Chabot des montagnes Rocheuses, populations du versant est (Cottus sp.) programme de rétablissement:

Titre officiel : Programme de rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (Cottus sp.) (populations du versant est) au Canada

Loi sur les espèces en péril, Série des Programmes de rétablissement, Programme de rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (Cottus sp.), populations du versant est, au Canada.

Loi sur les espèces en péril
Série des Programmes de rétablissement

Chabot des montagnes Rocheuses, populations du versant est

Liste des tableaux

  • Tableau 1. Espèces de poisson vivant au Canada dans la rivière St. Mary, en amont du barrage St. Mary, ou dans les rivières Milk Nord ou Milk, dont les aires de répartition empiètent (O) ou n'empiètent pas (N) sur celle du chabot des montagnes Rocheuses (Nelson et Paetz, 1992; T. Clayton et D. Watkinson, données non publiées).
  • Tableau 2. Liste des menaces imputables à l'érection d'un barrage
  • Tableau 3. Liste des menaces imputables à l'exploitation d'un barrage
  • Tableau 4. Liste des menaces imputables aux modifications apportées au régime d'écoulement
  • Tableau 5. Liste des menaces dues à Didymosphenia geminata
  • Tableau 6. Menaces dues à l'ensemencement volontaire
  • Tableau 7. Liste des menaces dues à l'ensemencement involontaire
  • Tableau 8. Liste des menaces dues aux polluants de source ponctuelle
  • Tableau 9. Liste des menaces dues aux polluants de source non ponctuelle
  • Tableau 10. Liste des menaces dues à l'échantillonnage scientifique
  • Tableau 11. Liste des menaces dues aux changements climatiques
  • Tableau 12. Liste des menaces dues à la sécheresse
  • Tableau 13. Objectifs du rétablissement, stratégies pour les atteindre et effets prévus
  • Tableau 14. Description générale des fonctions, des caractéristiques et des propriétés fondamentales de l'habitat essentiel à chaque étape du cycle biologique du chabot des montagnes Rocheuses
  • Tableau 15. Calendrier des études pour établir/préciser la désignation de l'habitat essentiel
  • Tableau 16. Exemples d'activités pouvant entraîner la destruction de l'habitat essentiel du chabot des montagnes Rocheuses

Liste des figures

  • Figure 1. Emplacement des bassins des rivières Milk et St. Mary en Alberta
  • Figure 2. Chabot des montagnes Rocheuses (photo : D. Watkinson, MPO, Winnipeg)
  • Figure 3. Alberta – Aire de répartition du chabot des montagnes Rocheuses et principales caractéristiques de l'habitat. Les données des relevés de répartition proviennent du Fisheries and Wildlife Management Information System de l'ARSD en mai 2010
  • Figure 4. Chabot des montagnes Rocheuses posé sur un substrat de gravier (photo :T. Clayton, Alberta Sustainable Resource Development, Lethbridge)
  • Figure 5. Habitat essentiel du chabot des montagnes Rocheuses en Alberta

À propos de la série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril

Qu’est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?

La LEP est la loi fédérale qui constitue l'une des pierres d'assise de l'effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à « permettre le rétablissement des espèces qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées ».

Qu’est-ce que le rétablissement?

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le rétablissement est le processus par lequel le déclin d'une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces à sa survie sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de survie de l'espèce à l'état sauvage. Une espèce sera considérée comme rétablie lorsque sa survie à long terme à l'état sauvage aura été assurée.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement est un document de planification qui détermine ce qui doit être réalisé pour arrêter ou inverser le déclin d'une espèce. Il établit des buts et des objectifs et indique les principaux champs des activités à entreprendre. La planification plus élaborée se fait à l'étape du plan d'action.

L'élaboration de programmes de rétablissement représente un engagement de toutes les provinces et de tous les territoires ainsi que de trois organismes fédéraux – Environnement Canada, Parcs Canada et Pêches et Océans Canada – dans le cadre de l'Accord pour la protection des espèces en péril. Les articles 37 à 46 de la LEP décrivent le contenu et le processus essentiels à l'élaboration d'un programme de rétablissement publié dans la présente série.

Une proposition de programme de rétablissement doit être publiée dans le Registre public des espèces en péril, un an après l’inscription de l'animal sur la liste des espèces en péril comme espèce en voie de disparition, ou deux ans après son inscription sur la liste des espèces menacées. Le délai est de trois à quatre ans, respectivement, pour les espèces qui étaient inscrites automatiquement à la LEP lorsque celle-ci a été adoptée.

Et ensuite?

Un ou plusieurs plans d'action seront ensuite élaborés en vue de prendre des mesures particulières qui faciliteront la mise en oeuvre du programme de rétablissement. Cependant, les recommandations contenues dans le programme de rétablissement suffisent pour permettre la participation des gestionnaires et des utilisateurs des terres, des collectivités et des intervenants à la mise en oeuvre du rétablissement. Le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures rentables visant à prévenir le déclin ou la disparition d'une espèce.

La série de Programmes de rétablissement

Cette série présente les programmes de rétablissement élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s'ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites à la Liste des espèces en péril et que les programmes de rétablissement existants seront mis à jour.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus au sujet de la Loi sur les espèces en péril et des initiatives de rétablissement consultez le Registre public des espèces en péril.

Citation recommandée :

Pêches et Océans Canada, 2012. Programme de rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (Cottus sp.) (populations du versant est) au Canada. Série de programmes de rétablissement publiés en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Pêches et Océans Canada, Ottawa, ix + 62 p.

Pour obtenir des exemplaires du programme de rétablissement ou de plus amples renseignements sur les espèces en péril, y compris les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents liés au rétablissement, consultez le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture :

Doug Watkinson, Pêches et Océans Canada, Winnipeg.

Également disponible en anglais sous le titre « Recovery strategy for the Rocky Mountain Sculpin (Cottus sp.), Eastslope populations, in Canada »

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Pêches et des Océans, 2012. Tous droits réservés.
ISBN 978-1-100-99561-8
Numéro de catalogue En3-4/150-2012F-PDF

Le contenu (à l'exception des illustrations) peut être utilisé sans autorisation, mais en prenant soin d'indiquer la source.

Préface

Le chabot des montagnes Rocheuses est un poisson d'eau douce qui relève de la responsabilité du gouvernement fédéral. L'article 27 de la Loi sur les espèces en péril exige qu'un ministre compétent élabore des programmes de rétablissement pour les animaux inscrits sur la liste des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées. Le chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est) a été inscrit sur la liste en tant qu'espèce menacée au sens de la LEP en août 2006. Pêches et Océans Canada (région du Centre et de l'Arctique) et Alberta Sustainable Resource Development ont codirigé la rédaction du présent programme de rétablissement en collaboration et en consultation avec bon nombre de particuliers, d'organisations et d'organismes gouvernementaux, dont :

  • Province de l'Alberta – Alberta Sustainable Resource Development (ASRD) et Alberta Environment (AENV)
  • Milk River Rancher's Association
  • Milk River Watershed Council of Canada
  • Southern Alberta Environmental Group
  • Tribu Blood
  • Représentants des comtés de Warner, de Cardston et de Forty Mile
  • Villages de Coutts et de Warner et Ville de Milk River

Veuillez consulter l'annexe B pour voir le dossier complet des consultations publiques. Le programme satisfait aux exigences de la LEP en matière de contenu et de processus (articles 39 à 41).

La réussite du rétablissement de cette espèce dépend de l’engagement et de la collaboration de nombreux groupes qui participeront à la mise en application des directives établies dans le présent programme de rétablissement. Cette réussite ne pourra reposer uniquement sur le ministère des Pêches et Océans ou toute autre compétence. Le programme renferme des avis à l'intention des compétences et des organismes susceptibles ou désireux de participer à des activités visant la conservation de l'espèce. Dans l'esprit de l'Accord national pour la protection des espèces en péril, le ministre des Pêches et des Océans invite toutes les compétences responsables ainsi que tous les Canadienne et les Canadiens à se joindre à Pêches et Océans Canada pour appuyer le présent programme et le mettre en oeuvre pour le bien du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est) et de l'ensemble de la société canadienne.

Les buts, objectifs et approches de rétablissement présentés dans ce programme sont fondés sur les meilleures connaissances actuelles et peuvent changer à la suite de nouvelles observations. Le ministre des Pêches et des Océans rendra compte des progrès réalisés d'ici cinq ans.

Un ou plusieurs plans d'action détaillant les mesures de rétablissement particulières à prendre pour appuyer la conservation de cette espèce viendront s'ajouter au présent programme. Le ministre mettra en oeuvre des moyens pour s'assurer, dans la mesure du possible, que les Canadiennes et les Canadiens intéressés ou directement touchés par ces mesures seront consultés.


Compétences partenaires

Aux termes de la Loi sur les espèces en péril, c'est à Pêches et Océans Canada qu'incombe la responsabilité du chabot des montagnes Rocheuses. Le gouvernement de l'Alberta (Alberta Sustainable Resource Development et Alberta Environment) a collaboré à la rédaction du présent programme de rétablissement.


Auteurs / Collaborateurs

Le programme de rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est) a été préparé par l'équipe de rétablissement composée des membres énumérés ci-dessous.

Roy Audet
Milk River Ranchers' Association

Michael Bryski
Biologiste de la vie aquatique, Water Management Operations, (activités de gestion de l’eau), Alberta Environment

Terry Clayton (coprésident)
Ichtyobiologiste, Fish and Wildlife Division, (division des pêches et de la faune), Alberta Sustainable Resource Development

Warren Cunningham
Conseiller du comté de Warner et membre du Milk River Watershed Council of Canada

Lori Goater
Southern Alberta Environmental Group

Ken Miller
Milk River Watershed Council of Canada

Shane Petry (coprésident)
Biologiste des espèces en péril, Pêches et Océans Canada, région du Centre et de l'Arctique

Richard Quinlan
Spécialiste provincial des espèces en péril, Fish and Wildlife Division, (division des pêches et de la faune), Alberta Sustainable Resource Development

Bruce Stewart (secrétaire)
Arctic Biological Consultants, Winnipeg (Manitoba)

Douglas Watkinson
Chercheur biologiste, Pêches et Océans Canada, région du Centre et de l'Arctique


Remerciements

L'équipe de rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est) exprime ses sincères remerciements aux nombreux organismes ayant participé à l'élaboration du présent programme de rétablissement ainsi qu'aux représentants qui ont communiqué leurs connaissances et accompli un travail exemplaire. Le rapport a été rédigé par D. B. Stewart, de la firme Arctic Biological Consultants (Winnipeg, Manitoba), et par S. Pollard (ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique) qui a rempli le rôle de secrétaire à différentes reprises. Avant de prendre leur retraite, Fred Hnytka, de Pêches et Océans Canada, a coprésidé l'équipe de rétablissement et Emma Hulit a représenté les comtés de Cardston, de Forty Mile et de Warner, les villages de Coutts et de Warner et la Ville de Milk River. Ils ont contribué utilement au programme et nous saluons les efforts qu’ils ont déployés. Le MPO et Alberta Sustainable Resource Development (ASRD) ont financé les réunions de l'équipe de rétablissement. Doug Watkinson, employé du MPO à Winnipeg, au Manitoba, et Terry Clayton, de l'ASRD de Lethbridge, ont gracieusement fourni les photos du chabot des montagnes Rocheuses. Annabelle Crop Eared Wolf de la tribu Blood a également participé à la première réunion de l'équipe de rétablissement. Shane Petry (MPO) et Terry Clayton (ASRD) ont mis un local à la disposition des membres de l'équipe de rétablissement pour leurs réunions à Lethbridge. Blair Watke (ASRD) a produit les cartes du bassin versant. L'équipe de rétablissement tient particulièrement à remercier Don McPhail, de l’Université de la Colombie-Britannique, Dave Neely, de la California Academy of Sciences, et Doug Watkinson pour avoir communiqué des données non publiées en lien avec leurs travaux. Don Bell et Jeff Burrows, du ministère de l'Environnement de la Colombie-Britannique, ont présenté des échantillons de chabots aux fins de futures comparaisons génétiques et de comparaisons par tranche d'âge.


Évaluations environnementales stratégiques

Conformément à la Directive du Cabinet sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes, tous les documents de planification du rétablissement de la LEP sont soumis à une évaluation environnementale stratégique (EES). Ce type d'évaluation vise à intégrer des facteurs environnementaux dans l'élaboration de politiques publiques, de plans et de propositions de programme pour appuyer des prises de décision pertinentes en matière d'environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Toutefois, on reconnaît que les programmes peuvent avoir des effets imprévus sur l'environnement. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, en s'attachant particulièrement aux répercussions possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l'EES sont directement intégrés au programme, mais ils sont également résumés ci-après.

Le présent programme aura manifestement des effets positifs sur l'environnement en favorisant le rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est). La possibilité que ce programme ait des répercussions négatives non voulues sur d'autres espèces a été prise en compte. L'EES a permis de conclure que le programme permettra très certainement de protéger l'environnement et n'aura pas d'effets néfastes notables. Le lecteur devrait consulter les sections suivantes du document : Annexe A. Effets sur l'environnement et sur les autres espèces, et Annexe 6 : Stratégies et approches globales en matière de rétablissement.

Le présent programme de rétablissement décrit plusieurs approches de recherche, de surveillance, de gestion, de réglementation et de sensibilisation du public nécessaires à la conservation et au rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est). Hormis l'acquisition de connaissances plus poussées, le programme de rétablissement se concentre sur l'élimination ou l'atténuation des menaces pour l'espèce l'introduction d'espèces, la perte ou la dégradation de l'habitat ainsi que la pollution. En plus d'améliorer de manière générale les conditions environnementales, la réduction ou l'élimination de ces menaces peut profiter à d'autres espèces concurrentes (voir l'annexe A). Le programme de rétablissement recommande également la rationalisation des programmes d'ensemencement actuels ou proposés dans les bassins des rivières St. Mary et Milk, tout en tenant compte des effets possibles de tous les changements dans le processus de rationalisation.


Résidence

La notion de résidence et la façon dont elle s'applique au chabot des montagnes Rocheuses sont examinées plus loin dans le document. Les descriptions de la résidence, le raisonnement selon lequel le concept de résidence ne s'applique pas à une espèce donnée et de plus amples renseignements sont publiés dans le Registre public de la LEP.

Résumé

En août 2006, le chabot des montagnes Rocheuses (Cottus sp.) (populations du versant est) des bassins des rivières St. Mary et Milk, en Alberta, a officiellement été inscrit à l'annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en tant qu'espèce menacée. En vertu de la LEP, il faut établir un programme de rétablissement dans les deux années qui suivent la date d'inscription à la liste des espèces menacées. En décembre 2007, cette espèce a également été inscrite sur la liste dans le cadre de la Wildlife Act, en vigueur en Alberta, laquelle exige également l'élaboration d'un plan de rétablissement dans les deux années suivant l'inscription de l’espèce.

L'équipe de rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (population du versant est) (l'équipe de rétablissement) a été créée en 2006 pour approfondir les travaux réalisés précédemment par l'équipe de rétablissement des espèces de poisson de la rivière Milk. Cette dernière avait entamé des études sur la population de chabots des montagnes Rocheuses vivant dans ce bassin hydrographique. En fin de compte, l'équipe de rétablissement a été chargée d'élaborer un programme qui tiendrait compte des besoins des populations des bassins des rivières St. Mary et Milk et qui satisferait aux exigences du gouvernement fédéral et provincial. L'équipe est composée de membres représentant divers intérêts du point de vue de la conservation, de la réglementation et des intervenants, dont Pêches et Océans Canada, Alberta Sustainable Resource Development, Alberta Environment, le Milk River Watershed Council of Canada (MRWCC), le Southern Alberta Environmental Group, la Milk River Ranchers' Association, les comtés de Cardston, de Forty Mile et de Warner, les villages de Coutts et de Warner et la Ville de Milk River.

Bien qu'aucune donnée ne permette de prouver que les populations de chabots des montagnes Rocheuses en Alberta ont connu un déclin depuis que l'espèce a été recensée à cet endroit, ce petit poisson de fond est considéré comme une espèce en péril en raison de son aire de répartition extrêmement limitée. Au Canada, cette espèce ne vit que dans les bassins des rivières St. Mary et Milk, en Alberta, et dans le bassin de la rivière Flathead, en Colombie-Britannique. Seules les populations de l'Alberta, considérées comme une unité désignable unique en vertu des critères du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), sont examinées dans le présent document.

Le but et les objectifs du programme de rétablissement visent la conservation et le maintien de la population actuelle en Alberta. Le programme de rétablissement décrit le chabot des montagnes Rocheuses et ses besoins, une évaluation des menaces qui pèsent sur ce poisson de même qu'une approche axée sur le rétablissement de l'espèce fondée sur l'information disponible. Le programme de rétablissement a pour but de :

« protéger et de maintenir une population autonome de chabots des montagnes Rocheuses dans son aire de répartition actuelle, soit les bassins des rivières St. Mary et Milk au Canada ».

Les principaux objectifs du programme sont les suivants :

  1. mesurer et maintenir les effectifs actuels de la population de chabot des montagnes Rocheuses dans les bassins des rivières St. Mary et Milk (selon la fourchette des variations naturelles de la population), déterminés à partir des études normalisées;
  2. améliorer les connaissances relatives à la taxonomie, aux caractéristiques du cycle biologique, à la biologie fondamentale et aux exigences en matière d'habitat du chabot des montagnes Rocheuses;
  3. mieux comprendre comment les activités humaines se répercutent sur la survie du chabot des montagnes Rocheuses dans le but d'élaborer des plans qui permettront d'éviter, d'éliminer ou d'atténuer ces menaces.

Quatre approches générales sont proposées afin d’atteindre ce but et les objectifs fixés, à savoir la recherche, la surveillance, la prise de mesures de gestion et de réglementation de même que l'éducation et la sensibilisation. Chacune de ces approches comporte un certain nombre de stratégies particulières qui renferment une gamme d'outils disponibles pour assurer la protection et la gestion de l'espèce et pour réduire ou éliminer les menaces qui pèsent sur sa survie.


Faisabilité du Rétablissement – Résumé

Les analyses et les critères suivants ont servi à évaluer la faisabilité du rétablissement biologique et technique du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est).

Potentiel de reproduction : À l'heure actuelle, rien ne limite le potentiel de reproduction du chabot des montagnes Rocheuses (population du versant est) au Canada. On a observé des populations viables dans les bassins des rivières St. Mary et Milk. Le chabot des montagnes Rocheuses est l'une des espèces les plus abondantes dans la rivière Milk, car la population peut augmenter en fonction du nombre d'individus qui migrent vers l'aval à partir de la rivière St. Mary, au Montana.

Disponibilité de l'habitat : La présence de populations viables signalée depuis plusieurs années dans les bassins des rivières St. Mary et Milk laisse supposer la présence d'un habitat adéquat à toutes les étapes du cycle biologique de l'espèce à ces endroits. Dans le cas présent, la disponibilité de l'habitat n'est pas un facteur de restriction pour le maintien de l'espèce.

Atténuation des menaces : Les gestionnaires des pêches sont peu préoccupés par la majorité des menaces qui pèsent sur le chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est) (section 4), soit parce qu'elles présentent peu de danger, soit parce qu'il est difficile de les atténuer. La modification du régime d'écoulement de même que la construction et l'exploitation des barrages sont considérées comme des activités présentant un risque modéré à élevé, mais les répercussions peuvent être quelque peu atténuées. À ce jour, aucun des risques recensés ne semble influer sur la survie de l'espèce et les futurs effets du changement climatique demeurent spéculatifs. Bien que les futures introductions d'espèces puissent perturber les populations de chabots des montagnes Rocheuses, l'adoption de mesures appropriées de contrôle réglementaire et de gestion peut contribuer à atténuer ces effets. Il est également possible de réduire, voire d'éliminer l'incidence possible de la plupart des menaces concernant l'habitat par la réalisation d'examens réglementaires appropriés, la prise de mesures de gestion de même que par le recours à des pratiques de gestion optimales pour les projets actuels ou proposés.

Il existe des populations viables dans les bassins des rivières St. Mary et Milk, tant au Canada qu'aux États-Unis. Les efforts de conservation et d'atténuation déployés envers ces populations devraient assurer la protection et le maintien de leur viabilité à long terme. La présence de cette espèce dans les deux bassins atténue considérablement le risque de répercussions importantes sur la population. Dans certains cas, le fait que le Montana contrôle le débit de l'eau détournée dans le canal St. Mary, sous réserve des dispositions du Traité des eaux limitrophes de 1909, et les mécanismes administratifs de la Commission mixte internationale (CMI) peuvent venir compliquer les procédures d'atténuation des menaces. Les modifications apportées aux conditions d'écoulement pourraient influer sur les mesures proposées pour conserver l'espèce. À ce titre, le présent programme de rétablissement devrait orienter, du moins en partie, tous les changements recommandés. La collaboration internationale continue en matière de questions de gestion des ressources hydriques est essentielle à la conservation de cette espèce. De façon générale, les menaces recensées ne devraient vraisemblablement pas nuire à la survie ou au rétablissement de l'espèce. Cependant, l'amélioration de notre base de connaissances nous aiderait à mieux comprendre les effets potentiels des menaces qui pèsent sur l'espèce ainsi que l'efficacité des mesures d'atténuation proposées pour les contrer.

Moyens techniques : Les techniques envisagées pour la conservation des populations de chabots des montagnes Rocheuses (populations du versant est) reposent sur les plus récentes données scientifiques et pratiques de gestion. Compte tenu de l'abondance relative de l'espèce au sein d'une aire de répartition restreinte, il faudra concentrer les efforts de rétablissement sur l'atténuation des effets qui nuisent à l'habitat et sur l'exclusion d'espèces indésirables. Les connaissances techniques sur la façon d'atténuer des effets potentiels liés à l'habitat sont bien étayées et appliquées en général. Le meilleur moyen d'éviter l'introduction d'espèces est de mettre en place des programmes de gestion et de sensibilisation relevant entièrement des provinces ou des territoires responsables. Les organismes responsables n'ont relevé aucun obstacle au rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est).

Faisabilité du rétablissement biologique et technique : D'après l'analyse décrite ci-dessus, on estime que le rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est), défini dans l'objectif du programme, est biologiquement et techniquement faisable.


Figure 1. Emplacement des bassins des rivières Milk et St. Mary en Alberta.

Carte des bassins hydrologiques (voir description longue ci-dessous).
Description pour la figure 1

La figure 1 est une carte des bassins hydrologiques de la région la plus au sud de la province de l'Alberta. La rivière St Mary prend source aux États-Unis et remonte vers le nord, en suivant une direction nord-est, jusqu'en Alberta, jusqu'à un point situé tout juste au sud de la ville de Lethbridge. La rivière Milk River prend également source aux États-Unis, à un point situé tout juste à l'est de la rivière St. Mary, et s'écoule en direction nord-est jusqu'en Alberta. La rivière Milk s'écoute ensuite vers l'est, et son bassin hydrologique s'élargit au fur et à mesure qu'elle s'approche de la frontière entre l'Alberta et la Saskatchewan. La rivière se dirige ensuite vers le sud-est pour retourner aux États-Unis.


*Avis et avertissement : Le MPO n'est pas responsable de la qualité des renseignements, produits ou services offerts par les sites Internet mentionnés plus haut. Les utilisateurs doivent aussi reconnaître que les renseignements provenant de sources externes ne sont disponibles que dans la langue d'origine.

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