. L’élimination de la végétation naturelle en bordure des cours d'eau ou des milieux humides peut entraîner des variations de la température, de la profondeur et du régime d’écoulement de l’eau qui excèdent les valeurs limites des conditions nécessaires à la reproduction et/ou à la survie en été et en hiver. Oui, l’élimination de la végétation riveraine peut aussi réduire la stabilité des sols, menant à l’érosion des berges et à une sédimentation accrue. L’élimination de la végétation riveraine a également un effet sur la perméabilité de la couche superficielle, ce qui augmente le rythme auquel les polluants pénètrent dans les milieux humides ou les cours d’eau. La perte de la végétation riveraine naturelle favorise aussi l’envahissement par des espèces végétales exotiques. S’applique en tout temps.

Élimination partielle ou complète de la végétation naturelle submergée ou émergée

(p. ex. permettre aux bovins d'accéder aux bandes riveraines, élimination mécanique ou chimique de la végétation submergée ou émergée)

L’élimination de la végétation naturelle émergée ou submergée peut entraîner réduire la densité de la végétation au-delà de la densité nécessaire au succès de la reproduction et/ou à la survie en été et en hiver. Non. S’applique en tout temps.

Introduction d’espèces végétales semi-aquatiques exotiques

(p. ex. l’alpiste roseau [Phalaris arundinacea])

L’introduction d'espèces végétales semi-aquatiques exotiques, qui poussent plus densément que les espèces végétales semi-aquatiques indigènes, peut entraîner une densité de végétation submergée et émergente qui excède les valeurs limites des conditions nécessaires à la reproduction et/ou à la survie en été et en hiver. Non. S’applique en tout temps.
La construction d’obstacles infranchissables (p. ex. ponceaux infranchissables, digues, routes) La construction d'obstacles infranchissables mène à l’élimination de la connexion entre les habitats de reproduction, d’été et d’hiver, ce qui entraîne la perte de la fonction de l’habitat et un flux génétique moindre. Oui, la construction d’obstacles peut avoir un effet non seulement sur les grenouilles maculées de l’Oregon, mais aussi sur l’hydrologie, ce qui entraîne des profondeurs, des températures et des débits d'eau qui dépassent les valeurs limites des conditions nécessaires pour la réussite de la reproduction, la dispersion et/ou la survie en été et en hiver. S’applique en tout temps.

Un ou plusieurs plans d’action fédéraux seront publiés dans le Registre public des espèces en péril d’ici 2019.

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L'objet de l'EES est d'incorporer les considérations environnementales à l'élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics afin d’encourager une prise de décisions éclairée du point de vue de l'environnement et évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou de tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDS).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme luimême, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

Le programme de rétablissement provincial indique qu’il est peu probable que des mesures de rétablissement visant la grenouille maculée de l’Oregon aient des effets négatifs sur des espèces ou des communautés non ciblées dans l’aire de répartition de l’espèce, et que ces mesures peuvent être bénéfiques pour d’autres espèces en péril. La grenouille maculée utilise des milieux semblables à ceux qu’utilisent le meunier de Salish (Catostomus catostomus), la tortue peinte de l’Ouest (population de la côte du Pacifique)(Chrysemys picta), l’escargot-forestier de Townsent (Allogona townsendiana) et la musaraigne de Bendire (Sorex bendirii), qui sont des espèces inscrites comme étant en voie de disparition en vertu de la LEP; la grenouille à pattes rouges (Rana aurora), le crapaud de l’Ouest (Anaxyrus boreas), le grand bident (Bidens amplissima) et le Grand Héron de la sous-espèce fanini (Ardea herodias fannini), qui sont des espèces inscrites comme étant préoccupantes en vertu de la LEP; ainsi que le Butor d’Amérique (Botaurus lentiginosus) et le Héron vert (Butorides virescens), dont le statut provincial est « préoccupant » (Special Concern). À l’échelle du site, les besoins particuliers de ces espèces en matière d’habitat peuvent différer.

Les mesures visant le rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon peuvent comprendre la protection de l’habitat des milieux humides et des cours d’eau environnants et des habitats qui influencent les conditions dans les milieux humides, l’élimination des espèces exotiques envahissantes telles que l’alpiste roseau et le ouaouaron (Lithobates catesbeianus), l’aménagement de milieux humides, ainsi que d’autres activités dans le but d’améliorer ou de restaurer l’état et la fonction de l’habitat. Ces mesures auront probablement un effet positif sur la flore et la faune indigène qui vit dans les milieux humides et les habitats associés ou qui les fréquente.

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Govindarajulu, P. Spécialiste des amphibiens et coprésident de l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l'Oregon, ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique).

Hayes, M. Chercheur scientifique principal et spécialiste de la grenouille maculée de l’Oregon, Washington Department of Fish and Wildlife, Olympia (Washington).

Pearson, M. M. Consultant en environnement et spécialiste de la grenouille maculée de l’Oregon, Balance Ecological, Vancouver (Colombie-Britannique).

Welstead, K. Biologiste des espèces en peril et coprésident de l'équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l'Oregon, ministère des Forêts, des Territoires et des Opérations de ressources naturelles, Surrey (Colombie-Britannique).

Figure A.1.

Description longue pour la figure A.1.

Figure A.2.

Description longue pour la figure A.2.

Figure A.3.

Description longue pour la figure A.3.

Figure A.4.

Description longue pour la figure A.4.

Figure A.5.

Description longue pour la figure A.5.


1Ce tableau se trouve dans le programme de rétablissement provincial (partie 2 du présent document).
2 « Ligne des hautes eaux» s’entend de la marque visible laissée par les hautes eaux d’un cours d’eau, là où, au fil des ans (années ordinaires), la présence et l’action récurrentes et habituelles de l’eau confèrent au sol du lit du cours d’eau un caractère distinct de celui des berges, dans la végétation aussi bien que dans la composition du sol proprement dit; cette définition inclut la plaine inondable actuelle.

Figure A.1. Les quatre zones renfermant l’habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon au Canada.

Figure A.1. L’habitat essentiel est désigné pour les quatre sites existants de la grenouille maculée de l’Oregon au Canada. (See long description below)
Description longue pour la figure A.1

Figure A.2. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Mountain (à Agassiz, en Colombie-Britannique)

Figure A.2. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Mountain (à Agassiz, en Colombie-Britannique).  (See long description below)
Description longue pour la figure A.2

Figure A.3. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Maria (à Agassiz, en Colombie-Britannique)

Figure A.3. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Maria (à Agassiz, en Colombie-Britannique).  (See long description below)
Description longue pour la figure A.3

Figure A.4. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon dans la vallée de la rivière Morris (circonscription électorale C du district régional de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique)

Figure A.4. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon dans la vallée de la rivière Morris (circonscription électorale C du district régional de la vallée du Fraser, en Colombie-Britannique).  (See long description below)
Description longue pour la figure A.4

Figure A.5. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon à Aldergrove (canton de Langley, en Colombie-Britannique)

Figure A.5. L'habitat essentiel de la grenouille maculée de l’Oregon à Aldergrove (canton de Langley, en Colombie-Britannique).  (See long description below)
Description longue pour la figure A.5

Programme de rétablissement de la grenouille maculé de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie Britannique

Rana pretiosa

Préparé par l'équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l'Oregon

British Columbia - Ministry of Environment

Janvier 2012

Partie 1 – Addition du gouvernement fédéral au « Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie Britannique », préparée par Environnement Canada.

Table des matières

Liste des tableaux

Liste des figures


La série présente les programmes de rétablissement qui sont préparés en tant qu’avis à l’intention de la province de la Colombie-Britannique sur l’approche stratégique générale nécessaire pour rétablir les espèces en péril. Les programmes de rétablissement sont préparés conformément aux priorités et aux mesures de gestion établies en vertu du Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique. La province prépare des programmes de rétablissement répondant à ses engagements relatifs au rétablissement des espèces en péril en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Le rétablissement des espèces en péril est l’ensemble des mesures visant à arrêter ou à renverser le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays et à réduire ou à supprimer les menaces pesant sur l’espèce, de manière à améliorer ses chances de persistance à l’état sauvage.

Un programme de rétablissement est un résumé des meilleures connaissances scientifiques disponibles sur une espèce ou un écosystème, sur lesquelles sont fondés les buts, les objectifs et les approches stratégiques qui assurent l’harmonisation des orientations en matière de rétablissement. Ce document énonce ce qui est connu et ce qui n’est pas connu au sujet d’une espèce ou d’un écosystème. Il définit également les menaces qui pèsent sur l’espèce ou l’écosystème, et ce qui doit être réalisé pour atténuer ces menaces. Les programmes de rétablissement sont généralement préparés par une équipe de rétablissement composée de membres d’organismes responsables de la gestion de l’espèce ou de l’écosystème, de spécialistes d’autres organismes, d’universités, de groupes de conservation, de groupes autochtones et d’intervenants, s’il y a lieu.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter le site Web du ministère de l’Environnement portant sur la planification du rétablissement ((Ministry of Environment Recovery Planning) (en anglais seulement)

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique, veuillez consulter le site Web du ministère de l’Environnement portant sur le cadre de conservation (en anglais seulement)

Préparé par l'équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l'Oregon

Janvier 2012

Équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon. 2012. Programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) en Colombie-Britannique, préparé pour le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique), 71 p.

Photo de la couverture par Purnima Govindarajulu – utilisée avec sa permission.

Il est possible de télécharger la version anglaise du présent document à partir de la page Web du ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique portant sur la planification du rétablissement à l'adresse suivante :

Données de catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Canadian Oregon Spotted Frog Recovery Team
Recovery strategy for the Oregon spotted frog
(Rana pretiosa) in British Columbia [electronic resource] / prepared by the Canadian Oregon Spotted Frog Recovery Team.

(British Columbia recovery strategy series)
"January 2012".
Includes bibliographical references.
Electronic monograph in PDF format.
ISBN 978-0-7726-6550-8

1. Rana--Conservation--British Columbia. 2. Rare amphibians--British Columbia. I. British Columbia. Ministry of Environment II. Title. III.Series: British Columbia recovery strategy series

QL668 E27 C34 2012
333.95'78916
C2012-980027-9

Le présent programme de rétablissement a été préparé par l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon en tant qu’avis à l’intention des compétences et des organismes responsables qui peuvent participer au rétablissement de l’espèce. Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique a reçu le présent avis afin de respecter son engagement en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l’Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Le présent document détermine les programmes de rétablissement qui sont jugés nécessaires au rétablissement des populations de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique, et ce, en se fondant sur les meilleurs renseignements scientifiques et les meilleures connaissances traditionnelles disponibles. Les mesures de rétablissement visant à réaliser les buts et les objectifs déterminés dans le présent document sont sujettes aux priorités et aux restrictions budgétaires des organismes et des organisations participants. Ces buts, ces objectifs et ces approches de rétablissement peuvent être modifiés dans le futur afin de répondre aux nouveaux objectifs et aux nouveaux résultats des recherches.

Les compétences responsables et tous les membres de l’équipe de rétablissement ont eu l’occasion d’examiner le présent document. Cependant, le document ne représente pas nécessairement les positions officielles des organismes, ni les opinions personnelles de tous les membres de l’équipe de rétablissement. La réussite du rétablissement de l’espèce dépend de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui pourraient participer à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Le ministère de l’Environnement encourage tous les gens de la Colombie-Britannique à participer au rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon.

*Remplaçants indiqués entre parenthèses


Le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique est responsable de l’élaboration d'un programme de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon en vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril au Canada. Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada a participé à la préparation de ce programme de rétablissement.

L’élaboration du présent document est en cours depuis 2003. Ses premières ébauches ont été rédigées par Vanessa Craig (EcoLogic Research) et Russ Haycock (Hyla Environmental Services Ltd.). La présente version du document résulte du travail de Kym Welstead, de Kristina Robbins (Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations) et de Purnima Govindarajulu (ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique) qui ont fait une mise à jour en profondeur de ces ébauches et créé plusieurs nouvelles sections en tenant compte des suggestions de l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l'Oregon. Les personnes nommées dans la section Membres de l’équipe de rétablissement faisaient partie de l’équipe de rétablissement en mars 2011. En plus de ces personnes, bon nombre d’anciens membres, d’observateurs ou de remplaçants ont contribué au présent document et au rétablissement de l’espèce. Les anciens membres, les observateurs et les remplaçants au sein de l’équipe de rétablissement comprennent : David Fraser, Mark Hayes, Mike Pearson, Monica Pearson, John Richardson, Denis Knopp, Sylvia Letay, Laura Friis, Jamie Dorgan, Janice Jarvis, Russ Haycock, Stephanie Blouin, Danielle Smith, Arimathea Pappas, Rick Hebner, June Harris, Dave Dunbar, Andrea Gielens, Rene McKibbin, Annette Potvin et Kevin Bowen. Les membres de l’équipe de rétablissement et Russ Haycock, Denis Knopp, Virgil Hawkes et Monica Pearson ont transmis des données non publiées. Ce document a été mis en forme par Leah Westereng (ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique) et Paul Chytyk (YUNI Environmental Consulting) afin de le rendre conforme au modèle normalisé (ministère de l'Environnement, 2010a). Leah Westereng, Dan Shervill (Environnement Canada) et David Cunnington (Environnement Canada) ont également examiné le document. Le Fonds mondial pour la nature (Canada) et le ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique ont financé l’élaboration du présent programme de rétablissement.

La grenouille maculée de l'Oregon (Rana pretiosa) est une espèce endémique de la région du Pacific Northwest (États-Unis) dont la répartition mondiale historique allait du sud-ouest de la Colombie-Britannique jusqu’à l’extrême nord-ouest de la Californie. Il s’agit de l’amphibien le plus menacé de disparition au Canada, avec une population estimée à seulement 316 adultes dans 4 emplacements occupés (dont l’un serait sur le point de disparaître du pays) en 2010.

La grenouille maculée de l'Oregon est en voie de disparition dans toute son aire de répartition nord-américaine. Elle a disparu d’au moins 70 % de ses emplacements historiques connus et d’au moins de 90 % de son aire de répartition historique extrapolée. Il est urgent de favoriser son rétablissement jusqu’au point où sa disparition de la planète ne constituera plus une menace immédiate.

En raison de l’aire de répartition limitée de la grenouille maculée de l’Oregon, de la petite taille des populations et de l’habitat, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a désigné la grenouille maculée de l’Oregon comme étant en voie de disparition pour la première fois en novembre 1999. La grenouille maculée de l’Oregon est inscrite comme étant une en voie de disparition au Canada à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En Colombie-Britannique, la grenouille maculée de l’Oregon est classée S1 (gravement en péril) par le Conservation Data Centre et figure sur la liste Rouge provinciale. Dans le Conservation Framework (cadre de conservation) de la Colombie-Britannique, la grenouille maculée de l’Oregon est classée au premier rang des priorités au regard du but 1 (participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes) et du but 3 (maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes).

La perte d’habitat attribuable à l’aménagement des terres, à la conversion des terres à des fins agricoles, à l’extraction des ressources et aux altérations de l’hydrologie s’est produite historiquement et est probablement la principale cause du déclin de la grenouille maculée de l’Oregon dans toute son aire de répartition nord-américaine. Comme il ne reste que quatre populations reproductrices canadiennes (dont l’une serait sur le point de disparaître) et moins de 350 individus reproducteurs (estimation), le risque d’événements stochastiques démographiques et environnementaux est élevé et pourrait entraîner d’autres disparitions locales. Parmi les menaces ayant un impact global grave ou très grave sur la grenouille maculée de l’Oregon (selon les scores déterminés conformément à la classification de l’UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature et Conservation Measures Partnership)), on compte les espèces et les gènes envahissants ou problématiques, les intrusions et les perturbations humaines, et la pollution. Les menaces ayant un impact global moyen comprennent l’agriculture, la production d’énergie et l’exploitation minière, et les modifications du système naturel. Ces menaces entraînent les stress suivants : perte d’habitat, dégradation de l’habitat, mortalité directe ou indirecte, et mortalité accidentelle.

Le but en matière de population et de répartition pour la grenouille maculée de l’Oregon est le suivant :
Restaurer et maintenir les populations existantes de grenouilles maculées de l’Oregon et, dans la mesure du possible, en accroître l’abondance, et établir au moins six nouvelles populations autosuffisantes en Colombie-Britannique.

Pendant le temps nécessaire à l’atteinte de cet objectif, l’abondance de chaque population existante doit se maintenir ou augmenter au cours des 10 prochaines années.

Les objectifs de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon sont les suivants :

  1. Empêcher toute dégradation ou perte d’habitat supplémentaire et le déclin des populations de grenouilles maculées de l’Oregon par des mesures de protection1, de de gestion et de remise en état l’habitat aux quatre emplacements occupés, aux sites occupés supplémentaires, s’il y a lieu (voir objectif 4), et aux emplacements ou sites supplémentaires établis par des mesures d’introduction ou de réintroduction (voir objectif 3).
  2. Maintenir ou améliorer le taux de survie à toutes les étapes du cycle de vie de la grenouille maculée de l’Oregon, au besoin, par des mesures d’atténuation des menaces, de remise en état de l’habitat et d’augmentation de l’abondance des populations.
  3. Établir ou rétablir des populations autosuffisantes à au moins six emplacements supplémentaires historiques, convenables ou pouvant être remis en état.
  4. Empêcher la perte par inadvertance de populations actuellement non identifiées en procédant à un inventaire exhaustif de l’habitat potentiellement convenable.
  5. Déterminer l’efficacité des mesures de protection ou d’amélioration de l’habitat et d’augmentation de l’abondance et de réintroduction des populations en procédant à des suivis de la situation des populations.
  6. Améliorer et adapter les efforts de conservation et de rétablissement en comblant les lacunes dans les connaissances du cycle vital, de l’écologie des populations, des menaces et des besoins en matière d’habitat de l’espèce.

On recommande que la protection de l’habitat occupé soit fondée sur les connaissances les plus récentes des besoins biologiques et des besoins en matière d’habitat de l’espèce. La seule protection des sites occupés ne suffira vraisemblablement pas à éviter la disparition de l’espèce du pays. De l’habitat nécessaire au rétablissement supplémentaire sera aussi nécessaire pour soutenir le rétablissement de l’espèce. Étant donné que l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon est principalement entouré de terres privées, des efforts d’intendance (requérant la coopération volontaire des propriétaires) seront importants pour assurer la conservation et le rétablissement de l’espèce.

Le rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique est jugé réalisable sur les plans biologique et technique selon les critères déterminés par le gouvernement du Canada (2009) :

  1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.

    Oui, le suivi des quatre populations connues permet de croire que des individus reproducteurs sont présents dans au moins trois des populations et qu’ils sont capables de se reproduire (la situation de la population du détachement de maintenance d'Aldergrove est actuellement remise en question).
  2. De l' habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.

    Oui, de l’habitat convenable existe aux sites actuellement occupés et des sites d’habitat convenable supplémentaire pour la réintroduction ont été repérés. On a élaboré une série de critères pour déterminer le caractère convenable de l’habitat à grande échelle, et une évaluation et un suivi préliminaires de ces habitats sont en cours. Ensemble, les sites existants et les sites de réintroduction fourniront un habitat convenable suffisant.
  3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou sur son habitat (y compris les menaces à l'extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.

    Oui, les menaces déterminées peuvent être au moins partiellement atténuées par des mesures de protection, de gestion, de remise en état et d’aménagement de l’habitat.
  4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.

    Oui, la reproduction en captivité, l’élevage en captivité et la remise en liberté seront utilisés pour accroître l’abondance des populations aux emplacements connus et pour établir des populations dans des sites historiques et de nouveaux sites créés par la remise en état et l’aménagement de l’habitat.

L’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l'Oregon a déterminé que le rétablissement est réalisable sur les plans biologique et technique, pourvu que des mesures continues de gestion soient mises en œuvre. Une intervention est nécessaire pour s’assurer que l’habitat est protégé et remis en état, et que les menaces sont atténuées.

Au Canada, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a déterminé que la grenouille maculée de l’Oregon (Rana pretiosa) est en voie de disparition au pays (COSEPAC 2011).

Date d’évaluation :
mai 2011

Nom commun (population) :
Grenouille maculée de l’Oregon

Nom scientifique :
Rana pretiosa

Statut selon le COSEPAC:
En voie de disparition

Justification de la désignation :
Cette grenouille très aquatique a une petite répartition canadienne à l’intérieur du bassin peuplé et très modifié du fleuve Fraser, dans le sud-ouest de la Colombie Britannique. L’espèce se trouve actuellement dans quatre sites, isolés les uns des autres, et est disparue de trois autres sites. Une population existante frôle l’extinction, et les populations restantes sont de petite taille et sont vulnérables aux perturbations et aux événements stochastiques. La perte et la fragmentation de l’habitat, l’altération hydrologique, les maladies, les prédateurs introduits et une qualité inférieure de l'eau continue de menacer les populations restantes.

Répartition au Canada :
Colombie-Britannique

Historique du statut selon le COSEPAC:
Espèce désignée en voie de disparition suite à une évaluation d’urgence le 13 septembre 1999. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000 et en mai 2011.

Grenouille maculée de l’Oregonaa

Désignation officielle :
Espèce désignée:b Non
British Columbia (B.C.) Wildlife Act:c Annexe A
Annexe de la LEP: 1 (2003)

Cotes de conservation d
Liste de la C.-B. : Rouge
Cote de conservation en C.-B. : S1 (2010)
Cote nationale : N1 (1998)
Cote mondiale : G2 (2010)

Cotes infranationales:e S1 en Californie et dans l’État de Washington; S2 en Oregon

Conservation Framework (cadre de conservation) de la C.-B. (CF) f
But 1 : Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes. Priorité :g 1 (2009)
But 2 : Empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril. Priorité : 6 (2009)
But 3 : Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes. Priorité : 1 (2009)

Catégories de mesures du CF :
Élaborer un rapport de situation; classement en vertu de la Wildlife Act; envoi au COSEPAC; planification; protection de l’habitat; remise en état de l’habitat; intendance sur les terres privées; gestion de l’espèce et des populations

a Source de données : Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (2011), sauf indication contraire.

b Espèce sauvage désignée en vertu de la Forest and Range Practices Act.

c Cette espèce est désignée comme espèce sauvage en vertu de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique (Annexe A), qui la protège de la persécution directe et de la mortalité directe (Gouvernement de la Colombie Britannique, 1982).

d S = infranationale; N = nationale; G = mondiale; B = population reproductrice; X = vraisemblablement disparue au pays; H = possiblement disparue au pays; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = préoccupante; vulnérable à la disparition au pays ou de la planète; 4 = apparemment non en péril; 5 = manifestement répandue, abondante et non en péril; NA = non applicable; NR = non classée; U = non classable.

e Source des données : NatureServe (2010).

f Source des données : Ministère de l’Environnement (2010b).

g Échelle à six niveaux : De la priorité 1 (priorité la plus élevée) à la priorité 6 (priorité la plus faible).

La grenouille maculée de l’Oregon adulte a la tête et le dos brun ou brun rougeâtre (devenant de plus en plus rouge avec l’âge) parsemés de taches noires au centre pâle et aux bords flous (COSEPAC 2000; figure 1). Les plis dorso-latéraux, brun pâle ou orangé, parcourent tout le dos, en commençant directement derrière l’œil et passant au-dessus du tympan. Au-delà du milieu du dos, les plis deviennent discontinus et disparaissent vers le bas du dos. Les juvéniles sont vert olive ou brun pâle.

Figure 1. Femelle adulte de la grenouille maculée de l’Oregon. Photo de D. Knopp.

Figure 1. Femelle adulte de la grenouille maculée de l’Oregon. Photo de D. Knopp.

La grenouille maculée de l’Oregon adulte a souvent la face ventrale (haut des cuisses et ventre) orange ou rouge orangé et a parfois le ventre marqué de mouchetures foncées (Hayes, 1997; COSEPAC, 2000). La longueur moyenne (museau-urostyle) des grenouilles adultes capturées au Canada était de 58,06 mm (n = 727; intervalle = 38,48 mm – 80,21 mm; écart type = 6,20) et le poids moyen des grenouilles adultes était de 20,98 g (n= 733; intervalle = 5,90 g – 55,36 g; écart type = 7,60).

Bien que la grenouille maculée de l’Oregon soit facile à confondre avec la grenouille à pattes rouges (Rana aurora), les caractéristiques suivantes permettent de les distinguer :

La grenouille à pattes rouges et la grenouille maculée de l’Oregon pondent leurs œufs en mars, mais la grenouille à pattes rouges pond généralement ses œufs de 2 à 3 semaines plus tôt que la grenouille maculée de l’Oregon. Les masses d’œufs de la grenouille maculée de l’Oregon se distinguent des masses d’œufs de la grenouille à pattes rouges par leur disposition. La grenouille maculée de l’Oregon dépose généralement ses masses d’œufs en amas communs (rarement isolément), alors que la grenouille à pattes rouges dépose des masses d’œufs isolément.

La grenouille maculée de l’Oregon est une espèce endémique de la région du Pacific Northwest (États-Unis) dont la répartition historique allait du bassin hydrographique de la rivière Pit, en Californie, jusqu’au sud-ouest de la Colombie-Britannique (figure 2). Aux États-Unis, il existe des mentions de populations historiques et existantes dans l’écorégion de Puget Trough, la vallée de la Willamette et le centre-sud de la chaîne des Cascades (État de Washington), dans le centre de la chaîne des Cascades (Oregon), et dans bassin hydrographique de la rivière Pit (nord-est de la Californie). En Colombie-Britannique, toutes les populations historiques et existantes ont été trouvées dans les basses terres du fleuve Fraser (Stebbins, 1985; McAllister et Leonard, 1997). Au total, il existe des mentions de la grenouille maculée de l’Oregon dans 103 emplacements dans son aire de répartition nord-américaine : 7 en Colombie-Britannique (4 disparues, 4 existantes; figure 3), 19 dans l’État de Washington (11 disparues, 8 existantes), 74 en Oregon (44 disparues, 30 existantes) et 3 en Californie (3 disparues, 0 existante) (United States (U.S.) Fish and Wildlife Service, 2009).

Une population est délimitée au moyen des critères d’occupation de NatureServe2, de la distance de séparation et de la distance maximale de déplacement de la grenouille maculée de l’Oregon dans l’habitat convenable (voir la section « Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat »). Les populations sont considérées comme étant indépendantes si elles sont séparées par plus de un kilomètre d’habitat non convenable ou plus de trois kilomètres d’habitat convenable. Cette définition opérationnelle d’une population sera utilisée pour distinguer les populations, mais pourra être redéfinie à mesure que des résultats de recherches sont rendus accessibles. L’emplacement est le lieu où se trouve une population; un site est un espace au sein d’une population.

Figure 2. Répartitions actuelle et historique de la grenouille maculée de l’Oregon en Amérique du Nord (adapté de Hayes et collaborateurs (et al., 1997).

Figure 2. Répartitions actuelle et historique de la grenouille maculée de l’Oregon en Amérique du Nord (adapté de Hayes et collaborateurs (et al., 1997)

Lorsque cette espèce a été évaluée pour la première fois en 1994, il y avait 61 populations documentées de la grenouille maculée de l’Oregon dans toute l’aire de répartition de l’espèce. De ces 61 populations documentées historiques, seulement 14 (23 %) subsistent : 1 dans l’État de Washington et 13 en Oregon. En Colombie-Britannique et en Californie, aucune des populations documentées historiques ne subsiste (Haycock, 1998, 1999, 2000; COSEPAC, 2000). La grenouille maculée de l’Oregon a disparu de 70 % (des sites) à 90 % (de la superficie) de son aire de répartition historique mondiale extrapolée (Pearl et Hayes, 2005; Pearl et al., 2005).

Actuellement, dans toute l’aire de répartition mondiale de l’espèce, il y a 38 populations existantes aux É.-U., dont 8 dans l’État de Washington (1 historique, 7 nouvelles) et 30 en Oregon (13 historiques, 17 nouvelles) (Pearl et Hayes, 2005; U.S. Fish and Wildlife Service, 2009), et 4 populations existantes en Colombie-Britannique (Canada).

En Colombie-Britannique, quatre populations existantes de grenouilles maculées de l’Oregon se trouvent dans l’extrême sud-ouest de la province, dans une région généralement appelée « basses terres du fleuve Fraser » (figure 3; tableau 1). Ces populations sont situées sur des terres qui relèvent du ministère de la Défense nationale (au détachement de maintenance d’Aldergrove), dans le canton de Langley (en territoire domanial; cette population serait sur le point de disparaître du pays); au marécage Mountain et au marécage Maria, tous les deux à Agassiz, sur des terres privées et des terres des Premières Nations; et sur des terres privées dans la vallée de la rivière Morris (population découverte en 2008), dans la vallée du Fraser (localement appelée « Regional District Electoral Area “C” » – circonscription électorale C du district régional). Les quatre populations de grenouilles maculées de l’Oregon au Canada représenteraient approximativement 2 % de la population mondiale de cette espèce, selon le dénombrement des masses d’œufs de 2009 (153 masses d’œufs en Colombie-Britannique, approximativement 3 000 dans l’État de Washington et 5 300 en Oregon; source des données : dénombrement de 2009 du U.S.Fish and Wildlife Service). Voir l’annexe 1 pour une estimation des populations existantes en Colombie-Britannique. Il importe de noter que la population du détachement de maintenance d’Aldergrove risque de disparaître du pays : aucune masse d’œufs n’a été trouvée à cet emplacement depuis 2006.

La grenouille maculée de l’Oregon a disparu de quatre emplacements (populations) connus en Colombie Britannique. La figure 3 indique ces emplacements historiques, fondées sur les indications qui ont pu être extraites des descriptions de sites. Comme les mentions de sites contenaient des données d’emplacements non spécifiques dans la prairie Sumas et dans la région du marécage Nicomen, ces emplacements regroupent plusieurs mentions ou sites historiques puisque leur emplacement exact est inconnu.

  1. Parc régional Campbell Valley dans le canton de Langley (Licht, 1971b). Cette population a été le sujet d’études intensives à la fin des années 1960 (Licht, 1969a, 1969b, 1971a, 1971b, 1972, 1974, 1975, 1986a et 1986b). Vers la fin des années 1990, aucune grenouille maculée de l’Oregon n’a été trouvée dans ces sites (Haycock, 1999). On pense que la disparition des pâturages des animaux d’élevage de la région a eu un impact négatif sur l’habitat et a ouvert la voie à la succession, ce qui a contribué à la disparition de la grenouille maculée de l’Oregon (Haycock, 2006).
  2. Région de la prairie Sumas. Il existe quatre mentions de sites non spécifiques pour la grenouille maculée de l’Oregon antérieures aux années 1940 dans la région de la prairie Sumas, y compris les vestiges d’un milieu humide associé au lac Sumas, près de la prairie Sumas, à Abbotsford. Cette région a connu des changements importants, notamment la récupération, en 1927, de 33 000 acres (environ 13 500 hectares) de terres à des fins agricoles par le drainage du lac Sumas au moyen de barrages et de digues. Le marais Lakemount est l’un des seuls vestiges de ce lac et de ses milieux humides.
  3. Région du marécage Nicomen. Il existe trois mentions de sites non spécifiques antérieures aux années 1940 pour la région du marécage Nicomen, dont celle de l’île Nicomen, à Matsqui.
  4. Milieu humide West Creek. Glenn R. Ryder, naturaliste local bien connu, a observé plus de 15 grenouilles maculées de l’Oregon dans le milieu humide West Creek (à l’extrémité sud-est, dans les zones herbeuses peu profondes), au lac Wood Duck, à Langley, le 2 mars 1993. Environ 10 grenouilles ont été observées de nouveau le 20 juin 1994, dans un bras mort aux eaux peu profondes dans la même région. Cet emplacement n’a jamais été reconfirmé et est maintenant occupé par des ouaouarons.

Figure 3. Carte illustrant l’emplacement des quatre populations existantes et des quatre populations historiques de grenouilles maculées de l’Oregon. Carte : Kristina Robbins.

Figure 3. Carte illustrant l’emplacement des quatre populations existantes et des quatre populations historiques de grenouilles maculées de l’Oregon. Carte : Kristina Robbins. (Voir description longue ci-dessous.)
Description longue de la figure 3
Tableau 1. Statut et description des populations de grenouilles maculées de l’Oregon en Colombie Britannique Pour avoir une estimation des populations aux emplacements existants en Colombie Britannique, consulter l’annexe 1.
Population Statut
(superficie de l’habitat)
Description Tenure
Détachement de maintenance d'Aldergrove* Existantea
(18 ha)
Canton de Langley Territoire domanial – ministère de la Défense nationale
Marécage Mountain* Existante
(20 ha)
Agassiz Terres privées et terres publiques
Marécage Maria* Existante
(16 ha)
Agassiz Terres privées et terres des Premières Nations
Vallée de la rivière Morris* Existante
(13 ha)
Milieu humide de plaine inondable, circonscription électorale C du district régional de la vallée du Fraser. Terres privées (visées par un plan de conversion en terres publiques – aire de gestion des espèces sauvages)

Prairie Sumas

  • Marais du canal Vedder
  • Rivière Vedder
  • Canal Vedder
  • Rivière Sumas
Historique (inconnue) Vestige du milieu humide du lac Sumas, près de la prairie Sumas, à Abbotsford, mentions antérieures aux années 1940 (Licht 1971b). Disparue du pays vers la fin des années 1990 (Haycock, 1999). Terres privées, territoire municipal, territoire domanial et terres des Premières Nations

Île Nicomen

  • Plaine inondable + delta du ruisseau Norrish
  • Marécage Nicomen
  • Marécage Mud
Historique
(inconnue)
Matsqui, mentions antérieures aux années 1940 (Licht, 1971b).
Disparue vers la fin des années 1990 (Haycock, 1999).
Terres des Premières Nations, terres privées et terres publiques provinciales
Parc régional Campbell Valley Historique Dans le canton de Langley (Licht, 1971b). Disparue du pays vers la fin des années 1990 (Haycock, 1999). Territoire municipal
Milieu humide et marais West Creek Historique
(30 ha)
Glen Ryder Parcs du district régional du Grand Vancouver (Langley)

* a Cette population risque de disparaître du pays; aucune masse d'œufs n'a été découverte à cet emplacement depuis 2006

Les populations de la Colombie-Britannique sont extrêmement petites, si on compare leurs effectifs à ceux des populations de l’État de Washington. Sur la base des dénombrements de masses d’œufs de 1997 et de 2000 à 2010 aux emplacements de la Colombie-Britannique, les effectifs estimatifs de l’ensemble de la population reproductrice au Canada varient de 116 adultes reproducteurs (creux de 2007) à 548 adultes reproducteurs (sommet de 2002). L’abondance de la population aux emplacements connus au Canada (incluant le quatrième emplacement récemment découvert) était estimée à 316 adultes reproducteurs en 2010. Plusieurs populations aux États-Unis sont beaucoup plus grandes. Cependant, les populations des États-Unis ont également subi des déclins importants. Par exemple, au Conboy National Wildlife Refuge (État de Washington), on dénombrait 7 018 masses d’œufs en 1998, mais seulement1 435 en 2009. La population de Trout Lake (État de Washington) a aussi diminué, passant de 959 masses d’œufs en 2000 à 345 masses d’œufs en 2009 (évaluation de l’espèce par le U.S. Fish and Wildlife Service en avril 2010).

En Colombie-Britannique, les effectifs de la population provinciale ont fluctué au cours des 10 dernières années. Lorsque les tendances en matière de population sont calculées seulement en fonction des trois populations connues d’origine (incluant celles du détachement de maintenance d’Aldergrove et des marécages Maria et Mountain, et excluant celle de la vallée de la rivière Morris, qui a été découverte en 2008), les effectifs de l’ensemble de la population sont passés de 288 (en 1997) à 238 (en 2010) (baisse de 17 %; voir annexe 1).

La grenouille maculée de l’Oregon adulte est associée aux marais d’eaux chaudes et préfère les milieux humides de plaines inondables, les chenaux latéraux et les marécages associés à des plans d’eau permanents et à de la végétation émergée (Hayes, 1997; McAllister et Leonard, 1997). Elle préfère les habitats ayant une grande superficie d’eaux libres (avec un couvert de végétation émergée de faible à modéré, soit de 25 % à 50 %; Watson et al., 2003), et semble éviter les secteurs au substrat graveleux. Des données limitées de 2001 donne à penser que les larves (têtards) et les juvéniles utilisaient les eaux peu profondes des milieux humides aux abords immédiats des sites d’oviposition (R. Haycock, données non publiées, 2001). Les jeunes grenouilles maculées de l’Oregon ont aussi été fréquemment observées dans les étangs éphémères peu profonds au-delà des bords de plans d’eau permanents (R. Haycock, observation personnelle (obs. pers.), 2001). Les besoins en matière d’habitat varient selon les trois saisons du cycle biologique annuel des grenouilles : habitat pour la reproduction (oviposition) et les jeunes larves, habitat pour la saison d’activité (été) et habitat d’hivernage.

Microhabitats de reproduction (oviposition)

Les microhabitats d’oviposition et de reproduction sont situés dans des zones d’eaux peu profondes et chaudes, sujettes aux inondations saisonnières (McAllister et Leonard, 1997), associées à des remontées des eaux souterraines, qui offrent des conditions relativement stables de température et de qualité de l’eau (figure 4). Ces sites sont utilisés pour la période des amours (lorsque les mâles tentent d’attirer les femelles), l’accouplement, la ponte des œufs, le développement embryonnaire et l’éclosion. Les larves se tortillent pour s’extraire de l’enveloppe gélatineuse des œufs, passent leurs premiers jours regroupées dans le substrat gélatineux résiduel des masses d’œufs, puis se dispersent dans la végétation environnante. Elles ne nagent pas librement; elles croissent et se développent à proximité de la végétation et du substrat où elles éclosent. Ces microhabitats sont d’une importance critique, puisqu’ils jouent le rôle de pouponnières pour une partie du développement larvaire et constituent une halte importante dans la dispersion des larves au fil des variations du niveau de l’eau. Dans ces habitats, les niveaux d’eau sont habituellement les plus faibles au moment de la pondaison et augmentent en fonction des crues annuelles du fleuve Fraser; dans les sites non dépendants du fleuve, le niveau d’eau peut diminuer pendant cette période.

Figure 4. Habitat d’oviposition typique de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Mountain. Photo : K. Welstead.

Figure 4. Habitat d’oviposition typique de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Mountain. Photo : K. Welstead.

Les masses d’œufs sont habituellement regroupées dans un site commun, mais pas toujours (McAllister et Leonard, 1997). Les masses d’œufs sont déposées directement dans l’eau, sur la végétation ou le substrat (Pearl et Hayes, 2004; R. Haycock, observations personnelles, 1997, 2000-2003). Le nombre de masses regroupées varie grandement. Licht (1969b) a observé des regroupements de 5 à 26 masses d’œufs, et McAllister et Leonard (1997), des regroupements de 10 à 75 masses d’œufs. Le nombre d’œufs par masse varie également. Au Canada, Licht (1974) a dénombré une moyenne de 643 œufs (entre 249 et 935) par masse d’œufs dans la population aujourd’hui disparue du parc régional Campbell Valley, et Haycock (COSEPAC, 2000) a trouvé une moyenne de 670 œufs par masse au détachement de maintenance d’Aldergrove. Dans l’État de Washington, les masses d’œufs de la population du ruisseau Dempsey contenaient en moyenne 598 œufs (McAllister et Leonard, 1997). La superposition des masses d’œufs dans l’eau peu profonde peut entraîner l’exposition à l’air d’au moins une partie des masses d’œufs.

Les grenouilles maculées de l’Oregon choisissent des sites d’oviposition qui satisfont à des exigences particulières au chapitre de la profondeur et de la température de l’eau. En Colombie-Britannique, l’eau des sites d’oviposition du détachement de maintenance d’Aldergrove, du marécage Mountain et du marécage Maria avait une profondeur de 3 centimètre (cm) à 10 cm (COSEPAC, 2000). Selon des données antérieures recueillies par Licht (1969a) sur une population historique du parc régional Campbell Valley, les œufs étaient pondus dans des sites où l’eau avait une profondeur de 5 cm à 12,5 cm. Dans l’ensemble de l’aire de répartition de la grenouille maculée de l’Oregon, des sites d’oviposition ont été trouvés dans des eaux d’une profondeur variant de 5,9 cm à 25,6 cm (Pearl et Hayes, 2004). Ces eaux peu profondes qui bordent les milieux humides, les étangs et les cours d’eau deviennent plutôt chaudes (Licht, 1971a; figure 5). Au détachement de maintenance d’Aldergrove, au marécage Maria et au marécage Mountain, les températures relevées variaient de 4 degrés Celsius (°C) à 14 °C avec une température diurne moyenne de 9 °C (R. Haycock, données non publiées, 2000). Des variations similaires ont été constatées au détachement de maintenance d'Aldergrove, en 2005, où la température de l’eau aux sites d’oviposition est passée de 3 °C à 18 °C entre le début et la fin de mars, et au marécage Slough, en 2007, où la température est passée de 5,6 °C à 21,4 °C à un site et de 7,5 °C à 15, 6°C à un autre, entre le début et le milieu d’avril (C. Bishop, données non publiées, 2005, 2007). Licht (1971a) a recensé des températures plus chaudes, avec une température moyenne de l’eau de 17,6 °C autour des masses d’œufs de la population aujourd’hui disparue du parc régional Campbell Valley. McAllister et White (2001) ont observé un phénomène semblable dans l’État de Washington,où la température diurne de six sites atteignait une moyenne de 16 °C pendant l’oviposition.

Figure 5. Site d’oviposition. Le regroupement de masses d’œufs à l’avant-plan est coloré en vert par les algues. Photo : K. Welstead.

Figure 5. Site d’oviposition. Le regroupement de masses d’œufs à l’avant-plan est coloré en vert par les algues. (Voir description longue ci-dessous.)
Description longue pour la figure 5

Les plans d’eau où se déroulent la reproduction et l’oviposition sont associés à des plans ou des cours d’eau permanents et s’assèchent souvent en été. Toutefois, aux sites du marécage Maria, du marécage Mountain et de la vallée de la rivière Morris, le niveau d’eau est souvent au plus bas pendant la saison de reproduction et augmente tout au long de l’été. Ce phénomène est dû à l’association de ces habitats avec le bassin hydrographique du fleuve Fraser, qui est au plus bas en hiver (lorsque la plus grande partie des précipitations qui alimentent le bassin hydrographique est séquestrée sous forme de neige et de glace) et atteint habituellement son maximum en juin (lorsque l’eau de fonte provenant de l’intérieur de la Colombie-Britannique s’écoule vers le fleuve Fraser).

Les plans ou les cours d’eau permanents auxquels ces sites d’oviposition sont associés peuvent avoir un débit rapide ou être relativement stagnants. Le site est presque toujours couvert d’une végétation indigène aquatique telle que les joncs, les carex, les graminées, les potamots et les renoncules. Les espèces végétales généralement retrouvées à ces sites appartiennent notamment aux genres Scirpus, Juncus, Carex, Poa, Polygonum, Potamogeton et Ranunculus. Les autres espèces végétales retrouvées à ces endroits comprennent des graminées exotiques du genre Phalaris.

Le moment de la reproduction et de la ponte des œufs semble varier en fonction de la latitude et de l’élévation (McAllister et Leonard, 1997). En Colombie-Britannique, l’élévation des sites de reproduction connus est faible. Les adultes occupent habituellement les sites de reproduction de la fin de février à la fin de mars, mais lors d’années plus froides, la reproduction et l’oviposition sont retardées (Licht, 1969a). Habituellement, plusieurs mâles arrivent en premier au site d’oviposition, vers la fin de février de chaque année, et appellent les femelles pendant une période variant d’une à trois semaines; la saison de reproduction dure habituellement moins de quatre semaines (McAllister et Leonard, 1997). L’accouplement a lieu au site de reproduction ou à proximité de celui-ci. Les œufs sont pondus et les embryons se développent entre la fin de février et le début d’avril, et les larves se développent et se dispersent entre la fin de mars et la fin de mai (Licht, 1969a; R. Haycock, observations personnelles, 2001-2003). Aux États-Unis, la ponte avait lieu entre la fin de février à la fin de mars aux sites de faible élévation, mais ne commençaient pas avant la deuxième moitié de mars aux sites élevés (McAllister et Leonard, 1997).

Chez d’autres ranidés, le début de la saison de reproduction est déterminé par la température et la durée du jour (Duellman et Trueb, 1986), et il en va probablement de même chez la grenouille maculée de l’Oregon. Licht (1969a) avançait qu’il fallait que la température de l’air atteigne 5 °C pour que la grenouille maculée de l’Oregon émerge de son site d’hibernation (Licht, 1969a). Cushman et Pearl (2007) ont indiqué que, dans deux sites de l’Oregon, les grenouilles ont commencé à se reproduire lorsque la température de l’eau était inférieure à 10 °C, même si ailleurs, on observait des températures supérieures à 10 °C.

Les grenouillessont très fidèles à leur site d’oviposition. Licht (1969a) a indiqué que les sites d’oviposition de la grenouille maculée de l’Oregon de 1969 se trouvaient à moins de 30 cm de ceux de 1968. En Oregon, plus de 75 % des masses d’œufs de deux populations ont été découvertes à moins de 5 mètre (m) du site de ponte des années précédentes (Pearl et Bury, données non publiées, citées dans Pearl et Hayes, 2004).

Habitat pour la saison d’activité

L’habitat de la saison d’activité, généralement utilisé au cours des mois d’été, inclut des milieux humides chauds et peu profonds dominés par une végétation émergée flottante (Licht, 1971a; Hayes, 1997). Les résultats des études faisant appel au piégeage (capture et libération) et à la télémétrie menées au détachement de maintenance d’Aldergrove et aux marécages Mountain et Maria, à la fin du printemps et au cours de l’été, ont révélé que les grenouilles maculées de l’Oregon adultes n’occupaient que les parties des milieux humides où la végétation est très dense (R. Haycock, données non publiées, 2001-2002) et dominée par un mélange d’espèces végétales flottantes émergées (Potamogeton spp) et d’espèces végétales submergées (Polygonum spp). Watson et al.(2003) ont également indiqué que, pendant la saison sèche, les grenouilles observées au ruisseau Dempsey (État de Washington), n’occupaient que les parties des milieux humides où la végétation était très dense; la végétation dominante était la spirée de Douglas (Spiraea douglasii).

Les recherches révèlent que les sites de saison d’activité sont habituellement caractérisés par des eaux plus profondes que les sites de reproduction. En Colombie-Britannique, pendant la saison d’activité, des grenouilles occupaient des habitats où la profondeur de l’eau était de 42 cm à 112 cm (elle était de 3 cm à 10 cmdans l’habitat de reproduction; R. Haycock, données non publiées 2001-2002). Watson et al. (2003) ont indiqué que les emplacements d’été des grenouilles étaient caractérisés par des eaux plus profondes (en moyenne de 23,6 cm ± 1,0 cm) que celles d’emplacements choisis au hasard (en moyenne de 16,5 cm ± 1,0 cm) ou des sites d’oviposition (moyenne de 16,9 cm ± 0,6 cm).

Sites d’hivernage

L’habitat d’hivernage offre un endroit où les adultes et les jeunes de l’année (les larves se métamorphosent toutes avant l’hiver) hibernent et s’abritent des températures froides de l’hiver; les sites peuvent être occupés d’octobre à la fin de février. Ces habitats diffèrent des habitats utilisés pendant les saisons de reproduction et d’activité (Chelgren et al., 2006). Les sites d’hivernage sont caractérisés par une absence de gel et un taux plus stable d’oxygène dissous (Pearl et Hayes, 2004). Les habitats importants comprennent les sources, les suintements ou les chenaux à faible débit (Pearl et Hayes, 2004); les grenouilles peuvent aussi s’enfouir dans des substrats limoneux ou dans la végétation (McAllister et Leonard, 1997). Watson et al.(2003) ont indiqué que les grenouilles s’enfouissaient au pied de touffes de végétaux, sous une couche de glace de moins de 5 cm d’épaisseur.

Des données radiotélémétriques recueillies au détachement de maintenance d’Aldergrove, au marécage Maria et au marécage Mountain donnent à penser que l’habitat d’hivernage pourrait être associé à l’habitat modifié par le castor (R. Haycock, données non publiées, 2001-2002); Hayes et al. (2001) ont observé que la grenouille maculée de l’Oregon utilise les structures aménagées par le castor pendant l’hiver. En outre, on a signalé que les grenouilles utilisaient les fossés à la fin de l'automne ou pendant l’hiver (Watson et al., 2003; Pearl et Hayes, 2004). Watson et al. (2003) ont indiqué que l’eau des sites d’hivernage était d'une profondeur moyenne de 17,4 cm ± 0,8 cm. Pearl et Hayes (2004) faisaient état de données d’autres études menées dans l’État de Washington qui mentionnaient les profondeurs moyennes des eaux aux sites d’hivernage : Risenhoover et al. (2001) ont observé des grenouilles à des endroits où la profondeur de l’eau variait de 0 cm à 120 cm (moyenne de 22 cm), Hallock et Pearson (2001) ont observé des grenouilles à une profondeur variant de 1 cm à 88 cm (moyenne de 26,2 cm), et Hayes et al. (2001) ont observé des grenouilles à des profondeurs variant de 6 cm à 111 cm (profondeurs moyennes de 62 cm, 49 cm, 34 cm et 29 cm).

L’existence de connexions aquatiques entre l’habitat d’hivernage et l’habitat de reproduction au cours des périodes migratoires, à la fin du printemps et à l’automne, est au moins importante et peut-être essentielle (Watson et al., 2003; Pearl et Hayes, 2004). Les déplacements connus de la grenouille maculée de l’Oregon suivent presque exclusivement un plan ou un cours d’eau. Watson et al. (2003) ont constaté que dans 99 % des 654 emplacements repérés par télémétrie, les grenouilles se trouvaient dans au moins 1 cm d’eau. Le fait qu’aucune mortalité routière de grenouille maculée de l’Oregon n’a été relevée au cours de cette même étude (une route bloquait l’accès à un important étang de reproduction; les grenouilles avaient accès à l’étang en empruntant un ponceau sous la route), alors qu’on en a relevé pour les grenouilles à pattes rouges et les rainettes du Pacifique (Pseudacris regilla), vient appuyer l’hypothèse d’une prédilection de l’espèce pour les déplacements aquatiques. Même si Watson et al.(2003) ont relevé un déplacement terrestre d’une grenouille, ce déplacement « terrestre » s’était fait dans un habitat marécageux, et non dans un habitat sec (M. Hayes, communication personnelle (comm.pers.), 2008).

La grenouille maculée de l’Oregon peut servir d’indicateur de la présence et de la santé des milieux humides peu profonds et chauds. Même s’il peut exister d’autres facteurs contributifs, la rareté de la grenouille maculée de l’Oregon est probablement en lien avec la rareté de son habitat dans l’ensemble de son aire de répartition. De même, le déclin de la grenouille maculée de l’Oregon est vraisemblablement un indicateur que les habitats aquatiques peu profonds et chauds sont également en voie de disparition. Dans ces habitats, la grenouille maculée de l’Oregon peut être un grand prédateur d’invertébrés aquatiques (p. ex. Pearl et al., 2005) tout en étant une source de nourriture pour les reptiles, les mammifères et les oiseaux.

Prédateurs et taux de mortalité élevé

La grenouille maculée de l’Oregon appartenant aux premiers niveaux trophiques, elle a plusieurs prédateurs naturels potentiels. En raison de cette appartenance de l’espèce aux premiers niveaux trophiques, le rétablissement de la population pourrait être influencé par des effets de cascade trophique et autres effets directs et indirects induits par les prédateurs, effets qui ne sont pas facilement prévisibles. De plus, certains des prédateurs énumérés plus loin sont des prédateurs introduits (marqués d’un astérisque) et il est possible que la grenouille n’ait pas de défense évoluée innée contre ces prédateurs. D’autres prédateurs énumérés ci-dessous sont des commensaux des humains dont la population augmente dans les secteurs anthropisés, ce qui peut accroître la pression de prédation sur les populations de grenouilles maculées de l’Oregon au-delà des niveaux durables naturels. La pression de prédation accrue exercée par ces espèces non indigènes et l’humain est abordée à la section sur les menaces.

Les prédateurs connus et potentiels de la grenouille maculée de l’Oregon à différents stades de son cycle de vie comprennent les dytiscidés, adultes et larves (Dytiscus spp.), les notonectes (Notonecta spp.), une sangsue (Batracobdella picta), les larves de libellules (Odonata), les nèpes (Nepidae), le *ouaouaron (Lithobates catesbeianus), la *grenouille verte (Lithobates clamitans), la *couleuvre rayée (Thamnophis spp.), la loutre de rivière (Lontra canadensis), le vison d’Amérique (Neovison vison), le Grand Héron (Ardea herodias), le Héron vert (Butorides virescens), le Martin-pêcheur d’Amérique (Megaceryle alcyon), le Butor d’Amérique (Botaurus lentiginosus), la salamandre foncée, adultes et larves (Ambystoma gracile), le triton rugueux (Taricha granulosa), le léthocère (Lethocerus americanus), le raton-laveur (Procyon lotor), la truite fardée (Oncorhynchus clarkii), la Buse à queue rousse (Buteo jamaicencis), le Busard Saint-Martin (Circus cyaneus), le Harle couronné (Lophodytes cucullatus), le Grand-duc d’Amérique (Bubo virginianus), le renard roux (Vulpes vulpes) et la moufette rayée (Mephitis mephitis) (Licht, 1974; Pearl et Hayes, 2004, 2005; Hayes et al., 2005; Watson et al., 2000, 2003).

Le taux de mortalité de la grenouille maculée de l’Oregon au stade de têtard est élevé et est probablement attribuable à la prédation (Licht, 1974; Hayes, 1994b). Licht (1974) a indiqué que, dans une étude de la population du parc régional Campbell Valley, aujourd’hui disparue du pays, on avait trouvé un taux de mortalité des têtards de plus de 93 %. De plus, les jeunes grenouilles peuvent être plus susceptibles à la prédation par le ouaouaron que la grenouille à pattes rouges (Pearl et al., données non publiées rapportées dans Pearl et Hayes, 2004).

Les mâles adultes pourraient avoir un taux de mortalité plus élevé que les femelles; Licht (1974) a observé que le taux de mortalité par sexe était sensiblement différent (c.-à-d. taux de survie à un an de 45 % chez les mâles et de 67 % chez les femelles). Il a attribué le taux de mortalité plus élevé chez les mâles à leur plus grande exposition aux prédateurs pendant la saison de reproduction et à leur plus petite taille. Chelgren et al. (2006) ont également signalé un taux de mortalité plus élevé chez les mâles pendant la saison de reproduction. Les mâles de l’espèce fréquentent les sites de reproduction où, pendant deux à quatre semaines, ils sont davantage exposés aux prédateurs, tandis que les femelles ne sont présentes sur le site que pendant une courte période (Licht, 1974; R. Haycock, observations personnelles, 2001-2003). La taille plus petite des mâles de l’espèce (46 millimètre (mm) – 60 mmcomparativement à 62 mm–80 mmpour les femelles; Licht, 1974) augmente leur susceptibilité à la prédation, en particulier par la couleuvre rayée, qui est un très important prédateur de ces grenouilles (Licht, 1974). Cette différence possible du taux de survie chez les mâles pourrait expliquer l’absence de mâles de grande taille au détachement de maintenance d’Aldergrove (R. Haycock, données non publiées, 2001-2003).

Sélection risquée du site d’oviposition

La grenouille maculée de l’Oregon choisit des sites d’oviposition qui la rendent particulièrement susceptible à des réductions épisodiques du recrutement, lesquelles pourraient entraîner un déclin général de l’abondance de la population. Les masses d’œufs sont déposées dans les eaux peu profondes qui bordent les terres humides et sont partiellement exposées à l’air; ces œufs sont donc susceptibles de geler ou encore de se dessécher en raison de l’exposition à l’air et à la lumière directe du soleil, surtout dans des conditions venteuses (Licht, 1974; McAllister et Leonard 1997; Watson et al., 2000). De plus, les sites d’oviposition sont éphémères et les embryons sont susceptibles de se dessécher si les niveaux d’eau baissent et que les masses d’œufs se retrouvent exposées à l’air (Licht, 1974; McAllister et Leonard, 1997; R. Haycock, observations personnelles, 1997; Watson et al., 2000).

Taille de l’habitat

Selon les données sur les sites occupés dans l’ensemble de l’aire de répartition nord-américaine de l’espèce, la superficie minimale requise pour maintenir une population de grenouilles maculées de l’Oregon est de 4 hectares (Pearl et Hayes, 2004). Les milieux humides plus importants seraient plus susceptibles d’englober tous les types d’habitats nécessaires au maintien d’une population autosuffisante et plus apte à résister à des taux élevés de prédation (M. Hayes, comm. pers., 2008). Même si on a signalé la présence de grenouilles maculées de l’Oregon dans des sites de moins de 4 hectares aux États-Unis, Pearl et Hayes (2004) ont laissé entendre qu'il s’agissait là de vestiges de populations occupant des secteurs autrefois inclus dans de vastes habitats. Tous les sites actuellement occupés au Canada ont plus de 4 hectares, mais il reste très peu de zones d’habitat convenable supplémentaire ayant une superficie suffisante. La remise en état de l’habitat adjacent aux sites occupés pourrait permettre aux populations locales de s’étendre et d’accroître leurs effectifs. Toutefois, ces possibilités sont limitées à cause des activités découlant d’utilisations incompatibles des terres.

Isolement génétique

Plus l’isolement des sites est grand, plus la probabilité de « sauvetage génétique » par l’immigration d’individus est faible (Sjögren, 1991). Ainsi, des menaces de dépression de consanguinité et de disparition due à des phénomènes stochastiques pèsent sur les petites populations (Sjögren, 1991). Il est possible que toutes les populations connues de la grenouille maculée de l’Oregon au Canada soient génétiquement isolées. On ne comprend pas pleinement le mécanisme de dispersion de l’espèce à l’échelle du paysage. On pose l’hypothèse que les crues centenales et bicentenales du fleuve Fraser auraient joué un rôle dans la dispersion de l’espèce dans la vallée du bas Fraser (K. Welstead, comm. pers., 2008; Figure 6 ). Les systèmes actuels de digue et de contrôle des crues mis en place dans la région peuvent empêcher la dispersion sur de longues distances.

Figure 6. Carte de la plaine inondable du cours inférieur du fleuve Fraser (en bleu clair). La plaine inondable chevauche l’aire de répartition passée et actuelle de l’espèce. Carte : Kristina Robbins

Figure 6. Carte de la plaine inondable du cours inférieur du fleuve Fraser (en bleu clair). Carte : Kristina Robbins. (Voir description longue ci-dessous.)
Description longue pour la figure 6

La grenouille maculée de l’Oregon parcourt plusieurs centaines de mètres entre l’habitat de reproduction et l’habitat d’hivernage. Watson et al. (2003) ont observé que la grenouille maculée de l’Oregon pouvait parcourir de 32 m à 111 m par jour pendant 2 à 18 jours, ce qui donne à penser qu’elle pourrait se disperser sur des distances plus grandes. Une étude télémétrique de la grenouille maculée de l’Oregon a révélé que les individus étudiés ne se déplaçaient habituellement pas à plus de 400 m de leur site de capture originale (Hallock et Pearson, 2001); toutefois, des déplacements de plus de un kilomètre ont été observés dans les complexes de milieux humides et le long de réseaux hydrologiques linéaires (Watson et al., 2003; Pearl et Hayes, 2004). Deux grenouilles juvéniles ont été observées en déplacement, l’une à 1 245 m et l’autre à 1 375 m, en aval de leur site de capture initiale, et une femelle adulte a été capturée à 2 799 m(distance estimée le long du cours d’eau) de son site de capture original (Cushman et Pearl, 2007).

Pour la grenouille maculée de l’Oregon, les liens aquatiques entre l’habitat d’hivernage et l’habitat de reproduction sont essentiels (Watson et al., 2003; Pearl et Hayes, 2004). Les déplacements connus de l’espèce se font presque exclusivement le long de plans ou de cours d’eau. Selon un suivi télémétrique réalisé par Watson et al. (2003), dans 99 % des 654 emplacements où elles ont été localisées, les grenouilles étudiées étaient dans au moins 1 cm d’eau. En se fondant sur des données télémétriques, Pearl et Hayes (2004) ont suggéré que tous les milieux humides situés dans un rayon de 2 à 3 kilomètres (km) des sites occupés devraient être considérés comme étant plus susceptibles d’être de l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon. Ce rayon de 2 à 3 km correspondrait à la plus grande distance de déplacement prévue des grenouilles. Dans ce contexte, il est vraisemblable que toutes les populations connues de grenouilles maculées de l’Oregon au Canada soient des populations isolées : la distance séparant les sites de la vallée de la rivière Morris, du marécage Mountain et du marécage Maria est d’environ 8 km et ces emplacements sont situés à environ 50 km - 60 km du site du détachement de maintenance d'Aldergrove. De plus, les milieux humides convenables situés entre deux emplacements sont souvent très fragmentés, et il est peu probable que des individus puissent se déplacer d’une population à l’autre.

Petites populations et sites peu nombreux

Comme il ne reste que quatre populations reproductrices au Canada et moins de 350 individus reproducteurs, le risque de disparition de populations locales en raison d’événements stochastiques démographiques ou environnementaux est élevé. C’est pourquoi il est essentiel que les efforts de rétablissement adoptent à la fois une approche adaptée aux petites populations, qui tient compte de l’effet de la petite taille d’une population sur sa persistance, ainsi qu’une approche adaptée aux populations en déclin, qui vise à établir les causes du déclin et à contrer les menaces qui pèsent sur la population (Caughley, 1994).

Malheureusement, la petitesse de l’aire de répartition de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique limite le nombre de sites de rétablissement convenables et disponibles. L’augmentation du nombre d’emplacements occupés (populations) aiderait à atténuer la portée des événements stochastiques. Toutefois, la fragmentation des milieux humides dans les basses terres du bas Fraser, une région très développée, ne permettra probablement jamais aux processus naturels (p. ex. dynamiques de métapopulation et colonisation de nouveaux sites) de suivre leurs cours.

Les menaces sont définies comme étant les activités (humaines) ou les processus immédiats qui ont causé, causent ou pourraient causer la destruction, la dégradation et/ou l'altération de la biodiversité et des processus naturels. Les menaces présentées ici ne comprennent pas les menaces liées à la biologie des espèces ou des populations comme la dépression de consanguinité, la petite taille des populations et l’isolement génétique, qui sont considérés comme étant des facteurs limitatifs. Certains des facteurs limitatifs peuvent être intrinsèques, mais certains (p. ex. petites populations) sont en lien direct avec des menaces historiques ou courantes énumérées dans la présente section et doivent être abordés conjointement afin d’assurer le rétablissement de l’espèce. Les phénomènes naturels, comme les événements géologiques et le temps violent (non liés au changement climatique), sont compris dans cette définition, mais doivent être utilisés avec circonspection. Les événements stochastiques ne devraient être considérés comme une menace que lorsque les effectifs d’une population ont diminué à un point tel (en raison des autres facteurs anthropiques) que la survenue d’un tel événement aurait, proportionnellement, un effet considérablement plus grand que ce qu’il aurait été si les effectifs s’étaient maintenus à leur niveau historique.

La classification des menaces présentées dans le tableau suivant est fondée sur le système uniforme de classification des menaces de l'UICN-CMP (Union internationale pour la conservation de la nature et Conservation Measures Partnership) et elle est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et avec le Conservation Framework (cadre de conservation) de la province. Pour obtenir une description détaillée du système de classification des menaces, veuillez consulter le site Web du CMP(CMP 2010, en anglais seulement). Pour obtenir des renseignements sur la détermination des scores ou de l’impact global, consulter Master et al. (2009); des explications figurent dans les notes de bas de tableau. Les menaces qui pèsent sur la grenouille maculée de l’Oregon ont été évaluées à l’échelle de la province (tableau 3)3 ; à défaut de données publiées, cette évaluation repose sur les connaissances et le jugement de l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon. L’évaluation des menaces a été faite pour les quatre populations existantes et pour six sites potentiels pour l’introduction ou la réintroduction de la grenouille au cours des 10 prochaines années (section 6.4.3; tableau 2).

Tableau 2. Classification des menaces pesant sur la grenouille maculée de l’Oregon
Numéro de la menace Description de la menace Impacta Portéeb Gravitéc Imminenced Stresse
1 Développement résidentiel et commercial Faible Moyenne Modérée Élevée
1.1 Zones urbaines et résidentielles Faible Moyenne Modérée Élevée Perte d’habitat
1.2 Zones commerciales et industrielles Faible Petite Faible Élevée Perte d’habitat
1.3 Zones touristiques et récréatives Faible Petite Faible Élevée Perte d’habitat
2 Agriculture et aquaculture Moyen Grande Modérée Élevée
2.1 Cultures annuelles et pérennes de végétaux non ligneux Faible Grande Faible Élevée Perte d’habitat
2.3 Élevage et pâturage Moyen Grande Modérée Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité accidentelle
3 Production d’énergie et exploitation minière Moyen Moyenne Considérable Élevée
3.2 Exploitation de mines et de carrières Moyen Moyenne Grave Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité accidentelle
4 Transport et corridors de service Faible Grande Faible Élevée
4.1 Routes et chemins de fer Faible Grande Faible Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité directe
4.2 Réseaux de services publics Inconnu Moyenne Inconnu Élevée Perte d’habitat
5 Utilisation des ressources biologiques Faible Petite Faible Élevée
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Faible Petite Faible Élevée Perte d’habitat
6 Intrusions et perturbations humaines Grave Grande Considérable Élevée
6.1 Activités récréatives Moyen Moyenne Faible Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité accidentelle
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militairesf Faible Petite Faible Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité accidentelle
6.3 Travail et autres activités Grave Grande Considérable Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité accidentelle
7 Modifications du système naturel Moyen Moyenne Considérable Élevée
7.1 Incendies et suppression des incendies Faible Petite Considérable Non significative / Négligeable Dégradation de l’habitat; mortalité directe
7.2 Barrages et gestion/utilisation de l’eau Moyen Moyenne Considérable Élevée Perte d’habitat
7.3 Autres modifications de l’écosystème Moyen Moyenne Modérée Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité directe
8 Espèces envahissantes et autres espèces et gènes problématiques Très grave - grave Généralisée Extrême Élevée
8.1 Espèces non indigènes ou exotiques envahissantes Très grave -grave Généralisée Extrême Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité directe
8.2 Espèces indigènes problématiques Faible Moyenne Faible Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité directe
9 Pollution Grave Grande Considérable Élevée
9.1 Eaux des égouts ménagers et eaux usées urbaines Faible Moyenne Modérée Élevée Mortalité directe et indirecte
9.2 Effluents industriels et militaires Faible Moyenne Faible Élevée Mortalité directe et indirecte
9.3 Effluents agricoles et forestiers Grave Grande Considérable Élevée Mortalité directe et indirecte
9.5 Polluants atmosphériques Inconnu Petite Inconnu Élevée Mortalité directe et indirecte
9.6 Excès d’énergieg Faible Petite Faible Élevée Mortalité directe et indirecte
10 Événements géologiques Faible Petite Modérée Élevée
10.3 Avalanches/glissements de terrain Faible Petite Modérée Élevée Dégradation de l’habitat; mortalité accidentelle
11 Changements climatiques et épisodes de temps violent Faible Petite Considérable Modérée
11.2 Sécheresses Faible Petite Considérable Modérée Dégradation de l’habitat; mortalité directe

aImpact– Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l'espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d'intérêt. L'impact de chaque stress est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L'impact d'une menace se traduit par la réduction de la population d'une espèce, ou le déclin ou la dégradation d’une partie de l’écosystème. Le taux médian de déclin de la population ou de la partie de l'habitat pour chaque combinaison de portée et de gravité se range dans les classes d'impact suivantes : très grave (déclin de 75 %), grave (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : utilisé lorsqu’il est impossible de déterminer l'impact (p. ex. si la valeur de la portée ou de la gravité est inconnue).

bPortée– Proportion de l'effectif de l'espèce qui sera vraisemblablement touchée par la menace d'ici dix ans. Généralement une mesure de proportion de l'effectif de l'espèce dans la zone d'intérêt. (Généraliséee = de 71 % à 100 %; grande = de 31 % à 70 %; moyenne = de 11 % à 30 %; petite = de 1 % à 10 %)

cGravité– Niveau de dommage que causera vraisemblablement la menace à l’effectif touché (portée), d'ici dix ans ou en trois générations. Habituellement une mesure de l’importance de la réduction de la population. (Extrême = de 71 % à 100 %; considérable = de 31 % à 70 %; modérée = de 11 % à 30 %; faible = de 1 % à 10 %)

dImminence– Élevée = menace constante; modérée = menace seulement dans le futur (menace pouvant se réaliser à court terme – dans moins de dix ans ou de trois générations) ou désormais en suspens (pourrait revenir à court terme); faible = menace seulement dans le futur (pourrait survenir à long terme) ou désormais en suspens (pourrait revenir à long terme); négligeable = menace qui s'est réalisée dans le passé, mais qui est peu susceptible de revenir, ou menace qui n'aurait aucun effet direct, mais qui peut être limitative.

eStress– Condition ou aspect essentiels (caractéristiques écologique, démographique ou individuelle) de l’objectif de conservation qui sont affectés ou altérés par l’effet d’une menace (effet direct ou indirect d’activités humaines).

fExercices militaires à Aldergrove.

gC.-à-d. des apports de chaleur, de son ou de lumière qui perturbent la faune ou les écosystèmes. Pour la grenouille maculée de l’Oregon, cela comprend l’incidence possible des champs électromagnétiques associés aux lignes de transport d’énergie.

À l’échelle de la province, l’ensemble des menaces qui pèsent sur cette espèce est associé à niveau d’impact « très grave »4. Les espèces non indigènes envahissantes constituent la plus grave menace (tableau 3). Dans tous les emplacements occupés, il existe un risque élevé qu’une menace particulière provoque la disparition locale, en raison des petits effectifs des populations et de leur isolement, lequel est causé par la fragmentation de l’habitat. Les détails relatifs à chaque grande catégorie de menaces sont exposés ci dessous.

Menace UICN-CMP no 6 – Intrusions et perturbations humaines

Aux quatre emplacements existants, les activités récréatives ne représentent pas un risque. Toutefois, des activités récréatives de faible impact, comme le canot et la pêche, sont pratiquées dans deux des sites potentiels de réintroduction (lac Grace et parc provincial Sasquatch). Des exercices militaires peuvent être menés au détachement de maintenance d’Aldergrove, mais ces activités sont rares, très encadrées et n'ont pas lieu dans les milieux humides occupés par les grenouilles. Par conséquent, elles ont un impact minimal sur les grenouilles maculées de l’Oregon ou sur leur habitat.

Les travaux, comme l’entretien de ponceaux et le nettoyage de cours d’eau ont un impact important sur les populations de grenouilles maculées de l’Oregon aux marécages Maria et Mountain (et au fossé McCallum) et aux sites potentiels de réintroduction du milieu humide Prison et des terres d’Agriculture Canada. Le blocage des ponceaux et le débroussaillage peuvent modifier l'habitat et entraîner une baisse du niveau d'eau. Cette situation a été observée au marécage Maria, où les ponceaux bloqués au printemps étaient nettoyés au cours de la saison de reproduction : les œufs se retrouvaient exposés, hors de l’eau. Cette situation peut être évitée par une planification judicieuse de l’entretien des ponceaux. Les travaux d’entretien municipaux dans les cours d’eau, y compris le nettoyage et l’aménagement de fossés, qui peuvent réduire la disponibilité et le caractère convenable de l’habitat, sont une cause de mortalité directe et favorisent l’occupation par le ouaouaron et sa reproduction.

Menace UICN-CMP no 8 – Espèces envahissantes et autres espèces et gènes problématiques

Au cours des dernières années, il est devenu de plus en plus manifeste que les déclins observés chez les amphibiens de trois continents étaient dus à la chytridiomycose et à l’iridovirose (Daszak et al. 1999). On soupçonne que la propagation mondiale de ces maladies découle de l’importation et de l’exportation d’amphibiens (Hanselmann et al., 2004). On a rapporté des cas de chytridiomycose chez les grenouilles maculées de l’Oregon sauvage dans les États de Washington et de l’Oregon, mais on ne mesure pas encore tout l’impact potentiel de cette maladie infectieuse sur les populations (Pearl et al., 2007). L’agent causal de la chytridiomycose, Batrachochytrium dendrobatidis, a été détecté chez les amphibiens introduits et indigènes, y compris chez la grenouille maculée de l’Oregon, au détachement de maintenance d’Aldergrove et au marécage Maria (P. Govindarajulu, comm. pers., données non publiées, 2006-2009).

Il y a eu quelques cas de mortalité massive chez les grenouilles en captivité dans le cadre du programme de soutien à la reproduction (incubation d’œufs suivie de la remise en liberté des grenouilles afin d’améliorer les chances de survie) en Colombie-Britannique, qui pourraient avoir été causés soit par des problèmes de qualité de l’eau, soit par des éclosions d’iridovirus (S. Raverty, comm. pers., 2006). Les cas les plus remarquables d’éclosions d’iridovirus (c.-à-d. Rana temporaria au Royaume-Uni et Ambystoma tigrinum en Saskatchewan et en Arizona) semblent être liés la densité élevée des populations vivant dans des habitats artificiels ou anthropiques (Daszak et al., 1999). Le succès des efforts d’élevage repose sur une meilleure compréhension de l’iridovirus et des autres organismes pathogènes pouvant nuire aux populations sauvages ou élevées en captivité.

Kiesecker et Blaustein (1997) ont trouvé une présence accrue du champignon oomycète Saprolegnia dans les masses d’œufs de grenouilles des Cascades (Rana cascadae), dans une population à l’étude en Oregon. Ils ont signalé que les masses d’œufs regroupées dans un site commun avaient un taux de mortalité plus élevé que les masses d’œufs isolées, et que, par conséquent, les espèces utilisant des sites de ponte communs, comme la grenouille maculée de l’Oregon, seraient plus à risque d’être infectées par le champignon Saprolegnia. Même si les populations de la Colombie-Britannique n’ont pas fait l’objet de tests particuliers pour le champignon Saprolegnia, on peut supposer qu’il est présent à tous les emplacements existants et aux sites potentiels, étant donné la distribution généralisée de ce pathogène.

Même si on n’a pas trouvé de malformations chez les grenouilles maculées de l’Oregon aux quatre sites occupés de la vallée du Fraser, ou qu’on n’a pas établi de lien entre des malformations et un épisode de mortalité massive de cette espèce (Daszak et al., 1999), il est possible que les malformations deviennent un aspect préoccupant des efforts de rétablissement. Quatre cas de grenouilles malformées ont été signalés au North American Reporting Center for Amphibian Malformations.

Les ouaouarons et les grenouilles vertes sont des espèces exotiques dans l’ouest du Canada. Le ouaouaron est présent au détachement de maintenance d’Aldergrove. Par contre, la grenouille verte est présente dans les marécages Maria et Mountain, mais absente du site d’Aldergrove. Aucun ouaouaron et aucune grenouille verte n’ont été observés au site de la vallée de la rivière Morris. Les ouaouarons sont des prédateurs opportunistes et généralistes de reptiles, d'oiseaux, de mammifères et d'amphibiens, incluant la grenouille maculée de l’Oregon (Licht, 1974; Watson et al., 2003; Pearl et Hayes, 2004). Le ouaouaron est plus grand (longueur du bout du museau au cloaque, environ 200 mm; Duellman et Trueb, 1986) que la grenouille maculée de l’Oregon du Canada, même adulte (longueur maximale du bout du museau au cloaque, 80 mm, moyenne de 56 mm; n = 320), ce qui donne à penser que le ouaouaron pourrait être un prédateur de la grenouille maculée de l’Oregon à tous les stades de développement de l’espèce, et même des adultes. On a vu des ouaouarons consommer des têtards fraîchement éclos de grenouilles maculées de l’Oregon au détachement de maintenance d’Aldergrove (R. Haycock et R.A. Woods, données non publiées, 2001). Les grenouilles vertes adultes (atteignant une longueur museau-cloaque de 100 mm; Duellman et Trueb, 1986) peuvent également se nourrir de jeunes grenouilles maculées de l’Oregon, mais les adultes de l’espèce peuvent être d’une trop grande traille pour être une proie de la grenouille verte. On ignore actuellement si la grenouille verte est un compétiteur important de la grenouille maculée de l’Oregon. Il est également possible que la forte densité de population de grenouilles vertes attire et maintienne une densité de population plus élevée que la normale de prédateurs indigènes, ce qui créerait pression de prédation accrue sur la grenouille maculée de l’Oregon.

L’alpiste roseau (Phalaris arundinacea) est une espèce européenne introduite en Amérique comme culture de couverture et d’ensilage. Cette plante vivace se propage par rhizomes souterrains et par graines. Elle est typiquement retrouvée dans des peuplements denses dans des eaux peu profondes (moins de 15 cm), mais elle a été observée comme tapis flottant dans des eaux pouvant atteindre 2,7 m de profondeur (Lefor, 1987); on la trouve dans des eaux pouvant atteindre 2 m de profondeur au marécage Maria (R. Haycock, observations personnelles, 2000). L’alpiste roseau représente une menace particulière pour les espèces indigènes des milieux humides, à cause de sa croissance rapide et vigoureuse, de sa rusticité et de la difficulté d’en faire un contrôle sélectif. Il est présent au détachement de maintenance d’Aldergrove, au marécage Mountain et au marécage Maria, mais il est absent de la cariçaie (peuplement dominé par les carex) occupée par la population de la vallée de la rivière Morris (D. Knopp, comm. pers., 2008).

Même si l’on ne comprend pas pleinement l’impact de l’alpiste roseau sur le caractère convenable de l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon, il semble qu’une fois que la graminée envahit un marais peu profond de plaine inondable, elle élimine ou réduit la superficie de l’habitat d’oviposition disponible pour la grenouille maculée de l’Oregon (COSEPAC, 2000). Les données de piégeage et les données télémétriques recueillies au détachement de maintenance d’Aldergrove donnent à penser que les grenouilles maculées de l’Oregon n’occupent pas habituellement des peuplements homogènes d’alpiste roseau (R. Haycock, données non publiées, 2001-2002), bien qu’elles puissent trouver refuge dans des peuplements moins denses d’alpiste roseau lorsque ces peuplements sont inondés. Ces talles d’alpiste roseau offrent un habitat d’une structure équivalente à celles des talles de carex (Carex spp.) et de jonc épars (Juncus effusus), que l’on sait fréquentées par la grenouille maculée de l’Oregon (Watson et al., 2000; R. Haycock, données non publiées, 2001-2002). Il est possible que la présence de l’alpiste roseau, espèce exotique envahissante, accélère la succession naturelle et la perte d’habitat liée à la succession. Le pâturage modéré du bétail peut améliorer le caractère convenable de l’habitat pour la grenouille maculée de l’Oregon dans les secteurs où l’on trouve l’alpiste roseau, en brisant la couverture végétale et en créant un habitat ouvert (Watson et al., 2000, 2003).

L’activité du castor du Canada (Castor canadensis) peut influencer l’hydrologie du site. On a observé les effets positifs et négatifs de la présence du castor du Canada à des sites de la Colombie-Britannique (COSEPAC, 2000). Le castor est présent dans tous les habitats existants de la grenouille maculée de l’Oregon de la province. Au marécage Maria, le castor peut avoir un effet positif sur l’espèce en favorisant la rétention d’eau et en fournissant un habitat d’hivernage. Au détachement de maintenance d’Aldergrove, l’activité du castor a entraîné la rétention d’un plus grand volume d’eau et a également causé l’éclaircissement du couvert forestier des milieux humides boisés, créant les conditions d’habitat préférées de la grenouille maculée de l’Oregon. Au marécage Mountain, où le niveau d’eau fluctue pendant la saison de reproduction, les digues de castor peuvent stabiliser le niveau de l’eau à certains sites d’oviposition. Dans la vallée de la rivière Morris, les chenaux utilisés par les grenouilles maculées de l’Oregon et par les poissons dans les secteurs de faible niveau d’eau (paradoxalement, en hiver et au printemps, lorsque les milieux humides ne sont pas inondés) sont probablement créés par le castor du Canada.

L’activité du castor a également contribué à la dégradation de l’habitat dans certaines zones; une zone d’environ 300 m sur les bords de milieux humides d’eaux peu profondes au détachement de maintenance d’Aldergrove, où des masses d’œufs ont été pondues par le passé, a été éliminée par la création de bassins par les castors entre 1995 et 1999 (Haycock, 2000). Habituellement, si la construction de digue élimine l’habitat d’oviposition dans un site occupé, il est possible qu’elle crée également un habitat d’oviposition supplémentaire ailleurs, parce que l’eau remplit de nouvelles zones en amont du bassin. Toutefois, au détachement de maintenance d’Aldergrove, la topographie en amont des digues de castor nouvellement créées est trop abrupte pour être utile comme habitat d’ovipositionet, dans les secteurs où la pente est appropriée, la végétation est trop dense et ne convient pas à l’oviposition.

Menace UICN-CMP no 9 – Pollution

La qualité de l’eau peut être un problème pour au moins trois des sites actuellement occupés par la grenouille maculée de l’Oregon. On n’utilise aucun engrais au détachement de maintenance d’Aldergrove, ce qui est conforme au plan de gestion des espèces pour cette propriété (Haycock, 2000). Toutefois, les milieux humides occupés par la grenouille aux sites de la vallée de la rivière Morris, du marécage Mountain et du marécage Maria sont situés en grande partie en zone agricole (figure 7). Pour les quatre populations de grenouilles maculées de l’Oregon de la Colombie-Britannique, les apports de produits chimiques dans l’eau sont vraisemblablement provoqués par le ruissellement provenant des terres adjacentes, lequel est influencé par les activités qui se déroulent sur ces terres. Le ruissellement agricole comprend le ruissellement d’engrais (y compris du fumier), ainsi que la percolation dans l’eau souterraine ou le ruissellement de produits, attribuables à l’entreposage en tas du fumier (Rouse et al., 1999) et à l’épandage de produits chimiques, comme les pesticides ou les insecticides (y compris le Btk –bactérie Bacillus thuringiensis) ou les fongicides (utilisés par les producteurs de bleuets), de même que des produits chimiques transportés par le vent. Les eaux usées et le ruissellement diffus d’eaux provenant des zones résidentielles et urbaines qui contiennent des éléments nutritifs, des produits chimiques toxiques ou des sédiments constituent une menace croissante. L’apport de produits chimiques dans les plans et les cours d’eau, attribuable à l’épandage de produits chimiques dans le contexte des activités forestières ou de l’entretien des corridors des lignes de transport d’électricité, ou encore la perturbation, par les activités forestières, de la circulation normale des éléments nutritifs (Lynch et Corbett, 1990; Mayer et al., 2007), est également une source potentielle de contamination. Les pesticides présents dans les cours d’eau peuvent prédisposer les grenouilles aux infections parasitaires et aux malformations, car ils attaquent leur système immunitaire (Kiesecker, 2002), en plus d’accroître leur vulnérabilité aux maladies (crapauds; Taylor et al., 1999).

Il y a un dépotoir en amont du marécage Maria et il y a eu des dépôts sauvages illégaux d’ordures à des sites du marécage Mountain ainsi qu’à d’autres sites situés à proximité de projets résidentiels. On ne connaît pas, à l’heure actuelle, l’incidence des ordures (lixiviat pollué, possiblement) et des déchets solides sur la grenouille maculée de l’Oregon. On ne connaît pas l’incidence des polluants en suspension dans l’air sur les sites.

Azote. À l’instar d’autres espèces d’amphibiens (p. ex. Hecnar, 1995; Rouse et al., 1999), la grenouille maculée de l’Oregon est très sensible à l’azote présent dans l’environnement sous forme de nitrates, de nitrites ou d’ammonium retrouvés dans les engrais agricoles (Marco et al., 1999; Rouse et al., 1999). Marco et al.(1999) ont laissé entendre que cette sensibilité peut avoir causé la quasi-disparition de la grenouille maculée de l’Oregon des basses terres de l’État de Washington, intensivement utilisées à des fins agricoles. L’eau est également de piètre qualité dans l’aire de répartition canadienne de la grenouille maculée de l’Oregon. De Solla et al. (2002) ont laissé entendre que la piètre qualité de l’eau, en particulier en raison de la forte demande biologique en oxygène et des niveaux élevés de composés azotés, comme l’ammoniaque et, peut-être, les pesticides organophosphatés, ont entraîné de faibles taux d’éclosions pour deux espèces d’amphibiens (Rana aurora et Ambystoma gracile) à des sites se trouvant dans les bassins versants de la prairie Sumas, dans la vallée de la rivière Fraser (un secteur historiquement occupé par la grenouille maculée de l’Oregon). McKibbin et al.(2008) ont trouvé de très faibles concentrations de nitrate et d’azote total en mars et en avril pendant la période d’oviposition de la grenouille maculée de l’Oregon à deux sites, soit au marécage Maria et au détachement de maintenance d’Aldergrove. Même si, au printemps, le niveau d’azote était d’un ordre de grandeur inférieur à celui qui est considéré comme étant toxique pour la grenouille maculée de l’Oregon, ce niveau est susceptible d’être beaucoup plus élevé plus tard en saison, à la suite de l’épandage d’engrais dans les champs. Le taux de coliformes était élevé à certains sites pendant certaines saisons, ce qui révèle un niveau élevé de ruissellement des déjections animales dans le marécage Maria. Jusqu’à maintenant, il y a eu trop peu de recherches sur l’incidence du niveau élevé de coliformes sur la grenouille maculée de l’Oregon.

Le phosphore peut également avoir une incidence sur les milieux humides. Il peut s’infiltrer dans les plans et les cours d’eau à la suite de l’épandage d’engrais (y compris le fumier et les déchets solides) sur les champs agricoles ou les pelouses, ainsi qu’à partir des champs d’épuration ou des tuyaux d’égouts qui fuient. On a établi une corrélation entre l’introduction de phosphore et de nitrate dans les milieux humides et la présence d’infections parasitaires chez les amphibiens, lesquelles peuvent causer des malformations (Johnson et Chase, 2004; Johnson et al., 2007). Comme le phosphore se lie habituellement aux sédiments, les zones tampons qui sont suffisantes pour limiter le dépôt de sédiments devraient également suffire à limiter l’introduction de phosphore. Même si une zone tampon peut se saturer en phosphore, ce qui entraînera alors le lessivage du phosphore dans le plan ou le cours d’eau, elle empêchera les afflux importants (Wenger, 1999).

Les pesticides sont un contaminant potentiel dans l’ensemble de l’aire de répartition de la grenouille maculée de l’Oregon. Ils peuvent atteindre des concentrations assez élevées dans les milieux humides des paysages agricoles où il n'y a pas de zones tampons. Les produits chimiques utilisés en agriculture et en foresterie et transportés par le vent (comme les insecticides, les herbicides ou les fongicides) ont été liés au déclin de la population d’amphibiens (Davidson et al., 2002). De plus, l’exposition aux produits chimiques, comme le carbaryl (insecticide) et l’atrazine (herbicide), peut avoir des répercussions négatives sur certaines espèces d’anoures en plus d’avoir une incidence sur les ressources alimentaires de certaines espèces d’anoures (Hayes et al., 2002; Boone et James, 2003). L’herbicide glyphosate (entrant dans la formulation du Vision® ou du Roundup®) semble être toxique au niveau environnemental pour bon nombre d’espèces d’amphibiens. Toutefois, le niveau de toxicité pourrait être attribuable au surfactant de la formulation plutôt qu’à l’ingrédient actif (Govindarajulu, 2008). Des preuves empiriques laissent entendre que même les pesticides biologiques spécifiques, comme le Bacillus thuringiensis kurstaki (Btk), et le Bacillus thuringiensis israelensis (Bti), peuvent causer la mortalité des amphibiens aquatiques, probablement attribuable aux additifs contenus dans les pesticides, comme des surfactants et d’autres ingrédients non actifs (P. Govindarajulu, comm. pers., données non publiées, 1999, 2003; C. Bishop, comm. pers., données non publiées, 2008). La portée de cette menace est difficile à estimer et son impact est présentement inconnu.

Figure 7. Drainage vers le marécage Mountain entre deux sites d’oviposition. Photo : K. Welstead

Figure 7

Le dépôt de sédiments dans les cours d’eau et les milieux humides peut avoir une incidence sur l’habitat de reproduction de la grenouille maculée de l’Oregon en modifiant le profil et la profondeur du chenal ou du milieu humide. Les sources possibles de sédiments comprennent le ruissellement des champs agricoles adjacents, l’affouillement (érosion) des canaux, le piétinement par le bétail des berges des cours d’eau ou des milieux humides, le ruissellement provenant des routes et des exploitations forestières adjacentes (Lynch et Corbett, 1990; Rashin et al., 2006). La conservation d’une zone de protection en bordure des milieux humides et des cours d’eau peut retenir les sédiments et les empêcher d’atteindre l’eau.

Le drainage rocheux acide et l’afflux de fer attribuables à l’exploitation d’une carrière peuvent avoir une incidence sur la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Mountain. Le drainage minier contient très souvent du fer, lequel peut avoir des effets nuisibles sur les écosystèmes aquatiques. Le fer peut être présent sous plusieurs formes (combiné à d’autres ions) dans une variété de composés ferreux. L’incidence du fer précipité est influencée par le pH de l’eau et est généralement moins grave dans des conditions alcalines. La libération du fer ferrique dans l’eau de surface provoque, par hydrolysation, la production d’oxyde de fer hydraté et une augmentation de l’acidité (diminution du pH). Cette eau acide est corrosive et inapte à soutenir bien des formes de vie aquatique (Earle et Callaghan, 1998). Dalzellet MacFarlane (1999) ont constaté que la présence de fer à des concentrations supérieures à 0,1 mg/L endommagera les branchies des poissons, car de fines particules de fer de quelques microns peuvent se prendre dans les lamelles branchiales et causer une infection bactérienne ou fongique secondaire. L’hydroxyde ferrique réduit la disponibilité de l’oxygène en enrobant les branchies et les œufs, en recouvrant le fond des cours d’eau et en modifiant le substrat, réduisant ainsi la disponibilité des proies (c.-à-d. les invertébrées benthiques) (Hoehn et Sizemore, 1977).

Excès d’énergie. L’installation d’une ligne de transport de l’électricité de 500 kV au-dessus de sites d’oviposition connus pourrait causer des retards de maturation et réduire la survie des embryons (Severini et al., 2003; Grimaldi et al., 2004). Une ligne de transport de l’électricité de 500 kV traversant l’habitat de la vallée de la rivière Morris est actuellement décalée par rapport aux sites d’oviposition. On a proposé de doubler cette ligne, ce qui entraînera l’installation d’une ligne au-dessus de sites d’oviposition connus. On a très peu étudié l’incidence du champ électromagnétique émis par les lignes de transmission sur les amphibiens, même si quelques études révèlent un risque possible pour le développement de la grenouille maculée de l’Oregon, ce qui pourrait constituer une menace émergente. Metcalf et Borgens (1994) ont également constaté que des intensités de 25 mV/mm à 75 mV/mm ont causé d’importants changements au niveau du développement des salamandres, aux stades gastrula et neuruola, lorsqu’elles étaient exposées au champ électromagnétique. Au site de la vallée de la rivière Morris, dans l’emprise actuelle, les caractéristique du champ magnétique sont très semblables à celles de l’expérience de Metcalf et Borgens (1994); toutefois, les grenouilles de la vallée de la rivière Morris seront exposées au champ tout au long de leur cycle de vie. Comme les lignes passant par le site de la vallée de la rivière Morris seront doublées, et que les sites d’oviposition de la grenouille maculée de l’Oregon se trouveront directement sous les nouvelles lignes, il est possible qu’il y ait des retards de maturation au site si le projet va de l’avant. Selon certaines estimations, sous des lignes de 500 kV, l’intensité du champ électrique serait de 10 kV/m dans l’emprise et de 2 kV/m en bordure.

Menace UICN-CMP no 2 – Agriculture et aquaculture

Le développement agricole dans les basses terres du fleuve Fraser vers la fin des années 1800 et le début des années 1900 nécessitait la construction de digues afin de stabiliser la fluctuation des régimes hydrologiques des habitats des plaines inondables. De telles activités ont éliminé ou limité considérablement le renouvellement du milieu humide annuel hiver-printemps dans les zones de plaine inondable, ce qui a permis à la succession naturelle (en l’absence d’inondation) de se poursuivre sans contrôle dans ces zones. Il en a résulté une perte d’habitat pour la grenouille maculée de l’Oregon (COSEPAC 2000).

Le changement d’utilisation des terres agricoles, comme la conversion de champs à une production de bleuets et de canneberges, peut avoir un impact en raison de l’installation de systèmes de drainage et de l’empiétement ou de l’érosion des berges. Le dépôt de sédiments dans les ruisseaux et les milieux humides provenant de l’eau de ruissellement des champs agricoles adjacents peut avoir une incidence sur l’habitat de reproduction de la grenouille maculée de l’Oregon en modifiant le profil et la profondeur du chenal ou du milieu humide (Lynch et Corbett, 1990).

L’agriculture constitue une menace continue au marécage Mountain et, dans une certaine mesure, au marécage Maria et dans la vallée de la rivière Morris, et pourrait être un problème aux sites de réintroduction potentiels sur les terres d’Agriculture Canada et aux sites d’expansion de l’habitat du marécage Mountain.

L’accès du bétail aux bandes riveraines ainsi qu’aux cours d’eau ou aux milieux humides peut affecter la stabilité des berges et entraîner une augmentation de la sédimentation et de la charge en éléments nutritifs, ce qui entraîne la dégradation de la qualité de l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon. Les animaux d’élevage, surtout les chevaux et les vaches, peuvent également être une cause de mortalité directe par le piétinement des masses d’œufs. Les animaux d’élevage peuvent également être des vecteurs dans l’introduction de graines de mauvaises herbes pouvant modifier la composition de la végétation riveraine et être un vecteur potentiel pour l’introduction ou la prolifération de parasites et d’agents pathogènes (Johnson et al., 1999). Toutefois, on a laissé entendre qu’un pâturage modéré pourrait contrôler l’alpiste roseau envahissant et préserver un habitat ouvert (Watson et al., 2000, 2003), mais la menace de piétinement devrait être prise en compte dans l’évaluation des avantages potentiels.

Menace UICN-CMP no 3 – Production d’énergie et exploitation minière

Les activités d’exploitation minière ou de carrière représentent un risque potentiel parce que les sautages peuvent modifier la circulation de l’eau souterraine, ce qui pourrait mener à la disparition de la source d’eau des sites d’oviposition dans certains cas. L’exploitation minière sur la colline escarpée en amont du site du marécage Mountain est susceptible de provoquer des glissements de terrain et la libération soudaine de sédiments dans ce milieu humide. Selon le moment où cet événement survient, il pourrait avoir de graves conséquences sur la population du site. On tente d’aménager une gravière près du site du marécage Maria; si ce projet devait se concrétiser, des modifications hydrologiques pourraient avoir une grave incidence sur la population de ce marécage (M. Pearson, comm. pers., 2009). Cette menace est reconnue ici, même si sa portée n’est actuellement pas claire.

Menace UICN-CMP no 7 – Modifications du système naturel

Le brûlage a été utilisé pour gérer la végétation au site de la vallée de la rivière Morris, entraînant potentiellement des mortalités directes chez les grenouilles adultes, des masses d’œufs et des têtards de même que la destruction de l’habitat des juvéniles. Le feu ne sera plus utilisé pour contrôler la végétation et augmenter le fourrage des chevaux maintenant que l’on a détecté la population de grenouilles maculée de l’Oregon sur le site. L’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon estime donc qu’il s’agit d’une menace historique. On ne sait pas si la gestion par le brûlage effectuée antérieurement a contribué à maintenir les caractéristiques de la végétation qui étaient favorables à la grenouille maculée de l’Oregon. Il s’agit d’une lacune dans les connaissances qu’il faudra combler, et il faudra instaurer un suivi de la végétation sur le site.

La dérivation de l’eau a déjà eu lieu à Aldergrove pour la construction de routes, et aux marécages Maria et Mountain pour le développement de l’agriculture. L’incidence de ces dérivations historiques a probablement causé la perte d’habitat, mais pourrait avoir également fourni certains avantages. Ainsi, au marécage Maria, plusieurs structures de ponceau créent des points d’étranglement qui séparent le marécage en cellules qui favorisent la création d’habitat pour la grenouille maculée de l’Oregon (S. Letay, comm. pers.). Parallèlement, ces mêmes structures de régularisation des eaux empêchent la migration d’individus vers les habitats adéquats non utilisés en aval (M. Pearson, comm. pers., 2009).

Les sites d’oviposition dans les milieux humides peu profonds sont susceptibles de connaître des modifications hydrologiques, lesquelles peuvent avoir un effet dévastateur sur les œufs et l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon dans l’éventualité de baisses soudaines. De plus, l’altération de cycles hydrologiques naturels provoquée par les travaux de construction de structures de régularisation des eaux peut favoriser l’implantation des premières espèces de transition de la succession végétale dans les milieux humides peu profonds qui ne subissent plus d’inondation, et avoir une incidence négative sur l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon. L’effet le plus important de la succession naturelle semble être la réduction générale d’habitats d’oviposition convenables (Chelgren et al., 2006). Il semble que, à cause de la croissance d’une végétation plus grande et plus dense à la périphérie des milieux humides, ces sites reçoivent moins de rayonnement solaire, ce qui entraîne une baisse de la température de l’eau (R. Haycock, observations personnelles, 2001-2002). Des études des déplacements donnent à penser que la grenouille maculée de l’Oregon n’utilise pas cet habitat modifié (R. Haycock, données non publiées, 2001-2002).

La prévention des inondations et la gestion des débordements peuvent avoir une incidence sur l’habitat de reproduction. La station de pompage Hammersley, sur le site du marécage Mountain, fait actuellement l’objet d’une inspection en vue d’une mise à niveau. Il importe de prévenir tout rabattement important, surtout pendant la saison de reproduction. La dérivation de l’eau d’un site, entraînant la perte partielle du volume d’eau à ce site, a le même effet que les conditions de sécheresse pendant l’oviposition et le développement embryonnaire. Les conditions hydrologiques actuelles au marécage Mountain montrent des fluctuations importantes du niveau de l’eau pendant la saison de reproduction, ce qui peut entraîner le déplacement des masses d’œufs et une mortalité possiblement très élevée dans les sites de reproduction touchés (M. Pearson, comm. pers., 2010).

La perte de l’habitat riverain, qui prévient l’érosion et la sédimentation et permet le ralentissement ou l’absorption des eaux de ruissellement, peut également avoir une grande incidence sur l’habitat. Les travaux dans les cours d’eau ou sur les berges (p. ex. modification du chenal, entretien des fossés, travaux relatifs aux pêches) peuvent entraîner la sédimentation, ce qui a une incidence directe sur la qualité de l’eau et modifie la structure du chenal. La modification des cours d’eau peut provoquer d’importants phénomènes de ruissellement et, par conséquent, un afflux soudain de polluants dans la région avoisinante.

Les travaux de remise en état des milieux humides, et en particulier les travaux conçus pour favoriser d’autres espèces (p. ex. les poissons), peuvent avoir de graves impacts sur l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon en augmentant le caractère convenable de l’habitat pour ses compétiteurs et ses prédateurs. Par exemple, on estime que la remise en état du milieu humide au détachement de maintenance d’Aldergrove a contribué à augmenter la population de ouaouarons sur le site. Les mesures de compensation axées sur le poisson dans les secteurs occupés peuvent toucher des sites par inadvertance et réduire le caractère convenable de l’habitat. Ces mesures incluent : les plantations sur les berges, qui peuvent créer de l’ombre sur l’eau et ainsi modifier la température de l’eau; l’altération du débit, qui peut réduire le caractère convenable et modifier la teneur en oxygène de l’eau; l’augmentation des gros débris ligneux, qui peut accroître le caractère convenable de l’habitat pour la grenouille à pattes rouges (espèce sympatrique et potentiellement concurrente); et augmenter la prédation par les poissons. La plantation d’espèces végétales de transition afin d’améliorer l’habitat du poisson n’est pas compatible avec les besoins de la grenouille maculée de l’Oregon. En grandissant, ces arbres peuvent projeter de l’ombre sur le site ou diminuer la disponibilité de l’habitat humide des berges à cause de l’absorption de l’eau (comme les plantations de saule – Salix spp. – ou de cornouiller stolonifère – Cornus stolonifera –) entraînant une perte d’habitat pour la grenouille maculée de l’Oregon. Des travaux de restauration des pêches ont eu lieu au marécage Mountain et au marécage Maria. Une collaboration plus étroite entre les divers projets de remise en état des habitats peut atténuer considérablement cette menace.

Menace Union internationale pour la conservation de la nature et Conservation Measures Partnership (UICN-CMP) no 1 – Développement résidentiel et commercial

La perte d’habitat attribuable aux activités humaines s’est produite historiquement et est probablement une cause prédominante, chronique et généralisée du déclin de la grenouille maculée de l’Oregon dans toute son aire de répartition en Amérique du Nord (Hayes, 1994a; Hayes, 1997; McAllister et Leonard, 1997; COSEPAC, 2000). À l’heure actuelle, la perte et la dégradation de l’habitat de l’espèce causées par le développement rural et urbain sont spécifiques à chaque site.

L’élimination ou la modification de la végétation riveraine naturelle en bordure des cours d’eau ou des milieux humides à des fins de développement peut compromettre le fonctionnement de l’écosystème. L’empiétement des projets d’aménagement résidentiel ou commercial peut détruire ou perturber la végétation naturelle, modifier les régimes de débit de l’eau et d’inondation saisonnière, ou entraîner la perte de tout un complexe de milieux humides. Même si l’impact historique de cette menace est élevé, cette menace ne pèse actuellement que sur quelques sites : les développements résidentiels aux marécages Mountain et Maria; les développements commerciaux au marécage Mountain; et les activités récréatives à un site de réintroduction potentiel au parc provincial Sasquatch et au lac Grace. Actuellement, l’incidence du développement sur la grenouille maculée de l’Oregon est restreinte à des secteurs spécifiques et est, de ce fait, évaluée comme étant faible en Colombie-Britannique, selon le système de classification des menaces de l’UICN (tableau 3), mais la gravité peut être élevée si l’on ne suit pas les pratiques exemplaires de gestion recommandées (Ministry of Water, Land and Air Protection de la Colombie-Britannique, 2004).

Menace UICN-CMP no 4 – Transport et corridors de service

Historiquement, l’impact de la construction routière peut avoir été grave, car bon nombre de milieux humides sont divisés par des corridors routiers et des voies ferrées, et la construction de ces routes a modifié l’hydrologie des milieux humides. Néanmoins, la construction d’un remblai au lieu d’un pont par le Canadien National en amont du marécage Maria a éliminé l’important débit saisonnier qui parvenait au marécage en provenance du fleuve Fraser. Par conséquent, l’extrémité nord (amont) du marécage Maria n’est plus alimentée que par l’eau souterraine et l’eau de pluie, plutôt que par le fleuve Fraser. Il est plus que vraisemblable que, sans la construction du remblai du chemin de fer, le site d’oviposition actuel du marécage Maria n’existerait plus, car il s’agissait à l’origine d’un chenal instable du fleuve Fraser qui était régulièrement inondé et où le gravier se déposait (M. Pearson, comm. pers., 2010). La gestion de la végétation le long de ces corridors de transport et de services pourrait altérer les caractéristiques des milieux humides et être également une source de pollution. Le dépôt de sédiments dans les cours d’eau et les milieux humides provenant du ruissellement routier peut avoir une incidence sur l’habitat de reproduction de la grenouille maculée de l’Oregon en modifiant la qualité de l’eau et les caractéristiques des milieux humides (Lynch et Corbett, 1990).

Les populations du détachement de maintenance d’Aldergrove, du marécage Maria et du marécage Mountain sont situées près des routes, mais la gravité de l’impact de ces routes sur la grenouille maculée de l’Oregon constitue une lacune dans les connaissances. Les grenouilles maculées de l’Oregon sont extrêmement associées aux milieux humides et aux bandes riveraines, et il est possible que la mortalité due aux collisions sur les routes ne représente pas une menace pour cette espèce. Toutefois, les routes peuvent empêcher l’expansion des populations existantes vers des habitats favorables situés à proximité.

Les lignes de transport de l’électricité traversent le site de la vallée de la rivière Morris et le site potentiel de réintroduction sur les terres d’Agriculture Canada. L’entretien de ces corridors de services pourrait représenter une menace pour la grenouille maculée de l’Oregon à cause de la pollution (comme la peinture, les solvants, les sédiments et d’autres polluants introduits par les véhicules ayant accès au site), en plus d’accroître les possibilités de propagation et d’introduction d’espèces envahissantes, mais la gravité de l’impact de cette menace n’est pas encore connue.

Menace UICN-CMP no 5 – Utilisation des ressources biologiques

Les activités forestières en amont de pente peuvent augmenter la sédimentation et la charge en éléments nutritifs. Le dépôt, dans les cours d’eau et les milieux humides, de sédiments contenus dans l’eau de ruissellement des exploitations forestières peut avoir des impacts sur la reproduction de la grenouille maculée de l’Oregon (Lynch et Corbett, 1990). L’exploitation forestière pourrait avoir un effet potentiel sur l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon, en particulier au marécage Mountain, où les versants sont déboisés avant le début des activités d’exploitation de mines et de carrières.

Menace UICN-CMP no 10 – Événements géologiques

La qualité de l’eau aux sites occupés peut également être affectée par le ruissellement provenant de l’érosion naturelle des falaises. La chimie naturelle de l’eau peut également avoir un impact sur la grenouille maculée de l’Oregon. McKibbin et al. (2008) ont indiqué qu’il y avait une corrélation entre le taux de survie des embryons et la chimie de l’eau, en l’occurrence à une faible teneur en chlorures, qui va de pair avec une faible conductivité. Il existe également un risque d’événement catastrophique de rupture de talus et de glissement de terrain au site du marécage Mountain pouvant provoquer l’afflux d’une grande quantité de sédiments dans l’eau et accroître le risque d’étouffement. La probabilité de glissements de terrain est grande durant les périodes de pluies abondantes en hiver et au printemps, donc pendant les saisons d’hivernage et de reproduction, qui sont les périodes où la grenouille maculée de l’Oregon est le plus vulnérable. Un autre événement géologique pouvant affecter les caractéristiques des sites du marécage Maria et du marécage Mountain est la modification soudaine de la morphologie du cours d’eau. Ces événements rares sont imprévisibles, mais pourraient avoir des répercussions importantes sur la population de grenouille maculée de l’Oregon et les caractéristiques de l’habitat. Si la caractérisation de ces menaces est achevée, on convient qu’il n’est guère possible de prévenir ou d’atténuer ces menaces.

Menace UICN-CMP no 11 – Changements climatiques et épisodes de temps violent

Haycock (1999) a posé l’hypothèse que les changements climatiques pourraient être une menace pour les populations de grenouilles maculées de l’Oregon à cause de la baisse des niveaux d’eau printaniers. Kiesecker et al. (2001) ont montré que les changements climatiques ont contribué à la réduction des niveaux d’eau printaniers aux sites de reproduction d’amphibiens en Oregon, conséquence du peu de précipitations hivernales. Pounds (2001) a indiqué que l’augmentation de la température de l’air et la réduction du niveau d’eau attribuables aux changements climatiques ont provoqué le déclin des amphibiens au Costa Rica. Les changements des niveaux d’eau découlant des changements climatiques ou de la sécheresse sont susceptibles d’avoir de graves impacts sur le recrutement. Comme on sait que l’augmentation de la température affecte la survie et le développement des œufs et des têtards (Licht, 1971a), il est probable que le réchauffement du climat affectera l’espèce.

Des études donnent à penser que le recrutement des jeunes peut être lié aux pluies printanières. Watson et al. (2000) ont observé que la survie et le recrutement des larves étaient faibles lorsque les faibles précipitations de mars et d’avril entraînaient la disparition de l’exutoire des étangs de reproduction. De plus, Licht (1974) et Watson et al.(2000) ont observé que les pertes potentiellement élevées d’embryons causées par la décrue des eaux ont été évitées uniquement à la suite de l’intervention des chercheurs.

Le risque de sécheresse au marécage Maria semble être élevé. Ce marécage est alimenté par les précipitations, par la résurgence d’eaux souterraines des bassins versants des monts Bear et Hicks, au nord-ouest, et par la recharge hydraulique du fleuve Fraser (Luttmerding et Sprout, 1967). Le niveau d’eau du marécage Maria dépend de celui du fleuve Fraser. Comme on a pu le constater en 2001, les conditions de sécheresse (Haycock, 2001) ont réduit la recharge des trois sources, causant de très bas niveaux d’eau dans le marécage Maria. Le risque de sécheresse au marécage Mountain semble également être élevé, mais il doit être confirmé par d’autres observations. Le marécage Mountain est alimenté par des sources, mais l’origine de cette eau de source est peu documentée. Des sources sont visibles du marécage principal et proviennent soit de la recharge du fleuve Fraser, soit de l’écoulement d’eau souterraine en provenance de l’escarpement surplombant le marécage, soit d’un mélange de sources. Le risque de sécheresse au site du détachement de maintenance d’Aldergrove pourrait être grand parce qu’il est situé dans la partie amont du bassin versant et a très peu d’affluents (S. Letay, comm. pers.). Même si le niveau d’eau fluctue au détachement de maintenance d’Aldergrove, l’hydrologie du site semble être stable à l’heure actuelle (ECL Envirowest, 2000; Haycock, 2000). Le risque de sécheresse au site de la vallée de la rivière Morris est inconnu. Il importe de noter qu’en cas de sécheresse, l’eau de tous les sites est susceptible d’être détournée pour l’utilisation humaine, ce qui exacerberait l’effet de la sécheresse à ces sites.

Les sites existants occupés par la grenouille maculée de l’Oregon situés le long du fleuve Fraser (marécages Maria et Mountain, vallée de la rivière Morris) seraient plus susceptibles d’être inondés, si ces phénomènes devenaient plus fréquents en raison des changements climatiques. Les inondations, en particulier au cours de la saison de reproduction, peuvent avoir un effet considérable sur la population, et même les têtards nageant librement peuvent être vulnérables aux débits extrêmes.

Le but en matière de population et de répartition (d’ici 10 ans) est le suivant :

Rétablir et maintenir les populations existantes de grenouilles maculées de l’Oregon et, dans la mesure du possible, en augmenter l’abondance, et établir au moins six autres populations autosuffisantes en Colombie-Britannique.

Il n’existe que quatre populations connues de grenouilles maculées de l’Oregon en Colombie-Britannique, lesquelles comptent moins de 350 individus. Une des populations (celle du détachement de maintenance d’Aldergrove) serait sur le point de disparaître du pays. On sait que quatre autres populations sont disparues du pays. Chacune des populations existantes est isolée des autres, et le flux génétique ou les probabilités de recolonisation entre les populations sont extrêmement faibles. Dans l’aire de répartition de l’espèce, l’habitat convenable a été perdu ou s’est dégradé au fil du temps, principalement en raison de la conversion des terres pour le développement agricole ou urbain. À moins que des populations supplémentaires ne soient créées par des mesures d’introduction ou de réintroduction dans des sites nouveaux ou remis en état, les probabilités de disparition de cette espèce en Colombie-Britannique sont jugées élevées. Le but immédiat est d’empêcher que l’espèce ne disparaisse du pays.

Des pressions relatives à l’utilisation de l’habitat dans l’aire de répartition de la grenouille maculée de l’Oregon et la présence d’espèces introduites restreint le nombre sites disponibles pour les mesures d’introduction ou de réintroduction. Bien que 13 sites potentiels soient présentés au tableau 4, une étude plus poussée révélera probablement que plusieurs de ces sites ne sont pas convenables (p. ex. ils peuvent être trop dégradés pour permettre le rétablissement). C’est pour cette raison que le but vise l’établissement d’au moins six populations au cours des dix prochaines années. Ainsi, le nombre d’emplacements occupés passerait de quatre à un minimum de dix. Un nombre minimum d’adultes reproducteurs à chaque emplacement est nécessaire afin de constituer des populations viables. D’ici à ce que des renseignements plus précis soient disponibles, le but en matière de population est de 200 adultes reproducteurs par emplacement. On convient cependant que la capacité de charge peut limiter le maximum réalisable et, par conséquent, les cibles varieront selon l’emplacement.

D’ici à ce que les populations introduites ou réintroduites soient établies, l’abondance des populations existantes doit se maintenir ou augmenter. On espère que les mesures d’atténuation des menaces et d’accroissement de la population permettront d’atteindre cet objectif. Si l’objectif est atteint, la disparition du pays de la grenouille maculée de l’Oregon pourra être évitée. Il est possible que le statut attribué à l’espèce par le COSEPACpasse de « espèce en voie de disparition » à « espèce menacée », mais on se s’attend pas à une plus grande amélioration de la situation de l’espèce, en raison du peu d’habitat convenable pour l’espèce et de la fragmentation de cet habitat.

Le délai suggéré pour l’atteinte but du rétablissement à long terme est de 10 ans. Toutefois, les objectifs 1, 2, 4 et 5, et les composantes essentielles de l’objectif 6 devraient être atteints au cours des cinq prochaines années. Les objectifs de rétablissement devraient être réévalués tous les cinq ans et mis à jour lorsque de nouveaux renseignements deviennent disponibles.

Les objectifs de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon sont les suivants :

  1. Empêcher toute dégradation ou perte d’habitat supplémentaire et le déclin des populations de grenouilles maculées de l’Oregon par des mesures de protection5, de gestion et de remise en état l’habitat aux quatre emplacements occupés, aux sites occupés supplémentaires, s’il y a lieu (voir objectif 4), et aux emplacements ou sites supplémentaires établis par des mesures d’introduction ou de réintroduction (voir objectif 3).
  2. Maintenir ou améliorer le taux de survie à toutes les étapes du cycle de vie de la grenouille maculée de l’Oregon, au besoin, par des mesures d’atténuation des menaces, de remise en état de l’habitat et d’augmentation de l’abondance des populations.
  3. Établir ou rétablir des populations autosuffisantes à au moins six emplacements supplémentaires historiques, convenables ou pouvant être remis en état.
  4. Empêcher la perte par inadvertance de populations actuellement non identifiées en procédant à un inventaire exhaustif de l’habitat potentiellement convenable.
  5. Déterminer l’efficacité des mesures de protection ou d’amélioration de l’habitat et d’augmentation de l’abondance et de réintroduction des populations en procédant à des suivis de la situation des populations.
  6. Améliorer et adapter les efforts de conservation et de rétablissement en comblant les lacunes dans les connaissances du cycle vital, de l’écologie des populations, des menaces et des besoins en matière d’habitat de l’espèce.

Les mesures recommandées dans le programme de rétablissement visent des menaces ou des facteurs limitatifs qui nuisent au rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique ou les lacunes dans les connaissances qui nuisent actuellement à la planification, à la mise en œuvre ou au suivi de l’efficacité des mesures de rétablissement.

L’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon est composée de cinq groupes de mise en œuvre du rétablissement qui s’intéressent aux principales menaces et dont les mandats correspondent à peu près à nos stratégies générales, c’est-à-dire : protection, gestion et remise en état de l’habitat; élevage; espèces envahissantes et maladies; planification du rétablissement; acquisition de connaissances scientifiques, gestion de l’information et inventaire/suivi; et communication externe et intendance.

Des mesures de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique sont en cours depuis plusieurs années. On retrouve ci-dessous une brève description de ces mesures réalisées par les groupes d’action du Conservation Framework (cadre de conservation). De plus, des listes des mesures mises en œuvre dans chaque site occupé figurent à la fin de la présente section.

Plusieurs activités particulières ont été achevées, se déroulent ou sont réalisées en continu à chaque site occupé.

Détachement de maintenance d’Aldergrove

Marécage Maria

Marécage Mountain

Vallée de la rivière Morris

D’autres analyses et enquêtes empiriques sont nécessaires afin de préciser plusieurs menaces et facteurs limitatifs :

Tableau 3. Tableau de planification du rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique
Groupe de mise en œuvre du rétablissement
Activité Nº de cible ou d’objectif Approches permettant d’atteindre les objectifs Menacea ou préoccupation visée Prioritéb
Protection de l’habitat
Protection et gestion de l’habitat 1, 2, 3 Mettre à jour et raffiner la cartographie ou les polygones de l’habitat nécessaire à la survie (y compris les sites occupés) chaque année. Achever la définition spatiale ou la cartographie de l’habitat nécessaire au rétablissement et transmettre les résultats aux organismes pertinents et aux utilisateurs des terres, et mener une consultation. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7;
Lacunes dans les connaissances
Essentiel
Protection de l’habitat
Protection et gestion de l’habitat Protéger, maintenir, améliorer, étendre et/ou remettre en état la superficie, l’étendue et la qualité des habitats occupés de façon saisonnière (p. ex. sites d’oviposition, sites d’hivernage et sites d’activité estivaux) aux sites de rétablissement occupés ou susceptibles de l’être (voit table 2).
Protection de l’habitat
Protection et gestion de l’habitat Atténuer les menaces directes et indirectes qui pèsent sur la grenouille maculée de l’Oregon et ses œufs. Cibler les menaces directes et indirectes qui pèsent sur l’habitat nécessaire à la survie et au rétablissement. Minimiser ou éliminer les menaces qui réduisent le caractère convenable ou la connectivité de l’habitat.

Protection de l’habitat

Inventaire et surveillance 4 Utiliser les relevés aux sites existants et les données radiotélémétriques afin de modéliser l’habitat convenable de manière à dresser une liste des relevés prioritaires qui permettraient de trouver des populations inconnues à l’heure actuelle. Lacunes dans les connaissances Essentiel
Protection de l’habitat
Inventaire et surveillance Effectuer des relevés afin de préciser davantage l’aire de répartition de la grenouille maculée de l’Oregon et sa présence dans des habitats susceptibles d’être convenables. Lacunes dans les connaissances Essentiel
Protection de l’habitat
Inventaire et surveillance Incorporer l’information sur l’utilisation des terres et les éléments du paysage afin de déterminer les menaces potentielles pesant sur l’habitat.

Protection de l’habitat

Inventaire et surveillance 1,2,5 Faire le suivi de la qualité de l’habitat et réagir aux signes de dégradation, au besoin. Toutes les menaces Essentiel
Protection de l’habitat
Inventaire et surveillance 1, 4, 5, 6 Décrire, suivre (les menaces et les changements), et rendre compte des caractéristiques biophysiques et chimiques et du microclimat des habitats saisonniers dans les sites actuellement occupés, historiques et nouvellement établis. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7
Lacunes dans les connaissances
Essentiel
Intendance des terres
1, 2, 5 Travailler avec tous les échelons de gouvernement, avec les gestionnaires de terres et les propriétaires de terres privées pour les informer des pratiques exemplaires et en favoriser la mise en oeuvre, et assurer le respect des pratiques relatives à la qualité de l’eau, à l’hydrologie et à l’utilisation des terres. 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8 Essentiel
Intendance des terres
Avec le ministère de l’Agriculture, coordonner la mise en œuvre de pratiques agricoles et d’options de plans agricoles liées à l’environnement favorisant la réduction de la pollution par les produits chimiques agricoles et les éléments nutritifs dans l’habitat aquatique de la grenouille maculée de l’Oregon. 2, 9 Essentiel
Intendance des terres
Concevoir, promouvoir et mettre en œuvre des pratiques exemplaires de gestion de la grenouille maculée de l’Oregon et des plans de gestion et de suivi des bassins hydrographiques. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 Nécessaire
Intendance des terres
Élaborer et mettre en œuvre des plans de gestion des sites occupés qui ciblent les menaces propres à chaque site et prévoient des mesures d’atténuation pour chaque site. Toutes les menaces
Lacunes dans les connaissances
Essentiel
Intendance des terres
Travailler individuellement avec les propriétaires fonciers ou les gestionnaires afin d’atténuer les menaces (p. ex. installation de clôtures en bordure des zones riveraines pour éviter la perturbation par les humains, les animaux de compagnie et d’élevage; réduction de la pollution). Mettre en œuvre des covenants de conservation ou des accords d’intendance avec les propriétaires fonciers disposés à le faire. 2, 7, 8, 9 Essentiel
Intendance des terres
Travailler avec les gouvernements locaux et les autres organismes afin de s’assurer que les impacts de l’entretien des travaux dans les cours d’eau et l’entretien des fossés soient atténués (p. ex. débroussaillage de fossés; entretien de ponceaux, des pipelines des services publics). 6, 7 Essentiel
Intendance des terres
Gestion de l’information et sensibilisation 1,3,4 Tenir à jour une base de données et une carte de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement auxquelles tous les échelons de gouvernement et les autres gestionnaires des terres peuvent avoir facilement accès sous la forme d’un fichier de formes, pour éviter que l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon ne soit endommagé par inadvertance. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 Essentiel
Intendance des terres
Gestion de l’information et sensibilisatio Accroître l’appui du public et des intervenants en faveur des activités de rétablissement en augmentant la compréhension et en favorisant l’adoption de comportements responsables en matière de conservation des milieux humides et des amphibiens par tous les échelons de gouvernement, les groupes d’histoire naturelle, les bénévoles, le grand public et les propriétaires de terres privées.
Rétablissement de l’habitat
Remettre l’habitat en état et rétablir la connectivité 1, 2, 3 Déterminer et cartographier les zones prioritaires pour la protection, la gestion et la remise en état afin de favoriser la connectivité de l’habitat dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce et de permettre la dispersion. Lorsque c'est possible, protéger l’habitat de connexion entre les sites occupés dans le but de rétablir la dynamique migratoire naturelle. Coordonner les mesures avec les districts régionaux, les municipalités et les détenteurs de droits de coupe afin de favoriser la connectivité de l’habitat riverain grâce à une planification à l’échelle du paysage. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 Essentiel
Rétablissement de l’habitat
Remettre l’habitat en état et rétablir la connectivité Améliorer la qualité de l’eau par des mesures de remise en état, de suivi et de respect des règlements. Faire le suivi de la qualité et de la quantité de l’eau (niveaux) en partenariat avec les organismes afin d’assurer le maintien de l’hydrologie naturelle. 2, 9 Essentiel
Rétablissement de l’habitat
Remettre l’habitat en état et rétablir la connectivité 3 Au besoin, remettre en état et améliorer l’habitat dans les sites prioritaires aux fins d’introduction ou de réintroduction. Lorsque cela est possible, entreprendre la remise en état de l’habitat, incluant l’aménagement d’habitat de reproduction et d’autres habitats saisonniers convenables, le rétablissement des conditions hydrologiques et le rétablissement de la connectivité entre les habitats saisonniers. Coordonner la mise en œuvre des mesures avec les groupes d’intendance et le ministère des Pêches et Océans afin d’inclure l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon aux projets de remise en état. Élaborer des lignes directrices sur la remise en état de l’habitat et les transmettre aux divers organismes et agences de financement (p. ex. ministère des Pêches et Océans du Canada, Habitat Conservation Trust Fund) afin qu’elles soient mises en œuvre et afin d’éviter les conflits avec les mesures de compensation du secteur des pêches et d’autres travaux. Toutes les menaces, Lacunes dans les connaissances, Limiting factor Essentiel
Rétablissement de l’habitat
Remettre l’habitat en état et rétablir la connectivité 5, 6 Suivre et évaluer les habitats nouvellement aménagés et améliorés.
Rétablissement de l’habitat
Remettre l’habitat en état et rétablir la connectivité 2, 3, 5, 6 Envisager d’adopter une approche plurispécifique en matière d’amélioration et d’aménagement de l’habitat. Toutes les menaces, Lacunes dans les connaissances Nécessaire
Rétablissement de l’habitat
Maintien de l’habitat indigène, gestion des espèces envahissantes et des maladies 1, 2, 3, 5, 6 Suivre la succession naturelle et les changements de la végétation pour évaluer l’impact de ce processus naturel sur la disponibilité de l’habitat nécessaire à la grenouille maculée de l’Oregon. 7, 8;
Lacunes dans les connaissances
Nécessaire
Rétablissement de l’habitat
Maintien de l’habitat indigène, gestion des espèces envahissantes et des maladies Maintenir les conditions de l’habitat pour toutes les étapes du cycle de vie. Gérer la disponibilité, la taille et le nombre de sites d’oviposition en contrôlant la végétation envahissante. Suivre la température de l’eau et les conditions de l’habitat.

Rétablissement de l’habitat

Maintien de l’habitat indigène, gestion des espèces envahissantes et des maladies Contrôler la colonisation et l’envahissement de l’habitat par l’alpiste roseau là où il menace les sites d’oviposition. Planter des espèces indigènes compétitrices afin d’atténuer la colonisation par l’alpiste roseau. 8 Nécessaire
Rétablissement de l’habitat
Maintien de l’habitat indigène, gestion des espèces envahissantes et des maladies 2, 6 Évaluer le risque relatif que posent les prédateurs envahissants et évaluer les stratégies de lutte contre les prédateurs et d’atténuation relatives à la gestion des risques que posent les prédateurs introduits. 8;
Lacunes dans les connaissances
Nécessaire
Rétablissement de l’habitat
Maintien de l’habitat indigène, gestion des espèces envahissantes et des maladies Suivre et cartographier les populations de ouaouarons et mettre en œuvre des mesures de contrôle lorsque cela est possible. Rendre l’habitat moins convenable pour le ouaouaron et, lorsque cela est possible, réduire l’abondance de la population. Diffuser des messages de sensibilisation pour prévenir le déplacement des ouaouarons et d’autres espèces non indigènes.

Rétablissement de l’habitat

Maintien de l’habitat indigène, gestion des espèces envahissantes et des maladies 2, 6 Évaluer et suivre les menaces relatives aux parasites et aux maladies.
Gestion de l’espèce et des populations
Protéger l’espèce à toutes les étapes de son cycle de vie et veiller à l’augmentation de l’abondance des populations 1, 2, 3 Maintenir une population « de réserve » issue des populations existantes afin de préserver le patrimoine génétique de l’espèce. Facteurs limitatifs Essentiel
Gestion de l’espèce et des populations
Protéger l’espèce à toutes les étapes de son cycle de vie et veiller à l’augmentation de l’abondance des populations 2 Augmenter l’abondance des populations en déclin de manière à stabiliser la productivité des masses d’œufs et de rétablir les populations connues ou historiques. Facteurs limitatifs Essentiel
Gestion de l’espèce et des populations
Protéger l’espèce à toutes les étapes de son cycle de vie et veiller à l’augmentation de l’abondance des populations 3 Élaborer un plan de réintroduction qui tient compte de la capacité des établissements d’élevage de produire des animaux afin de les réintroduire, une liste des sites prioritaires éventuels pour l’introduction ou la réintroduction, des recommandations de stratégies efficaces d’établissement de populations autosuffisantes et le budget prévisionnel (coût/financement) pour la mise en œuvre du plan. Facteurs limitatifs
Lacunes dans les connaissances
Essentiel
Gestion de l’espèce et des populations
Protéger l’espèce à toutes les étapes de son cycle de vie et veiller à l’augmentation de l’abondance des populations 3 Améliorer et raffiner les techniques de soutien à la reproduction et de reproduction en captivité, afin qu’il y ait un nombre suffisant d’animaux à diverses étapes de leur cycle de vie disponibles pour les programmes de réintroduction. Facteurs limitatifs
Lacunes dans les connaissances
Essentiel
Gestion de l’espèce et des populations
Protéger l’espèce à toutes les étapes de son cycle de vie et veiller à l’augmentation de l’abondance des populations 3 Consolider la capacité d’élevage et de reproduction en captivité en concluant des accords avec les zoos, les aquariums et les autres établissements d’élevage. Facteurs limitatifs Nécessaire
Gestion de l’espèce et des populations
Protéger l’espèce à toutes les étapes de son cycle de vie et veiller à l’augmentation de l’abondance des populations 3, 6 Effectuer des analyses génétiques afin d’estimer la taille effective de la population, les taux de dispersion et le mélange entre les populations, et le niveau de consanguinité. Ces connaissances sont essentielles afin de déterminer la composition génétique nécessaire à l’établissement des populations les plus viables de grenouilles maculées de l’Oregon dans les sites nouvellement aménagés et historiques. Facteurs limitatifs ;
Lacunes dans les connaissances
Nécessaire
Gestion de l’espèce et des populations
Introduction ou réintroduction 3, 5 S’assurer qu’au moins six populations supplémentaires viables sont établies dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce en Colombie-Britannique en
1) introduisant la grenouille maculée de l’Oregon dans les nouveaux sites prioritaires convenables dans les basses terres du fleuve Fraser; et 2) en réintroduisant la grenouille maculée de l’Oregon dans les sites historiques prioritaires.
Petites populations Facteurs limitatifs Essentiel
Gestion de l’espèce et des populations
Suivi de la population 1, 2, 5, 6 Instaurer un suivi des populations de tous les sites occupés afin d’estimer les paramètres de référence des populations en faisant appel à des techniques de capture-marquage-recapture, à la radiotélémétrie et à d’autres techniques appropriées. Obtenir des données démographiques quantitatives sur les populations au moyen d’analyses de la sensibilité, de la viabilité des populations et des modèles d’évaluation. Utiliser les données issues de ces modèles et les résultats obtenus sur le terrain pour améliorer la viabilité des populations existantes et augmenter la probabilité que les populations introduites s’établissent. Lacunes dans les connaissances Nécessaire
Recherche
6 Évaluer le risque lié aux champs électromagnétiques sous les lignes à haute tension sur le développement et la survie des embryons de la grenouille maculée de l’Oregon. Lacunes dans les connaissances Essentiel
Recherche
Suivre l’impact des changements climatiques sur la grenouille maculée de l’Oregon. Nécessaire
Planification
5, 6 Suivre et communiquer l’état de la santé et le taux de survie des populations existantes à tous les sites, chaque année, en incluant le suivi et l’évaluation de toutes les populations introduites et réintroduites. Lacunes dans les connaissances Essentiel
Planification
5, 6 Continuer de collaborer avec les biologistes de la conservation et les équipes de rétablissement des États de Washington et de l’Oregon pour l’évaluation de l’habitat et la planification et la mise en œuvre du rétablissement. Lacunes dans les connaissances Nécessaire
Planification
Documenter les acquisitions, garantir le financement et les autres ressources nécessaires à la mise en œuvre des mesures de rétablissement.

a Numéro de la menace selon la classification de l’UICN-CMP (voir le tableau 3).

b Essentiel (urgent et important, doit commencer immédiatement) et nécessaire (important, mais pas urgent, la mesure peut être mise en œuvre d’ici 2 à 5 ans).

La mise en œuvre du rétablissement devrait inclure des mesures à l’échelle du paysage et incorporer des mesures utiles pour d’autres espèces en péril, lorsque c’est possible. Toutefois, en raison du caractère et des besoins biologiques très particuliers de la grenouille maculée de l’Oregon, il est recommandé d’adopter une approche monospécifique pour mettre en œuvre des mesures de rétablissement dans la plupart des cas. Il faudrait, autant que possible, mener toutes les activités de rétablissement sous forme d’essais fondés sur un modèle de gestion adaptative, afin de déterminer leurs effets et leur efficacité pour l’atteinte des objectifs de rétablissement visés et pour améliorer les mesures de rétablissement subséquentes.

Il est recommandé que cette espèce soit inscrite comme étant en voie de disparition (endangered) en vertu de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique. Ce statut permettrait de souligner l’importance de l’espèce et de mieux la mettre en évidence, ce qui aiderait à sa conservation.

Un certain nombre de mesures de protection et d’atténuation des menaces seront nécessaires afin de protéger la grenouille maculée de l’Oregon. Il peut s’agir de mesures législatives (p. ex. aires protégées, aires d’habitat faunique, plan de gestion à l’échelle du paysage) et de mesures de protection non législatives (p. ex. pratiques exemplaires de gestion, accords d’intendance). Les outils législatifs existants comprennent la Wildlife Act, qui protège l’espèce contre la persécution directe et la mortalité, ainsi que d’autres outils qui offrent indirectement une certaine protection (p. ex. Loi sur les pêches, loi provinciale sur les ressources en eau (Water Act), Loi sur la protection de l’environnement et règlement sur les zones riveraines). Pour obtenir de plus amples renseignements sur la protection, veuillez consp. ex.ulter le Ministry of Environment Ecosystems Branch.(en anglais seulement).

Pour réussir la mise en œuvre de la protection de la grenouille maculée de l’Oregon, il importe de faire appel à des mesures d’intendance visant toute une gamme de tenures des terres, en particulier les terres privées. L’intendance consiste en une collaboration entre propriétaires fonciers et gestionnaires des terres, sur une base volontaire, en vue de protéger les espèces en péril et les écosystèmes dont ils dépendent. L’intendance couvre toute une diversité d'activités, incluant notamment : le respect de directives ou de pratiques exemplaires de gestion afin de soutenir les espèces en péril, la protection volontaire d’importantes parcelles d’habitats, l’assujettissement de titres de propriété à des covenants de conservation, le don écologique de propriétés (en tout ou en partie) afin de protéger certains écosystèmes ou certaines espèces en péril, ou la vente de propriété aux fins de conservation.

La remise en état de l’habitat adjacent aux sites occupés peut permettre à une population locale de s’étendre et d’accroître ses effectifs. Même si les possibilités peuvent être limitées en raison d’utilisations incompatibles des terres, cette option mérite d’être examinée dans les environs des sites occupés par toutes les populations connues, récemment découvertes ou introduites.

Il y a quatre populations existantes de grenouilles maculées de l’Oregon en Colombie-Britannique et, depuis 2007, aucune activité de reproduction n’a été observée dans l’une de ces populations (celle du détachement de maintenance d’Aldergrove). De ces quatre populations, celle d’Aldergrove dispose de l’habitat le plus protégé et se trouve sur des terres gérées par le ministère de la Défense nationale; pourtant, le nombre de grenouilles maculées à cet endroit a diminué en deçà du seuil de détection. Étant donné que les effectifs des trois autres populations sont fluctuants et que la protection de l’habitat ne suffira pas à assurer le rétablissement de l’espèce, d’autres mesures de rétablissement devront être mises en œuvre.

Le faible nombre d’individus retrouvés aux quatre sites existants signifie que ces populations sont vulnérables même à une augmentation modérée du taux de mortalité attribuable aux prédateurs introduits, aux maladies et aux parasites, éléments auxquels des populations plus importantes pourraient résister avec plus de vigueur. Il est recommandé de collaborer avec les chercheurs universitaires afin de mieux comprendre l’écologie et la démographie des populations, la génétique des petites populations et l’incidence de l’introduction de prédateurs, de parasites et de maladies.

L’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon recommande que le gouvernement maintienne une population « de réserve » en captivité et appuie l’élevage et la reproduction en captivité ainsi qu’un programme d’introduction ou de réintroduction afin d’accroître l’abondance des populations actuelles (c.-à-d. augmentation) et d’établir des populations à des sites nouveaux et historiques de la Colombie-Britannique (c.-à-d. introduction et réintroduction).

On n’a pas déterminé de manière définitive l’emplacement des sites éventuels d’introduction (établir de nouvelles populations), de réintroduction (rétablir les populations aux sites historiques) et d’expansion des populations (sites adjacents aux populations existantes qui s’ajouteront aux sites existants); toutefois, l’équipe de rétablissement étudie les sites inscrits au tableau 2 pour l’introduction ou la réintroduction (mais d’autres sites pourront s’ajouter à cette liste). Il n’est pas certain qu’une introduction ou une réintroduction aura lieu à ces sites; ces mesures ne seront mises en œuvre qu’après avoir consulté adéquatement les intervenants et achevé les études visant à déterminer le caractère convenable des sites.

Tableau 4. Sites potentiels pour l’introduction, la réintroduction ou l’expansion de populations de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique. Les sites marqués d’un * ont servi à évaluer les menaces.
Populations
Site Description Tenure
Sites potentiels d’introduction – nouvelles populations
Site du chemin Chaplin* Le site du chemin Chaplin a été modifié en 2009 et 2010 afin d’augmenter l’habitat de milieu humide disponible. Terre provinciale de la Couronne
Sites potentiels d’introduction – nouvelles populations
Lac Grace Nord-est du site de la vallée de la rivière Morris Terre provinciale de la Couronne
Sites potentiels d’introduction – nouvelles populations
Parc provincial Sasquatch* Secteurs de milieux humides autour du lac Deer, du lac Moss et du lac Hicks. Parc provincial Sasquatch
Sites potentiels d’introduction – nouvelles populations
Lac Cheam* et milieu humide Chehalis Adjacent au milieu humide Cheam – lac créé par l’homme entouré de parcelles de milieux humides
À l’ouest du lac Cheam.
Parc FVRD
Premières Nations
Sites potentiels d’introduction – nouvelles populations
OPSEE Vastes milieux humides de faible élévation de Chilliwack chevauchant l’habitat de la musaraigne de Bendire. Terre provinciale de la Couronne – bail avec le ministère de la Défense nationale
Sites potentiels d’introduction – nouvelles populations
Station de recherche d’Agriculture et Agroalimentaire Canada / UBC Farm 2* Milieux humides sur les terres d’Agriculture Canada, à Agassiz. Les terres de la UBC Farm 2 occupent une vallée exposée au sud qui se déverse dans le marécage Maria. Agriculture Canada loue les terres au centre de recherche de l’University of British Columbia (UBC) à Agassiz
Sites potentiels de réintroduction – populations historiques
Marais West Creek* Site historique et milieu humide protégé. Il y a une population saine de ouaouarons à ce site. Parc du DRVF
Sites potentiels de réintroduction – populations historiques
Marécage Nicomen Site historique Privé
Sites potentiels de réintroduction – populations historiques
Prairie Sumas – rivière Sumas et marais Lakemount Habitat susceptible d’être convenable si combiné au marais Lakemount. Possiblement : Great Blue Heron Nature Reserve Lagoon et parcelles de milieux humides adjacentes, aux abords de la rivière Sumas. 24 % terres privées, 72 % terres provinciales de la Couronne (BCLAND)
Sites potentiels de réintroduction – populations historiques
Rivière Campbell Site historique – remise en état peut-être nécessaire. 72 % terres privées, 28 % terres municipales (parcs du DRGV)
Sites potentiels d’expansion des populations
Service correctionnel
du Canada – Établissement Mountain*
Site potentiel de remise en état, adjacent à l’établissement Mountain, au marécage Mountain. Il s’agit d’un établissement fédéral à sécurité moyenne situé à Agassiz, à environ 800 mètres de la population connue de grenouilles maculées de l’Oregon du marécage Mountain. Service correctionnel du Canada
Sites potentiels d’expansion des populations
Aldergrove – sites adjacents au détachement de maintenance (MDN) Habitat de milieu humide continu et secteurs pouvant être remis en état à l’intérieur du site occupé ainsi qu’au site qui se trouve de l’autre côté du chemin à proximité de la champignonnière où il existe une mention d’occurrence de la grenouille maculée de l’Oregon – Libor, 2002. 100 % terres privées

Nous recommandons l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion pour chaque site actuellement occupé. Les plans de gestion devraient se concentrer sur la protection des populations et de l’habitat contre les activités liées à l’utilisation des terres et contre les menaces particulières à chaque site. Des mesures de protection et des plans de gestion appropriés devraient être mis en œuvre pour toutes les populations introduites, réintroduites et nouvellement découvertes.

Un sommaire du dénombrement printanier des masses d'œufs et des relevés de piégeage est préparé, chaque année, pour chacune des quatre populations existantes. L’abondance des populations d’amphibiens est naturellement sujette à d’importantes fluctuations et les populations de petite taille sont susceptibles de disparaître à la suite d’événements stochastiques locaux. Il est essentiel d’assurer un suivi annuel des populations afin de déterminer leurs statuts de conservation.

On remarque un déclin des grenouilles maculées de l’Oregon dans l’ensemble de l’aire de répartition mondiale de l’espèce. Une collaboration étroite aux efforts de rétablissement réalisés dans les États de l’Oregon et de Washington permet d’accroître la capacité technique et scientifique afin de combler les lacunes dans les connaissances et d’évaluer le rapport coût/efficacité des efforts de rétablissement.

Les menaces qui pèsent sur l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon ont été déterminées et l’habitat est un facteur limitatif pour l’espèce. Afin d’atteindre le but en matière de population et de répartition pour la grenouille maculée en Colombie-Britannique, il faut connaître les besoins en matière d’habitat propres à l’espèce. Il faut également établir une description géospatiale des emplacements de l’habitat dans le paysage afin d’atténuer les menaces qui pèsent sur l’habitat et de faciliter la mise en œuvre de mesures visant l’atteinte du but en matière de population et de répartition.

Dans les sections suivantes, on définit l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce (section 7.1.1), on décrit les caractéristiques biophysiques de cet habitat (section 7.1.2) et on présente le protocole appliqué pour obtenir la description géospatiale de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce (section 7.1.3). Des cartes de l’habitat nécessaire à la survie de la grenouille maculée de l’Oregon en Colombie-Britannique ont été établies (annexe 3), mais ont été retirées du présent document afin de protéger l’espèce et son habitat. Comme on s’attend à ce que ces cartes évoluent au fur et à mesure que l’information sur l’espèce s’enrichit, l’équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon tient à jour un document de travail qui sert à formuler des conseils et à faire le suivi de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de l’espèce (équipe canadienne de rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon, rapport non publié).

On recommande de définir l’habitat nécessaire à la survie comme étant l’habitat nécessaire pour assurer la persistance de l’espèce aux sites occupés, ainsi qu’à tout nouvel emplacement éventuellement découvert. À l’heure actuelle, cela comprend les quatre emplacements occupés connus, c.-à-d. le détachement de maintenance d’Aldergrove, le marécage Mountain, le marécage Maria et la vallée de la rivière Morris. On convient que ces quatre sites occupés ne suffisent pas pour atteindre le but en matière de population et de répartition de l’espèce de « … maintenir les populations existantes de grenouilles maculées de l’Oregon et, dans la mesure du possible, en augmenter l’abondance, et établir au moins six nouvelles populations autosuffisantes en Colombie-Britannique ».De l’habitat nécessaire au rétablissement est également requis; cet habitat peut être défini comme étant l’habitat où l’espèce est réintroduite ou vers lequel elle est déplacée (introduite) dans des secteurs adjacents à ceux où l’espèce a étendu son aire de répartition. L’habitat nécessaire au rétablissement doit également comprendre l’habitat des sites historiques et hautement convenables nécessaires pour étendre les populations existantes et pour atteindre le but en matière de population, c.-à-d. au moins six emplacements occupés supplémentaires (pour un total de 10) d’ici dix ans. Par conséquent, l’habitat nécessaire à la survie correspond à tout site occupé, et de l’habitat nécessaire au rétablissement supplémentaire sera désigné en suivant le protocole décrit ci-dessous lorsque les emplacements candidats ou les sites historiques seront confirmés.

Le cycle de vie annuel des grenouilles maculées de l’Oregon compte trois saisons distinctes : la saison de reproduction ou d’oviposition, la saison d’activité (été) et la période d’hivernage. Les besoins en matière d’habitat pendant chacune de ces saisons sont décrits à la section « Besoins biologiques et besoins en matière d’habitat » (section 3.3.1).

On recommande que le protocole menant à la description de l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement suive une approche de précaution conçue pour minimiser les risques de disparition des populations de grenouilles maculées de l’Oregon ou de dégradation ou de perte de l’habitat, approche fondée sur les connaissances actuelles de la biologie de l’espèce et des menaces potentielles qui pèsent sur les populations et l’habitat.

Le protocole visant à décrire l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement des quatre populations connues est fondé sur les occurrences connues à tous les stades du cycle biologique de l’espèce et sur l’habitat nécessaire pour assurer la réussite de ces stades. La désignation de l'habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon doit être fondée sur un protocole scientifiquement défendable visant à délimiter et à évaluer le caractère convenable de l’habitat associé à chacune des trois saisons importantes du cycle de vie, ainsi que la superficie requise pour protéger les populations et l’habitat contre les menaces éventuelles. Le protocole décrit ci-dessous tient compte des éléments ou des caractéristiques de l’habitat qui doivent être maintenus ou gérés afin d’assurer la persistance de l’espèce.

Protocole recommandé pour décrire l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement des populations connues de grenouilles maculées de l’Oregon :

  1. Déterminer les emplacements de toutes les occurrences. Utiliser toutes les mentions d’occurrence (y compris les mentions futures) pour toutes les stades du cycle biologique (œufs, jeunes, adultes, larves ou têtards) a) aux quatre emplacements occupés, b) à tout nouveau site, et c) à tous les sites d’introduction ou de réintroduction, une fois qu’ils sont considérés comme étant occupés6.
  2. Définir la superficie d’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de manière à inclure les habitats aquatiques et terrestres occupés (en fonction des occurrences susmentionnées) et convenables. Cela comprend, par exemple, l’habitat riverain contigu et les les milieux aquatiques associés (p. ex. plans d’eau, milieux humides, mares, zones saisonnièrement inondées ou submergées, suintements, ruisseaux et fossés, etc.) et les habitats nécessaires pour la saison de reproduction ou d’oviposition, la saison d’activité (été) et la saison d’hivernage, tels que décrits à la section 3.3.1 ou repérés au moyen de la cartographie ou de la modélisation, situés dans un rayon de 3 000 mètres des emplacements des occurrences susmentionnées.

    Pearl et Hayes (2004) et Hayes (comm. pers.) ont constaté que les grenouilles maculées de l’Oregon peuvent parcourir trois kilomètres. Cushman et Pearl (2007) ont capturé une femelle adulte à une distance de 2 799 m(distance estimative le long du cours d’eau) de son lieu de capture d’origine, ce qui donne à penser qu’une distance de trois kilomètres est une distance maximale de déplacement. Il importe d’adopter une approche de précaution et de protéger d’importantes superficies d’habitat afin d’accroître la possibilité de préserver des métapopulations potentielles (Semlitsch, 2002) et d’augmenter la probabilité d’inclure l’ensemble des types d’habitats nécessaires à la grenouille maculée de l’Oregon. Cette sélection devrait exclure le cours principal du fleuve Fraser.
  3. Englober l’habitat de connexion convenable dans l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement, en incluant l’ensemble de tout cours d’eau que l’on sait utilisé en partie par des grenouilles maculées de l’Oregon. L’habitat convenable et les milieux aquatiques de connexion devraient être inclus s’ils se trouvent à moins de 260 m d’élévation et à l’intérieur d’un rayon de trois kilomètres d’une mention d’occurrence dans les limites des bassins hydrographiques auxquels ils appartiennent. Il faudrait également inclure les parcelles isolées d’habitat convenable situées dans un rayon de 400 m de l’habitat décrit précédemment.

    Afin d’augmenter la probabilité de maintenir les caractéristiques hydrologiques convenables de l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon, l’ensemble du milieu humide et les cours d’eau associés devraient être inclus dans la zone. Les cours d’eau, y compris les ruisseaux et les fossés, sont inclus parce qu’ils sont d’importants corridors de déplacement de la grenouille maculée de l’Oregon (Watson et al., 2003; Pearl et Hayes, 2004). On a rapporté que des grenouilles maculées de l’Oregon utilisaient également les fossés pour la reproduction et l’hivernage (Watson et al., 2003; Pearl et Hayes, 2004). Inclure l’ensemble du milieu humide et les cours d’eau associés permettra d’augmenter la probabilité d’inclure des habitats importants pour l’espèce pour toutes les saisons de son cycle de vie (y compris l’hiver; il y a peu de données sur l’habitat utilisé en hiver en Colombie-Britannique) et pour diverses conditions environnementales (p. ex. années extrêmement humides ou sèches, ou changements à long terme éventuels, attribuables au changement climatique). De plus, cela permettra d’éviter d’endommager par inadvertance des sites susceptibles d’être occupés ou colonisés à l’avenir, mais qui n’ont pas encore fait l’objet d’un inventaire suffisant.

    L’élévation maximale à laquelle on a jugé que l’habitat était convenable pour la grenouille maculée de l’Oregon a été établie à 260 m. Pearl et Hayes (2004) ont examiné la relation entre l’élévation et la latitude de sites connus de la Colombie-Britannique et des États de Washington, de l’Oregon et de la Californie (n =73) et ont laissé entendre que, à la limite nord de l’aire de répartition de l’espèce (en Colombie-Britannique, donc), il est peu probable de trouver cette grenouille à plus de 200 md’élévation. Toutefois, pour augmenter la probabilité d’inclure l’habitat convenable, la limite de 200 m a été augmentée de 30 %.

    On considère que la grenouille maculée de l’Oregon est capable de parcourir un maximum de 400 m dans l’habitat non convenable (c.-à-d. dans un milieu non aquatique) pour coloniser des parcelles isolées d’habitat convenable. Même si l’espèce se déplace surtout en milieu aquatique, des individus se déplacent parfois dans les habitats non aquatiques (p. ex. Watson et al., 2003; M. Hayes, comm. pers., 2011). Hayes a laissé entendre que 400 m est vraisemblablement la distance maximale que la grenouille maculée de l’Oregon peut parcourir dans un habitat non aquatique (M. Hayes, comm. pers., 2011).
  4. Inclure l’habitat de soutien qui est essentiel au maintien de la quantité et la qualité de l’eau. Cela peut comprendre les réseaux hydrologiques souterrains et leurs points de résurgence qui alimentent les sites désignés, comme les chenaux de ruisseaux intermittents, les sources ou les suintements et l’habitat riverain contigu, ainsi que les cours d’eau de connexion, pouvant se trouver à plus de 250 mètres et à moins de 3 km des mentions d’occurrence, dans les limites des bassins hydrographiques auxquels ils appartiennent.

    Les microhabitats de reproduction ou d’oviposition sont souvent associés aux remontées d’eau souterraine, qui offrent des conditions de température et de qualité de l’eau relativement stables. L’habitat de soutien est une composante essentielle de l’habitat nécessaire à la survie des grenouilles maculées de l’Oregon. Cette étape requiert un examen plus attentif des conditions hydrologiques locales et une compréhension des conditions hydrologiques essentielles qui doivent être maintenues en amont de pente ou de cours d’eau pour que les sites occupés persistent.
  5. Pour chaque zone désignée ci-dessus (habitats occupés, de connexion, de soutien), prévoir une zone tampon en bordure des cours d’eau (45 m à partir de la ligne des hautes eaux7 et des fossés (45 m à partir du haut du talus). Cette zone tampon doit être appliquée à tous les habitats occupés (étapes 1 et 2), à tous les autres habitats convenables du bassin hydrographique que la grenouille maculée de l'Oregon est susceptible de coloniser (étape 3), aux eaux souterraines de toute nature pouvant influencer la quantité ou la qualité de l’eau des zones susmentionnées, lorsque ces eaux souterraines sont assimilables à des eaux d’amont (étape 4). Pour les habitats de soutien situés à l’intérieur de zones forestières intactes (étape 4), la zone tampon peut être de 30 mètres sur les deux rives plutôt que de 45 mètres, tant que l’environnement adjacent demeure forestier. Si la forêt est convertie à toute autre utilisation, la zone tampon de 45 m s’applique.

    Cette zone est essentielle pour protéger l’habitat des répercussions des utilisations des terres environnantes. Les surfaces imperméables, comme les routes, ne sont pas prises en compte dans la superficie de la zone. Lorsque des éléments imperméables (p. ex. routes ou autres éléments) sont présents à l’intérieur de la zone d’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement, cette zone est augmentée de la largeur de l’élément. Si des secteurs actuellement forestiers sont convertis à une utilisation plus intensive des terres (p. ex.agriculture, développement urbain, utilisation commerciale – p. ex. gravière ou autre utilisation similaire), l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement devrait être augmenté afin de prévoir une zone de 45 m en bordure du milieu humide et des cours d’eau, des fossés et des suintements associés. Pour déterminer la superficie d’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement, les milieux humides doivent faire l’objet de relevés sur le terrain afin d’établir la ligne des hautes eaux. La limite de la zone serait ensuite mesurée à partir de la ligne des hautes eaux.

    La grenouille maculée de l’Oregon étant une espèce aquatique, elle est vulnérable aux produits chimiques qui pénètrent dans l’habitat de milieux humides (voir la section sur les menaces). Divers projets de recherche ont révélé que la zone tampon permet de réduire l’apport de produits chimiques dans les cours d’eau. Lowrance et Sheridan (2005) ont indiqué que, sur une pente de 2,5 %, une zone tampon de 75 mconstituée de trois sections (graminées, forêt aménagée, forêt non aménagée) entre un champ cultivé et un ruisseau permet de réduire les apports de nitrates (de 59 %), d’azote ammoniacal (de 48 %) et d’azote total (de 37 %). Lowrance et al. (1997) ont indiqué qu’une zone tampon de 50 mconstituée de trois sections aménagées (graminées, forêt de pin aménagée, forêt de feuillus) était efficace pour éliminer les résidus de pesticides (atrazine et alachlor) avant qu’ils n’atteignent un ruisseau. Thompson et al. (2004) ont indiqué que des zones tampons de 30 m à 60 m de largeur étaient efficaces pour limiter les concentrations de glyphosate à de faibles niveaux (par comparaison aux niveaux trouvés dans les milieux humides sans zone tampon).

    Dans une méta-analyse d’études révisées par les pairs portant sur l’efficacité des zones tampons riveraines pour l’élimination de l’azote, Mayer et al. (2007) laissaient entendre que les zones tampons de plus de 50 m de largeur étaient plus efficaces pour absorber l’azote que les zones tampons de 0 à 25 m de largeur. Sur la base de leur analyse, ils ont déterminé que, pour éliminer 75 % de l’azote, il faudrait une zone tampon de 49 m, et pour en éliminer 90 %, une zone tampon de 149 m (les catégories présentaient d’importantes erreurs types). L’élimination de l’azote était influencée par la largeur de la zone tampon, le débit d’eau (l’élimination est plus efficace dans les eaux souterraines que dans les eaux de surface) et le type de végétation présent. Par mesure de précaution et afin d’augmenter la probabilité que l’habitat nécessaire à la survie de la grenouille maculée de l’Oregon soit maintenu et protégé des activités agricoles environnantes, la superficie recommandée d’habitat essentiel dans les zones agricoles et urbaines est de 45 m en bordure des milieux humides et des cours d’eau adjacents à l’habitat agricole et résidentiel, et de 30 m en bordure des affluents dans l’habitat forestier.

Les activités décrites au tableau 5 comprennent celles qui sont susceptibles de causer des dommages à l’habitat nécessaire à la survie de la grenouille maculée de l’Oregon. Mais les activités destructrices ne se limitent pas à celles qui sont indiquées. Des dommages pourraient survenir si une partie de l’habitat nécessaire à la survie était dégradé, de façon permanente ou temporaire, de telle sorte qu’il ne puisse plus remplir ses fonctions lorsqu’il est utilisé par l’espèce. Des dommages peuvent être causés par une ou plusieurs activité(s) survenant à un seul moment dans le temps ou être dus à l’effet cumulatif d’une ou de plusieurs activité(s) au fil du temps. La plupart des menaces connues auxquelles les populations de grenouilles maculées de l’Oregon du Canada sont confrontées sont liées à l’habitat; par conséquent, les menaces spécifiques abordées à la section 4.2 devraient être évaluées à chaque site et servir à déterminer si une activité est permise. Lorsqu’une situation ne correspond pas clairement aux activités indiquées au tableau 5, mais qu’elle est susceptible d’avoir des répercussions sur l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon, le promoteur devrait communiquer avec la compétence responsable afin d’obtenir des conseils sur l’activité.

Tableau 5. Activités humaines particulières susceptibles d’endommager l’habitat nécessaire à la survie ou au rétablissement de la grenouille maculée de l’Oregon
Activité Description
Modifications hydrologiques Toute altération de cours d’eau qui modifie la quantité d’eau et/ou son débit et son régime d’écoulement. Cela comprend notamment, mais non exclusivement les changements de niveaux d’eau (rabattement excessif ou relèvement soudain), l’eau souterraine (détournement ou perte), le débit, la quantité d’eau (diminution ou augmentation), les perturbations (p. ex. curage de fossés) ou le détournement de l’eau (aménagement de fossés, aménagement de ponceau ou relocalisation). Le maintien des niveaux d’eau naturels est important pour les populations de grenouilles maculées de l’Oregon, en particulier entre le moment de l’oviposition et celui de l’éclosion des têtards; pendant les périodes les plus froides de l’hivernage; et dans les secteurs nécessaires à l’oviposition, l’hivernage, l’alimentation ou la dispersion. La modification de l’hydrologie peut causer la mortalité directe ou indirecte, la perte de recrutement et la réduction du taux de survie.
Pulvérisation ou épandage d’engrais ou de produits chimiques (y compris le fumier ou les pesticides) dans l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon, ou dans l’environnement immédiat de cet habitat Les grenouilles maculées de l’Oregon sont sensibles aux polluants et sont très aquatiques; les activités entraînant l’introduction de contaminants dans les milieux humides ou les cours d’eau peuvent donc être dommageables. Les exemples comprennent le ruissellement ou la pulvérisation de pesticides ou d’engrais dans l’habitat de l’espèce, ou à proximité de celui-ci, le ruissellement de fumier entreposé à proximité de l’habitat, ou les déjections directes du bétail ou autres animaux d’élevage.
Apport de sédiments dans l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon La sédimentation peut affecter directement la qualité de l’eau et modifier la structure du chenal. L’accumulation de sédiments dans un cours d’eau ou un milieu humide, ou dans les cours d’eau qui alimentent ces cours d’eau ou ces milieux humides en eau et en matériaux, peut donner lieu à une décharge soudaine et importante de sédiments entraînant un afflux soudain de polluants provenant de la région environnante. Les activités forestières, lorsqu’elles incluent la récolte à proximité des cours d’eau qui alimentent les milieux humides, peuvent accroître la sédimentation. De plus, l’accès du bétail aux cours d’eau ou aux milieux humides peut affecter la stabilité des berges et entraîner une plus grande sédimentation.
L’élimination ou la modification de la végétation riveraine naturelle en bordure des cours d’eau ou des milieux humides L’élimination ou la modification de la végétation naturelle en bordure des cours d’eau ou des milieux humides peut modifier le fonctionnement de l’écosystème. Des exemples d’activité pouvant perturber la végétation naturelle comprennent l’empiétement pendant ou après le développement ou l’utilisation des terres adjacente, et les activités forestières. La modification de l’environnement naturel peut également être causé par l’introduction d’espèces exotiques, comme l’alpiste roseau, qui peuvent proliférer et modifier la structure de l’environnement.
Introduction de prédateurs exotiques L’introduction de prédateurs exotiques et de compétiteurs, comme le ouaouaron ou la grenouille verte, peut également avoir un effet négatif sur la qualité de l’habitat de la grenouille maculée de l’Oregon.
Exploitation minière L’exploitation minière de minéraux rocheux provoque la production accélérée de lixiviat, lequel peut polluer l’habitat adjacent par ruissellement. L’exploitation minière peut également modifier le réseau hydrologique souterrain et causer des glissements de terrain.

Les critères de rendement seront élaborés au fur et à mesure que l’équipe de rétablissement déterminera les objectifs de rétablissement pour la grenouille maculée de l’Oregon. Selon les renseignements actuels, les critères d’évaluation des progrès vers l’atteinte du but du rétablissement comprennent ce qui suit :

Il est peu probable que les activités de rétablissement aient un effet néfaste sur les autres espèces en péril. Les projets d’amélioration et de remise en état de l’habitat qui sont bénéfiques à la grenouille maculée de l’Oregon le seront probablement pour d’autres espèces menacées ou préoccupantes, comme la grenouille à pattes rouges, le Butor d’Amérique, le Grand Héron, le Héron vert, le meunier de Salish (Catostomus catostomus) et la musaraigne de Bendire (Sorex bendirii).

De plus, les efforts visant l’amélioration et la remise en état des fonctions des milieux humides et de l’habitat occupé par la grenouille verte de l’Oregon auront vraisemblablement des effets positifs sur les plantes aquatiques, les invertébrés et les vertébrés qui occupent ou fréquentent les milieux humides touchés.

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Dre Christine Bishop, scientifique de la conservation, Environnement Canada, Direction générale des sciences et de la technologie, Delta (Colombie-Britannique).

Purnima Govindarajulu, spécialiste des petits mammifères et de la Herpetofauna Specialist, ministère de l’Environnement de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique).

Russ Haycock, Hyla Environmental Services Ltd., Vancouver (Colombie-Britannique).

Marc P. Hayes, Portland State University, Portland (Oregon).

Denis Knopp, B.C.’s Wild Heritage, Chilliwack (Colombie-Britannique).

Sylvia Letay, agente d’écosystèmes, ministère de l’Environnement de la C.-B., Surrey (Colombie-Britannique).

Monica M. Pearson, conseillère, Balance Ecological Environmental Consulting, Vancouver (Colombie-Britannique).

Stephen Ravert, pathologiste vétérinaire, B.C. Animal Hospital, Abbotsford(Colombie-Britannique).

Kym Welstead, biologiste principale des écosystèmes, ministère de l’Environnement de la C.-B., Surrey (Colombie-Britannique).

Bob Woods, Quartier général de la Défense nationale, Ottawa (Ontatio).


1 Il est possible d’assurer la protection au moyen de divers mécanismes : accords d’intendance volontaires, covenants de conservation, acquisition de terres privées (achat à des propriétaires disposés à les vendre), affectation des terres et établissement d’aires protégées.

2Critères minimums pour une occurrence : Les occurrences sont fondées sur des indices probants de la présence historique ou de la présence actuelle et vraisemblablement récurrente d’une espèce à un emplacement donné. Ces indices probants incluent au moins un ensemble d’observations ou une documentation fiable de la présence d’un ou de plusieurs individu(s) (y compris les larves ou les œufs) dans un habitat convenable où l’on présume que l’espèce s’est établie et se reproduit ou à proximité d’un tel habitat.
Obstacle : Route importante achalandée, surtout la nuit, que les grenouilles réussissent rarement, voire jamais, à traverser; aménagement urbain dominé par les immeubles et le sol revêtu; habitat pour lequel les données relatives aux sites indiquent que la grenouille n’est pratiquement jamais observée.
Distance de séparation - habitat non convenable : 1 km
Distance de séparation - habitat convenable : 5 km
Source : NatureServe, 2011.

3 Il faut noter qu’à l’annexe 2, on résume les menaces précises et les facteurs limitatifs pour les quatre sites occupés par la grenouille maculée de l’Oregon dans un format différent.

4 L’impact global des menaces a été calculé conformément à Master et al. (2009) en utilisant seulement les grandes classes (« niveau 1 ») de menaces pour cette espèce pour lesquelles Imminence = Élevée; l’impact de ces menaces peut être : 1 – Très grave, 2 – Grave, 3 – Moyen et 4 – Faible (tableau 3). La menace globale prend en compte les impacts cumulatifs de multiples menaces.

5 Il est possible d’assurer la protection au moyen de divers mécanismes : accords d’intendance volontaires, covenants de conservation, acquisition de terres privées (achat à des propriétaires disposés à les vendre), affectation des terres et établissement d’aires protégées.

6 Par « site occupé » on entend « toute occurrence actuelle ou historique, quel que soit le stade du cycle biologique (œufs, juvéniles, adultes, larves ou têtards) de la grenouille maculée de l’Oregon, qu’elle soit introduite ou naturelle ».

7 « Ligne des hautes eaux » (http://www.env.gov.bc.ca/habitat/fish_protection_act/riparian/documents/regulation.pdf, PDF-149 Ko) s’entend de la marque visible laissée par les hautes eaux d’un cours d’eau, là où, au fil des ans (années ordinaires), la présence et l’action récurrentes et habituelles de l’eau confèrent au sol du lit du cours d’eau un caractère distinct de celui des berges, dans la végétation aussi bien que dans la composition du sol proprement dit; cette définition inclut la plaine inondable actuelle. (consulté en octobre 2011; en anglais seulement).

8 Les cibles pour le nombre d’adultes reproducteurs varieront selon le site. L’équipe de rétablissement prévoit établir une population d’au moins 200 adultes reproducteurs à chaque site, mais ce nombre pourrait être limité par la capacité de charge.

9 Les effectifs de la population globale sont obtenus au moyen d’une estimation du nombre d’individus reproducteurs. Les effectifs minimaux des populations seront réévalués lorsqu’une analyse de la sensibilité démographique aura été faite, et les effectifs de chaque population pourront varier selon l’estimation de la capacité de charge de chaque site.

Tableau A1. Estimations de l’abondance des populations aux quatre emplacements occupés en Colombie-Britannique, fondées sur les dénombrement de masses d’œufs. Nota : l’intensité des activités d’échantillonnage varie selon les années.
Emplacement Population et année Nombre total de masses d’œufs Nombre de sites de ponte communs Estimation du nombre d’adultes reproducteurs
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 1997 90 4 180
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2000 29 6 58
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2001 31 6 62
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2002 34 7 68
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2003b 12 5 24
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2004 10 4 20
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2005 7 4 14
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2006 8 6 16
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2007 0 0 0
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2008 0 0 0
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2009 0 0 1 mâle adulte observé
Détachement de maintenance d’Aldergrove a 2010 0 0 0
Marécage Mountain 1997 16 2 32
Marécage Mountain 2000 43 4 86
Marécage Mountain 2001c 70 12 140
Marécage Mountain 2002c 96 7 192
Marécage Mountain 2003 54 5 108
Marécage Mountain 2004 62 6 124
Marécage Mountain 2005 49 8 98
Marécage Mountain 2006 S.O.d S.O.d S.O.d
Marécage Mountain 2007 37 S.O. 74
Marécage Mountain 2008 50 5 100
Marécage Mountain 2009 45 8 90
Marécage Mountain 2010 52 13 104
Marécage Mariaee 1997 38 3 76
Marécage Mariaee 2000 75 3 150
Marécage Mariaee 2001 71 10 142
Marécage Mariaee 2002 144 7 288
Marécage Mariaee 2003f 127 6 254
Marécage Mariaee 2004 117 5 234
Marécage Mariaee 2005 125 4 250
Marécage Mariaee 2006 99 S.O.d 198
Marécage Mariaee 2007 21 S.O.d 42
Marécage Mariaee 2008 67 10 134
Marécage Mariaee 2009 45 10 90
Marécage Mariaee 2010 67 S.O.d 134
Vallée de la rivière Morris 2008 77 15 154
Vallée de la rivière Morris 2009 63 5 126
Vallée de la rivière Morris 2010 39 7 78
Les quatre sites 1997 144 9 288
Les quatre sites 2000 147 13 294
Les quatre sites 2001 172 28 344
Les quatre sites 2002 274 21 548
Les quatre sites 2003 193 15 386
Les quatre sites 2004 189 15 378
Les quatre sites 2005 181 15 362
Les quatre sites 2006g 107 6 214
Les quatre sites 2007g 58 S.O.d 116
Les quatre sites 2008h 194 30 388
Les quatre sites 2009 hi 153 23 306
Les quatre sites 2010 158 20g 316
Les quatre sites Moyenne 164 17 328

a Libération de grenouilles maculées de l’Oregon au stade de la métamorphose au site du détachement de maintenance d’Aldergrove (année et nombre) : 2005 (317) et 2006 (423).

b Comprend le compte d’un couple observé en amplexus. Masses d’œufs non localisées.

c Relevé incomplet en raison de l’absence d’autorisation d’accès aux propriétés privées.

d Données non disponibles.

e Libération de grenouilles maculées de l’Oregon au stade de la métamorphose dans le marécage de Maria (an et nombre) : 2002 (354); 2003 (381); 2004 (836); 2007 (846); et 2008 (1012).

f Si la femelle ne pond qu’une masse d’œufs par an et que le rapport des sexes de 1:1.

g Données non disponibles pour au moins un site; les nombres sont donc minimaux.

h Incluant les données de la nouvelle (quatrième) population (vallée de la rivière Morris) découverte en 2008.

i Un site comptant plusieurs masses d’œufs individuelles qui ont été déplacées à cause de la fluctuation du niveau de l’eau.

Tableau A2. Menaces qui pèsent sur les populations de grenouilles maculées de l’Oregon en Colombie-Britannique, par site occupé (fondé sur Hayes (1997))
Menace ou facteur limitatif
Sitea Impact relatifbb Caractéristique spatiale/temporellecc Certituded
1. Pertes d’habitat attribuables à l’activité humaine
DEA C R - C C
1. Pertes d’habitat attribuables à l’activité humaine
MMT C R - H C
1. Pertes d’habitat attribuables à l’activité humaine
MMA C L - H C
1. Pertes d’habitat attribuables à l’activité humaine
VMO P R - C C
2. Modification de l’hydrologie
DEA C R - C P
2. Modification de l’hydrologie
MMT P R - H C
2. Modification de l’hydrologie
MMA P R - H C
2. Modification de l’hydrologie
VMO C R - H C
3. Pertes d’habitat attribuables à la succession naturelle
DEA P R - C C
3. Pertes d’habitat attribuables à la succession naturelle
MMT C R - C C
3. Pertes d’habitat attribuables à la succession naturelle
MMA C R - C C
3. Pertes d’habitat attribuables à la succession naturelle
VMO C R - C P
4. Habitat de superficie insuffisante
DEA A (18 ha) W - E P
4. Habitat de superficie insuffisante
MMT A (20 ha) W - E P
4. Habitat de superficie insuffisante
MMA A (16 ha) W - E P
4. Habitat de superficie insuffisante
VMO A W - E P
5. Prédateurs exotiquese
DEA P (Bf) R - C C
5. Prédateurs exotiquese
MMT C (Gf) R - C P
5. Prédateurs exotiquese
MMA C (Bf, Gf) R - C P
5. Prédateurs exotiquese
VMO U L C
6. Espèces végétales exotiques envahissantesff
DEA P R - C C
6. Espèces végétales exotiques envahissantesff
MMT P R - C C
6. Espèces végétales exotiques envahissantesff
MMA P R - C C
6. Espèces végétales exotiques envahissantesff
VMO A L C
7. Isolement génétique en raison de la fragmentation de l’habitat (distance en km du site occupé le plus près)
DEA C W (50) P
7. Isolement génétique en raison de la fragmentation de l’habitat (distance en km du site occupé le plus près)
MMT C W (7) P
7. Isolement génétique en raison de la fragmentation de l’habitat (distance en km du site occupé le plus près)
MMA C W (8) P
VMO C W (7) P
8. Risque de sécheresse et changement climatique
DEA C W - E C
8. Risque de sécheresse et changement climatique
MMT C W - E P
8. Risque de sécheresse et changement climatique
MMA C W - E P
8. Risque de sécheresse et changement climatique
VMO C W - E P
9. Qualité de l'eau
DEA U W - E S
9. Qualité de l'eau
MMT C W - E C
9. Qualité de l'eau
MMA C W - E C
9. Qualité de l'eau
VMO U W - E S
10. Maladie
DEA U W - E C
10. Maladie
MMT U W - E S
10. Maladie
MMA U W - E S
10. Maladie
VMO U W - E S
11. Effectifs faibles /petites populations
DEA P R - C C
11. Effectifs faibles /petites populations
MMT C R - H C
11. Effectifs faibles /petites populations
MMA C L - H C
11. Effectifs faibles /petites populations
VMO P R - C C

a Site : MDA = détachement de maintenance d’Aldergrove; MMT = marécage Mountain; MMA = marécage Maria; VMO = vallée de la rivière Morris.

b Impact relatif : P = prépondérant; C = contributif; I = inconnu; A = aucun.

c Caractéristique spatiotemporelle : R = répandue; L = localisée; C = chronique; E = épisodique; H = historique.

d Certitude : C = confirmé par des données empiriques; P = probable; S = spéculatif.

e Prédateurs exotiques : O = Ouaouaron; Gv = Grenouille verte.

f Espèce végétale exotique envahissante : alpiste roseau

Figure A 1. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au milieu humide de la vallée de la rivière Morris, en Colombie-Britannique

Figure A 1. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au milieu humide de la vallée de la rivière Morris, en Colombie-Britannique

Figure A 2. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Maria, en Colombie-Britannique

Figure A 2. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Maria, en Colombie-Britannique

Figure A 3. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Mountain, en Colombie-Britannique

Figure A 3. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au marécage Mountain, en Colombie-Britannique

Figure A4. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au milieu humide du détachement de maintenance d’Aldergrove, en Colombie-Britannique

Figure A4. Zone d’habitat nécessaire à la survie (ombré en jaune) de la grenouille maculée de l’Oregon au milieu humide du détachement de maintenance d’Aldergrove, en Colombie-Britannique

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