Naseux moucheté (Rhinichthys osculus) évaluation et rapport de situation du COSEPAC : chapitre 2

COSEPAC Résumé

Naseux moucheté
Rhinichthys osculus

Information sur l’espèce

Le naseux moucheté (Rhinichthys osculus) est un petit méné mesurant normalement moins de 70 mm de longueur totale, au corps allongé et robuste. Il est gris à gris brunâtre, avec des petites taches sombres. Au Canada, les naseux mouchetés forment des populations isolées vivant en amont d’une haute barrière de 30,5 m que constituent les chutes Cascade, dans le bassin hydrographique du fleuve Columbia, en Colombie-Britannique. L’absence de barbillons et le nombre élevé d’écailles autour du pédoncule caudal les différencient des populations des États-Unis, en aval de l’obstacle. De nombreuses sous-espèces et populations distinctes de naseux mouchetés sont reconnues aux États-Unis, et bon nombre de ces populations isolées sont considérées comme en péril.

Répartition

Le naseux moucheté ne se trouve que dans les régions occidentales des États-Unis et du Canada. Aux États-Unis, des populations sont observées jusqu’à la Californie, à l’Arizona et au Nouveau-Mexique. Au Canada, les populations sont confirmées au réseau de la rivière Kettle (constitué des rivières Kettle, Kettle Ouest et Granby) dans le centre-sud de la Colombie-Britannique ce qui constitue la limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce.

Habitat

Au Canada, les naseux mouchetés vivent près du fond, dans des habitats de radiers, parmi des substrats grossiers, où ils peuvent échapper aux prédateurs et se nourrir d’insectes aquatiques. Des individus ont été capturés à des profondeurs de plus de un mètre. Il n’est pas rare que des jeunes de l’année soient signalés près des rives des cours d’eau peu profonds. Dans le réseau de la rivière Kettle, les débits sont extrêmement faibles en hiver et faibles pendant les mois d’été d’août et de septembre. Les débits de pointe, qui résultent de la fonte des neiges, ont lieu pendant la période d’avril à juin.

Biologie

Selon les données existantes, les naseux mouchetés se reproduisent en juillet, quand leur longueur standard dépasse les 40 mm, et frayent pour la première fois à l’âge de 2 ou 3 ans et plus. Il est peu probable qu’ils vivent au-delà de l’âge de 4 ans. Selon leur taille, les femelles adultes peuvent porter de 400 à 2 000 œufs. On peut voir des alevins nouvellement éclos en août et en septembre.

Taille et tendances des populations

Au Canada, on n’a jamais réalisé d’échantillonnages dans tout le réseau de la rivière Kettle. Le nombre de naseux mouchetés semble être en déclin si l’on se fie aux tendances déduites en fonction du nombre d’habitats limitatifs.

Facteurs limitatifs et menaces

L’aire de répartition limitée à un seul réseau hydrographique et le manque d’abondance constituent des facteurs de risque clés pour les naseux mouchetés au Canada, où ils sont isolés des autres populations par leur situation en amont d’un obstacle naturel. L’occurrence d’une seule catastrophe, qu’elle soit naturelle ou anthropique, pourrait être désastreuse pour une portion importante de la population totale. L’abondance semble limitée par la disponibilité d’habitats de qualité pour les adultes. On croit que la quantité de ce type d’habitat décroît à cause, notamment, des faibles débits estivaux.

Importance de l’espèce

L’aire de répartition de l’espèce au Canada est constituée de populations peu nombreuses (probablement moins de 10), qui occupent la limite septentrionale de l’aire de répartition de l’espèce. Les naseux mouchetés vivant en amont des chutes Cascade sont morphologiquement différents des populations américaines du fait qu’ils sont dépourvus de barbillons et présentent un plus grand nombre d’écailles.

Protection actuelle

Au Canada, le naseux moucheté est protégé de manière générale par la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral et des dispositions de diverses lois provinciales ayant pour objet de protéger l’environnement, la qualité de l’eau et les poissons. Aucune de ces lois ne vise expressément à protéger le naseux moucheté ou son habitat.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé  pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2006)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.

Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.

En voie de disparition (VD)*
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.

Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.

Préoccupante (P)**
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)***
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)****
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.
** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.
*** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.
**** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».
***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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