Cimicaire élevée (Actaea elata) programme de rétablissement 2017 : partie 2

Partie 2 - Plan de rétablissement de la cimicaire élevée (Actaea elata var. elata) en Colombie-Britannique préparé par l'Équipe de rétablissement de la cimicaire élevée pour le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique

Plan de rétablissement de la cimicaire élevée (Actaea elata var. elata) en Colombie-Britannique

Photo de couverture partie 2 de document
Photo: © Kym Welstead, reproduite avec sa permission.
Préparé par l'Équipe de rétablissement de la cimicaire élevée

Ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique
Octobre 2014

Information sur le document

À propos de la série de Programmes de rétablissement de la Colombie-Britannique

La présente série réunit les documents de rétablissement visant à conseiller le gouvernement de la Colombie-Britannique quant à l'approche générale à adopter pour le rétablissement des espèces en péril. Le gouvernement provincial prépare les documents de rétablissement pour coordonner les mesures de conservation et pour respecter ses engagements relativement au rétablissement des espèces en péril dans le cadre de l'Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l'Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Qu'est-ce que le rétablissement?

Le rétablissement des espèces en péril est le processus visant à arrêter ou à inverser le déclin des espèces en voie de disparition, menacées ou disparues de la province ainsi qu'à éliminer ou à réduire les menaces auxquelles elles sont exposées, de façon à augmenter leurs chances de survie à l'état sauvage.

Qu'est-ce qu'un document de rétablissement provincial?

Les documents de rétablissement résument les meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles existant sur une espèce ou un écosystème en vue de la détermination des buts, des objectifs et des approches stratégiques qui assurent une orientation coordonnée du rétablissement. Ces documents décrivent les connaissances et les lacunes à propos d'une espèce ou d'un écosystème; ils cernent les menaces pesant sur une espèce ou un écosystème et expliquent les mesures à prendre pour les atténuer. Les documents de rétablissement fournissent également de l'information sur l'habitat nécessaire à la survie et au rétablissement de l'espèce. Cette information peut être résumée dans un programme de rétablissement d'abord, puis dans un ou plusieurs plans d'action, qui visent à donner des renseignements plus détaillés afin d'orienter la mise en œuvre du rétablissement d'une espèce ou d'un écosystème. Lorsque de l'information suffisante à la mise en œuvre du rétablissement peut être fournie dès le départ, toutes les données sont présentées dans un plan de rétablissement.

L'information fournie dans les documents de rétablissement provinciaux peut être adoptée par Environnement Canada dans les documents de rétablissement fédéraux préparés par les organismes fédéraux afin de respecter leurs engagements en matière de rétablissement d'espèces en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril.

Prochaines étapes?

La province de la Colombie-Britannique accepte l'information présentée dans ces documents à titre d'avis pour la mise en œuvre de mesures de rétablissement, y compris les décisions relatives aux mesures de protection de l'habitat de l'espèce.

La réussite du rétablissement d'une espèce dépend de l'engagement et de la coopération de nombreux intervenants qui pourraient participer à la mise en œuvre du présent document. Tous les Britanno-Colombiens sont encouragés à participer à ces travaux.

Pour de plus amples renseignements

Pour en apprendre davantage sur le rétablissement des espèces en péril en Colombie-Britannique, veuillez consulter la page Web du ministère de l'Environnement de la Colombie Britannique portant sur la planification du rétablissement (en anglais seulement)

Référence recommandée

Équipe de rétablissement de la cimicaire élevée. 2014. Plan de rétablissement de la cimicaire élevé (Actaea elata var. elata) en Colombie-Britannique, préparé pour le ministère de l'Environment de la Colombie-Britannique, Victoria (Colombie-Britannique), 48 p.

Illustration/photographie de la couverture

Photographie de Kym Welstead, reproduite avec sa permission.

Exemplaires supplémentaires

Avis

Le présent plan de rétablissement a été rédigé par l'Équipe de rétablissement de la cimicaire élevée en tant qu'avis à l'intention des autorités responsables et des organismes responsables susceptibles de participer au rétablissement de l'espèce. Le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique a reçu ces recommandations dans le cadre des engagements pris en vertu de l'Accord pour la protection des espèces en péril au Canada et de l'Accord sur les espèces en péril conclu entre le Canada et la Colombie-Britannique.

Ce document présente les stratégies de rétablissement qui sont jugées nécessaires pour rétablir des populations de la cimicaire élevée en Colombie-Britannique, à la lumière des meilleures connaissances scientifiques et traditionnelles dont nous disposons. Les mesures de rétablissement à adopter pour atteindre les buts et les objectifs exposés dans le présent plan sont assujetties aux priorités et aux contraintes budgétaires des organismes participants. Ces buts, objectifs et approches pourraient être modifiés de manière à tenir compte de nouveaux objectifs et de nouvelles conclusions.

Les autorités responsables et tous les membres de l'équipe de rétablissement ont eu l'occasion d'examiner ce document. Malgré tout, le contenu ne reflète pas nécessairement la position officielle des organismes concernés ou les opinions personnelles de tous les particuliers qui siègent à l'équipe de rétablissement.

Le rétablissement de cette espèce dépend de l'engagement et de la coopération d'un grand nombre d'intervenants qui participent à la mise en œuvre des orientations exposées dans le présent plan. Le ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique invite tous les citoyens de la province à participer au rétablissement de la cimicaire élevée.

Remerciements

Kym Welstead, Brian Klinkenberg et Denis Knopp ont rédigé le présent plan de rétablissement, dont l'élaboration n'aurait pas été possible sans l'apport de nombreuses personnes au fil du temps. Nous remercions particulièrement les membres anciens et actuels de l'Équipe de rétablissement qui ont contribué à l'élaboration du document et qui en ont révisé les versions antérieures.

Nous remercions également les personnes suivantes :

  • Leah Westereng, qui a coordonné le processus de révision du document;
  • Brian Klinkenberg et Rose Klinkenberg, qui ont mis le document à jour en 2004.
  • Jason Barsanti, Naomi Sands, Susan Pinkus, Joanne Neilson, Denis Knopp, Francis Iredale, Zoey Slater et Tricia Kerr, biologistes de terrain, qui ont fourni des données de suivi et d'inventaire aux sites d'occurrence de la cimicaire élevée;
  • Elizabeth Elle, professeure adjointe, et Rachel Mayberry, étudiante à la maîtrise en sciences, Simon Fraser University, qui ont fourni des renseignements sur la génétique de la cimicaire élevée;
  • Thomas Kaye, Institute for Applied Ecology (Oregon), qui a contribué à la première version du programme de rétablissement en fournissant des renseignements sur l'écologie et l'habitat de la cimicaire élevée;
  • Denis Knopp, consultant en biologie, qui a fourni des renseignements importants sur l'écologie et la plupart des occurrences de la cimicaire élevée;
  • Greg George, Chris Lee, Jeff Brown, Leah Westereng, Ann Peter, Ashley Kling et Kella Sadler, qui ont révisé le document;
  • Brenda Costanzo, Dave Fraser, Kari Nelson, Mary Rothfels et Ross Vennesland, qui ont fait des commentaires sur des versions antérieures du document;
  • les anciens membres et conseillers de l'équipe de rétablissement Ross Vennesland (ancien président), Florence Caplow, Gene MacInnes, Patrick Robinson, Jason Smith, Ted Lea, Jan Jonker, Todd Ewing, Allan Johnsrude, David Toews, Lucy Reiss, Brenda Costanzo, Bill Jex et Meeri Durand;
  • le personnel du Conservation Data Centre (CDC), notamment Jenifer Penny et George Douglas (ancien employé du CDC), qui a fourni des données à jour et des notes de terrain sur la cimicaire élevée; 
  • Kym Welstead, qui a supervisé la préparation, les mises à jour et les révisions du plan de rétablissement.
Membres de l'équipe de rétablissement
Rôles Nom Affiliation Poste ou organisation
Membres votants Kym Welstead (présidente) Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations (MFLNRO) Species at Risk Biologist
Membres votants Ann Peter Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations (MFLNRO) Stewardship Forester, Chilliwack Forest District
Membres votants Angela Manweiler  Ministère de la Défense nationale (Chilliwack), gouvernement du Canada Agente technique – ressources naturelles
Membres votants Elizabeth Elle Université Professeure, Simon Fraser University
Membres votants Matt Wealick Industrie Ch-ihl-kway-uhk Forestry Limited Partnership
Membres votants Denis Knopp Organisation non gouvernementale de l'environnement B.C.'s Wild Heritage
Membres votants Brian Klinkenberg Université University of British Columbia (UBC), département de géographie
Membres votants Enrique Sanchez BC Timber Sales Planificateur forestier 
Remplaçants Marie Goulden (remplaçante d'Angela) Ministère de la Défense nationale (Chilliwack), gouvernement du Canada Ministère de la Défense nationale
Remplaçants Rose Klinkenberg (remplaçante de Brian) Université Herbier UBC

Sommaire

La cimicaire élevée (Actaea elata var. elata) est une plante vasculaire vivace endémique au nord-ouest de l'Amérique du Nord qu'on ne trouve qu'en Oregon, dans l'état de Washington et en Colombie-Britannique. Dans cette province canadienne, elle ne forme actuellement que sept populations connues dans la région de Chilliwack, située dans la vallée du bas Fraser. Au moment de la floraison, elle atteint une hauteur de 1 à 2 m et porte des fleurs blanches voyantes qui forment une inflorescence ressemblant à une brosse à bouteille.

Le Comité sur la situation des espèces en péril (COSEPAC) a désigné la cimicaire élevée espèce en voie de disparition en 2001, et elle est inscrite comme telle à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En Colombie-Britannique, elle est cotée S1 (gravement en péril) par le Conservation Data Centre de la province et figure sur la liste rouge de la province. Selon le Cadre de conservation de la Colombie-Britannique, l'espèce constitue une priorité 1 au regard du but 1 (participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes) et du but 3 (maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes). Elle est également désignée comme espèce dont la gestion nécessite une attention particulière afin d'atténuer les répercussions des activités d'exploitation forestière ou de pâturage en vertu de la Forest and Range Practices Act (FRPA) ou des activités pétrolières et gazières en vertu de l'Oil and Gas Activities Act (OGAA) menées sur des terres de la Couronne (tel qu'il est décrit dans l'Identified Wildlife Management Strategy de la province). Le rétablissement de l'espèce est jugé réalisable tant du point de vue biologique que technique.

Les menaces qui pèsent sur l'espèce comprennent l'élimination du couvert forestier par l'exploitation forestière, l'urbanisation (y compris la construction de routes), des activités récréatives (p. ex. randonnée pédestre, vélo de montagne, véhicules tout-terrain [VTT]), la cueillette de plantes, la récolte légale ou illégale d'érables à grandes feuilles, les herbicides et l'introduction d'espèces envahissantes par des perturbations humaines. Ces menaces peuvent entraîner directement ou indirectement une dégradation et une fragmentation de l'habitat, une perte de corridors de connexion, la perte de pollinisateurs, l'établissement d'espèces envahissantes qui font concurrence à l'espèce et un broutage accru.

 

Le but de rétablissement (en matière de population et de répartition) de la cimicaire élevée est le suivant :

S'assurer que le nombre de populations ainsi que la qualité et la quantité de l'habitat occupé restent stables ou augmentent dans l'aire de répartition existante de la cimicaire élevée et, si possible, rétablir des populations additionnelles et restaurer de l'habitat connectif dans l'aire de répartition historique de la cimicaire élevée en Colombie-Britannique.

Les objectifs de rétablissement de l'espèce sont les suivants :

  1. Éliminer ou gérer les menaces; protégerNote4de bas de page et rétablir l'habitat de toutes les populations existantes.
  2. Évaluer, rétablir ou améliorer l'habitat et, si possible, ré-établir les populations aux sites historiques.
  3. Poursuivre les inventaires dans l'aire de répartition connue de l'espèce en Colombie-Britannique pour prévenir la perte accidentelle de populations qui n'ont pas encore été identifiées dans l'habitat convenable.
  4. Déterminer l'efficacité des mesures de protection ou d'amélioration de l'habitat et de rétablissement de l'espèce en faisant le suivi de la situation des populations.
  5. Éclairer et améliorer les décisions de gestion par une meilleure compréhension des besoins en matière d'habitat et de l'écologie des populations de l'espèce, ainsi que des menaces qui pèsent sur elle.

Le présent document décrit l'habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée. Étant donné la répartition restreinte et sporadique de cette espèce végétale en voie de disparition, il est important d'en protéger toutes les occurrences connues.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

Le rétablissement de la cimicaire élevée est jugé réalisable du point de vue technique et biologique selon les quatre critères suivants énoncés par le gouvernement du Canada (2009) :

1. Des individus de l'espèce sauvage qui peuvent se reproduire sont présents maintenant ou le seront dans un avenir rapproché pour maintenir la population ou augmenter son abondance.
Oui, les sites actuels abritent des individus qui se reproduisent et qui, s'ils sont protégés, maintiendront les effectifs. Il existe donc des individus capables de se reproduire afin d'accroître la population. De plus, comme l'espèce présente une dormance souterraine et que les individus en semi-dormance (qui ne fleurissent pas) sont difficiles à voir, il en existe peut-être d'autres populations dans la région, dans des endroits très ombragés non perturbés, et les effectifs réels pourraient être plus élevées que ce que l'on croyait.
2. Un habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l'espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l'habitat.
Oui, il y a actuellement suffisamment d'habitat convenable pour soutenir l'espèce, et davantage pourrait être rendu disponible par des activités de remise en état de l'habitat.
3. Les principales menaces qui pèsent sur l'espèce ou sur son habitat (y compris celles qui proviennent de l'étranger) peuvent être atténuées ou évitées.
Oui, les principales menaces qui pèsent sur l'espèce ou sur son habitat (p. ex. urbanisation, exploitation forestière et herbicides) peuvent être atténuées ou évitées par des mesures de rétablissement. Les techniques et outils de gestion nécessaires existent (p. ex. établissement d'aires d'habitat faunique et mesures générales concernant les espèces sauvages) et sont déjà utilisés dans certains sites.
4. Il existe des techniques de rétablissement permettant d'atteindre les objectifs en matière de population et de répartition, ou de telles techniques pourraient être mises au point en un temps raisonnable.
Oui, il existe des techniques de rétablissement permettant d'atteindre les objectifs en matière de population et de répartition (p. ex. atténuation des menaces et remise en état de l'habitat) en un temps raisonnable. Pour rétablir l'espèce, on peut appliquer des techniques de multiplication (reproduction sexuelle par germination de semences ou reproduction asexuelle par division de la plante ou de son rhizome) pour accroître des populations ou en réintroduire d'autres. Aux États-Unis, Kaye (2001) a mis au point de bonnes techniques de germination et de transplantation de l'espèce qui pourraient être utilisées en Colombie-Britannique.

1 Évaluation de l'espèce par le cosepaci

Sommaire de l'évaluation :
Mai 2001
Nom communii :
Cimicaire élevée
Nom scientifique :ii
Cimicifuga elata
Statut :
Espèce en voie de disparition
Justification de la désignation :
Une herbe vivace des forêts matures se trouvant naturellement dans de très petites populations dans des sites dispersés dans l'ensemble d'une seule vallée fluviale et sur les pentes d'une montagne voisine où l'exploitation forestière continue d'avoir des répercussions sur les populations et de réduire leurs habitats de forêt préférés.
Répartition :
Colombie-Britannique
Historique du statut :
Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2001.

i Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

ii Les noms commun et scientifique mentionnés par la suite dans le présent plan de rétablissement suivent les conventions d'appellation du Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (la convention d'appellation provinciale pour la cimicaire élevée est Actaea elata var. elata).

2 Information sur la situation de l'espèce

Cimicaire élevéeiii

Désignation officielle

  • But 1 : Participer aux programmes mondiaux de conservation des espèces et des écosystèmes.
    • Priorité :x 1 (2009)
  • But 2 : Empêcher que les espèces et les écosystèmes deviennent en péril.
    • Priorité : 6 (2009)
  • But 3 : Maintenir la diversité des espèces et des écosystèmes indigènes.
    • Priorité : 1 (2009)

Groupes de mesures du cadre de conservationix

Établissement du rapport de situation; inscription à la liste de la Wildlife Act; présentation au COSEPAC; protection de l'habitat; restauration de l'habitat; intendance des terres privées; gestion de l'espèce et des populations.

iii Source des données : Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique (2010), à moins d'indication contraire.

iv Espèce en péril : espèce inscrite dont la gestion nécessite une attention particulière afin d'atténuer les répercussions des activités d'exploitation forestière ou de pâturage en vertu de la Forest and Range Practices Act (FRPA; Province of British Columbia, 2002) ou des activités pétrolières et gazières en vertu de l'Oil and Gas Activities Act (OGAA; Province of British Columbia, 2008) menées sur des terres de la Couronne, tel qu'il est décrit dans l'Identified Wildlife Management Strategy (Province of British Columbia, 2004).

v Non désignée comme espèce sauvage en vertu de la Wildlife Act de la Colombie-Britannique (Province of British Columbia, 1982).

vi Annexe 1 = espèce inscrite à la Liste des espèces en péril de la Loi sur les espèces en péril (LEP).

vii S = infranational; N = national; G = mondial; T = taxon infraspécifique (ici sous-espèce); X = espèce vraisemblablement disparue; H = espèce peut-être disparue; 1 = gravement en péril; 2 = en péril; 3 = espèce préoccupante, vulnérable à la disparition ou à l'extinction; 4 = apparemment non en péril; 5 = espèce largement répandue, abondante et non en péril; NA = non applicable; NR = espèce non classée; U = non classable.

viii Source de données : NatureServe (2013).

ix Source de données : B.C. Ministry of Environment (2010).

x Échelle à six niveaux : de la priorité 1 (priorité la plus élevée) à la priorité 6 (priorité la plus faible).

3 Information sur l'espèce

3.1 Description de l'espèce

La cimicaire élevée (Actaea elata var. elata)Note5de bas de page est une plante vasculaire herbacée d'ombre qui atteint une hauteur de 1 à 2 m et qu'on trouve dans le sous-bois de forêts matures ou anciennes. Il s'agit d'une plante vivace à rhizomeNote6de bas de page tubéreux court et foncé. Ses feuilles sont habituellement divisées en trois lobes, parfois en cinq à sept lobes, et ont cinq nervures principales (figure 1). La cimicaire élevée fleurit de la mi-juin au début d'août, formant une inflorescence simple ou composée (une grappe) de 50 à 900 petites fleurs blanches sans pétales. Comme les fleurs n'ont pas de pétales, l'inflorescence est en fait constituée de centaines de minuscules étamines en touffes et ressemble à une brosse à bouteille (D. Knopp, comm. pers., 2003). Le fruit est une courte capsule qui ressemble à une cosse de pois et qui s'ouvre en se fendant sur le côté; chaque fruit contient dix lourdes graines d'une couleur variant du rouge au brun pourpre (Penny et Douglas, 1999). L'espèce peut être présente sous forme de petits individus en semi-dormance qui ne sont pas faciles à voir (D. Knopp, comm. pers., 2003).

Figure 1. Caractéristiques de la cimicaire élevée.
Les feuilles de la cimicaire élevée, semblables à des feuilles d'érable, portent des poils à leur surface inférieure, tout comme les renflements de la tige où s'insèrent leurs pétioles.
Cimicaire élevée (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 1

La figure 1 montre les caractères physiques et morphologiques de la cimicaire élevée. La tige de l'espèce présente un renflement à l'endroit où s'insère le pétiole (photo de gauche), et ses feuilles, semblables à des feuilles d'érable, présentent cinq nervures principales (la nervure centrale étant la plus grosse) et des poils sur la surface inférieure (photo de droite).

Lorsque'elle fleurit, l'espèce est facile à identifier en raison de sa grande taille et de sa grappe de fleurs. Il est plus difficile de l'identifier lorsqu'elle n'est pas en floraison. La forme de ses feuilles ressemble beaucoup à celle des feuilles d'érable (Acer spp.) et de la ronce à petites fleurs (Rubus parviflorus) (D. Knopp, comm. pers., 2003). Lorsqu'elle ne fleurit pas, on peut la confondre avec l'actée rouge (Actaea rubra) non en floraison (Penny et Douglas, 1999), mais on peut distinguer les grandes cimicaires élevées non en floraison par la présence à la base des pétioles d'ailes légèrement bombées qui enserrent la tige et des poils sur la surface inférieure des feuilles (voir la figure 1).

3.2 Population et répartition

Endémique au nord-ouest de l'Amérique du Nord, la cimicaire élevée a une répartition restreinte à l'Oregon, à l'État de Washington et au sud-ouest de la Colombie-Britannique (NatureServe, 2013). Dans cette province, les populations connues se trouvent dans la région du lac Cultus et de la rivière Chilliwack, à l'ouest de la chaîne des monts Cascades. Environ 5 % de l'aire de répartition mondiale de l'espèce se trouve en Colombie-Britannique (les populations dans la province couvrent une superficie de 40 700 ha). L'espèce compte environ 100 populations en Oregon, 30 dans l'État de Washington (Kaye 1994) et sept en Colombie-Britannique. Comme la population la plus proche dans l'État de Washington se trouve sur le mont Vedder (et constitue un prolongement des populations de la Colombie-Britannique sur le mont Vedder), il y a une possibilité d'immigration de source externe. En Colombie-Britannique, l'espèce est présente dans la vallée du bas Fraser, où elle se trouve à la limite nord de son aire de répartition en Amérique du Nord, et elle est naturellement rare dans le paysage.

Figure 2. Aire de répartition mondiale de la cimicaire élevée. Carte préparée par Kym Welstead. Répartition aux États Unis d'après Kaye et Kirkland (1994).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 2

La figure 2 montre l'aire de répartition mondiale de la cimicaire élevée, dans le nord-ouest de la région du Pacifique; elle occupe la majeure partie de l'Oregon et de l'État de Washington à l'ouest de la chaîne des monts Cascades, aux États­Unis, ainsi que le sud-ouest de la Colombie-Britannique, au Canada. L'aire de répartition de l'espèce est continue depuis le sud de l'Oregon jusqu'au nord­ouest de l'État de Washington et comporte deux zones isolées, la première dans le nord du parc national Olympic (États-Unis), et la deuxième entre le sud de Chilliwack, en Colombie-Britannique (Canada), et la limite nord du parc national North Cascades (États-Unis).

Il reste sept populations connues en Colombie-Britannique (figure 3; tableau 1, sites 1 à 7)Note7de bas de page. Il y a six populations historiques (tableau 1, sites 8 à 13) : deux populations (sites 8 et 9) ne sont pas cartographiées en raison de l'ambiguïté des descriptions de leur emplacement, deux populations (sites 10 et 11) n'ont pas été retrouvées dans des relevés de terrain effectués en 2005 et en 2006 (Iredale et Barsanti, 2006), et les deux autres (sites 12 et 13) sont présumées disparues parce que les endroits où elles avaient été signalées ont depuis été coupés à blanc.

Au Canada, la cimicaire élevée ne se trouve que dans la région du lac Cultus et de la rivière Chilliwack, dans la zone biogéoclimatique côtière à pruche de l'Ouest (CWH : Coastal Western Hemlock), plus précisément dans les sous-zones/variantes CWHdm, CWHxm et CWHms, et dans la variante maritime humide (MHmm2) de la zone biogéoclimatique côtière à pruche subalpine (Douglas et al., 2002; Province of British Columbia, 2004).

Les tendances des populations ne sont pas bien comprises, mais, là où elles ont fait l'objet d'un suivi (p. ex. Mayberry, 2008), on a observé ou présumé qu'elles étaient en déclin d'après les taux de changement mesurés (Mayberry et Elle, 2010).

Figure 3. Répartition de la cimicaire élevée en Colombie Britannique, données à jour en mars 2013.
Carte préparée par Kym Welstead. Deux populations (rivière Chilliwack et mont Cheam) ne sont pas présentées sur la carte en raison de l'incertitude quant à leur emplacement.
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 3

La figure 3 montre la répartition de la cimicaire élevée dans la partie canadienne de son aire de répartition, y compris les populations historiques et les individus existants. Les individus existants de la cimicaire élevée sont concentrés au sud et à l'ouest du lac Cultus, à l'est du lac Cultus, dans le parc provincial Cultus Lake, ainsi que dans le sud du mont Thom et au mont Elk, au nord de la rivière Chilliwack. Deux occurrences isolées se trouvent au sud de la rivière Chilliwack, dans la partie amont du ruisseau Tamihi, et au ruisseau Chipmunk, au nord de la rivière Chilliwack.

Tableau 1. Résumé des sites d'occurrence de la cimicaire en Colombie Britannique en date de mars 2013.
No de la popu-lationi Lieu  Nombre d'individus (ou statut du site) Dernière observa-tion Observateurs Régime foncier
Mont Vedder nord 571 2009 D. Knopp Terre de la Couronne provinciale
Mont Vedder sud 621 2009 D. Knopp Terre privée/terre de la Couronne provinciale
3 Ruisseau Tamihi amont Espèce présente 1997 J. Penny et S. Hartwell Terre de la Couronne provinciale
4 Ruisseau Chipmunk Espèce présente 1997 Fontaine et S. Hartwell Terre de la Couronne provinciale
5 Mont Elk  218 2009 D. Knopp Terre de la Couronne provinciale/terre à bois d'une Première Nation/terre municipale
6 Mont Thom 43 2007 K. Welstead, T. Kerr, N. Libal, S. Ramey et Z. Slater Terre municipale/terre de la Couronne provinciale
7 Opsee 107 2010 D. Knopp Terre à bail fédéral (ministère de la Défense)/terre de la
10 Pic Cheam Présence historique  1989j Scagel  Couronne provinciale
Terre de la Couronne provinciale
11 Mont Sumas Présence historique  ~1986j G. Ryder  Terre municipale/terre de la Couronne provinciale
12 Mont Liumchen Présence historique 
(population présumée disparue)
1957 Beamish/Vrugtman Terre de la Couronne provinciale
13 Sentier Tamihi Présence historique 
(population présumée disparue)
1982 Scagel Terre de la Couronne provinciale
8k (non cartogra-phiée) Rivière Chilliwack  Statut inconnu  1901 Macoun Inconnu
9k (non cartogra-phiée) Mont Cheam  Statut inconnu  1895 Gowan Inconnu
Total blanc  ~1580 blanc  blanc  blanc 

i Les numéros des populations ne sont que des étiquettes; ils ne suivent pas nécessairement un ordre particulier et n'indiquent pas le nombre total de sites.

j Barsanti et Iredale ont revisité ces sites en 2005 et en 2006, mais n'y ont pas trouvé l'espèce.

k Étant donné l'incertitude quant à la localisation de ces mentions, ces sites n'ont pu être cartographiés, et ni la propriété des terres ni le statut des sites n'ont pu être déterminés.

3.3 Besoins de la cimicaire élevée

3.3.1 Besoins biologiques et besoins en matière d'habitat

La cimicaire élevée est une espèce à rhizome d'ombre partielle (elle préfère un sous-bois très éclairé) présente dans des forêts matures ou anciennes du nord-ouest de l'Amérique du Nord (Alverson, 1986; Wentworth, 1996; Penny et Douglas, 2001).

Espèces associées

Dans la zone côtière à pruche de l'Ouest, la cimicaire élevée occupe des sites humides de forêt mixte de douglas de Menzies (Pseudotsuga menziesii)et d'érables à grandes feuilles (Acer macrophyllum) (Kaye et Kirkland, 1994). Ces forêts mixtes ou conifériennes, matures ou anciennes (stades structurelsNote8de bas de page 5 à 7, âges de 70 à plus de 150 ans) comportent des étages distincts et habituellement des herbacées et arbustes tolérants à l'ombre en sous-bois. Outre l'érable à grandes feuilles et le douglas de Menzies, la cimicaire élevée peut également coexister avec le thuya géant (Thuja plicata), l'aulne rouge (Alnus rubra) et la pruche de l'Ouest (Tsuga heterophylla). Elle est communément associée aux fougères, herbacées vivaces et arbustes suivants : polystic à épées (Polystichum munitum), trille à feuilles ovées (Trillium ovatum), sureau rouge (Sambucus racemosa), achlyde à trois folioles (Achlys triphylla), athyrie à sores ronds (Athyrium filix-femina) (Schreiner, 1995; Penny et Douglas, 2001) et bois piquant (Oplopanax horridus) (Knopp et Larkin, 2005). Selon Mayberry et Elle (2009), la cimicaire élevée est également associée à la circée alpine (Circaea alpina).

Exigences en matière d'ombre et de couvert forestier

La cimicaire élevée préfère des conditions humides et d'ombre partielle ou modérée (Wentworth, 1996) et elle croît, se reproduit et colonise le milieu plus rapidement là où il y a une ouverture dans le couvert forestier.

Les forêts matures ou anciennes comportent naturellement des ouvertures éparses dans le couvert (comme de petits chablis) qui présentent des conditions de luminosité optimales pour la cimicaire élevée (Alverson, 1986). Ces ouvertures peuvent revigorer des cimicaires élevées chétives qui vivotaient peut-être depuis longtemps (T. Kaye, comm. pers., 2003). Les ouvertures naturelles du couvert d'une forêt mature peuvent être grandes ou petites, parfois de quelques mètres seulement, et les conditions dans une petite ouverture ne diffèrent de celles de la forêt environnante que par une luminosité accrue. Malheureusement, les ouvertures naturelles sont rares dans les peuplements plus uniformes de seconde venue d'âge jeune à moyen (Alverson, 1986), à moins qu'ils soient aménagés de façon à présenter des caractéristiques de peuplement mature. Des peuplements mixtes peuvent aussi offrir les conditions optimales de croissance, car les feuillus forment un couvert ouvert au printemps (principalement l'érable à grandes feuilles).

Les ouvertures dans le couvert forestier augmentent la quantité de lumière qui atteint le sous-bois. Czembor (2004) a montré que la forte luminosité sous les couverts forestiers ouverts ou les ouvertures dans le couvert augmente la reproduction sexuée chez la cimicaire élevée. Selon Kaye et Cramer (2002) et Mayberry et Elle (2009), une luminosité accrue tend à accroître la floraison, la production de graines, le recrutement de plantules et leur survie de la cimicaire élevée.

La cimicaire élevée a été trouvée dans des milieux créés par l'homme comme des bords de routes forestières ou des coupes à blanc récentes. Elle semble tolérer certaines formes d'ouverture anthropique du couvert (T. Kaye et P. Keddy, comm. pers., 2003), mais elle finit par décliner face à la concurrence de la végétation proliférante. La concurrence de mauvaises herbes et de gaules de forêt en régénération semble constituer la principale cause de perte d'effectifs de population durant les premiers stades de succession. On ne trouve pas l'espèce dans les peuplements aménagés denses d'âge intermédiaire (20-30 ans) (Kaye et Cramer, 2002). Dans les vieux peuplements, qui contiennent habituellement des ouvertures naturelles, la taille et la capacité de reproduction de la cimicaire élevée semblent assez constantes (Kaye et Cramer, 2002).

Humidité

La cimicaire élevée préfère des stations humides (Kaye et Kirkland 1994; Mayberry et Elle, 2009). Selon les observations faites sur le terrain, la cimicaire élevée a besoin d'un taux d'humidité élevé, et on la trouve souvent près de cours d'eau (ruisseaux, rivières et écoulements souterrains) ou de zones de suintement sur des pentes, quoique la plupart du temps dans les parties les plus sèches de ces sites (D. Knopp, comm. pers., 2003).

Type de sol

Selon Wentworth (1996), la cimicaire élevée pousse dans des sols forestiers moyennement riches, comme des loams limoneux, des loams limono-argileux ou des loams argileux, et, dans l'État du Washington, dans des sols dérivés de roche basaltique, de grès et schiste argileux et formés sur des dépôts graveleux ou alluvionnaires. 

D'après la cartographie des Pédo-paysages du Canada (Soil Landscapes of Canada; Centre for Land and Biological Resources Research, 1996), la plupart des populations de cimicaires élevées se trouvent dans une région de sols minéraux non calcaires bien drainés où les racines atteignent une profondeur de 20 à 75 cm (B.C. Ministry of Environment, Lands and Parks, 2001). Des levés pédologiques plus détaillés aideraient à préciser le type de sol à chaque site.

Pente, orientation et altitude

En Colombie-Britannique, la cimicaire élevée occupe des stations mésiques à humides-mésiques sur des terrasses sur des pentes variant de 1 à 49 degrés. D. Knopp (comm. pers., 2008) l'a même trouvée sur une pente de presque 50 degrés. Selon plusieurs auteurs, notamment Kaye (1995, 1999 et 2000), l'espèce préfère des pentes orientées au nord, même si on trouve quelques populations dans des sites d'orientations différentes. Toutefois, lorsqu'on superpose les occurrences en Colombie-Britannique sur une carte topographique, on constate que si certaines populations se trouvent sur des pentes orientées au nord (p. ex. la population 1), d'autres se trouvent en partie sur des pentes orientées au sud (populations 2, 5 et 7) ou à l'ouest (populations 1, 2, 6 et 7) et même à l'est (une partie de la population 1).

En Colombie-Britannique, la cimicaire élevée occupe des sites d'altitude variant de 30 à 950 m (Ramsey, 1987 et 1997; Wentworth, 1996; Penny et Douglas, 2001; Klinkenberg, 2003a et 2003b). La seule exception est une population historique, la population 10, que Scagel a trouvée près du sommet du mont Cheam (Ceska, 1996) à une altitude de 1200 à 1600 m).

3.3.2 Biologie
Longévité

Selon Alverson (1986), la cimicaire élevée vit relativement longtemps, sa longévité médiane se chiffrant entre 4 et 6 ans et peut-être plus (Kaye, 2000; T. Kaye, comm. pers., 2003). Kaye (comm. pers., 2003) a toutefois indiqué qu'on ne sait pas combien de temps un individu peut persister (comme rhizome ou comme plante entière), mais cette longévité pourrait atteindre 50 ans.

Reproduction et dormance

Floraison

En Colombie-Britannique, la cimicaire élevée fleurit de mi-juin ou fin juin à fin juillet ou début août (Penny et Douglas, 2001). Un individu peut produire plusieurs grappes qui ressemblent à des brosses à bouteille et qui sont composées de 50 à 900 petites fleurs blanches et voyantes. La floraison est séquentielle, les fleurs ne s'ouvrant pas toutes en même temps (Pellmyr, 1985a, 1985b; Wentworth, 1996). Chaque fleur peut produire une capsule, parfois deux ou trois, chaque capsule contenant 6 à 12 graines « lourdes » (Kaye, 2000; Wentworth, 1996; Penny et Douglas, 2001).

Dans un habitat de forêt ancienne, la cimicaire élevée semble avoir un meilleur taux de reproduction dans les endroits les plus loin des arbres (où le couvert forestier est plus ouvert) qui présentent un recouvrement d'herbacées et de mousses relativement élevé et une plus grande humidité (Mayberry 2008; Mayberry et Elle, 2009). Mayberry et Elle (2009) ont constaté que la circée alpine (Circaea alpina) constituait un bon indicateur de la présence de la cimicaire élevée en floraison. Dans des conditions défavorables, comme une faible luminosité, la cimicaire élevée entre en dormance. Les individus en dormance sont dans un état végétatif, ont une taille réduite et attendent une ouverture du couvert qui leur permettra de croître et de se reproduire. Les périodes de dormance durent habituellement un an, parfois deux, et à tout moment de 7,5 à 12,4 % des individus d'une population sont en dormance, selon la population étudiée (Kaye, 2000). En Colombie-Britannique, seule une des quatre populations étudiées de 2005 à 2007 a présenté un taux de dormance non négligeable, soit 6 % (Mayberry, 2008).

Germination

Les graines sont produites l'été et sont dispersées par gravité à quelques mètres de l'individu qui les produit (Kaye etd Kirkland, 1994; Wentworth, 1996). Kaye (2000) a observé que les plantules deviennent de petits individus végétatifs l'année suivante, mais que seuls quelques-uns d'entre eux atteignent la maturité, les autres restant de petite taille et dans un état végétatif. La mortalité est la plus élevée chez les plantules et la moins élevée chez les individus reproducteurs (Kaye, 2000). Des essais de germination (Kaye et Kirkland, 1994; Kaye, 2001b) ont montré qu'une stratification chaude (graines soumises à une alternance de températures quotidienne en conditions humides) à 15 oC et à 25 oC durant deux semaines, suivie d'une stratification froide à 5 oC durant trois mois, est nécessaire pour lever la dormance des graines. Aucune graine n'a germé à la suite d'une seule stratification froide à 4 oC. On ignore combien de temps une graine reste viable dans le sol (Wentworth, 1996). Kaye (comm. pers., 2003) estime que la viabilité des graines à long terme est limitée, ce qui restreindrait la possibilité de constituer une banque de semences de l'espèce. Toutefois, étant donné la possible utilité de banques de semences pour la conservation de l'espèce, il faudrait étudier davantage la question.

Morphologie de la racine

La cimicaire élevée est classée comme une plante géophyte à rhizome (Klinkenberg et Klinkenberg, 2003a). Un rhizome est une tige souterraine modifiée qui constitue le principal tissu de réserve de la plante. Ainsi, le rhizome peut produire à chaque noeud des racines et des pousses (reproduction asexuée). En outre, cette tige souterraine permet à cette espèce vivace de survivre l'hiver dans le sol. 

Biologie de pollinisation

La cimicaire élevée est une espèce non nectarifère qui est adaptée à l'autofécondation et à la pollinisation croisée, mais elle semble se reproduire surtout par autofécondation (Pellmyr, 1986).

Les pollinisateurs de la cimicaire élevée peuvent comprendre les bourdons, les abeilles solitaires, l'abeille domestique introduite, les syrphes, des coléoptères et des mouches pollinivores, mais les abeilles solitaires sont observées plus souvent que les autres pollinisateurs sur les fleurs de cimicaire élevée (Penny et Douglas, 2001). Mayberry (2008) a observé une faible fréquence de visites des fleurs de cimicaire élevée par les pollinisateurs en Colombie-Britannique (2,78 visites par heure, toutes par des syrphes, aucun bourdon observé), fréquence moindre que celles observées chez d'autres espèces d'Actaea (Pellmyr, 1986). Mayberry (2008) a également constaté que la production de fruits de la cimicaire élevée en Colombie-Britannique n'était pas limitée par le dépôt de pollen : les fleurs sur lesquelles les chercheurs ont déposé du pollen n'ont pas produit plus de fruits que les autres. De plus, les fleurs qu'on avait rendues inaccessibles aux pollinisateurs ont présenté des taux de production de fruits semblables à ceux des fleurs accessibles aux pollinisateurs. On ignore s'il y a dépression de consanguinité, soit une réduction de la valeur adaptative attribuable à la reproduction entre des individus apparentés, qui nuirait à la qualité des graines de l'espèce (Mayberry, 2008).

Génétique

Un relevé de la diversité génétique des populations de l'espèce en Colombie-Britannique porte à croire qu'il y a peu de variation génétique au sein des populations ou entre elles (Mayberry, 2008). Liston et Gray (1998) ont également observé peu d'échange génétique entre populations, ce qui selon eux cadre bien avec l'autocompatibilité et le transport limité de pollen observés chez l'espèce.

3.4 Facteurs limitatifs

Les facteurs limitatifs ne sont généralement pas attribuables à des activités humaines et comprennent des caractéristiques qui rendent l'espèce ou l'écosystème moins susceptible de répondre aux mesures de rétablissement ou de conservation (p. ex. dépression de consanguinité, petite taille des populations et isolement génétique ou, dans le cas des écosystèmes, probabilité de régénération ou de recolonisation). 

Dans son état naturel non perturbé, l'espèce est peut-être limitée par un certain nombre de facteurs biologiques qui touchent toutes les populations végétales, mais qui peuvent avoir des effets plus graves sur les espèces rares qui forment peu de populations de petite taille. La rareté en elle-même impose des limitations (Caughley et Gunn, 1996).

Populations rares et petites

L'espèce est naturellement rare dans le paysage; il n'en existe que peu de populations connues, habituellement composées d'un nombre relativement faible d'individus. Étant donné ses populations rares et petites, l'espèce est vulnérable à des phénomènes stochastiques environnementaux ou démographiques. Des perturbations catastrophiques naturelles ou anthropiques peuvent dévaster entièrement une petite population (Caughley et Gunn, 1996).

Les espèces qui ont de petits effectifs de population sont précaires en raison de l'impact possible de l'effet fondateur et de la dérive génétique (Menges, 1991; Fischer, Husi et al., 2000; Fischer, van Kleunen et al., 2000). Ces auteurs ont également remarqué qu'une dérive génétique se produisait chez des espèces clonalesNote9de bas de page rares de Ranunculus, comme la renoncule rampante (Ranunculus reptans), malgré la longévité et la nature clonale de ces espèces. La dérive génétique peut entraîner l'élimination de certains variants de gènes dans une population, ce qui en réduit la variation génétique. En outre, l'effet fondateur peut se produire lorsqu'une nouvelle population est établie par un très petit nombre d'individus issus d'une population plus grande. Ainsi, l'effet fondateur signifie que la nouvelle population ne contient pas tous les variants de gènes, c.-à-d. qu'il y a perte de variation génétique.

Liston et Gray (1998) ont étudié des populations de cimicaires élevées dans l'ensemble de l'aire de répartition de l'espèce (y compris deux populations en Colombie-Britannique) et ont constaté qu'elles étaient génétiquement distinctes et isolées les unes des autres. Cette constatation diffère de celle de Mayberry (2008) qui a trouvé peu de variation génétique au sein des populations de la Colombie-Britannique ou entre elles.

Spécificité de l'habitat 

On trouve la cimicaire élevée dans la zone côtière à pruche de l'Ouest, plus précisément dans la sous-zone maritime sèche, soit la sous-zone la plus chaude (température moyenne annuelle de 9,8 °C) qui compte le plus de mois dont la température moyenne dépasse 10 °C, soit 5,7 mois (Meidinger et Pojar, 1991). Cette restriction climatique ainsi que la rareté de l'habitat particulier dont l'espèce dépend dans la zone côtière à pruche de l'Ouest, soit des forêts mixtes ou de conifères aux stades structurels 5 à 7 (âge de 70 à plus de 150 ans), limitent la répartition de l'espèce en Colombie-Britannique, dans la vallée du bas Fraser.  

Dispersion

Les mécanismes de dispersion limités de l'espèce pourraient influer sur le rétablissement et l'expansion de ses populations. Les capsules de la cimicaire élevée se fendent sur un côté, libérant les graines qui se dispersent par gravité sur quelques mètres (Wentworth, 1996). Les graines peuvent aussi être dispersées par les sabots de cerfs ou peut-être par d'autres mammifères comme le castor de montagne (aplodonte) dont l'habitat chevauche celui de la cimicaire (D. Knopp, comm. pers., 2003). Keddy (comm. pers., 2003) avance l'hypothèse que les ours auraient dispersé d'autres espèces d'Actaea par le passé et que le déclin des populations d'ours réduirait le potentiel de dispersion de la cimicaire élevée.

4 Menaces

Les menaces découlent des activités ou des processus immédiats qui ont entraîné, entraînent ou pourraient entraîner la destruction, la dégradation ou la détérioration de l'entité évaluée (population, espèce, communauté ou écosystème) dans la zone d'intérêt (mondiale, nationale ou infranationale) (Salafsky et al., 2008). Aux fins d'évaluation des menaces, seules les menaces actuelles et futures sont prises en considérationNote10de bas de page. Les menaces ne comprennent pas les facteurs limitatifsNote11de bas de page, qui sont présentés à la section 3.4.

La plupart des menaces sont liées aux activités humaines, mais elles peuvent aussi être d'origine naturelle. Les impacts des activités humaines peuvent être directs (p. ex. destruction de l'habitat) ou indirects (p. ex. introduction d'espèces envahissantes). Les effets de phénomènes naturels (p. ex. incendies, ouragans ou inondations) peuvent être particulièrement importants lorsque l'espèce ou l'écosystème est concentré en un lieu et que les occurrences sont peu nombreuses, parfois à cause des activités humaines (Master et al., 2009). En conséquence, des phénomènes naturels peuvent être considérés comme constituant une menace, mais celle-ci doit être évaluée prudemment. Les événements stochastiques doivent seulement être considérés comme une menace si d'autres menaces pèsent sur l'espèce ou son habitat, en réduisent la résilience et la rendent vulnérable à la perturbation (Salafsky et al., 2008). L'incidence d'un tel événement sur la population ou l'écosystème doit être beaucoup plus grande que l'incidence qu'il aurait eue dans le passé.

4.1 Évaluation des menaces

La classification des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et du Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) et elle est compatible avec les méthodes utilisées par le Conservation Data Centre de la Colombie-Britannique et le cadre de conservation de la province. Pour une description détaillée du système de classification des menaces, consulter le site Web du Partenariat pour les mesures de conservation [en anglais seulement] (Conservation Measures Partnership, 2010). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Dans le présent plan, les menaces sont caractérisées en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. L'« impact » de la menace est calculé selon la portée et la gravité. Pour de plus amples informations sur les modalités d'assignation des valeurs, voir Master et al. (2009) et les notes de bas de tableau. Les menaces qui pèsent sur la cimicaire élevée ont été évaluées pour l'ensemble de la province (tableau 2).

Tableau 2. Classification des menaces pesant sur la cimicaire élevée en Colombie Britannique.
Menace Description de la menace Impactl Portéem Gravitén Immédiatetéo Effectif
1 Développement résidentiel et commercial Moyen Restreinte Grave Élevée blanc 
1.1 Zones résidentielles et urbaines Faible Restreinte Modérée Élevée 2, 6, 11
1.3 Zones touristiques et récréatives Moyen Restreinte Grave Élevée 1, 2, 3, 4, 5, 6
4 Corridors de transport et de service Faible Restreinte Modérée Élevée blanc 
4.1 Routes et voies ferrées Faible Restreinte Modérée Élevée 1, 2, 11
5 Utilisation des ressources biologiques Élevé Grande Modérée Élevée blanc 
5.2 Cueillette de plantes terrestres Faible Petite Grave Élevée Toutes 
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Élevé Grande Modérée Élevée 1, 2, 3, 4, 5, 7,
6 Intrusions et perturbations humaines Élevé Grande Modérée Élevée blanc 
6.1 Activités récréatives Élevé Grande Modérée Élevée 1, 2, 5, 6, 11
7 Modifications des systèmes naturels Faible Petite Modérée Élevée blanc 
7.1 Incendies et suppression des incendies Inconnu Petite Inconnue Faible Toutes 
7.3 Autres modifications de l'écosystème Faible Petite Modérée Élevée Toutes 
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques Inconnu Restreinte Inconnue Élevée blanc 
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Inconnu Restreinte Inconnue Élevée Toutes 
8.2 Espèces indigènes problématiques Négligeable Restreinte Négligeable Élevée Toutes 
9 La pollution Moyen Restreinte Grave Élevée blanc 
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles Moyen Restreinte Grave Élevée 1, 2, 3, 4, 5, 7,
10 Phénomènes géologiques Faible Petite Modérée Élevée blanc 
10.3 Avalanches et glissements de terrain Faible Petite Modérée Élevée Toutes 
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Inconnu Petite Inconnue Modérée blanc 
11.2 Sécheresses Inconnu Petite Inconnue Modérée Toutes 

l Impact – Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l'espèce est directement ou indirectement menacée. Le calcul de l'impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L'impact d'une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l'espèce, ou de la diminution/dégradation de la superficie d'un écosystème. Le taux médian de la réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d'impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l'impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l'impact n'est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d'évaluation (p. ex. l'immédiateté est non significative/négligeable [menace passée] ou faible [menace possible à long terme]); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n'est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu'il y a un avantage possible.

m Portée – Proportion de l'espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d'ici 10 ans; correspond habituellement à la proportion de la population de l'espèce dans la zone d'intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31- 70 %; restreinte = 11- 30 %; petite = 1-10 %; négligeable < 1 %).

n Gravité – Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l'ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l'espèce d'ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable < 1 %; neutre ou avantage possible ≥ 0 %).

n Immédiateté – Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l'instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l'instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); non significative/négligeable = menace qui s'est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n'aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

4.2 Description des menaces

À l'échelle de la province, l'impact des menaces pesant sur l'espèce est très élevéNote12de bas de page. L'impact global des menaces tient compte des incidences cumulatives d'une multitude de menaces. L'exploitation forestière et les activités récréatives constituent les principales menaces (tableau 2). Voici les détails concernant chaque menace de niveau 1 (UICN-CMP) : 

Menace 1 (UICN-CMP). Développement résidentiel et commercial
1.1 Zones résidentielles et urbaines

L'aménagement des terres et l'urbanisation se poursuivent à un rythme accéléré dans la vallée du Fraser. C'est particulièrement le cas autour des secteurs Promontory et Ryder Lake à Chilliwack, où de vastes projets de développement résidentiels en cours pourraient toucher des populations inconnues. On prévoit que le taux de croissance de la population humaine de Chilliwack sera en moyenne de 8,3 % par année durant les 10-15 prochaines années, et qu'elle atteindra 109 000 personnes en 2026 (Decision Support Services, 2010). En outre, on déboise actuellement beaucoup de terrain sur les flancs du mont Sumas, à Abbotsford, où une occurrence historique de la cimicaire élevée est documentée.

1.3 Zones touristiques et récréatives

L'aménagement de zones récréatives sur les monts Vedder et Elk est de plus en plus préoccupant. En effet, de nouveaux sentiers traversent plusieurs sites de l'espèce, ce qui a entraîné la destruction d'individus par des véhicules tout-terrain (VTT), des vélos de montagne ou des randonneurs pédestres (voir la menace 6.1). L'aménagement de sentiers de motocross est un problème au site d'occurrence historique au mont Sumas, où la végétation au sol est souvent complètement éradiquée, des arbres sont abattus pour franchir des obstacles, etc. (Iredale et Barsanti, 2006). Étant donné la croissance soutenue de la population humaine dans la vallée du Fraser et le développement résidentiel autour de Chilliwack et d'Abbotsford, les nombres de sentiers et de personnes qui les fréquentent continueront d'augmenter.

Menace 4 (UICN-CMP). Corridors de transport et de service
4.1 Routes et voies ferrées

Le défrichage pour la construction de routes peut causer une mortalité directe, nuire indirectement à la qualité de l'habitat, modifier les conditions microclimatiques et hydrologiques (p. ex. par la construction de ponceaux) et éliminer le couvert forestier. Au mont Elk, la cimicaire élevée occupe une partie des bords de routes humides, mais il s'agit d'étroits chemins forestiers de terre qui ne constituent pas un habitat idéal en raison de la pulvérisation de produits chimiques, de l'érosion du sol et d'autres menaces. De plus, les routes facilitent l'accès aux sites, ce qui peut permettre à d'autres menaces de se réaliser, p. ex. espèces envahissantes, cueillette de plantes, sentiers, camping, VTT, etc. Au mont Elk, une route récemment construite a peut-être nui à la population de ce site en accroissant directement et indirectement l'accès au site. Des chemins sont souvent créés illégalement pour donner accès à des sites de VTT. Au mont Vedder, des chemins légaux et illégaux continuent d'être utilisés et créés.

Menace 5 (UICN-CMP). Utilisation des ressources biologiques 
5.2 Cueillette de plantes terrestres

La cueillette de plantes ou de leurs parties à des fins de jardinage de plantes indigènes et de phytothérapie est préoccupante. Selon plusieurs sites Web et ouvrages de référence en phytothérapie, la cimicaire élevée aurait une valeur médicinale (Moore, 1993). L'espèce pourrait être cueillie pour être utilisée en médecine parallèle, mais cette activité est sans doute peu fréquente parce que la plante est vénéneuse. Des cimicaires élevées entières peuvent être déterrées pour être multipliées dans des pépinières de plantes indigènes.

5.3 Exploitation forestière et récolte du bois

La cimicaire élevée est menacée par l'exploitation forestière qui nuit directement et indirectement à ses populations en éliminant le couvert forestier, en créant des ouvertures qui sont plus grandes que les ouvertures naturelles et où la forêt se régénère lentement et en fragmentant l'habitat. Jusqu'à maintenant, la coupe a blanc a détruit au moins deux populations de l'espèce en Colombie-Britannique (Penny et Douglas, 2001; D. Knopp, comm. pers., 2011). L'exploitation forestière peut avoir des effets de bordure (Chen et al., 1992) qui modifient les conditions environnementales (luminosité, humidité, etc.) dans la forêt au bord des chemins, réduisant la qualité de l'habitat. Les effets de bordure varient d'un site à l'autre selon la proximité des cimicaires élevées, la pente et l'orientation du site et les vents dominants. Les effets liés à l'exploitation forestière qui entraînent d'autres menaces sont évalués séparément et comprennent le défrichage pour la construction de voies d'accès (routes, aires d'atterrissage d'hélicoptères; voir la menace 4.1), l'accès accru (piétinement et activités récréatives; voir la menace 6.1), l'arrivée d'espèces envahissantes concurrentes (voir la menace 8.1) et les traitements sylvicoles après la coupe, notamment la dérive de pulvérisation de pesticidesNote13de bas de page (voir la menace 9.3) et l'ensemencement.

L'exploitation forestière constitue une menace à plusieurs sites d'occurrence de l'espèce. En 2007, sept Wildlife Habitat Areas (WHA; aires d'habitat d'espèces sauvages) ont été établies pour protéger la cimicaire élevée par des mesures d'atténuation de la menace d'exploitation forestière (B.C. Ministry of Environment, 2013). Toutefois, depuis 2007, 80 % des occurrences connues de la cimicaire élevée ont été trouvées hors des WHA existantes et pourraient être menacées par l'exploitation forestière d'ici à ce que d'autres WHA soient établies pour empêcher ou modérer cette activité. Un site se trouve dans un parc municipal où il n'y a actuellement pas d'exploitation forestière.

L'abattage légal (permis délivrés par le Ministry of Forests Lands and Natural Resource Operations de la Colombie-Britannique) ou illégal de grands érables à grandes feuilles nuit à la cimicaire élevée en raison des changements écologiques qu'il produit. Par exemple, une importante perte de couvert forestier et des modifications de l'hydrologie et de la structure du sol rendraient le site moins propice à la cimicaire élevée. La fréquence de cette menace augmente dans la vallée de la Chilliwack (R. Vennesland, comm. pers., 2007). Le bois de l'érable à grandes feuilles est très recherché pour la fabrication de guitares et d'autres produits en bois (Barsanti et al., 2007).

Menace 6 (UICN-CMP). Intrusions et perturbations humaines
6.1 Activités récréatives

Les activités récréatives sont préoccupantes pour presque toutes les populations. La pratique du motocross en particulier est un problème au site de la population historique du mont Sumas (site 11) où la végétation au sol est complètement éradiquée à plusieurs endroits (Iredale et Barsanti, 2006). Les sentiers récréatifs gérés dans le cadre du programme Recreation Sites and Trails BC et les sentiers illégaux sont omniprésents aux monts Elk et Vedder (populations 1, 2 et 5) et nuisent directement à ces populations. La population (mont Vedder nord) a été partiellement endommagée par des véhicules tout-terrain en 2013 même si elle se trouvait dans une WHA (WHA 2-146; K. Welstead, comm. pers., 2013). Le passage répété de VTT dans un secteur peut en modifier l'hydrologie et les conditions du sol. Dans le cas de la population 1, il ne reste qu'un profond fossé vaseux inondé de forme rectangulaire où poussaient auparavant quelques individus. La population 6 se trouve à côté de plusieurs sentiers et doit être soigneusement gérée.

Menace 7 (UICN-CMP). Modifications des systèmes naturels
7.1 Incendies et suppression des incendies

Selon le rapport du COSEPAC sur la situation de la cimicaire élevée, la suppression des incendies constitue une menace pour la survie de l'espèce (Penny et Douglas, 2001). Kaye (2000) mentionne également que la suppression des incendies pourrait menacer l'espèce, car celle-ci aurait besoin d'incendies pour atteindre des densités maximales, car les feux réduisent la concurrence végétale, augmentent la luminosité et créent un afflux d'éléments nutritifs. De plus, la suppression des incendies augmente la quantité de combustibles forestiers, ce qui entraîne des incendies plus intenses pouvant tuer les graines et les rhizomes de l'espèce qui résisteraient à des feux de surface peu intenses. Alverson (1986) et Wentworth (1994) ont décrit plusieurs grandes populations de cimicaires élevées dans des sites aux États-Unis où des incendies se produisent, ce qui indique que l'espèce tolère les incendies dans une certaine mesure. En Colombie-Britannique, la sous-zone CWHdm a un régime de perturbation naturel de type 2, qui se caractérise par de grands incendies catastrophiques (de 5 à 50 ha en moyenne) se produisant à des intervalles moyens de 150 à 350 ans (B.C. Ministry of Forests, 1995). La vallée de la Chilliwack a subi un grave incendie en 1938 (Chilliwack Forest District, 2003; G. MacInnes, comm. pers., 2003). Les populations ont persisté dans ce secteur malgré les incendies intenses de faible fréquence, mais on n'a pas quantifié le degré de résistance au feu de l'espèce, et on ignore le rôle que joue le cycle des feux dans le maintien de populations saines et viables. 

7.3 Autres modifications de l'écosystème

Les activités d'entretien des bords de routes constituent une menace pour une population connue de cimicaires élevées au mont Elk (population 5; figure 6) et probablement aussi pour d'autres au mont Vedder (populations 1 et 2) et au mont Thom (population 6). Le nivelage des routes et le fauchage et débroussaillage sur leurs bords peuvent endommager l'habitat et des individus de l'espèce.

Les pesticides appliqués sur les terres agricoles environnantes et le défrichage peuvent réduire la présence de pollinisateurs d'espèces indigènes comme la cimicaire élevée.

Figure 4. Cimicaire élevée juste au-dessus d'une route.
Photo : Brian Klinkenberg.
Cimicaire élevée (voir longue description ci-dessous)
Photo : © Brian Klinkenberg.
Description longue pour la figure 4

La figure 4 montre une photo d'un individu de cimicaire élevée, y compris ses feuilles, ses tiges et ses inflorescences, prise en vue descendante dans une pente, dans une localité bordant une route.

Menace 8 (UICN-CMP). Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

La propagation d'espèces non indigènes constitue un impact indirect de l'accès accru aux sites, surtout en raison de la construction de chemins forestiers. Par exemple, l'impatiente à petites fleurs (Impatiens parviflora), une espèce envahissante, a été trouvée à plusieurs sites d'occurrence de la cimicaire élevée. D'autres espèces opportunistes à croissance rapide comme la ronce discolore (Rubus armeniacus) étouffent de leur ombre la cimicaire élevée. Mayberry (2008) a également observé la laitue des murailles (Mycelis muralis) et le géranium de Robert (Geranium robertianum) qui peuvent concurrencer la cimicaire.

8.2 Espèces indigènes problématiques

Mayberry et Elle (2010) ont constaté que les populations étaient plus stables dans les peuplements de conifères que dans les peuplements de feuillus, mais que le recrutement était plus faible dans les peuplements de conifères. Les populations dans des peuplements de feuillus au mont Vedder sont plus broutées et ont un plus fort taux de reproduction, mais elles ont aussi un plus fort taux de mortalité, ainsi que des feuilles nettement plus petites, que la population dans le peuplement de conifères au mont Elk. Ces résultats portent à croire que les individus seraient stressés par le broutage, d'autant plus que les populations d'herbivores augmentent en raison des modifications de l'habitat dans la région de Chilliwack. Les herbivores connus qui broutent la cimicaire élevée sont les cerfs, le wapiti et le castor de montagne (Kaye et Cramer, 2002).

Dans des études menées aux États-Unis, Kaye (2000, 2001a, 2001b, 2001c et 2002) a observé de forts taux de broutage pour certaines populations, mais les taux fluctuaient beaucoup d'une année à l'autre. Kaye (1999) a conclu que les cerfs et les wapitis broutaient plus fréquemment les populations dans des coupes à blanc et les bordures que dans des forêts anciennes non aménagées.

Menace 9 (UICN-CMP). Pollution
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles

La dérive de pulvérisation d'herbicides peut tuer directement l'espèce, car celle-ci est sensible aux herbicides utilisés. La menace dépend de la pente et de la direction du vent. Au mont Elk, la population 5 a été exposée à la pulvérisation de l'herbicide glyphosate sur des bords de routes (Barsanti et al., 2007). Des herbicides utilisés pour l'entretien de route, l'agriculture, la lutte contre des espèces envahissantes ou la sylviculture sont préoccupants à plusieurs autres sites, en particulier les populations 1 et 2 au mont Vedder, mais aussi les populations 3, 4 et 7.

Menace 10 (UICN-CMP). Phénomènes géologiques
10.3 Avalanches et glissements de terrain

Comme bon nombre des populations sont associées avec des zones de suintement, la probabilité de glissements de terrain naturels ou induits est considérable. Le creusage de tranchées de route et le défrichage pour aménager des aires d'atterrissage d'hélicoptères (population 5), ainsi que la coupe à blanc (populations 3, 4, 10 et 12), particulièrement sur les pentes abruptes, augmentent les risques de glissement, d'affaissement ou d'érosion du terrain (surtout avec le temps). Des glissements ou des affaissements peuvent modifier la structure du sol et l'habitat de la cimicaire élevée. Il s'agit d'une menace potentielle à tous les sites, mais sa portée est petite parce qu'une petite partie des populations seraient touchées durant toute période de dix ans.

Menace 11 (UICN-CMP). Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents
Sécheresses

On ignore les effets que les changements climatiques auront sur l'hydrologie et la composition des forêts. Il sera essentiel de faire un suivi de ces effets, car la cimicaire élevée étant étroitement associée aux milieux forestiers humides et à des zones de suintement, elle est vulnérable aux sécheresses.

5 But et objectifs de rétablissement

5.1 But du rétablissement (en matière de population et de répartition)

Le but de rétablissement (en matière de population et de répartition) de la cimicaire élevée en Colombie-Britannique est le suivant :

S'assurer que le nombre de populations ainsi que la qualité et la quantité de l'habitat occupé restent stables ou augmentent dans l'aire de répartition existante de la cimicaire élevée et, si possible, rétablir des populations additionnelles et restaurer de l'habitat connectif dans l'aire de répartition historique de la cimicaire élevée en Colombie-Britannique.

5.2 Justification du but du rétablissement (en matière de population et de répartition)

Comme la cimicaire élevée a une aire de répartition restreinte (espèce périphérique) et qu'elle est naturellement rare dans le paysage, il est peu probable que son statut passe d'espèce en voie de disparition à espèce menacée. Le but en matière de population et de répartition a donc été établi pour assurer la persistance à long terme de l'espèce. La présence de l'espèce n'ayant été signalée qu'à 13 sites en Colombie-Britannique (sept populations existantes et six populations historiques/non confirmées), il est important de maintenir les sept sites existants et tout autre site qui serait découvert (c.-à-d. individus/populations qui pourraient être trouvés dans le cadre de futurs inventaires). Sans protection adéquate, la probabilité de disparition de l'espèce dans la province est jugée élevée (COSEPAC, 2001).

S'appuyant sur les évaluations des menaces et des populations dans la province, Mayberry et Elle (2010) proposent que les mesures de conservation devraient viser à prévenir la mortalité et à accroître le recrutement aux sites occupés ainsi qu'aux sites historiques. Si la quantité d'habitat occupé diminue à un site, il pourrait être nécessaire d'accroître le recrutement par des mesures d'augmentation. Pour assurer la persistance et la viabilité à long terme de la cimicaire élevée en Colombie-Britannique, les sites historiques devraient être remis en état dans la mesure du possible. Le rétablissement des populations nécessitera probablement la réintroduction de l'espèce par des propagules. Comme il s'agit d'une espèce naturellement rare dont l'aire de répartition est restreinte, l'expansion artificielle des populations hors de l'aire de répartition naturelle de l'espèce et des sites confirmés n'est pas recommandée à moins que des conditions imprévues ne modifient considérablement l'habitat (p. ex. changement climatique). Bien que l'expansion artificielle ne soit pas recommandée, il faut maintenir l'habitat de connexion entre les plants et les populations afin de leur permettre de se disperser, d'évoluer et de s'adapter aux changements dans les conditions du milieu liés au changement climatique et de réagir aux menaces.

5.3 Objectifs du rétablissement

Les objectifs de rétablissement de la cimicaire élevée sont les suivants :

  1. Éliminer ou gérer les menaces; protégerNote14de bas de page et rétablir l'habitat de toutes les populations existantes.
  2. Évaluer, rétablir ou améliorer l'habitat et, si possible, ré-établir les populations aux sites historiques.
  3. Poursuivre les inventaires dans l'aire de répartition connue de l'espèce en Colombie-Britannique pour prévenir la perte accidentelle de populations qui n'ont pas encore été identifiées dans l'habitat convenable.
  4. Déterminer l'efficacité des mesures de protection ou d'amélioration de l'habitat et de rétablissement de l'espèce en faisant le suivi de la situation des populations.
  5. Éclairer et améliorer les décisions de gestion par une meilleure compréhension des besoins en matière d'habitat et de l'écologie des populations de l'espèce, ainsi que des menaces qui pèsent sur elle.

6 Approches Pour L'atteinte Des Objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Les mesures suivantes ont été classées d'après les groupes de mesures du cadre de conservation de la Colombie-Britannique (Ministry of Environment, 2010). Leur état d'avancement pour cette espèce est indiqué entre parenthèses.

Élaboration du rapport de situation (terminée)
  • Rapport du COSEPAC terminé (Penny et Douglas, 2001).
  • Recherche génétique sur les allozymes marqueurs des populations de la Colombie-Britannique terminée (Mayberry 2008).
  • Étude démographique réalisée sur quatre populations : trois ans de données (2005–2007; Mayberry, 2008).
Présentation au COSEPAC (terminée)
  • Désignation de la cimicaire élevée comme espèce en voie de disparition (Penny et Douglas, 2001). La réévaluation devait être faite en 2011.
Planification (terminée)
  • Plan de rétablissement de l'espèce en Colombie-Britannique terminé (le présent document, 2014).
Protection de l'habitat et intendance des terres privées (en cours)
Tableau 3. Dispositions actuelles pour la protection de l'habitat de la cimicaire élevée.
Protection de l'habitat existant Menacep ou préoccupation Numéro du site
Wildlife Habitat Areas (aires d'habitat d'espèces sauvages) – sept sont établies 5.3 Portions des sites 1, 2 et 5
Règlements de parcs municipaux  1.1, 4.1, 5.3, 9.3 Site 6 
Réserve de parcelle d'arbres (Wildlife Tree Patch) 5.3  Portion du site 2
Réserve de « paysage visuel » 5.3  Portion du  site 2

p Numéros des menaces établis d'après les catégories de l'UICN-CMP (voir les précisions au tableau 2).

  • La cimicaire élevée figure sur la liste des espèces dont la gestion nécessite une attention particulière afin d'atténuer les répercussions des activités d'exploitation forestière ou de pâturage en vertu de la Forest and Range Practices Act (FRPA) ou des activités pétrolières et gazières en vertu de l'Oil and Gas Activities Act (OGAA) menées sur des terres de la Couronne (tel qu'il est décrit dans l'Identified Wildlife Management Strategy de la province; Province of British Columbia, 2004).
  • En 2007, sept Wildlife Habitat Areas (WHA) ont été établies pour la cimicaire élevée dans le district forestier de Chilliwack. La plupart de ces aires consistent en une zone principale de 50 m autour de chaque population de cimicaires élevées et d'une zone de gestion de 200 m au-delà de la zone centrale, selon les caractéristiques du site (tel qu'il est décrit dans l'Identified Wildlife Management Strategy de la province; Province of British Columbia, 2004).
  • Des 348 ha d'habitat de survie décrit à la section 7, 71 ha sont protégés à titre de WHA (B.C. Ministry of Environment, 2013).
  • Les mesures générales (General Wildlife Measures) qui s'appliquent dans les WHA concernent l'accès, l'exploitation forestière et la sylviculture, l'utilisation de pesticides et le pâturage (Penny, 2004). En voici les principales :
    • aucune récolte d'arbres dans les zones principales des WHA établies pour la cimicaire élevée, sauf pour des traitements visant à maintenir ou à améliorer les caractéristiques des peuplements pour l'espèce; 
    • coupe partielle d'au plus 40 % de la surface terrière dans les zones de gestion des WHA établies pour la cimicaire élevée;
    • élimination de 40 % de la surface terrière dans les petites ouvertures avec un minimum de quelques houppiers par ouverture seulement;
    • Rétention d'au moins 20-30 % des Acer inventoriés, particulièrement l'Acer macrophyllum.
  • Le B.C. Conservation Corps effectue un suivi écologique à plusieurs sites afin d'obtenir des données de référence pour faire un suivi des impacts de l'exploitation forestière (Iredale et Barsanti, 2006; Barsanti et al., 2007).
  • De la cartographie prédictive de l'habitat de l'espèce dans la vallée du bas Fraser, au sud du fleuve, a été réalisée (Klinkenberg, 2005; voir l'annexe 1).

6.2 Tableau de planification du rétablissement

Tableau 4. Panification du rétablissement de la cimicaire élevée.
Objectifs Groupe de mesures du cadre de conservation Mesures pour atteindre les objectifs Menaceq ou préoc-cupation visée Prioritér
Objectif 1. Éliminer ou gérer les menaces; protéger et rétablir l'habitat de toutes les populations existantes Protection de l'habitat; intendance des terres
  • Agrandir les WHA déjà établies et en établir de nouvelles pour inclure toutes les populations de cimicaires élevées.
5.3 Essentielle
blanc  blanc 
  • Encourager l'inclusion des plantes en péril en vertu de la Wildlife Act.
5.2, 5.3, 6.1, 1.1  Nécessaire
blanc  blanc 
  • Collaborer avec le Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations (FLNRO) pour s'assurer qu'il ne délivre pas de permis d'utilisation récréative et de coupe (notamment de l'érable à grandes feuilles) dans les milieux qui ont une forte probabilité d'abriter l'espèce (zones ombragées en rouge ou en orange à la figure 4), selon la modélisation prédictive (voir l'annexe 1).
1.3, 5.3 Nécessaire
blanc  blanc 
  • Collaborer avec les groupes de loisirs et d'aménagement de sentiers, la ville de Chilliwack (mont Thom), le FLNRO et l'organisme Recreation Sites and Trails BC pour fermer les sentiers problématiques et interdire l'aménagement de nouveaux sentiers et les VTT près des populations de cimicaires élevées, particulièrement dans leurs zones principales d'habitat. 
1.3, 6.1 Essentielle
blanc  blanc 
  • Atténuer les impacts d'entretien des bords de routes (notamment l'application d'herbicides) en s'assurant que la ville de Chilliwack et les équipes d'entretien de chemins forestiers connaissent les sites d'occurrence de la cimicaire élevée sur les emprises de route. Collaborer avec eux pour établir un calendrier de débroussaillage des bords de chemins et retreindre les activités (p. ex. élargissement de chemins) qui peuvent nuire à des populations. Évaluer la possibilité de déplacer des individus menacés sur les emprises de routes.
7.3
4.1
Nécessaire
blanc  blanc 
  • Conserver une certaine connectivité et des milieux de transition (plutôt que des écotones abrupts; voir Voller, 1998) entre les populations pour permettre la croissance des populations et la dispersion, notamment à la suite de modifications de l'habitat, d'événements stochastiques ou de changements climatiques.
Variation génétique Nécessaire
blanc  Restauration de l'habitat
  • Réduire les voies d'accès en fermant des chemins et des sentiers.
5.2, 6.1 Utile
blanc  blanc 
  • Remettre en état les sites dégradés (p. ex. coupes à blanc, bords de routes et sites d'atterrissage d'hélicoptères) pour s'assurer que l'écosystème se régénère de façon à favoriser le rétablissement de l'espèce.
4.1, 5.3, 10.3 Utile
Objectif 2. Évaluer, rétablir ou améliorer l'habitat et, si possible, ré-établir les populations aux sites historiques. Restauration de l'habitat
  • Évaluer la qualité des sites historiques et de leurs environs, y compris les zones environnantes, et la possibilité d'y réintroduire l'espèce.
Lacune dans les connaissances; petite population et variation génétique Utile
blanc  blanc 
  • Au besoin, restaurer ou améliorer les sites historiques de façon à y permettre la recolonisation ou le rétablissement de l'espèce.
Toutes Utile
blanc  Gestion de l'espèce et de ses populations
  • Étudier des techniques d'augmentation et de réintroduction en tenant compte du maintien de la composition génétique. Évaluer les travaux génétiques et les conséquences écologiques de l'amélioration des populations (y compris la collecte de semences).
Lacune dans les connaissances; variation génétique Nécessaire
blanc  blanc 
  • Étudier les options en matière de gestion des populations là où le taux de recrutement est faible.
Lacune dans les connaissances; Utile
blanc  blanc 
  • Si possible, réintroduire l'espèce dans ses sites historiques.
Petite population Nécessaire
Objectif 3. Confirmer la répartition de l'espèce dans son aire de répartition connue en Colombie-Britannique afin de prévenir la perte accidentelle de populations qui n'ont pas encore été identifiées dans l'habitat convenable. Protection de l'habitat; intendance des terres
  • Inventorier les populations existantes connues et effectuer une recherche exhaustive dans tous les habitats potentiels (selon le modèle d'habitat prédictif, voir l'annexe 1) pour évaluer la présence de l'espèce dans le paysage et obtenir des estimations exactes des effectifs et de la répartition des populations.
Lacune dans les connaissances Nécessaire 
blanc  blanc 
  • Mener une campagne de sensibilisation auprès des parties intéressées (industrie forestière, utilisateurs récréatifs et autorités concernées) pour les informer de la présence de l'espèce dans leur secteur, notamment grâce à la brochure sur la cimicaire élevée; mener des visites sur le terrain pour les aider à identifier l'espèce. 
5.2, 5.3, 6.1, 7.3, 9.3 Nécessaire
blanc  blanc 
  • S'assurer que les cartes de l'habitat de survie et de rétablissement sont à jour et accessibles et les distribuer aux parties intéressées (Premières nations, gestionnaires des terres, etc.) pour qu'elles puissent déterminer les secteurs où ils doivent faire attention ou demander l'avis d'un expert.   
1.1, 5.2, 5.3, 6.1, 7.1, 7.3, 9.3 Nécessaire
blanc  blanc 
  • Éduquer les groupes de loisirs de plein air sur la menace à long terme que présente l'aménagement de sentiers récréatifs pour la cimicaire élevée et sur la façon d'identifier l'espèce; collaborer avec des groupes d'intendance comme le South Coast Conservation Program et le BC Stewardship Centre à l'élaboration d'une stratégie de vulgarisation sur la cimicaire élevée et d'autres espèces en péril.
5.2, 6.1 Utile
Objectif 4. Déterminer l'efficacité des mesures de protection ou d'amélioration de l'habitat et de rétablissement de l'espèce en faisant le suivi de la situation des populations. Protection de l'habitat
  • Établir un programme de suivi pour déterminer l'efficacité des WHA. Établir des parcelles de suivi pour :
    • évaluer l'efficacité des mesures de protection comme les zones tampons établies dans les WHA;
    • assurer la détection hâtive et l'atténuation des menaces à chaque site (p. ex. cueillette d'individus, utilisation des terres adjacentes, abattage d'érables à grandes feuilles);
    • surveiller les effets potentiels du changement climatique ou de phénomènes géologiques naturels.

1.3, 5.2, 5.3, 6.1, 7.3

1.3, 5.2, 5.3, 6.1

11.2

Nécessaire

Nécessaire

Utile

Objectif 5. Éclairer et améliorer les décisions de gestion par une meilleure compréhension des besoins en matière d'habitat et de l'écologie des populations de l'espèce, ainsi que des menaces qui pèsent sur elle. Gestion de l'espèce et de ses populations
  • Effectuer de la recherche sur la longévité, la génétique, la pollinisation, la dormance et les fluctuations des populations de l'espèce.
Lacune dans les connaissances Utile
blanc  blanc 
  • Effectuer de la recherche sur les caractéristiques des sites. 
Lacune dans les connaissances Utile
blanc  blanc 
  • Faire un suivi des impacts des espèces envahissantes et en atténuer les impacts.
8.1 Utile
blanc  blanc 
  • Évaluer les impacts du broutage et les atténuer (p. ex. clôtures d'exclusion) au besoin.
8.2 Utile
blanc  blanc 
  • Établir un programme de suivi de dix ans de la formation de graines, du recrutement, de la dormance et de la santé et de la viabilité des populations.
Lacune dans les connaissances Nécessaire

q Numéros des menaces établis d'après les catégories de l'UICN-CMP (voir les précisions au tableau 2).

r Essentielle = urgente et importante; la mesure doit être prise immédiatement; nécessaire = importante, mais non urgente; la mesure peut être prise dans les 2 à 5 prochaines années; bénéfique = la mesure est bénéfique ou peut être prise à tout moment convenable.

6.3 Commentaires à l'appui du tableau de planification du rétablissement

Les deux principales menaces qui pèsent sur toutes les populations de cimicaires élevées en Colombie-Britannique sont les pratiques d'aménagement forestier et les activités récréatives qui détruisent ou dégradent directement et indirectement l'habitat. Aux sites où elles sont établies, les WHA ont beaucoup atténué ces menaces (K. Welstead, pers. comm. 2014; voir aussi l'annexe 3). Les autres menaces, notamment l'application d'herbicides, les mauvaises herbes envahissantes et les routes, peuvent être atténuées en grande partie par la mise en œuvre des mesures énumérées au tableau 3. L'établissement d'une WHA a été recommandé pour tous les sites sauf un (le site du mont Thom qui se trouve dans un parc municipal). Une WHA consiste en une zone principale protégée entourée d'une zone tampon de « gestion » (voir la section 6.1 plus haut). 

En continuant d'effectuer des inventaires ciblés conformément au document Protocols for Rare Vascular Plant Surveys (Penny et Klinkenberg, 2013), on comprendra mieux la dynamique des populations de l'espèce. Il s'agira notamment de chercher l'espèce dans tous les habitats potentiels, afin de bien évaluer sa rareté, et d'obtenir des estimations exactes des effectifs et de la répartition des populations, afin de prendre des mesures de conservation appropriées. Si l'on découvre de nouvelles populations, il faudrait en gérer et en protéger l'habitat. 

7 Information sur l'habitat nécessaire pour atteindre le but de rétablissement

Les menaces qui pèsent sur l'habitat de la cimicaire élevée ont été identifiées, et ses habitats de survie et de rétablissement ont été déterminés pour aider à atténuer les menaces. La présente description de l'habitat de survie et de rétablissement facilitera également d'autres mesures nécessaires pour atteindre le but de rétablissement (en matière de population et de répartition), comme des efforts de gestion des terres et de protection de l'habitat.

7.1 Description de l'habitat de survie et de rétablissement de l'espèce

Dans le contexte du présent plan de rétablissement, la définition de l'habitat de survie de la cimicaire élevée s'appuie sur ses occurrences actuellement connues. Tout autre site d'occurrence de l'espèce qui serait découvert devrait être inclus dans l'habitat de survie.

Dans le contexte du présent plan de rétablissement, la définition de l'habitat de rétablissement de la cimicaire élevée s'appuie sur ses occurrences historiques connues où un habitat convenable existe ou peut être restauré.

Les mesures présentées dans le tableau de planification du rétablissement (section 6.2) comprennent la réalisation d'autres relevés dans l'aire de répartition de la cimicaire élevée, lesquels pourraient mener à la découverte d'autres sites occupés. On obtiendrait ainsi d'autres données qui permettraient de mieux décrire l'habitat de survie/rétablissement nécessaire pour atteindre le but de rétablissement (en matière de population et de répartition). La description de l'habitat de survie/rétablissement s'appuie sur les meilleures données scientifiques disponibles et sera mise à jour à mesure que de nouvelles données deviendront disponibles.

7.1.1 Caractéristiques biophysiques de l'habitat de survie et de rétablissement

La description suivante des caractéristiques biophysiques de l'habitat de survie et de rétablissement s'appuie sur les meilleures connaissances disponibles sur l'espèce et son habitat en Colombie-Britannique. Cette description devrait être mise à jour selon les données qui seront recueillies dans le cadre des mesures de rétablissement et de recherche et qui viendront s'ajouter à nos connaissances scientifiques portant sur l'espèce.

Les caractéristiques biophysiques connues de l'habitat de survie et de rétablissement qui sont nécessaires à la cimicaire élevée (COSEPAC, 2001) sont les suivantes :

  • forêts matures (d'au moins 70 ans) ou anciennes intactes; 
  • principalement des peuplements mixtes de douglas de Menzies ou de thuyas géants et pruches de l'Ouest qui contiennent au moins 20-30 % d'érables à grandes feuilles (Acer macrophyllum) ;
  • peuplements dans lesquels des trouées naturelles sont formées lorsque des arbres sénescents tombent, mais qui sont stables au ventNote15de bas de page pour éviter de grands chablis;
  • peuplements qui comportent des étages distincts et un sous-bois relativement clairsemé, offrant de l'ombre partielle à modérée en raison d'ouvertures dispersées dans le couvert;
  • pentes douces à abruptes aux conditions hydrologiques stables caractérisées par un sol humide sous la surface habituellement dans la zone riveraine de cours d'eau ombragés ou près de zones de suintement;
  • altitude généralement inférieure à 1600 m.
7.1.2 Description de l'habitat de survie

Pour les populations existantesNote16de bas de page (c.-à-d. les sept populations connues en 2013 et toute autre population qui serait découverte à l'avenir), l'habitat de survieNote17de bas de page est identifié comme étant :

  • Toutes les occurrences d'individus ainsi qu'un rayon de 50 m autour de ces individus, zone décrite comme «  zone principale »;
  • Les limites de la «  zone principale » des occurrences qui se trouvent à moins de 200 m les unes des autres sont englobées pour former un polygone continu. Par exemple, des individus qui se trouvaient à moins de 200 m les uns des autres ont été englobés dans un polygone continu, permettant ainsi l'inclusion entre les individus d'une zone principale additionnelle pouvant atteindre jusqu'à 100 m;
  • une « zone de gestion » de 200 m autour de chaque zone principale (telle que décrite principalement) est appliquée.

L'habitat de survie ne comprend pas les endroits abritant des infrastructures comme des routes, des voies ferrées et des bâtiments.

La « zone principale » de 50 m autour de chaque individu est nécessaire pour maintenir les conditions macroclimatiques et microclimatiques. Comme l'espèce est étroitement associée à un sol humide et à des milieux aquatiques, il faut assurer la qualité et la quantité de l'eau pour les maintenir. Chen et al. (1990) ont montré que les changements de température et d'humidité du sol pénètrent jusqu'à 60-120 m dans le sol de forêts de douglas au bord de coupes à blanc dans l'État de Washington. Dans une étude également menée dans cet État, Brosofske et al. (1997) ont conclu qu'il fallait une bande tampon de 45 m de part et d'autre d'un cours d'eau pour maintenir le milieu microclimatique riverain naturel, ce qui s'appliquerait également aux conditions hydrologiques stables qu'assure l'humidité du sol sous la surface généralement à proximité d'un cours d'eau ou d'une zone de suintement.   

La perte d'habitat connectif convenable peut constituer un obstacle à la dispersion et donc aux échanges de gènes. C'est pourquoi on regroupe les « zones principales » à moins de 200 m les unes des autres en un polygone continu pour assurer la connectivité des individus au sein d'une population. Bien que les graines ne semblent pas se disperser loin de l'individu qui les produit, cet habitat connectif, ou habitat de dispersion, est nécessaire. K. Welstead (comm. pers., 2014) a observé au mont Vedder l'expansion naturelle de populations là où l'on avait laissé l'habitat se régénérer, emplissant l'espace entre les sites. Il s'agit d'un processus naturel encourageant qui est essentiel au rétablissement de l'espèce étant donné le petit nombre de sites au Canada. Plus une population est grande (en nombre d'individus) et plus elle est étendue (en superficie), plus elle sera résiliente (Caughley et Gunn, 1996).

La « zone de gestion » de 200 m est nécessaire pour maintenir la stabilité au vent des arbres et les conditions/caractéristiques de l'habitat dans la zone principale. Les arbres deviennent stressés et affaiblis subissant une mortalité accrue au bord de clairières (Saunders et al., 1991; Chen et al., 1992). Shirley (2004) a trouvé une baisse significative de la densité des feuillus, attribuable au chablis, dans des peuplements situés à moins de 36-44 m d'une lisière abrupte par rapport à un peuplement d'une largeur d'au moins 100-144 m. La zone de gestion est nécessaire pour préserver les peuplements mixtes dont la cimicaire élevée a besoin.

La zone de gestion est également nécessaire pour protéger les plants contre d'autres effets de lisière forestière comme le broutage accru et la perte d'humidité, ainsi que pour maintenir les conditions d'intérieur de forêt et offrir des possibilités de dispersion. Chen et al. (1990) ont constaté que les modifications de la température et de l'humidité de l'air s'étendaient dans des forêts anciennes jusqu'à 120-240 m des lisières de coupes à blanc dans le nord-ouest du Pacifique. Chen et al. (1995) ont observé une baisse de l'humidité du sol jusqu'à 90 m de la lisière de forêts. Selon Nyberg et Janz (eds., 1990), les cerfs et d'autres herbivores sont abondants dans des milieux de lisière. Kaye et Kirkland (1999) ont constaté que la fréquence de broutage des cimicaires élevées était de deux à trois fois plus élevée dans les lisières et les peuplements éclaircis que dans des peuplements non aménagés. Pour assurer une protection contre les effets de lisière, Voller (1998) recommande une zone tampon d'une largeur de 200 m pour maintenir l'habitat intérieur.

7.1.3 Description de l'habitat de rétablissement

Aux sites où une population a disparu et dont la localisation est bien établie (p. ex. les sites 10 à 13 au tableau 1), l'habitat de rétablissement est défini comme une zone de gestion de 1000 m autour de chaque occurrence historique.

Il est à noter que les zones où des infrastructures existantes persistent dans les paysage (p. ex. routes, voies ferrées et bâtiments) ne sont pas considérées comme étant de l'habitat de rétablissement.

La description de l'habitat de rétablissement de l'espèce s'appuie sur ses occurrences historiques. Les sites historiques sont inclus dans l'habitat de rétablissement seulement si de l'habitat convenable y existait ou s'il était jugé comme pouvant être restauré. Il n'a pas été possible de déterminer l'état de l'habitat pour deux mentions anciennes de l'espèce (p. ex. les populations 8 et 9) en raison de l'absence de données de localisation précises et de la grande superficie que chaque site pourrait couvrir. Ces sites n'ont donc pas pu être cartographiés, ni utilisés dans la description de l'habitat de rétablissement.

Les emplacements précis de toutes les mentions historiques de l'espèce sont incertains. Pour tenir compte de cette incertitude, une zone de gestion plus grande, soit de 1000 m, a été établie pour décrire l'habitat de rétablissement. Cette zone de gestion permettra des mesures de rétablissement comme des évaluations de l'habitat, des travaux de restauration et le recrutement par dispersion naturelle à partir de populations adjacentes ou par réintroduction. Lorsqu'une population nouvelle ou réintroduite occupera un site, on en définira l'habitat de survie et on mettra à jour en conséquence les données géospatiales sur l'habitat de survie.

7.1.4 Description géospatiale de l'habitat de survie et de rétablissement

La figure 5 présente une carte montrant les zones comportant de l'habitat de survie (c.-à-d. sites 1 à 7 selon le tableau 1) et d'habitat de rétablissement (c.-à-d. sites 10 à 13 selon le tableau 1) de la cimicaire élevée.

L'annexe 2 (c.-à-d. figures 7 à 13) présente des cartes détaillées des zones dans lesquelles se trouve l'habitat de survie à chaque site connu (c.-à-d. sites 1 à 7 selon le tableau 1). La superficie totale à l'intérieur de laquelle se trouve l'habitat de survie est actuellement de 1445 hectares, dont 348 hectares de zone principale. Ces superficies ne comprennent pas les zones qui seraient exclues (c.-à-d. routes existantes et éléments d'infrastructure, ni tout autre habitat qui est jugé comme étant non convenable ou ne pouvant être restauré). On peut obtenir sur demande les données géospatiales sur l'habitat de survie pour appuyer les décisions en matière de gestion des terres et la protection de l'espèce et de son habitat en communiquant avec le ou la biologiste des espèces en péril du Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations de la Colombie Britannique à Surrey.

Figure 5. Habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée.
Secteurs dans lesquels se trouve l'habitat de survie de l'espèce en Colombie-Britannique consistant en une zone principale de 50 m autour de chaque individu (ombrage bleu) et en une zone de gestion de 200 m autour de la zone principale (ombrage orange). Les secteurs dans lesquels se trouve l'habitat de rétablissement en Colombie-Britannique sont indiqués par une zone de gestion de 1000 m (cercle vert) entourant les sites de mention historiques de l'espèce.
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 5

La figure 5 montre l'habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée. L'habitat de survie et de rétablissement comprend une zone principale de 50 m (polygone bleu) entourant les individus de l'espèce et une zone de gestion tampon de  200 m (en jaune/orange) ceinturant la zone principale. Des zones de gestion de l'habitat de rétablissement d'un rayon de 1000 m autour des populations historiques de cimicaire élevée (cercles verts) sont indiquées dans la région de la rivière Chilliwack. 

7.1.5 Activités humaines à éviter ou dont les impacts doivent être atténués dans l'habitat de la cimicaire élevée

L'annexe 3 présente les pratiques de gestion recommandées pour empêcher les effets néfastes sur l'habitat de la cimicaire élevée. Ces pratiques concernent certaines activités à éviter ou dont les impacts doivent être atténués dans les polygones d'habitat de survie ou de rétablissement.   

8 Mesure des progrès

Si le suivi des populations montre que le nombre de populations existantes est stable ou augmente naturellement et que, là où c'est possible, l'espèce a recolonisé des sites historiques, le but en matière de population et de répartition aura été atteint.

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous pour chacun des objectifs constituent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l'atteinte du but et des objectifs de rétablissement (en matière de population et de répartition).

Indicateurs pour l'objectif 1

  • Protection des sept populations existantes connues, d'ici 2016.
  • Stabilisation (aucune baisse) ou augmentation du nombre de sites ou du nombre d'individus au cours des cinq prochaines années.   
  • Travaux de restauration de l'habitat entrepris à deux sites occupés, d'ici 2020 (p. ex. remettre en état le site d'atterrissage d'hélicoptères au mont Elk et réduire les impacts de l'entretien des routes, notamment de l'application d'herbicides). Ces sites se trouvent dans des polygones d'habitat de survie, car ils sont adjacents à des populations existantes.

Indicateurs pour l'objectif 2

  • Relevés effectués aux sites historiques et dans leurs environs, d'ici 2018.
  • Aux sites historiques où c'est possible, remise en état du milieu, d'ici 2020, de façon à qu'il puisse abriter des populations de cimicaires élevées.
  • Rétablissement d'au moins une population de cimicaires élevées dans un site d'occurrence historique, d'ici 2024.

Indicateurs pour l'objectif 3

  • Inventaire réalisé sur 75 % de la superficie propice à la cimicaire élevée (selon la carte prédictive à l'annexe 1) pour déterminer si l'espèce y est présente, d'ici 2016.
  • Mise en place de mesures de protection de toute nouvelle population qui serait découverte.

Indicateurs pour l'objectif 4

  • À compter de 2014, suivi annuel (chaque population étant inspectée en rotation au moins une fois aux deux ans) pour évaluer les changements dans l'effectif des populations, le recrutement, le degré de broutage, etc.
  • Évaluation de l'efficacité des WHA et utilisation des résultats pour parfaire les recommandations de gestion au besoin, d'ici 2020.

Indicateurs pour l'objectif 5

  • Évaluation et gestion des espèces envahissantes aux deux ans, en même temps que le suivi des populations, à compter de 2016.
  • Recherche pour déterminer les espèces associées à la cimicaire élevée et mieux comprendre les menaces et l'écologie de ses populations terminée en 2018.

9 Effets sur les espèces non ciblées

Les activités de rétablissement de la cimicaire élevée auront des effets bénéfiques directs sur plusieurs autres espèces en péril qui coexistent avec la cimicaire élevée et qui ont des besoins biophysiques semblables, notamment le castor de montagne (Aplodontia rufa), la grande salamandre du Nord (Dicamptodon tenebrosus), le crapaud de l'Ouest (Anaxyrus boreas), la musaraigne de Bendire (Sorex bendirii) et la grenouille à pattes rouges (Rana aurora). Aucun effet néfaste sur une espèce n'est prévu.

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Communications personnelles

Kaye, Thomas. 2002, 2003. Courriels et communication téléphonique. Spécialiste de l'Actaea elata. Institute of Applied Ecology, Oregon.
Keddy, Paul, 2003. Communication téléphonique. Endowed Chair in Ecological Studies. Southern Louisiana University, Louisiana.
Klinkenberg, Brian. 2008. Rédacteur. University of British Columbia, Vancouver (Colombie-Britannique).
Klinkenberg, Rose. 2008. Rédactrice. University of British Columbia, Vancouver (Colombie-Britannique).
Knopp, Denis. 2003–2008. Communication et présentation à l'Équipe de rétablissement. Courriels. Biologiste et conseiller scientifique de l'Équipe de rétablissement de la cimicaire élevée, BC's Wild Heritage, Chilliwack (Colombie-Britannique).
Management, Simon Fraser University, Burnaby (Colombie-Britannique).
MacInnes, Gene. 2003. Courriels. B.C. Ministry of Forests, Operations Manager, Chilliwack Forest District, Chilliwack (Colombie-Britannique).
Vennesland, Ross. 2007. Spécialiste en rétablissement d'espèces en péril, Parcs Canada, Centre de services de l'Ouest et du Nord, Vancouver (Colombie-Britannique).
Welstead, Kym. 2013. Species at Risk Biologist, B.C. Ministry of Forests, Lands and Natural Resource Operations, Surrey (Colombie-Britannique).

Annexe 1. Modélisation cartographique prédictive de l'habitat

Un modèle prédictif de la répartition potentielle de la cimicaire élevée a été créé en intégrant à des cartes numériques du couvert forestier TRIM (Terrestrial Resource Information Management) du Ministry of Forest de la Colombie-Britannique les données de localisation des mentions de l'espèce en Colombie-Britannique et des données sur l'habitat de l'espèce aux États-Unis (B. Klinkenberg et R. Klinkenberg, comm. pers., 2008). La carte obtenue est présentée ci-dessous.

Figure 6. Carte de l'habitat potentiel de la cimicaire élevée.
Les zones en rouge et en orange terne représentent les endroits pour lesquels le modèle indique la plus grande probabilité de soutenir des populations de cimicaires élevées. Soixante-neuf pour cent des populations connues se trouvent dans des zones rouges, et 17 % dans des zones orange. Source : Klinkenberg (2005).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 6

La figure 6 montre une carte prédictive de l'habitat de la cimicaire élevée dans la région de la rivière Chilliwack, en Colombie-Britannique. Les zones prédites d'habitat de la cimicaire élevée sont indiquées en rouge et en orange sur la carte; la majorité (69 %) des populations connues chevauchent les zones en rouge, et 17 % des populations connues chevauchent les zones en orange. L'habitat prédit se trouve principalement sur les versants nord des chaînes de montagnes, au nord-est et au sud de la rivière Chilliwack.

Annexe 2. Polygones d'habitat de survie de la cimicaire élevée

Figure 7. Zones dans lesquelles se trouve l'habitat de survie de la cimicaire élevée au mont Vedder nord (Colombie-Britannique).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 7

La figure 7 montre une image satellite détaillée à haute résolution (1 : 12 000) du mont Vedder nord, en Colombie-Britannique, à laquelle sont superposées les zones cartographiées d'habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée, composées d'une zone principale de 50 m, qui entoure les individus de l'espèce, et d'une zone de gestion de 200 m additionnelle qui ceinture la zone principale de l'habitat de survie et de rétablissement. Les zones principales et de gestion de plusieurs occurrences se chevauchent et forment un complexe principal dans la portion centrale­nord du mont Vedder nord, et deux aires isolées se trouvent dans la portion ouest de la chaîne de montagnes.

Figure 8. Zones dans lesquelles se trouve l'habitat de survie de la cimicaire élevée au mont Vedder sud (Colombie-Britannique).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 8

La figure 8 montre une image satellite détaillée à très haute résolution (1 : 6 000) du mont Vedder sud, en Colombie-Britannique, à laquelle sont superposées les zones cartographiées d'habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée, composées d'une zone principale de 50 m (en bleu clair), qui entoure les individus de l'espèce, et d'une zone de gestion de 200 m additionnelle (en jaune clair), qui ceinture la zone principale de l'habitat de survie et de rétablissement. Les zones principales et de gestion forment trois complexes sur le mont Vedder sud, mais la plupart des individus se trouvent dans la portion la plus à l'est de la partie du mont présentée dans la figure.

Figure 9. Zone dans laquelle se trouve l'habitat de survie de la cimicaire élevée au ruisseau Tamihi amont (Colombie-Britannique).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 9

La figure 9 montre une image satellite détaillée à très haute résolution (1 : 4 000) de la partie amont du ruisseau Tamihi, en Colombie-Britannique, à laquelle est superposée la zone d'habitat de survie et de rétablissement d'une seule occurrence de cimicaire élevée, composée d'une zone principale de 50 m, qui entoure l'individu de l'espèce, et d'une zone de gestion de 200 m additionnelle qui ceinture la zone principale de l'habitat de survie et de rétablissement.

Figure 10. Zone dans laquelle se trouve l'habitat de survie de la cimicaire élevée au ruisseau Chipmunk (Colombie-Britannique).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 10

La figure 10 montre une image satellite détaillée à très haute résolution (1 : 4 000) du ruisseau Chipmunk, en Colombie-Britannique, à laquelle est superposée la zone d'habitat de survie et de rétablissement d'une seule occurrence de cimicaire élevée, composée d'une zone principale de 50, qui entoure l'individu de l'espèce, et d'une zone de gestion de 200 m additionnelle, qui ceinture la zone principale de l'habitat de survie et de rétablissement.

Figure 11. Zones dans lesquelles se trouve l'habitat de survie de la cimicaire élevée au mont Elk (Colombie-Britannique).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 11

La figure 11 montre une image satellite détaillée à haute résolution (1 : 9 000) du mont Elk, en Colombie-Britannique, à laquelle sont superposées les zones d'habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée, composées d'une zone principale de 50 m, qui entoure les individus de l'espèce, et d'une zone de gestion de 200 m additionnelle, qui ceinture la zone principale de l'habitat de survie et de rétablissement. Les aires formées par la combinaison des zones principales et de gestion de la cimicaire élevée sont fortement concentrées le long de la limite ouest du mont Elk, et des aires isolées se trouvent le long du chemin Elk View, qui longe la partie sud du mont Elk. 

Figure 12. Zone dans laquelle se trouve l'habitat de survie de la cimicaire élevée au mont Thom (Colombie-Britannique).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 12

La figure 12 montre une image satellite détaillée à très haute résolution (1 : 2 000) du mont Thom, en Colombie-Britannique, à laquelle sont superposées les zones d'habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée, composées d'une zone principale de 50 m, qui entoure les individus de l'espèce, et d'une zone de gestion de 200 m additionnelle, qui ceinture la zone principale de l'habitat de survie et de rétablissement. Les zones principales et de gestion des nombreuses occurrences de la cimicaire élevée se chevauchent et forment un seul complexe (polygone), à l'est de Promontory.

Figure 13. Zones dans lesquelles se trouve l'habitat de survie de la cimicaire élevée à Opsee (Colombie-Britannique).
Image de carte (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 13

La figure 13 montre une image satellite détaillée à haute résolution (1 : 6 000) près de Opsee, en Colombie-Britannique, à laquelle sont superposées les zones d'habitat de survie et de rétablissement de la cimicaire élevée, composées d'une zone principale de 50 m, qui entoure les individus de l'espèce, et d'une zone de gestion de 200 m additionnelle, qui ceinture la zone principale de l'habitat de survie et de rétablissement. Les zones principales et de gestion des nombreuses occurrences de la cimicaire élevée forment trois polygones.

Annexe 3. Pratiques de gestion exemplaires de l'habitat de la cimicaire élevée

Les pratiques de gestion exemplaires présentées plus bas visent à prévenir les effets néfastes sur l'habitat de survie ou de rétablissement. L'habitat de survie serait considéré comme endommagé si une partie de cet habitat était dégradée, de manière permanente ou temporaire, de telle sorte qu'elle ne puisse plus remplir les fonctions nécessaires à l'espèce. L'endommagement de l'habitat peut résulter d'une ou de plusieurs activités se déroulant à un moment précis, ou encore des effets cumulatifs d'une ou de plusieurs activités.

Les pratiques de gestion exemplaires concernent certaines activités à éviter ou dont les impacts doivent être atténués dans les polygones d'habitat de survie. Ces pratiques doivent avoir une grande portée, mais elles ne couvrent pas toutes les menaces qui pourraient nuire à l'habitat de survie de la cimicaire élevée. Ainsi, on devrait évaluer à chaque site les menaces précises présentées à la section 4.2 afin de déterminer si l'on autorise une activité donnée. Dans le cas d'une activité qui ne cadre pas clairement avec les pratiques énumérées plus bas et qui pourrait nuire à l'habitat de l'espèce, le promoteur devrait communiquer avec l'autorité responsable pour obtenir des conseils.

Les mesures générales (General Wildlife Measures) qui s'appliquent dans les WHA concernent l'accès, l'exploitation forestière et la sylviculture, l'utilisation de pesticides et le pâturage (Penny, 2004). Ces mesures se sont jusqu'ici avérées efficaces là où les zones tampons sont respectées, car les données recueillies depuis dix ans indiquent que l'espèce se porte bien, c. à d. que les effectifs et le nombre de populations ainsi que la qualité et la quantité d'habitat restent stables ou augmentent (K. Welstead, comm. pers., 2014). Voici les pratiques de gestion exemplaires à appliquer dans les zones d'habitat de survie qui ne sont pas protégées au sein d'une WHA :

  • Aucune élimination du couvert forestier dans la zone principale de l'habitat de survie ou dans l'habitat de rétablissement.
  • Coupe partielle d'au plus 40 % de la surface terrièreNote18de bas de page dans la zone de gestion.
  • L'aménagement de sentiers et les activités récréatives dans la zone de gestion ne doivent pas entraîner une perte totale de plus de 40 % de la surface terrière.
  • Aucune élimination d'essences feuillues, ni perte d'élément de diversité structurale du peuplement (p. ex. Acer spp., ouvertures dans le couvert) dans la zone principale.
  • Aucune perte de plus de 80 % des Acer dans la zone de gestion.
  • Éviter la construction de routes ou d'ouvrages de franchissement de cours d'eau à moins de 50 m d'une cimicaire élevée ou en amont de la population.
  • Aucun nouveau sentier, ni installation récréative dans la zone principale.
  • Aucune utilisation de pesticide ou d'herbicide dans la zone principale et la zone de gestion afin de prévenir la mortalité de cimicaires élevées et la perte d'habitat.
  • Aucun ensemencement d'espèce non indigène.
  • Aucune modification des caractéristiques hydrologiques dans la zone principale de l'habitat de survie par la construction de ponceaux ou la dérivation d'un cours d'eau ou, indirectement, par l'élimination du couvert forestier en amont. 

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