Buse à épaulettes (Buteo lineatus) évaluation et rapport de situation du COSEPACchapitre 8

Biologie

Les renseignements sur la biologie de la Buse à épaulettes sont tirés de Birds of North America,article no 107 (Crocoll, 1994), sauf indication contraire.

 

Cycle vital et reproduction

La Buse à épaulettes est monogame, et les migrants arrivent dans leur territoire entre février et avril, selon la latitude. La pariade, l’établissement du territoire et la construction du nid commencent peu après le retour des couples. La construction des nids (ou leur remise en état) commence avant la fin de la pariade, et dure de quatre à cinq semaines. Les individus des deux sexes y participent; ils utilisent des branches mortes ou vivantes, des morceaux d’écorce, des mousses, des lichens ainsi que des rameaux de conifères. Les nids sont généralement situés sous le couvert forestier, dans la moitié supérieure de l’arbre sur une fourche du tronc principal. Les couples utilisent souvent le même nid pendant plusieurs années.

Les couvées comptent en moyenne 3 ou 4 œufs, et les couples ont 1 nichée par année. Le succès de la nidification et le nombre de jeunes atteignant l’envol varient grandement (estimations publiées : de 1,1 à 2,6 jeunes à l’envol/nid, 1,3 en moyenne). Selon Szuba et Norman (1990), 55 p. 100 des nids produisent au moins un jeune atteignant l’envol. La disponibilité de nourriture, le moment de la nidification et, possiblement, l’âge des parents comptent parmi les facteurs pouvant influer sur la productivité des nids. Selon quelques études de baguage, la mortalité s’établit à 0,587 pour la première année, et à 0,297 pour les années suivantes. Le record de longévité pour la Buse à épaulettes est de 19 ans et 11 mois, mais la longévité moyenne d’oiseaux bagués entre 1955 et 1979 s’établissait à 25,6 mois. La plupart des individus ne se reproduisent pas avant l’âge de 1 an, mais on a signalé des oiseaux de 1 an s’accouplant avec des adultes.

 

Prédateurs

Le Grand-duc d’Amérique, la Buse à queue rousse, le Faucon pèlerin (Falco peregrinus), le raton laveur (Procyon lotor), la martre d’Amérique (Martes americana)et le pékan (M. pennanti) sont des prédateurs potentiels des œufs, des jeunes et des adultes nicheurs.

 

Régime alimentaire

La Buse à épaulettes se nourrit d’une grande variété de proies, mais dans la plupart des régions, les petits mammifères (tamias, souris, campagnols), les grenouilles et les couleuvres constituent l’essentiel de son alimentation. L’espèce chasse de jour à partir de perchoirs situés dans des zones forestières à sous-étage ouvert ou à l’orée de la forêt, en particulier aux bordures entre milieux forestiers et milieux humides.

 

Déplacements et dispersion

Il semble que les Buses à épaulettes adultes occupent le même territoire de nidification pendant toute leur vie. Il existe peu de données sur la philopatrie natale, mais 4 oisillons bagués au Wisconsin ont été retrouvés à l’âge adulte en train de nicher à moins de 24 km de leur territoire natal.

Les Buses à épaulettes qui nichent au Canada migrent vers le sud pour l’hiver. Les données du Recensement des oiseaux de Noël montrent certaines mentions hivernales dans le sud-ouest de l’Ontario, le long du lac Érié, mais il est possible que ces oiseaux aient migré de lieux situés plus au nord. En outre, cette espèce hiverne irrégulièrement dans le sud du Québec. La migration vers le sud a lieu de septembre jusqu’à la fin de décembre pour les individus immatures, et d’octobre jusque dans le mois de décembre pour les adultes. Dans des lieux de baguage du sud de l’Ontario, la migration automnale atteint son sommet en octobre. La migration printanière en Ontario atteint son sommet en mars (Niagara Peninsula HawkWatch, données inédites). Les dates des migrations printanières et automnales sont indiquées par David (1996).

La Buse à épaulettes migre le long des chaînons de l’intérieur et le long de la côte. Les migrants volent généralement seuls, mais peuvent former de petites volées de 3 individus ou plus. L’espèce peut traverser de petites étendues d’eau (< 25 km), mais évite les grandes. Au cours de la migration, elle est présente dans des régions boisées, mais elle est souvent observée dans de petits boisés ou des paysages plus fragmentés que ceux qu’elle fréquente pendant la saison de reproduction. En hiver, la Buse à épaulettes est présente dans des secteurs adjacents à des zones aquatiques tels que des marécages, des marais et des vallées fluviales. Les individus tendent à fréquenter des milieux ouverts plus souvent en hiver que pendant la saison de reproduction.

 

Relations interspécifiques

On sait que des relations territoriales agressives ont cours entre la Buse à queue rousse, le Grand-duc d’Amérique et la Buse à épaulettes. Lors de la nidification, les territoires de la Buse à queue rousse et de la Buse à épaulettes ne se chevauchent pas (Craighead et Craighead, 1956). La Buse à queue rousse et le Grand-duc d’Amérique peuvent usurper les lieux de nidification occupés par la Buse à épaulettes les années précédentes (Bent, 1937; Hanna, 1973; Campbell, 1975).

 

Adaptabilité

La Buse à épaulettes se caractérise par sa nature timide et discrète; pendant la saison de reproduction, elle n’est généralement observée que dans les milieux intérieurs des forêts. Cependant, dans certaines régions, elle niche dans des zones suburbaines (Dykstra et al. , 2001). La sous-espèce lineatus semble éviter les secteurs fréquentés par les humains (Helferty et al. , 2002). En règle générale, les rapaces sont très vulnérables aux perturbations humaines, en particulier au début de la saison de reproduction (James, 1984), et on observe en Ontario des échecs de la nidification chez la Buse à épaulettes dans les forêts à faible couvert (qui sont souvent situées près d’habitations humaines) (Szuba et al. , 1991).

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