Petit polatouche (Glaucomys volans) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 9

Taille et tendances des populations : plaines des grands lacs

Relevés

La population des plaines des Grands Lacs a fait l’objet de très peu d’activités de piégeage systématiques. On dispose de données démographiques pour le parc national de la Pointe-Pelée (Bednarczuk et Stephens, 2004; Bednarczuk, 2003; Adams, 1997) et le parc provincial Algonquin (G. Holloway, données inédites). Entre 2002 et 2004, J. Bowman, P.J. Wilson, G.L. Holloway et J.R. Malcolm (données inédites) ont réalisé 42 971 nuits-pièges en 26 endroits dispersés dans le sud et le centre de l’Ontario (voir tableau 5), qui ont permis de capturer 500 petits polatouches distincts en 748 captures. Leur taux annuel de prise a été de 1,36 capture par 100 nuits-pièges en 2002 (8 542 nuits-pièges), 3,57 captures par 100 nuits-pièges en 2003 (16 597 nuits-pièges) et 0,22 capture par 100 nuits-pièges en 2004 (17 832 nuits-pièges). Les données sur les taux de capture dans d’autres endroits en Ontario figurent au tableau 6.

Tableau 5 : Lieux des activités de piégeage du petit polatouche en Ontario, de 2002 à 2004
Lieux 2002 2003 2004 Nouvelle
mention
G. volans
détectés
Nuits-
pièges
G. volans
détectés
Nuits-
pièges
G. volans
détectés
Nuits-
pièges
Forêt Clear Creek     oui 1 500 oui 120  
Forêt Krug (section FON)     non 128     non
Endroits du comté de Grey     non < 50      
Endroits du comté de Bruce     non 130      
Forêt Ganaraska     non 266 oui 400 oui
Boisé Henderson Line (Peterborough)         oui 75 oui
Boisé Keene Road (Peterborough)         non 75 non
Parc provincial Mark S. Burnham         non 75 non
Propriété d’Oliver (station de recherche de Trent, lac Pigeon) oui 68 oui 87 oui 84  
Région caractéristique des Hautes-Terres de Kawartha oui 183 oui 120 oui 60 oui
Centre Leslie M. Frost oui 154 oui 440 oui 400 oui
Terres de la Couronne adjacentes au parc provincial Killbear     oui 30     oui
Réserve forestière et faunique Haliburton         oui 2 685 oui
Terre de la Couronne adjacente au parc provincial Killbear     oui 30     oui
Parc provincial Algonquin – route 60 oui 5 043 oui 9 499 non 11 295 oui
Parc provincial Algonquin – Achray oui 3 094 oui 2 286 non 900 oui
Parc provincial Algonquin – kiosque     oui 930 non 128 oui
Parc provincial Killarney     oui 367 non 180 oui
Réserve de gibier de la Couronne Nipissing     non 140      
Nord de Mattawa (cantons d’Olrig et d’Antoine)     oui 315 non 400 oui
Lac Emerald (canton d’Afton)     oui 345     oui
Corridor de la route 11 entre Temagami North et Latchford         non 420  

Source des données : J. Bowman, P.J. Wilson, G.L. Holloway et J.R. Malcolm (données inédites), sauf pour la forêt Clear Creek : Pasma et Dobbyn (2003).

 

Tableau 6 : Données de piégeage d’animaux vivants tirées de divers projets de terrain sur le petit polatouche en Ontario, entre 1993 et 2003
(L’astérisque indique que le taux de piégeage a été corrigé pour tenir compte des pièges fermés, mais vides, ou du piégeage d’espèces non ciblées)
Lieux Année n
(indiv.)
Taux de
piégeage
Source
Parc national de la Pointe-Pelée 2001 155 44 %* Bednarczuk, 2003
2003 68 22 %* Bednarczuk et Stephens, 2004
Forêt Clear Creek 2003 38 6,0 %* Pasma et Dobbyn, 2003
Canton de Norfolk 1993-1994 114 0,84 % Adams, 1995
2000 396 45,8 % Bednarczuk, 2003
Hamilton 1999-2001 200+ 20-50 % Bednarczuk et Judge, 2002
Minden 2001 21 21,6 % Bednarczuk, 2003
Station de recherche de la Trent University 2001 25 5 % L. Bridges, comm. pers., 2004
2002 4 6 % P. Wilson, comm. pers., 2004
Étude provinciale du MRNO (tableau 5) 2002 8 542 NP* 1,36 % Bowman et al., données inédites
2003 16 597 NP* 3,57 %
2004 17 832 NP* 0,22 %

* Indique le nombre de nuits-pièges.


Abondance

Il n’existe aucune estimation de l’abondance de la population des plaines des Grands Lacs. La taille de la population serait largement surestimée si l’on multipliait une estimation même prudente de la densité par la superficie de la zone d’occurrence, car la zone d’occupation (inconnue) constitue une petite fraction de la zone d’occurrence.

L’estimation de la taille des populations de petits polatouches est limitée par de faibles taux de capture et par une capture non uniforme des individus. En outre, les populations de G. volans varient beaucoup d’une année à l’autre; toute estimation ponctuelle doit donc être interprétée avec prudence. Les densités publiées varient grandement (tableau 7). Le succès du piégeage peut être amélioré en augmentant la hauteur des pièges (Risch et Brady, 1996), mais le taux de capture est généralement assez faible (tableau 6).

Le nombre total d’individus, tous âges confondus, de la population des plaines des Grands Lacs pourrait se chiffrer entre plusieurs milliers et des dizaines de milliers, avec une majorité constituée d’individus capables de se reproduire. Environ la moitié de la population marquée au parc national de la Pointe-Pelée était composée d’individus matures en 2001, et 75 p. 100 des individus capturés en 2003 étaient matures (Bednarczuk et Stephens, 2004). Lors d’un piégeage effectué à Hamilton en 2001, on a capturé 2,5 fois plus d’adultes que de juvéniles (Bednarczuk et Judge, 2002).

 

Tableau 7 : Estimations des densités de petits polatouches
Lieux Densité (par ha) Type de forêt Source
Parc provincial de la Pointe-Pelée, Ontario 1,7 – 2,3 (2001)
Micocoulier, érable, chêne Bednarczuk et Stephens, 2004
0,3 – 0,4 (2003)
Parc provincial Algonquin, Ontario 2,9 (2003) Hêtre – érable G. Holloway, données inédites
2,6 (2003) Érable à sucre
0,6 (2003) Mixte : érable – conifères
aucune capture en 2004  
Nouvelle-Écosse 0,9 – 8,4* Forêt mixte Lavers, 2004
Michigan 2,82 Chêne – caryer Jordan, 1948
5   Baker, 1983 (dans Stabb, 1988)
Maryland 6,2 Feuillus – conifères Gilmore et Gates, 1985
Virginie 34,0 – 38,0 Feuillus – pin Sawyer et Rose, 1985
3,7 – 13,8 Chêne – caryer – hêtre Sonenshine et al., 1979
Arkansas 0,2 – 0,9 Pin – feuillus Taulman, 1999
Alabama 1,8 – 3,5 Pin – chêne Hatten, 1992

* Lavers (comm. pers., 2004) avertit que ces données démographiques ne sont fondées que sur un petit nombre de captures.


Fluctuations et tendances

Il existe peu de données sur les fluctuations de la population des plaines des Grands Lacs en raison du manque d’études de surveillance à long terme et de l’absence de données historiques. Cependant, les données pour le nord et le centre de l’Ontario et pour le parc national de la Pointe-Pelée laissent croire que les petits polatouches connaissent de grandes fluctuations démographiques dans l’ensemble de leur aire de répartition dans les Grands Lacs.

Compte tenu de la perte généralisée d’habitat dans le sud de l’Ontario (voir Tendances en matière d’habitat : plaines des Grands Lacs), un déclin par rapport à l’abondance historique a probablement eu lieu. Les expansions de l’aire de répartition observées dans le centre de l’Ontario semblent sujettes à des fluctuations et pourraient être insuffisantes pour compenser les déclins dans la partie sud de l’aire de répartition de la population des plaines des Grands Lacs.


Effet d’une immigration de source externe

Les possibilités d’une immigration de source externe pour la population des plaines des Grands Lacs sont limitées. Les Grands Lacs et les cours d’eau qui y sont associés font obstacle à l’immigration vers l’Ontario. Les polatouches sont de mauvais nageurs car leur patagium limite les mouvements des pattes. Ils ne peuvent donc traverser de plans d’eau dont la largeur excède la distance qu’ils sont capables de parcourir en une envolée, soit 50 m.

La seule frontière terrestre entre les États-Unis et le Canada pour cette population se trouve dans le sud-ouest du Québec. La répartition du petit polatouche dans cette région du Québec, de même que dans les États adjacents (New York, Vermont et New Hampshire), est fort méconnue.

 

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