Pic de Lewis (Melanerpes lewis) : programme de rétablissement proposé 2016

Série de Programmes de rétablissement
Loi sur les espèces en péril

Pic de Lewis
Pic de Lewis
Photo : © Environnement Canada, 2015

Table des matières

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Référence recommandée :

Environnement Canada. 2016. Programme de rétablissement du Pic de Lewis (Melanerpes lewis) au Canada [Proposition], Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa. viii + 45 p.

Pour télécharger le présent programme de rétablissement ou pour obtenir un complément d'information sur les espèces en péril, incluant les rapports de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC), les descriptions de la résidence, les plans d'action et d'autres documents connexes sur le rétablissement, veuillez consulter le Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : Ian Routley, 2008

Also available in English under the title
“Recovery Strategy for the Lewis’s Woodpecker (Melanerpes lewis) in Canada [Proposed]”

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans autorisation, mais en prenant soin d’indiquer la source.

Préface

En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront une protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des programmes de rétablissement pour les espèces inscrites comme étant disparues du pays, en voie de disparition ou menacées et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés dans les cinq ans suivant la publication du document final dans le Registre public des espèces en péril.

La ministre de l’Environnement et ministre responsable de l’Agence Parcs Canada est la ministre compétente en vertu de la LEP du Pic de Lewis et a élaboré ce programme de rétablissement, conformément à l’article 37 de la LEP. Dans la mesure du possible, ce programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec le gouvernement de la Colombie-Britannique, des organisations autochtones et diverses autres parties intéressées, en vertu du paragraphe 39(1) de la LEP.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des directives formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada et l’Agence Parcs Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et les Canadiennes sont invités à appuyer le programme et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien du Pic de Lewis et de l’ensemble de la société canadienne.

Le présent programme de rétablissement sera suivi d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront de l’information sur les mesures de rétablissement qui doivent être prises par Environnement Canada et l’Agence Parcs Canada et d’autres compétences et/ou organisations participant à la conservation de l’espèce. La mise en œuvre du présent programme est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Le programme de rétablissement établit l’orientation stratégique visant à arrêter ou à renverser le déclin de l’espèce, incluant la désignation de l’habitat essentiel dans la mesure du possible. Il fournit à la population canadienne de l’information pour aider à la prise de mesures visant la conservation de l’espèce. Lorsqu’un programme de rétablissement désigne de l’habitat essentiel, il peut y avoir des incidences réglementaires futures, selon l’endroit où se trouve l’habitat essentiel désigné. La LEP exige que l’habitat essentiel désigné se trouvant à l’intérieur d’aires protégées fédérales soit décrit dans la Gazette du Canada, après quoi les interdictions relatives à la destruction de cet habitat seront appliquées. En ce qui concerne l’habitat essentiel situé sur le territoire domanial à l’extérieur des aires protégées fédérales, la ministre de l’Environnement doit présenter un énoncé sur la protection juridique existante ou prendre un arrêté de manière à ce que les interdictions relatives à la destruction de l’habitat essentiel soient appliquées. En ce qui concerne l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial, si la ministre de l’Environnement estime qu’une partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée par les dispositions de la LEP, par les mesures prises aux termes de cette dernière ou par toute autre loi fédérale, et que cette partie de l’habitat essentiel n’est pas protégée efficacement par les lois provinciales ou territoriales, elle doit, comme le prévoit la LEP, recommander au gouverneur en conseil de prendre un décret visant à étendre l’interdiction de détruire à cette partie de l’habitat essentiel. La décision de protéger l’habitat essentiel se trouvant sur le territoire non domanial et n’étant pas autrement protégé demeure à la discrétion du gouverneur en conseil.

Remerciements

Ce programme de rétablissement s’inspire en grande partie du Plan de gestion du Pic de Lewis (Melanerpes lewis) au Canada (Environment Canada, 2014). Nous remercions toutes les personnes qui ont participé à l’élaboration de ce plan de gestion. Le présent programme de rétablissement n’aurait pu être produit sans le travail du comité d’examen de spécialistes du Pic de Lewis, dont les membres sont : Megan Harrison et Tanya Luszcz (Environnement Canada, Service canadien de la faune); Orville Dyer, Ted Antifeau, Lisa Tedesco, John Surgenor, Donna Romain et Julie Steciw (Ministry of Natural Resource Operations de la Colombie-Britannique); Chris Gill, John Cooper, et Les Gyug (consultants); la défunte Mary Sandy (Esh-kn-am Cultural Resources Management Services); ni sans l’appui d’Andrea Norris, en vertu d’un contrat avec le Service canadien de la faune d’Environnement Canada.

Sommaire

Le Pic de Lewis (Melanerpes lewis) est un pic migrateur de taille moyenne. Cet oiseau nicheur semi-colonial se reproduit à faible altitude dans le centre-sud et la région intérieure du sud de la Colombie-Britannique et, vers le sud, jusqu’à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. L’habitat de reproduction de l’espèce comprend des forêts sèches et ouvertes de pin ponderosa (Pinus ponderosa), des prairies ouvertes, des peuplements riverains matures de peupliers (Populus spp.) et des forêts à dominance de pin ponderosa et de douglas (Pseudotsuga menziesii) brûlées récemment. Le Pic de Lewis passe l’hiver dans les écosystèmes de pin et de chêne de Garry depuis le sud de l’Oregon jusque dans le nord du Mexique; toutefois, certaines observations indiquent que jusqu’à six individus auraient passé l’hiver chaque année en Colombie-Britannique. Le Pic de Lewis a été désigné « espèce menacée » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) en 2010 en raison de la petite taille de la population, des preuves de déclin continu de la population (tant au Canada que dans l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce), et des menaces persistantes qui pèsent sur l’habitat de l’espèce. Le Pic de Lewis a été inscrit sur la liste des espèces menacées aux termes de l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) en 2012.

L’espèce se reproduit dans les six régions géographiques suivantes de la Colombie-Britannique : Okanagan - Similkameen, Thompson - Nicola, Boundary, Kootenay-Est, Kootenay-Ouest et Cariboo - Chilcotin. La population au Canada compterait au moins 371 couples.

Le rétablissement du Pic de Lewis est considéré réalisable au point de vue technique et biologique.

Les principales menaces pesant sur le Pic de Lewis sont les habitations et les zones urbaines ainsi que les cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois (c.-à-d. le développement résidentiel et agricole), les espèces indigènes problématiques (c.-à-d. le dendroctone du pin ponderosa - en particulier dans la région de Thompson - Nicola) ainsi que les incendies et suppression des incendies.

L’objectif en matière de population et de répartition sera de maintenir ou d’accroître les populations régionales de Pics de Lewis et la répartition de l’espèce au Canada, à l’exception de la population disparue de la dépression de Géorgie, dont le rétablissement est considéré comme non réalisable.

Les stratégies générales qu’il faudra adopter pour réduire les menaces pesant sur la survie et le rétablissement de l’espèce sont présentées à la section 6.2, Orientation stratégique pour le rétablissement.

Il y a suffisamment d’habitat essentiel désigné pour soutenir les objectifs en matière de population et de répartition dans les régions de Thompson - Nicola, Boundary, Kootenay-Est et Kootenay-Ouest. L’habitat essentiel désigné dans les régions d’Okanagan - Similkameen et de Cariboo - Chilcotin n’est pas suffisant pour soutenir les objectifs en matière de population et de répartition dans ces régions. Un calendrier des études a été établi afin d’obtenir les données nécessaires à la désignation de la totalité de l’habitat essentiel.

Au moins un plan d’action visant le Pic de Lewis sera publié dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq années suivant la publication finale du présent programme de rétablissement.

Résumé du caractère réalisable du rétablissement

« D’après les quatre critères suivants qu’Environnement Canada utilise pour définir le caractère réalisable du rétablissement, le rétablissement du Pic de Lewis est déterminé comme étant réalisable. »

1. Des individus de l’espèce sauvage capables de se reproduire sont disponibles maintenant ou le seront dans un avenir prévisible pour maintenir la population ou augmenter son abondance.
Oui. La population reproductrice au Canada compterait au moins 371 couples et est contiguë aux populations se trouvant aux États-Unis. Chaque année, des oisillons ayant atteint l’âge de l’envol sont observés dans l’ensemble des régions où l’espèce est présente en Colombie-Britannique. Cette remarque ne s’applique pas à la population disparue de la dépression de Géorgie.
2. De l’habitat convenable suffisant est disponible pour soutenir l’espèce, ou pourrait être rendu disponible par des activités de gestion ou de remise en état de l’habitat.
Oui. De l’habitat convenable existe en quantité suffisante pour soutenir l’actuelle population reproductrice de Pics de Lewis en Colombie-Britannique (la superficie de l’habitat convenable est de plus de 4 500 km², selon l’actuel modèle du caractère convenable de l’habitat), et d’autres superficies d’habitat pourraient être rendues disponibles au moyen de méthodes visant à remettre en état ou à faire augmenter des superficies d’habitat (remise en état de l’habitat de peupliers, brûlage dirigé, étêtage et inoculation de champignons pour créer des arbres de nidification à partir d’arbres vivants, installation de nichoirs, etc.). Ce qui précède ne s’applique pas à la population disparue de la dépression de Géorgie où la plupart des milieux occupés par le Pic de Lewis dans le passé n’existent plus.
3. Les principales menaces pesant sur l’espèce ou son habitat (y compris les menaces à l’extérieur du Canada) peuvent être évitées ou atténuées.
Oui. Les principales menaces pesant sur le Pic de Lewis sont la perte d’habitat et la dégradation de l’habitat. Il est possible de limiter la perte de l’habitat de reproduction au Canada par l’action combinée d’outils réglementaires, de programmes d’intendance et d’activités d’éducation et de sensibilisation. Les menaces pesant sur l’habitat de reproduction sont plus graves dans la région de Thompson - Nicola en raison d’une mortalité élevée des arbres de nidification (pin ponderosa) à la suite de l’épidémie de dendroctones du pin ponderosa. Bien que la gravité et l’étendue spatiale de l’impact de la perte d’habitat dans les aires d’hivernage et dans les haltes migratoires demeurent méconnues, il devrait être possible de préciser l’impact au moyen de recherches et de l’atténuer en participant aux programmes internationaux de conservation de l’habitat.
4. Des techniques de rétablissement existent pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition ou leur élaboration peut être prévue dans un délai raisonnable.
Oui. Il existe de possibles techniques de rétablissement, et de telles techniques ont déjà été mises en place dans certaines régions pour créer ou améliorer des superficies d’habitat, veiller à ce que les caractéristiques essentielles de l’habitat actuel soient préservées et réduire d’autres menaces pesant sur l’habitat.

1. Évaluation de l'espèce par le COSEPACnote*

Date de l’évaluation :
Avril 2010
Nom commun (population) :
Pic de Lewis
Nom scientifique :
Melanerpes lewis
Statut selon le COSEPAC :
Espéce menacée
Justification de la désignation :
Au Canada, ce pic se reproduit uniquement en Colombie-Britannique. Sa population est petite, se chiffrant à moins de 1 000 individus et il y a preuve de déclins continus dans les portions de son aire de répartition canadienne où l’espèce a fait l’objet d’un suivi au fil du temps. La population mondiale de l’espèce (Canada et États-Unis) présente également des déclins significatifs. Les menaces qui pèsent sur l’espèce incluent la perte et la dégradation de l’habitat résultant de l’intensification du développement urbain et de l’exploitation agricole et de la suppression des incendies. De récents relevés ont démontré que l’espèce avait un effectif beaucoup plus faible qu’on ne le croyait auparavant.
Présence au Canada :
Colombie-Britannique
Historique du statut selon le COSEPAC :
Espèce désignée « préoccupante » en avril 1999. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2001. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en avril 2010.

2. Information sur la situation de l’espèce

Le Pic de Lewis (Melanerpes lewis) est considéré comme une espèce apparemment non en péril (apparently secure) à l’échelle mondiale (G4) (NatureServe, 2012). Cependant, dans plusieurs pays, provinces, États ou territoires, l’espèce est considérée comme étant apparemment non en péril (apparently secure) ou en péril (imperiled) (tableau 1). La superficie approximative d’habitat susceptible d’être propice à la reproduction du Pic de Lewis en Colombie-Britannique est de plus de 4 500 km², ce qui représente moins de 10 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce (Gyug, 2013a; tableau 2).

Tableau 1. Liste et description des diverses cotes de conservation attribuées au Pic de Lewis (tirées de NatureServe [2014], B.C. Conservation Data Centre [2014] et B.C. Conservation Framework [2013]).
Cote mondiale (G) Cote nationale (N) Cote infranationale (S) Statut selon le COSEPAC Statut de conservation en Colombie-Britannique
G4
(apparemment non en péril)
  • Canada : N2 (en péril)
  • É.-U. : N4N4B (apparemment non en péril /population reproductrice et population non reproductrice)
  • Colombie-Britannique (S2B)
  • Arizona (S4)
  • Californie (SNR)
  • Colorado (S4)
  • Dakota du Sud (S3B,S3N)
  • État de Washington (S2S3)
  • Idaho (S3B)
  • Kansas (SNA)
  • Montana (S2B)
  • Nation navajo (S4)
  • Nebraska (S2)
  • Nevada (S3)
  • Nouveau-Mexique (S3B, S3N)
  • Oklahoma (S2)
  • Oregon (S2S3B)
  • Utah (S3)
  • Wyoming (S2)
M (Menacée)
  • Liste rouge
  • Cadre de conservation (Conservation Framework) - priorité 2, sous but 3Noteadu tableau 1

G/N/S 1 : Gravement en péril (Critically Imperiled); 2 : En péril (Imperiled); 3 : Vulnérable (Vulnerable); 4 : Apparemment non en péril (Apparently Secure); 5 : Non en péril (Secure); NR : Non classée (Unranked); NA : Sans objet (Not Applicable); B : Population reproductrice (Breeding).

3. Information sur l’espèce

3.1 Description de l’espèce

Le Pic de Lewis est un pic de taille moyenne (26 à 28 cm de longueur). Les parties supérieures (tête, dos, ailes et queue) sont noir verdâtre. Le ventre est rouge rosé et la face, rouge foncé. Le collier et la portion supérieure de la poitrine sont gris argenté (voir la photographie de la page couverture). Le Pic de Lewis se distingue de toutes les autres espèces de pics par la coloration de son plumage. À distance, il peut être confondu avec une Corneille d’Amérique, un geai ou un Cassenoix d’Amérique, surtout en vol. Les deux sexes présentent la même coloration et sont de même taille. Les juvéniles sont plus noirs que les adultes, leurs parties supérieures sont noir brunâtre et leur plumage comporte généralement moins de gris, de rouge et de rose. Tant chez les adultes que chez les juvéniles, les pattes et les doigts sont gris, le bec est noir et l’iris est foncé.

3.2 Population et répartition

Le Pic de Lewis se rencontre uniquement dans l’ouest de l’Amérique du Nord, depuis le centre-sud de la Colombie-Britannique jusqu’à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Son aire de reproduction chevauche étroitement celle du pin ponderosa (Vierling et al. [2013]; figure 1). Le Pic de Lewis est principalement migrateur et hiverne généralement dans des écosystèmes de pin et de chêne depuis le sud de l’Oregon jusque dans le nord de la Basse-Californie, et au Mexique (Hadow, 1973; Vierling et al., 2013). Toutefois, selon les années, entre un et six individus ont passé l’hiver dans la vallée de l’Okanagan entre 2000 et 2011 (National Audubon Society, 2013). Au Canada, le Pic de Lewis se reproduit actuellement uniquement dans le centre-sud de la Colombie-Britannique (figure 2; Vierling et al., 2013). La population reproductrice atteint sa densité maximale dans les régions géographiques suivantes de la Colombie-Britannique : Boundary, Okanagan - Similkameen et Thompson - Nicola; et, dans une moindre mesure, Kootenay-Est. Les estimations relatives à la région de Cariboo - Chilcotin devraient être faibles, et le Pic de Lewis est rare dans la région de Kootenay-Ouest (tableau 2). La population de la dépression de Géorgie a disparu, et son rétablissement est considéré comme non réalisable; c’est pourquoi il ne sera plus question de cette dernière population dans le présent programme de rétablissement. Finalement, la présence d’individus reproducteurs a été signalée dans le sud-ouest de l’Alberta, mais ces individus sont considérés comme des visiteurs occasionnels (Semenchuk, 1992).

La répartition de l’habitat de reproduction et la quantité d’habitat de reproduction du Pic de Lewis au Canada ont été estimées au moyen d’un modèle du caractère convenable de l’habitat, qui a été produit à partir de corrélations entre les emplacements des nids connus et de variables de l’habitat, notamment les précipitations annuelles moyennes, la température annuelle moyenne, et les plages d’altitude et de latitude (Gyug, 2013b). Selon des données d’habitat spatialement explicites, le modèle a produit des prévisions en ce qui concerne la répartition de l’habitat convenable et la quantité d’habitat convenable en Colombie-Britannique, allant des zones les plus susceptibles d’abriter des couples nicheurs (classe 1) aux zones les moins susceptibles d’abriter des couples nicheurs (classe 6). La superficie approximative d’habitat susceptible de soutenir des populations reproductrices de Pics de Lewis en Colombie-Britannique est supérieure à 4 500 km² (Gyug [2013a]; tableau 2). Cette superficie représente moins de 10 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce.

Figure 1. Répartition mondiale du Pic de Lewis. La partie à pastilles correspond à l’aire de reproduction seulement (exception faite des rares individus qui y ont été observés en hiver); les parties hachurées sont occupées durant toute l’année. L’espèce hiverne irrégulièrement au sud et à l’ouest de la ligne pointillée orange (Birds of North America Online, 2005).
Répartition mondiale du Pic de Lewis
Description longue pour la figure 1

La figure 1 montre la répartition mondiale du Pic de Lewis, qui est limitée à l’Amérique du Nord. L’aire de reproduction s’étend depuis le sud de la Colombie-Britannique jusque dans certaines parties de l’État de Washington, du Montana, de l’Oregon, de l’Idaho, du Wyoming, du Nevada et du Dakota du Sud, aux États Unis. La zone occupée à l’année comprend certaines parties de la Californie, de l’État de Washington, de l’Arizona, du Nouveau Mexique, de l’Utah et du Colorado. L’aire d’hivernage de l’espèce entoure la limite sud de la zone occupée à l’année et descend jusque dans le nord de la Basse Californie, au Mexique.

Figure 2. Répartition du Pic de Lewis en Colombie-Britannique, selon un taux de présence de plus de 97 % à l’ensemble des sites de nidification connus de la zone biogéoclimatique qui inclut les zones de recoupement des précipitations annuelles moyennes, de la température annuelle moyenne, et des plages d’altitude et de latitude (Gyug, 2013a).
Répartition du Pic de Lewis en Colombie-Britannique
Description longue pour la figure 2

La figure 2 montre que la majeure partie de l’aire de répartition possible du Pic de Lewis se trouve en dehors des aires protégées.

Selon les relevés menés entre 2006 et 2013, la population totale de Pics de Lewis en Colombie-Britannique comprend au moins 371 couples, mais l’effectif réel est probablement beaucoup plus important parce que les estimations dans les régions de Thompson - Nicola et d’Okanagan - Similkameen ne sont pas terminées (tableau 2). On estime actuellement que la population au Canada représente moins de 1 % de la population mondiale de l’espèce. Les relevés menés avant 2011 visaient principalement à obtenir des données sur les zones occupées et l’habitat convenable, et non à déterminer la taille des populations. À compter de 2011, des travaux ont été entrepris afin d’établir des estimations solides de l’effectif de base dans chaque région. Actuellement, les meilleures données disponibles sur la taille des populations ont été obtenues en combinant des méthodes de relevés réalisés selon les occasions et des méthodes plus rigoureuses. Il s’agit donc d’estimations grossières s’accompagnant d’une incertitude importante.

Tableau 2. Sommaire des estimations des populations de Pics de Lewis (2006-2013) et superficie (km²) de l’habitat qui serait convenable à l’espèce selon un taux de présence de plus de 97 % à l’ensemble des sites de nidification connus de la zone biogéoclimatique qui inclut les zones de recoupement des précipitations annuelles moyennes, de la température annuelle moyenne, et des plages d’altitude et de latitude, pour chaque région de la Colombie-Britannique.
Région et sous-région Nombre estimé de nids ou de couplesNotebdu tableau 2 SuperficieNotecdu tableau 2
Cariboo - Chilcotin 10-20 -
Thompson - Nicola > 118 (71-204) 1 967
Fraser (Lytton-Lillooet) À déterminer 456
Kamloops 118 (71-204) 605
Merritt À déterminer 255
Spences Bridge À déterminer 291
Savona-Cache Creek À déterminer 360
Okanagan - Similkameen 110-145 1 450
Centre de l’Okanagan À déterminer 381
Similkameen À déterminer 429
Sud de l’Okanagan À déterminer 640
Boundary 173 (127-254) 235
Kootenay-Est 93 (53-199) 878
Kootenay-Ouest 0-15 -
Total 371-837 4 531

Bien que les résultats du Relevé des oiseaux nicheurs (BBS) laissent croire à une importante diminution de l’effectif à l’échelle de l’aire de répartition du Pic de Lewis, de l’ordre de 2,9 % (IC à 95 % : de -8,5 à -0,9 %) par année entre 1966 et 2011, les données sont insuffisantes pour indiquer des tendances fiables pour l’espèce au Canada (Sauer et al., 2012).

Dans la région de Kootenay-Est, on a trouvé 22 % moins de nids en 2007 qu’au cours d’un relevé mené dans la même région géographique au cours de la décennie précédente (Beauchesne et Cooper, 2007). Certaines données montrent que l’aire de répartition canadienne de l’espèce a diminué compte tenu de la disparition des populations reproductrices dans la vallée du bas Fraser et à l’île de Vancouver (Cowan, 1940), dans le sud-ouest de l’Alberta (Semenchuk, 1992) et dans la région de Golden et de Revelstoke (Colombie-Britannique) (Cooper et al., 1998). Cette diminution de l’aire de répartition résulterait de la perte d’habitat causée par l’urbanisation, l’inondation des milieux riverains associée aux aménagements hydroélectriques et la suppression des incendies.

3.3 Besoins du Pic de Lewis

Le Pic de Lewis est un oiseau qui vit dans les forêts ouvertes, les boisés riverains ou les prairies comportant des arbres dispersés (Vierling et al., 2013). En Colombie-Britannique, l’habitat de reproduction de l’espèce comprend notamment les milieux suivants (Campbell et al., 1990; Cooper et al., 1998; Cooper et Beauchesne, 2000; Cooper et Gillies, 2000) :

  1. forêts sèches et ouvertes de pin ponderosa ou de douglas (Pseudotsuga menziesii), et prairies ouvertes comportant des arbres dispersés. Le relief y est maintenu dégagé par des feux de friche. Ces milieux sont caractérisés par une faible densité de troncs d’arbre et comportent de vieux pins ponderosa ou douglas, de nombreux arbres fauniques et un riche couvert herbacé et arbustif;
  2. peuplements riverains matures à surannés de peupliers généralement adjacents à des prairies, à des terres cultivées, à des steppes arbustives ou à des boisés ouverts;
  3. forêts à dominance de pin ponderosa et de douglas brûlées récemment (< 30 ans) et parsemées de chicots laissés par des incendies de forte intensité.

En Colombie-Britannique, les forêts et les prairies ouvertes et les peuplements riverains fréquentés par le Pic de Lewis se trouvent habituellement à moins de 950 m d’altitude, mais l’espèce se rencontre dans des forêts brûlées jusqu’à 1 265 m d’altitude (T. Antifeau, comm. pers., 2008; Cooper et al., 1998). Dans la dépression de Géorgie (sud-est de l’île de Vancouver et vallée du bas Fraser), le Pic de Lewis nichait autrefois dans un quatrième type d’habitat, la chênaie de Garry ouverte (Campbell et al., 1990).

La présence d’arbres de grande taille envahis à divers degrés par la carie susceptibles de servir de sites de nidification (Vierling et al., 2013; Cooper et Beauchesne, 2000; Zhu, 2006) et d’aires d’alimentation relativement dégagées semble essentielle au Pic de Lewis (Bock, 1970; Sousa, 1983; Tobalske, 1997; Cooper et al., 1998). Le Pic de Lewis niche habituellement dans des cavités naturelles ou des cavités de nidification creusées par d’autres espèces (Bock, 1970; Saab et al., 2004; Zhu, 2006), mais il peut excaver lui-même ses propres cavités dans des arbres atteints de carie avancée (Vierling et al., 2013). Contrairement à d’autres espèces de pics, il est morphologiquement mal outillé (structure du crâne inadéquate et faible niveau de développement du bec) pour effectuer des travaux d’excavation dans le bois (Goodge, 1972), d’où sa plus grande dépendance aux arbres comportant des cavités préexistantes. Les couples nicheurs réutilisent souvent les mêmes arbres de nidification d’une année à l’autre, et souvent les mêmes cavités (Linder et Anderson, 1998; Cooper et Gillies, 2000; Ferguson et Iredale, 2007). Dans les aires d’alimentation, la présence d’un sous-étage composé d’arbustes, de graminées ou d’herbacées produisant de petits fruits ou abritant des populations d’insectes est une composante importante de l’habitat de nidification de l’espèce (Sousa, 1983; Cooper et Beauchesne, 2000). Le Pic de Lewis peut déserter son habitat de reproduction lorsque les populations d’insectes sont insuffisantes pour subvenir à ses besoins (Bock, 1970).

Les incendies qui touchent périodiquement les forêts de pin ponderosa jouent un rôle important dans le maintien des caractéristiques de l’habitat convenable pour le Pic de Lewis (Cooper et Gillies, 2000; Saab et Vierling, 2001). La suppression des incendies représente donc probablement un facteur limitatif influant sur l’abondance et le succès de reproduction de l’espèce dans ce type d’habitat (Saab et al., 2004; Gentry et Vierling, 2007; Saab et al., 2007; S.M. Beauchesne, données inédites).

En Colombie-Britannique, le Pic de Lewis niche dans des conifères et des feuillus tant morts que vivants. Sur les 224 nids repérés en 2006, 70 % se trouvaient dans des arbres morts, 28 % dans des arbres vivants et 2 % dans des poteaux électriques (Luszcz et Sawicz, 2007). Le pin ponderosa, le peuplier baumier de l’Ouest (Populus balsamifera) et le douglas sont les essences les plus fréquemment utilisées comme sites de nidification en Colombie-Britannique (Luszcz et Sawicz, 2007). Des nids ont également été trouvés dans des mélèzes de l’Ouest (Larix occidentalis), des peupliers faux-trembles (Populus tremuloides) et des bouleaux à papier (Betula papyrifera) (Cooper et al., 1998; Luszcz et Sawicz, 2007). Par le passé, le Pic de Lewis nichait également dans des chênes de Garry (Quercus garyana), dans la dépression de Géorgie (Beauchesne et Cooper, 2002).

Le Pic de Lewis n’est pas très territorial, et plusieurs couples font parfois preuve d’un comportement semi-colonial en nichant à proximité les uns des autres (Vierling et al., 2013). La répartition des nids a été qualifiée d’agrégée (Linder et Anderson, 1998; Vierling et al., 2013), et plusieurs nids occupés ont été découverts dans un même arbre (Tashiro-Vierling, 1994; Vierling, 1997; Cooper et Beauchesne, 2000). En cas de défense du territoire, l’activité n’inclut que les environs immédiats du nid (Vierling et al., 2013). La superficie du territoire (lorsque les oiseaux affichent un comportement territorial) demeure inconnue en Colombie-Britannique. Dans l’État de Washington et en Oregon, où le comportement territorial de l’espèce a été étudié, la superficie moyenne du territoire a été estimée à 6,1 hectares (ha) par couple nicheur (l’équivalent d’un cercle d’un rayon de 138 m autour du nid) (Thomas et al., 1979). Les domaines vitaux des couples nicheurs peuvent se chevaucher considérablement. Des individus ont parcouru plus de 1 km à partir du nid pour trouver leur nourriture (S. M. Beauchesne, données inédites; Newlon, 2005). L’estimation de la distance parcourue depuis la première détection (durant les dénombrements ponctuels) jusqu’à l’emplacement du nid pour les relevés menés en Colombie-Britannique entre 2011 et 2013 a montré que les individus détectés (habituellement des oiseaux en train de se déplacer pour se nourrir) se trouvaient généralement à moins de 400 m environ de l’emplacement du nid (limite supérieure de l’intervalle de confiance à 95 % pour la moyenne; n = 51; Environnement Canada, données inédites). Cette distance estimée est appuyée par l’opinion de spécialistes (L. Gyug et J. Cooper, comm. pers.).

La plupart des Pics de Lewis passent l’hiver dans les écosystèmes de pin et de chêne de Garry depuis le sud de l’Oregon jusque dans le nord de la Basse-Californie, au Mexique. La perte d’habitat d’hivernage et des sources de nourriture associées (chênaies, et glands) dans le sud-ouest des États-Unis contribue probablement autant au déclin des populations de l’espèce que la perte d’habitat de reproduction (C. Bock, comm. pers. in Cooper et al. [1998]). Les quelques rares individus qui hivernent en Colombie-Britannique se rencontrent généralement dans des zones urbaines, des vergers ou des vignobles (Siddle et Davidson, 1991; D. Cannings, comm. pers.). La disponibilité de sites d’entreposage de graines est une autre caractéristique importante de l’habitat du Pic de Lewis; ce dernier utilise à cette fin les crevasses dans les poteaux électriques ainsi que les anfractuosités de l’écorce des vieux peupliers (Tashiro-Vierling, 1994; Tobalske, 1997; Vierling, 1997). La disponibilité de l’habitat d’hivernage est limitée par le manque de nourriture (Vierling et al., 2013).

4. Menaces

4.1 Évaluation des menaces

Tableau 3. Résumé des menaces pesant sur le Pic de Lewis au Canada selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) Noteddu tableau 3
Numéro de la menace Menace Impact (calculé)Noteedu tableau 3 Portée (10 prochaines années)Notefdu tableau 3 Gravité (10 ans ou 3 générations)Notegdu tableau 3 ImmédiatetéNotehdu tableau 3
1 Développement résidentiel et commercial Moyen Restreinte (11-30 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
1.1 Zones résidentielles et urbaines Moyen - Thompson - Nicola, Okanagan - Similkameen, Kootenay-Est
Faible - Boundary, Kootenay-Ouest, Cariboo - Chilcotin
Restreinte (11-30 %) - Thompson - Nicola, Okanagan - Similkameen, Kootenay-Est
Petite (1-10 %) - Boundary, Kootenay-Ouest, Cariboo - Chilcotin
Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
2 Agriculture et aquaculture Moyen Restreinte (11-30 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois Faible
Moyen - Okanagan - Similkameen
Petite (1-10 %)
Restreinte (11-30 %) - Okanagan - Similkameen
Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
2.3 Élevage de bétail Inconnu Restreinte (11-30 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente)
4 Corridors de transport et de service Faible Petite (1-10 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
4.1 Routes et voies ferrées Faible Petite (1-10 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
4.2 Lignes de services publics Faible Petite (1-10 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
5 Utilisation des ressources biologiques Moyen Restreinte (11-30 %) Grave (31-70 %) Élevée (menace toujours présente)
5.3 Exploitation forestière et récolte du bois Faible
Moyen - Kootenay-Est et Kootenay-Ouest
Petite (1-10 %)
Restreinte (11-30 %) - Kootenay-Est et Kootenay-Ouest
Modérée (11-30 %)
Grave (31-70 %) - Kootenay-Est et Kootenay-Ouest
Élevée (menace toujours présente)
6 Intrusions et perturbations humaines Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente)
6.1 Activités récréatives Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente)
6.3 Travail et autres activités Faible Petite (1-10 %) Modérée (11-30 %) Élevée (menace toujours présente)
7 Modification des systèmes naturels Élevé Grande (31-70 %) Grave (31-70 %) Élevée (menace toujours présente)
7.1 Incendies et suppression des incendies Moyen
Élevé - Kootenay-Est
Restreinte (11-30 %)
Grande (31-70 %) - Kootenay-Est
Grave (31-70 %) Élevée (menace toujours présente)
8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques Élevé Grande (31-70 %) Extrême (71-100 %) Élevée (menace toujours présente)
8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes Inconnu Restreinte (11-30 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente)
8.2 Espèces indigènes problématiques Inconnu
Élevé - Thompson - Nicola
Inconnue
Grande (31-70 %) - Thompson - Nicola
Inconnue
Extrême (71-100 %) - Thompson - Nicola
Élevée (menace toujours présente)
9 Pollution Inconnu Grande (31-70 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente)
9.3 Effluents agricoles et sylvicoles Inconnu Grande (31-70 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente)
11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente)
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Inconnu Généralisée (71-100 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente))
11.4 Tempêtes et inondations Inconnu Grande (31-70 %) Inconnue Élevée (menace toujours présente)

4.2 Description des menaces

UICN 1 Développement résidentiel et commercial

1.1 Zones résidentielles et urbaines

Des pertes d’habitat additionnelles sont prévues dans une grande partie de l’aire de répartition du Pic de Lewis en Colombie-Britannique, en raison de la croissance et de l’expansion de la population humaine. Entre 2013 et 2023, la taille de la population humaine (et, par extension, l’urbanisation) devrait augmenter de 8,9; 5,3; 4,4; 2,0 et 1,0 % dans les districts régionaux de Thompson - Nicola, d’Okanagan - Similkameen, de Kootenay-Est, de Cariboo, et de Kootenay - Boundary, respectivement (Province of British Columbia, 2013). Les données de zonage (2013) de la Ville de Kamloops et du district régional d’Okanagan - Similkameen indiquent que 1 895 et 4 124 ha d’habitat convenable possible pour le Pic de Lewis (classes 1-4; Gyug [2013a]), respectivement, se trouvent dans des zones où il existe des possibilités de développement résidentiel et commercial. On trouve aussi 1 953 ha et 933 ha d’habitat convenable possible pour l’espèce dans des zones visées par des permis de développement à Kamloops et dans le district régional d’Okanagan - Similkameen, respectivement.

UICN 2 Agriculture et aquaculture

2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois

Seulement dans la région d’Okanagan - Similkameen, plus de 5 900 ha sont occupés par des vergers d’arbres fruitiers et d’arbres à noix et des cultures de petits fruits (B.C. Ministry of Agriculture and Lands, 2006). La superficie totale des terres occupées par l’agriculture a constamment augmenté dans la région d’Okanagan - Similkameen depuis 1996 (B.C. Ministry of Agriculture and Lands, 2006), et cette tendance devrait se poursuivre. Les données de zonage (2013) de la Ville de Kamloops et du district régional d’Okanagan - Similkameen indiquent que 22 ha et 7 511 ha d’habitat convenable possible pour le Pic de Lewis (classes 1-4, Gyug [2013a]), respectivement, se trouvent dans des secteurs zonés aux fins de développement agricole.

2.3 Élevage de bétail

La présence à long terme du bétail ou sa concentration (qui a un impact sur la végétation en raison du pâturage ou broutage et du piétinement) peut dégrader l’habitat en réduisant la qualité de la strate herbacée et arbustive, notamment en ce qui concerne la production d’insectes (Belsky et al., 1999; Abele et al., 2004). En Arizona, l’abondance des espèces d’insectes a été quatre à dix fois plus importante dans les exclos protégeant les plantes contre le pâturage que dans les pâturages (Rambo et Faeth, 1999). En Idaho, les sites de pâturage du bétail avaient plus de sol nu et moins de couvert herbacé que les sites de pâturage des ovins, mais aucune comparaison n’a été effectuée pour ce qui est des sites non pâturés (Newlon, 2005). Les résultats préliminaires d’une étude de la productivité de la reproduction menée dans les régions d’Okanagan et de Boundary ont montré un taux de succès de reproduction élevé dans les peuplements riverains de peupliers (MacFarland, données inédites). De même, dans l’ouest du Montana, 89 % des nids en milieu riverain ont produit au moins un jeune atteignant l’âge de l’envol (Fylling, 2013). Ces résultats contredisent ceux d’une étude semblable menée au Colorado, qui a montré un taux de succès de reproduction relativement plus bas en milieu riverain (46 % des nids ont produit au moins un jeune atteignant l’âge de l’envol; Saab et Vierling [2001]). L’une des principales différences entre les zones d’étude est que la zone d’étude au Colorado est caractérisée par un sous-étage très épars en raison du pâturage du bétail, alors que les sous-étages de la zone des études menées dans la région d’Okanagan et de Boundary et au Montana sont bien développés. Même si ces résultats demeurent très provisoires, ils pourraient indiquer l’impact négatif du pâturage intensif du bétail (qui réduit la productivité du Pic de Lewis en supprimant la végétation du sous-étage et qui limite donc la production d’insectes). L’impact de cette menace à l’échelle de la population n’est pas connu pour l’instant.

UICN 4 Corridors de transport et de service

4.1 Routes et voies ferrées

La circulation de véhicules fait augmenter le risque de mortalité causée par les collisions, comme l’ont montré les quatre cas documentés concernant le Pic de Lewis entre 1998 et 2008, et les trois autres cas en 2014 uniquement (S.M. Beauchesne, données inédites; K. Baric, comm. pers.; J. Hobbs, comm. pers.; T. Luszcz, comm. pers.). Certains Pics de Lewis adultes ont été observés à l’occasion sur des routes asphaltées, en train de se nourrir d’insectes ou en train de boire dans des flaques d’eau (R. Howie, comm. pers.; P. Rodriguez de la Vega, comm. pers.; K. Fort, comm. pers.); or, un tel comportement peut faire augmenter le risque de collision avec des véhicules. Bien qu’aucune étude n’ait porté précisément sur l’importance des collisions avec des véhicules pour le Pic de Lewis, une analyse récente des facteurs de mortalité pour l’ensemble des oiseaux terrestres du Canada a révélé que, sur les 27 facteurs examinés, les collisions avec des véhicules représentaient la quatrième cause de mortalité (Calvert et al., 2013).

4.2 Lignes de services publics

Des travaux de construction sont en cours ou prévus dans le cas de plusieurs projets d’infrastructure de transport d’électricité, de pétrole et de gaz. Les travaux les plus importants seront réalisés dans les régions de Thompson - Nicola et de Cariboo. La nouvelle infrastructure de transport d’électricité devrait aussi faire augmenter les possibilités concernant d’autres projets de développement industriel dans la région (M. Sandy, comm. pers.). Les données de zonage (2013) de la Ville de Kamloops et du district régional d’Okanagan - Similkameen indiquent que 256 ha et 162 ha d’habitat convenable possible pour le Pic de Lewis (classes 1-4; Gyug [2013a]), respectivement, se trouvent dans des zones où il pourrait y avoir du développement industriel. On trouve aussi 14 643 ha d’habitat convenable possible pour l’espèce dans les secteurs du district régional d’Okanagan - Similkameen dont le zonage permet l’extraction des ressources (exploitation forestière, exploitation minière, etc.).

UICN 5 Utilisation des ressources biologiques

5.3 Exploitation forestière et récolte du bois

Le Pic de Lewis n’est pas considéré comme une espèce menacée par l’exploitation forestière commerciale, parce que la densité des peuplements dans son habitat de nidification est trop faible pour que l’exploitation soit rentable. De nombreux témoignages font toutefois état d’arbres de nidification, dont des arbres abritant plusieurs nids, qui ont été abattus pour la production de bois de chauffage, dans les régions de Kootenay-Est et de Kootenay-Ouest (Cooper et al., 1998; Beauchesne et Cooper, 2007; T. Antifeau, comm. pers.; Dulisse et Harrison, 2013). Cette menace est peut-être moins préoccupante dans d’autres régions, où la coupe pour la production de bois de chauffage serait moins répandue (L. Tedesco, comm. pers.).

UICN 6 Intrusions et perturbations humaines

6.1 Activités récréatives

La croissance de la population humaine sur la côte ouest et dans la région intérieure du sud de la Colombie-Britannique a mené à une activité accrue dans les zones naturelles restantes. Bien que dans certaines zones des Pics de Lewis soient devenus insensibles aux perturbations d’origine humaine, la plupart des oiseaux se méfient des gens s’approchant de leur site de nidification, et les oiseaux dérangés s’éloignent du nid jusqu’à ce que l’intrus ne soit plus décelé dans les environs (COSEWIC, 2010). Bock (1970) a constaté que les oiseaux qui étaient constamment dérangés désertaient parfois leur nid. De plus, l’utilisation de véhicules récréatifs hors route a augmenté considérablement dans plusieurs régions au cours des dernières décennies, et c’est le cas en particulier dans la région de Kootenay-Est. Ainsi, il est connu que le secteur du réservoir Koocanusa constitue une importante zone de nidification pour le Pic de Lewis, mais ce secteur est aussi de plus en plus populaire auprès des amateurs de véhicules hors route. Ces véhicules pourraient avoir un impact sur l’habitat du Pic de Lewis en endommageant la végétation du sous-étage. Le bruit des véhicules hors route peut aussi déranger les oiseaux durant la nidification, voire peut-être altérer leur comportement alimentaire (notamment l’approvisionnement en nourriture des oisillons).

6.3 Travail et autres activités

Les effets combinés de l’élimination sélective d’arbres de nidification actuellement occupés ou susceptibles de l’être au cours des années à venir, pour des raisons de sécurité ou d’esthétique ou pour d’autres raisons, pourraient être importants à l’échelle de la population de Pics de Lewis (Fraser et al., 1999). L’abattage d’arbres dangereux pratiqué à des fins de gestion des forêts, des parcs et des zones protégées accessibles au public, dans les corridors de transport et de transmission d’électricité et sur les terres privées continue d’entraîner la perte d’arbres de nidification convenables à l’espèce. La mort accidentelle de certains individus en raison de la présence de filets dans les vignobles a aussi été signalée (Vellend et Connolly, 1999).

UICN 7 Modification des systèmes naturels

7.1 Incendies et suppression des incendies

Le feu joue un rôle important dans le maintien de la structure ouverte de l’habitat du Pic de Lewis, et la suppression des incendies dans les forêts de pin ponderosa de faible altitude est considérée comme une menace importante pour l’espèce, car elle cause la dégradation de l’habitat de reproduction en favorisant la formation de jeunes peuplements denses de pin ponderosa et leur invasion par le douglas (Cooper et al., 1998). La suppression des incendies est considérée comme étant à l’origine de la disparition du Pic de Lewis dans la vallée du Fraser. L’espèce était commune entre 1920 et 1940 dans les brûlis ou les zones de coupe dans les régions de Vancouver et de North Vancouver, mais la régénération forestière et la suppression des incendies y ont entraîné sa disparition en empêchant la création de nouveaux milieux ouverts (Cooper et al., 1998). De plus, la gestion des combustibles dans les zones occupées par le Pic de Lewis peut altérer le caractère convenable de l’habitat en réduisant la végétation du sous-étage (en particulier les arbres et arbustes fruitiers), qui constitue une ressource alimentaire pour l’espèce.

Dans les forêts matures ou surannées, les incendies de forte intensité peuvent avoir des effets bénéfiques pour le Pic de Lewis en créant de l’habitat ouvert comportant de nombreux chicots; cependant, à plus long terme, la succession naturelle réduit la qualité de cet habitat créé par le feu (COSEWIC, 2010). Si la superficie de l’habitat créé par le feu est moins importante que celle de l’habitat dégradé par la succession végétale, la quantité d’habitat convenable à l’espèce diminuera à long terme. Les incendies qui dégagent une chaleur trop intense peuvent également détruire complètement l’habitat de nidification du Pic de Lewis.

Actuellement, le pourcentage de la population de Pics de Lewis qui occupe des brûlis (par rapport à d’autres types d’habitat) étant disproportionnellement élevé dans la région de Kootenay-Est par comparaison à d’autres régions, la suppression des incendies dans cette région pourrait avoir un impact (négatif) particulièrement élevé sur la population locale.

UICN 8 Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques

8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes

La compétition pour les cavités de nidification opposant le Pic de Lewis aux espèces introduites (p. ex. Étourneau sansonnet [Sturnus vulgaris]) est souvent décrite comme une menace pour le Pic de Lewis (Campbell et al., 1990; Lewis et al., 2002; Galen et al., 2003; COSEWIC, 2010). Dans la région d’Okanagan, 43 % des cavités occupées au cours d’une année donnée par le Pic de Lewis ont été réutilisées l’année suivante par l’Étourneau sansonnet, une espèce qui niche plus tôt au printemps (Zhu, 2006). Certaines sources font néanmoins état d’un certain niveau de tolérance entre les deux espèces et, même dans le cas de la région d’Okanagan, rien n’indique clairement que l’Étourneau sansonnet a réellement chassé le Pic de Lewis. De plus, les populations d’Étourneaux sansonnets ayant diminué considérablement en Colombie-Britannique (-3,9 % entre 1966 et 2011; IC à 95 % : de -5,0 à -2,7 %; Sauer et al. [2012]), l’impact possible de cette espèce est donc devenu moins important au cours des dernières années, et les programmes de lutte contre les Étourneaux sansonnets qui sont en cours devraient accentuer cette tendance. L’impact de cette menace à l’échelle de la population n’est pas connu pour l’instant.

8.2 Espèces indigènes problématiques

Les épidémies de dendroctones représentent une importante menace actuelle et possible pour l’habitat du Pic de Lewis. À l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce au Canada, 83 325 ha de forêts de pin ponderosa ont été infestés par le dendroctone du pin ponderosa (Dendroctonus ponderosae) et le dendroctone occidental du pin (D. brevicomis) (Maclauchlan et al., 2008). La superficie de l’habitat convenable possible (classes 1-4; Gyug [2013a]) dans la zone infestée par les insectes est de plus de 12 000 ha. Bien que ces infestations puissent entraîner à court terme une augmentation du nombre d’arbres morts susceptibles d’être utilisés comme sites de nidification, la durée de vie utile de ces arbres pour le Pic de Lewis est probablement beaucoup moindre que celles des arbres morts d’autres causes. Des observations dans la région de Thompson - Nicola, où l’infestation a été la plus grave jusqu’à maintenant, semblent indiquer que presque tous les pins tués par les dendroctones demeurent sur pied seulement durant quelques années après leur mort (T. Dickinson, T. Manning, J. Surgenor, comm. pers.). Compte tenu de l’étendue de l’infestation dans la région de Thompson - Nicola (une infestation qui a été fatale pour presque 100 % des pins ponderosa), on assistera très prochainement à une réduction spectaculaire du nombre d’arbres de nidification disponibles. Ceci est particulièrement important dans la région de Thompson - Nicola, où plus de 55 % des nids connus se trouvent dans les forêts de pin ponderosa. Dans de nombreuses régions, il faudra attendre plusieurs décennies avant que des arbres de taille et d’état de décomposition convenables soient de nouveau disponibles pour soutenir la nidification du Pic de Lewis. Bien qu’on n’ait pas observé jusqu’à présent dans les autres régions d’infestations à des degrés semblables, il est possible que de telles infestations surviennent dans l’ensemble de l’aire de répartition du Pic de Lewis, compte tenu des scénarios de changements climatiques futurs.

UICN 9 Pollution

9.3 Effluents agricoles et sylvicoles

Durant la période de reproduction, le Pic de Lewis est principalement insectivore (Tobalske, 1997). Les effets de l’utilisation des pesticides, tant directs qu’indirects, sur le Pic de Lewis sont particulièrement préoccupants dans les régions productrices de raisins et d’autres fruits de la Colombie-Britannique, comme la vallée de l’Okanagan et la vallée de la Similkameen. Les baisses des populations d’oiseaux insectivores ont été associées à l’utilisation accrue de néonicotinoïdes (Hallmann et al., 2014). L’impact de cette menace à l’échelle de la population de Pics de Lewis n’est pas connu pour l’instant.

UICN 11 Changements climatiques et phénomènes météorologiques violents

11.1 Déplacement et altération de l’habitat et 11.4 Tempêtes et inondations

Les changements climatiques peuvent toucher les populations de Pics de Lewis de diverses manières, en entraînant notamment le déplacement de l’habitat vers le nord, l’arrivée hâtive des individus dans les aires de reproduction et une période de reproduction commençant plus tôt au printemps, ainsi qu’une perte d’habitat accrue en raison de l’augmentation de l’étendue et de la gravité des infestations de dendroctones (Logan et al., 2003) ou de l’augmentation des épisodes de vent fort (IPCC, 2007), ces derniers pouvant faire tomber prématurément les arbres de nidification. L’impact de cette menace à l’échelle de la population n’est pas connu pour l’instant.

5. Objectifs en matière de population et de répartition

L’objectif en matière de population et de répartition sera de maintenir ou d’accroître les populations régionales de Pics de Lewis et la répartition de l’espèce au Canada.

Justification :

Le COSEPAC a désigné le Pic de Lewis comme une espèce menacée en se fondant en partie sur la petite taille de la population et le déclin continu (inféré) de la population (COSEWIC, 2010). Cependant, en raison de l’incertitudeNote1de bas de page entourant les estimations de la taille de la population passée et actuelle de l’espèce au Canada, il est impossible pour l’instant de fixer des cibles numériques de rétablissement qui soient fiables. Les estimations préliminaires obtenues au moyen des données de base présentées au tableau 2 peuvent servir de lignes directrices provisoires pour chacune des régions; il serait prématuré toutefois de faire référence à ces données de manière explicite dans l’objectif général avant qu’une estimation plus rigoureuse de la population ne soit obtenue dans l’ensemble des régions. Des travaux sont en cours afin d’établir une approche fiable de suivi des tendances et des estimations plus précises de la population de base dans l’ensemble des régions.

Renverser la tendance au déclin de la population de Pics de Lewis n’est peut-être pas possible dans l’ensemble des régions. Dans la région de Thompson - Nicola, une épidémie de dendroctones du pin ponderosa a entraîné une réduction considérable de la disponibilité des arbres de nidification dans les forêts ouvertes de pin ponderosa, et il sera impossible de rétablir complètement cet habitat, même par des approches visant l’augmentation de la population comme l’installation de nichoirs et l’inoculation de champignons dans les arbres vivants qui subsistent; le seul objectif réaliste pour la région est donc de maintenir la population globale.

Dans d’autres régions comme celles d’Okanagan - Similkameen, de Boundary et de Kootenay-Est, où les menaces sont gérables, l’objectif est de faire augmenter la population et d’en faire accroître l’abondance dans les zones que l’espèce a déjà occupées.

6. Stratégies et approches générales pour l’atteinte des objectifs

6.1 Mesures déjà achevées ou en cours

Protection de l’habitat

  • Environ 17 867 ha d’habitat de qualité optimale du Pic de Lewis (classes d’habitat convenable 1 à 4; Gyug [2013a]) se trouvent dans des réserves écologiques, des parcs et des aires protégées de la province.
  • Les terrains acquis en 2013 par Conservation de la nature Canada (CNC) dans la région d’Okanagan-Sud comprennent 711 ha d’habitat convenable pour le Pic de Lewis. D’autres propriétés de CNC comportent 452 ha d’habitat convenable. Les propriétés de The Nature Trust of British Columbia comportent 3 869 ha d’habitat convenable.

Gestion de l’habitat

  • En décembre 2013, le gouvernement de la Colombie-Britannique avait créé 37 aires d’habitat faunique (Wildlife Habitat Areas, WHA), en vertu de la Forest and Range Practices Act (B.C. Ministry of Environment, 2014), qui comportent de l’habitat convenable du Pic de Lewis (5 266 ha). Quatre autres aires d’habitat faunique ont été proposées pour le Pic de Lewis, et elles couvrent 79 ha d’habitat convenable.
  • L’aire de gestion de la faune du sud de la vallée de l’Okanagan, qui a été agrandie en 2013, contient 973 ha d’habitat convenable. L’aire de gestion de la faune McTaggart-Cowan, établie en 2013, contient 1 760 ha d’habitat convenable.
  • Le Rocky Mountain Trench Ecosystem Restoration Program (Rocky Mountain Trench Ecosystem Restoration Program (en anglais seulement)) vise à remettre en état, entre 2011 et 2017, l’habitat de prairie ouverte et de forêt ouverte dans les Kootenays en ayant recours au brûlage d’entretien, à l’élagage du sous-étage et au brûlage dirigé. Une superficie de 2 140 ha d’habitat convenable se trouve dans cette région (et d’autres superficies d’habitat convenable seront créées par les diverses mesures de remise en état). Des travaux semblables sont menés dans les régions de Cariboo - Chilcotin et de Thompson - Nicola (J. Steciw et M. Sandy, comm. pers., 2013). Des activités de restauration sont aussi prévues dans les peuplements riverains de peupliers de la région de Boundary (L. Tedesco, comm. pers., 2013).
  • Dans le cadre de ce même programme, on a inoculé à certains arbres vivants des spores de champignons indigènes causant la carie du cœur afin de créer des arbres fauniques pour les espèces nichant dans des cavités dans la région de Kootenay-Est. Ces travaux se poursuivent dans le cadre du Fish and Wildlife Compensation Program (FWCP). Les résultats préliminaires sont prometteurs; seulement trois ans après l’inoculation, trois des arbres ont déjà été excavés ou sont déjà occupés par des oiseaux nicheurs cavicoles primaires.
  • Environ 22 685 ha d’habitat convenable du Pic de Lewis se trouvent dans des Zones importantes pour la conservation des oiseaux au Canada (ZICO) (cette désignation ne permet pas de protéger ou de gérer directement l’habitat, mais elle favorise la conservation des oiseaux par la sensibilisation accrue et le soutien d’initiatives de conservation locales).
  • Le personnel d’Environnement Canada et du Ministry of Forests, Lands, and Natural Resource Operations de la Colombie-Britannique travaille en collaboration avec la Granby Wilderness Society pour cartographier les peuplements riverains de peupliers et déterminer les sites prioritaires pour les projets d’intendance et de restauration de l’habitat dans la région de Boundary (T. Luszcz, comm. pers., 2013).
  • Un plan de gestion du bassin hydrographique des vallées des rivières Kettle et Granby est mis en œuvre dans la région de Boundary (L. Tedesco, comm. pers., 2013).
  • Dans le cadre du programme d’installation de nichoirs du Lake Windermere District Rod & Gun Club, des nichoirs seront installés en 2015 et un programme de suivi à long terme du Pic de Lewis sera mis en œuvre (R. Hoar, comm. pers., 2014).
  • Le programme Columbia Wetlands Waterbird Survey, mené dans la région de Kootenay-Est, vise à établir une ZICO, et Wildsight-Golden, en partenariat avec le Service canadien de la faune, concevra et mènera des relevés en bordure de routes dans la région, dans le cadre d’un programme de suivi à long terme assuré par des bénévoles (R. Darvill, comm. pers., 2014).

Recherche et suivi

  • Un programme préliminaire de suivi à long terme du Pic de Lewis au Canada a été élaboré et mis à l’essai en 2011 (Gyug, 2011). Il est fondé sur plusieurs projets d’inventaire de l’espèce menés auparavant (Cooper et Beauchesne, 2000; J. Hobbs, données inédites; Dulisse, 2006; Luszcz et Sawicz, 2007; Jackett et al., 2007; Ferguson et Iredale, 2007; Beauchesne et Cooper, 2007; Nicola Tribal Association, données inédites). Les travaux ont continué en 2012, 2013 et 2014 afin de tester davantage le programme et de l’adapter, le cas échéant (Gyug, 2013b).
  • Un modèle du caractère convenable de l’habitat a été mis au point à partir des données sur l’habitat et les occurrences (recueillies dans le cadre de l’élaboration du programme de suivi des tendances), des cartes provinciales sur le climat et la végétation et de l’interprétation des orthophotos (Gyug, 2013a).
  • Une étude de la sélection des sites de nidification par le Pic de Lewis et du succès de la reproduction de l’espèce a été réalisée dans la région d’Okanagan-Sud en 2004 et en 2005 (Zhu, 2006). Une autre étude, qui a commencé en 2013 et qui s’est poursuivie en 2014, vise à évaluer le succès de la reproduction, le taux d’occupation des arbres de nidification et le taux de survie au nid en fonction d’un type d’habitat particulier dans les régions d’Okanagan-Sud et de Boundary.
  • Dans le cadre du programme d’intendance des arbres fauniques de la région d’Okanagan - Similkameen (Wildlife Tree Stewardship Program Okanagan-Similkameen, WiTS-OS), des chercheurs suivent depuis 2007, avec l’aide de bénévoles, des arbres de nidification sur des terres privées et d’autres terres dans les portions sud et centre de la vallée de l’Okanagan et dans la vallée de la Similkameen.

Sensibilisation, éducation et participation

  • Le plan de gestion fédéral du Pic de Lewis, publié en 2014 (Environment Canada, 2014), contient une annexe qui porte sur les pratiques exemplaires de gestion pour l’espèce.
  • Des feuillets d’information, des articles et d’autres documents sont distribués périodiquement depuis 2006 aux propriétaires de terres privées et aux naturalistes afin de les encourager à signaler leurs observations de l’espèce.
  • Entre 2006 et 2013, l’Okanagan Similkameen Conservation Alliance et les responsables du South Okanagan Similkameen Stewardship Program ont mené à bien des activités de sensibilisation et d’incitation à la participation auprès des producteurs de raisins et d’autres fruits dans les vallées de l’Okanagan et de la Similkameen.
  • Les sociétés forestières des régions de Thompson - Nicola, de Kootenay-Ouest et de Kootenay-Est ont mené des activités de sensibilisation (M. Sandy et T. Antifeau, comm. pers., 2013) auprès des propriétaires de ranchs et des Premières Nations dans la région de Nicola (C. Gill, comm. pers., 2013) et auprès de propriétaires privés dans la région de Boundary (T. Luszcz, comm. pers., 2013).
  • L’Équipe de rétablissement des écosystèmes du chêne de Garry diffuse de la documentation sur la population de Pics de Lewis disparue de la dépression de Géorgie, notamment un feuillet d’information sur l’espèce extrait de son manuel de terrain intitulé Species at Risk in Garry Oak and Associated Ecosystems in British Columbia (GOERT, 2003).

6.2 Orientation stratégique pour le rétablissement

Tableau 4. Tableau de planification du rétablissement
Menace ou élément limitatif PrioritéNoteide bas de page Stratégie générale pour le rétablissement Description générale des approches de recherche et de gestion
UICN 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois ÉlevéeNotejde bas de page Atténuation des menaces
  • Poursuivre la mise en œuvre d’initiatives visant à limiter l’abattage d’arbres de nidification possibles (p. ex. améliorer les lignes directrices relatives à l’évaluation des arbres dangereux à l’intention de l’industrie et des municipalités)
UICN 7.1 Incendies et suppression des incendies; UICN 8.2 Espèces indigènes problématiques Moyenne Atténuation des menaces
  • Continuer les approches relatives à l’augmentation et à la restauration de l’habitat dans les secteurs où l’habitat de reproduction a disparu ou qu’il s’est dégradé
Toutes les menaces (à l’exception de UICN 8.2 Espèces indigènes problématiques) Élevée Protection et gestion de l’habitat
Toutes les menaces Élevée Protection et gestion de l’habitat
  • Encourager l’adoption des pratiques exemplaires de gestion (Environment Canada, 2014)
UICN 2.3 Élevage de bétail; UICN 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois; UICN 7.1 Incendies et suppression des incendies; UICN 8.1 Espèces exotiques (non indigènes) envahissantes; UICN 8.2 Espèces indigènes problématiques (à l’extérieur de la région de Thompson – Nicola); UICN 9.3 Effluents agricoles et sylvicoles; UICN 11 Changements climatiques Élevée Recherche et suivi
  • Suivre les populations pour déterminer si la gravité des impacts évolue avec le temps (p. ex. vérifier si les impacts dont la gravité devrait être faible ne deviennent pas des impacts de gravité moyenne, élevée ou très élevée)
  • Quantifier les impacts des menaces dont on ne connaît pas la gravité
Lacunes dans les connaissances Élevée Recherche et suivi
  • Mettre en œuvre un programme de suivi à long terme en vue de déterminer les tendances de la population et la distribution à l’intérieur de l’aire de répartition
Lacunes dans les connaissances Moyenne Recherche et suivi
  • Recueillir les données nécessaires à la compréhension des impacts à l’échelle de la population de la fourniture d’habitat dans le futur (p. ex. succès de la reproduction, taux d’occupation des arbres de nidification et taux de survie au nid en fonction d’un type d’habitat particulier)
Lacunes dans les connaissances Moyenne Recherche et suivi
  • Établir les stades vitaux qui limitent le plus la croissance de la population
Lacunes dans les connaissances Moyenne Recherche et suivi
  • Déterminer les voies migratoires ainsi que les principaux secteurs d’habitat d’hivernage et les principales menaces pesant sur l’espèce
Lacunes dans les connaissances Moyenne Recherche et suivi
  • Établir l’étendue spatiale et les caractéristiques importantes de l’habitat d’alimentation
Lacunes dans les connaissances Moyenne Recherche et suivi
  • Estimer le degré de connectivité entre les populations dans chacune des régions canadiennes
Lacunes dans les connaissances Moyenne Recherche et suivi
  • Suivre l’efficacité des mesures actuelles de gestion et de protection de l’espèce (p. ex. aires d’habitat faunique)
Toutes les menaces Moyenne Sensibilisation, éducation et intendance
  • Tirer profit des programmes et des initiatives d’intendance déjà en place (notamment ceux qui visent tant les terres privées que les terres des Premières Nations) afin d’atténuer les menaces, de conserver l’habitat prioritaire et de recueillir les données supplémentaires qui s’imposent pour orienter le rétablissement de l’espèce (p. ex. connaissances traditionnelles)
Lacunes dans les connaissances; menaces dans les aires d’hivernage Moyenne Sensibilisation, éducation et intendance
  • Collaborer avec les partenaires internationaux en vue de coordonner les initiatives de conservation outre-frontières

7. Habitat essentiel

7.1 Désignation de l’habitat essentiel de l’espèce

En vertu de l’alinéa 41(1)c) de la LEP, les programmes de rétablissement doivent inclure une désignation de l’habitat essentiel de l’espèce, dans la mesure du possible, et des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de cet habitat. Des limites plus précises pourraient être cartographiées, et des superficies supplémentaires d’habitat essentiel pourraient être ajoutées sur la base des résultats de travaux futurs. Une des principales considérations lors de la désignation de l’habitat essentiel est la superficie, la qualité et l’emplacement de l’habitat nécessaires pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition.

De l’habitat essentiel du Pic de Lewis a été désigné dans les six régions suivantes :

  1. Okanagan - Similkameen (57 080 ha)
  2. Thompson - Nicola (97 529 ha)
  3. Boundary (12 962 ha)
  4. Kootenay-Est (18 129 ha)
  5. Kootenay-Ouest (2 910 ha)
  6. Cariboo - Chilcotin (50 ha)

L’habitat essentiel du Pic de Lewis a été défini au moyen d’un modèle du caractère convenable de l’habitat (régions 1 à 4) et de l’emplacement des nids (régions 5 et 6). Les données actuellement disponibles ne sont pas suffisantes pour désigner la totalité de l’habitat essentiel dans les régions d’Okanagan - Similkameen et de Cariboo - Chilcotin. Un calendrier des études (section 7.2) a été établi afin d’obtenir les données nécessaires à la désignation de la totalité de l’habitat essentiel pour atteindre les objectifs en matière de population et de répartition. Il y aura mise à jour de la désignation de l’habitat essentiel lorsque ces données seront disponibles, soit dans un programme de rétablissement modifié, soit dans un plan d’action.

Désignation de l’habitat essentiel au moyen de l’habitat convenable modélisé (régions 1 à 4)

L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans les régions d’Okanagan - Similkameen, de Thompson - Nicola, de Boundary et de Kootenay-Est a été défini au moyen d’un modèle du caractère convenable de l’habitat (Gyug, 2013a), qui comprend trois grands types d’habitat : forêts ouvertes de pin ponderosa, peuplements riverains de peupliers et brûlis. La superficie modélisée a été délimitée à partir des données provinciales de température moyenne annuelle, de précipitations annuelles moyennes, de latitude et d’altitude ainsi que des variantes du système de classification biogéoclimatique des écosystèmes de la Colombie-Britannique. Cette superficie a ensuite été divisée en carrés de 400 m de côté, et des classes de caractère convenable ont été associées à chaque carré par ordre décroissant au moyen des principales caractéristiques de l’habitat du Pic de Lewis tirées de cartes d’inventaire des ressources végétales, de la modélisation altimétrique numérique, de l’interprétation des orthophotos et d’une évaluation sur le terrain (Gyug, 2013a). Les classes 1 à 4 (caractère convenable « très élevé » à « faible »Note2de bas de page) du modèle ont été jugées nécessaires au soutien de la population actuelle parce qu’elles incluent 85 % des nids connus (dont 34 % dans la classe 4 à elle seule). Pour tout arbre de nidification connu associé à un habitat d’une classe autre que les classes 1 à 4 (c’est-à-dire les 15 % restants de la population), on a désigné des superficies supplémentaires d’habitat essentiel en se fondant sur un rayon égal à la distance estimée de quête de nourriture (400 m) autour de chaque arbre.

Désignation de l’habitat essentiel fondée sur l’emplacement des nids (régions 5 et 6)

La couverture spatiale du modèle de Gyug (2013a) n’inclut pas les régions de Kootenay-Ouest et de Cariboo - Chilcotin. Dans la région de Kootenay-Ouest, la majorité des nids récents ont été repérés dans un grand brûlis situé le long de la rivière Pend d’Oreille, au sud-est de Trail (Dulisse et Harrison, 2013). La totalité du brûlis Pend d’Oreille a donc été désignée comme une zone d’habitat essentiel. Des zones supplémentaires d’habitat essentiel ont été désignées et concernent les arbres de nidification connus (à l’extérieur du brûlis) entourés d’un cercle d’un rayon égal à la distance estimée de quête de nourriture (400 m). L’intensité des relevés ayant été plus faible dans la région de Cariboo - Chilcotin, on ne connaît pas la totalité des emplacements des principales zones d’habitat nécessaires au soutien de la population. L’habitat essentiel y a donc été désigné seulement d’après les arbres de nidification connus entourés d’un cercle d’un rayon de 400 m. La désignation du reste de l’habitat essentiel dans cette région reste à faire.

Description des caractéristiques biophysiques

À l’intérieur des limites géospatiales indiquées aux figures 3 à 8, de l’habitat essentiel est désigné partout où les caractéristiques biophysiques spécifiques nécessaires au soutien du Pic de Lewis sont présentes. L’estimation actuelle la plus précise de la distance de quête de nourriture est de 400 m (selon Environnement Canada, données inédites, et appuyée par l’opinion de spécialistes - L. Gyug et J. Cooper, comm. pers., 2014). Par conséquent, une distance de 400 m est considérée comme la distance essentielle entourant tout arbre de nidification connu ou possible à l’intérieur de laquelle les principales caractéristiques de l’habitat d’alimentation doivent être présentes. Les caractéristiques spécifiques de l’habitat de nidification et de l’habitat d’alimentation sont les suivantes :

Habitat de nidification :
  • arbres de nidification connus :
    • pour avoir été occupés par le Pic de Lewis à n’importe quel moment dans le passé (y compris certains poteaux électriquesNote3de bas de page)

OU

  • arbres de nidification possiblesNote4de bas de page :
    • principalement le pin ponderosa, le peuplier baumier de l’Ouest ou le douglas (habituellement brûlé), mais aussi le peuplier faux-tremble, le bouleau à papier, le mélèze de l’Ouest ou (dans la région de Kootenay-Ouest) le sapin subalpin (Abies lasiocarpa);
    • dhp > 30 cm dans les peuplements dominés par le pin ponderosa et le peuplier, ou dhp > 24 cm dans les zones de brûlisNote5de bas de page;
    • soit qui contiennent déjà des cavités (naturelles ou créées par d’autres espèces; ouverture minimale de 5 cm de diamètre; Zhu [données inédites]), soit à un stade de décomposition très avancée qui facilite l’excavation par le Pic de Lewis (classe de carie « 2 » ou plus élevée; Fenger et al. [2006]);
    • vivants ou morts.
Habitat d’alimentation (à moins de 400 m d’un arbre de nidification connu ou possible [tel que défini plus haut]) :
  • arbres sur pied dont la fermeture du couvert est inférieure à 35 % (Zhu et al., 2012), qui servent de perchoirs, à la quête de nourriture et de caches pour la nourriture;
  • végétation du sous-étage (strate de graminées et strate arbustive) soutenant les ressources alimentaires en insectes qui sont essentielles durant la période de nidification;
  • arbres et arbustes fruitiers (p. ex. l’amélanchier à feuilles d’aulne [Amelanchier alnifolia], les gadeliers [Ribes spp.] et le cerisier de Virginie [Prunus virginiana]) constituant des sources de nourriture qui sont essentielles à l’espèce à la fin de la période de reproduction ou après la période de reproduction.

Les zones d’habitat essentiel du Pic de Lewis sont présentées aux figures 3 à 8. Sur chaque carte, l’habitat essentiel de l’espèce au Canada est représenté par les zones en jaune (unités) dans lesquelles les critères d’habitat essentiel et la méthode précisés dans la présente section sont respectés.

Figure 3. L’habitat essentiel du Pic de Lewis au Canada est représenté par les zones en rouge (unités) dans lesquelles les critères d’habitat essentiel et la méthode précisés à la section 7.1 sont respectés. Le territoire des États-Unis (en gris) est exclu.
L’habitat essentiel du Pic de Lewis au Canada
Description longue pour la figure 3

La figure 3 montre les six parcelles d’habitat essentiel du Pic de Lewis en Colombie-Britannique. La plus grande parcelle se trouve près des rivières qui entourent Kamloops (région de Thompson – Nicola). La deuxième plus grande parcelle se trouve près de Kelowna (dans la région d’Okanagan – Similkameen). La troisième plus grande parcelle se trouve près de Cranbrook (région de Kootenay Est). La quatrième parcelle (régions de Boundary et de Kootenay Ouest) et la cinquième parcelle, qui sont les deux plus petites, sont situées exactement sur la frontière canado américaine. On voit aussi une sixième parcelle (région de Cariboo – Chilcotin) qui est très petite et isolée, entre la route 20 et le fleuve Fraser.

Figure 4. L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région d’Okanagan - Similkameen (les régions de Thompson - Nicola et de Boundary sont partiellement visibles vers le nord-ouest et l’est) est représenté par les zones en jaune (unités) dans lesquelles les critères d’habitat essentiel et la méthode précisés à la section 7.1 sont respectés. Le territoire des États-Unis (en gris) est exclu.
L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région d’Okanagan
Description longue pour la figure 4

La figure 4 est un gros plan des localités d’habitat essentiel dans la région d’Okanagan – Similkameen. Les localités d’habitat essentiel se trouvent principalement sur les rives des plans d’eau, comme la rivière Similkameen, le lac Skaha et le lac Okanagan.

Figure 5. L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région de Thompson - Nicola est représenté par les zones en jaune (unités) dans lesquelles les critères d’habitat essentiel et la méthode précisés à la section 7.1 sont respectés.
L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région de Thompson
Description longue pour la figure 5

La figure 5 est un gros plan des localités d’habitat essentiel dans la région de Thompson – Nicola. Comme c’est le cas dans la région d’Okanagan – Similkameen, l’habitat essentiel se trouve essentiellement près des plans d’eau, notamment la rivière Thompson et le lac Kamloops.

Figure 6. L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans les régions de Boundary et de Kootenay-Ouest est représenté par les zones en jaune (unités) dans lesquelles les critères d’habitat essentiel et la méthode précisés à la section 7.1 sont respectés. Le territoire des États-Unis (en gris) est exclu.
L’habitat essentiel du Pic de Lewis
Description longue pour la figure 6

La figure 6 est un gros plan des localités d’habitat essentiel dans la région de Boundary et de Kootenay Ouest. On y voit trois petites parcelles d’habitat essentiel à la frontière canado américaine; une des parcelles se trouve près de Greenwood, une autre près de Christina Lake, et une autre au sud de Salmo.

Figure 7. L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région de Kootenay-Est est représenté par les zones en jaune (unités) dans lesquelles les critères d’habitat essentiel et la méthode précisés à la section 7.1 sont respectés. Le territoire des États-Unis (en gris) est exclu.
L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région de Kootenay-Est
Description longue pour la figure 7

La figure 7 est un gros plan des localités d’habitat essentiel dans la région de Kootenay Est. Des parcelles d’habitat essentiel se trouvent près de Hot Springs, de Fairmont Hot Springs, de Canal Flats, de Kimberley, de Jaffray et de Baynes Lake.

Figure 8. L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région de Cariboo - Chilcotin est représenté par la zone en jaune (unité) dans laquelle les critères d’habitat essentiel et la méthode précisés à la section 7.1 sont respectés.
L’habitat essentiel du Pic de Lewis dans la région de Cariboo
Description longue pour la figure 8

La figure 8 montre la petite parcelle isolée d’habitat essentiel qui se trouve entre la route 20 et le fleuve Fraser, près de la région de Cariboo – Chilcotin.

7.2 Calendrier des études visant à désigner l’habitat essentiel

Tableau 5. Calendrier des études nécessaires à la désignation de l’habitat essentiel du Pic de Lewis.
Description de l’activité Justification Échéancier
Terminer les relevés additionnels du Pic de Lewis et de son habitat dans la région de Cariboo - Chilcotin. Il y a suffisamment d’habitat essentiel désigné pour soutenir les objectifs en matière de population et de répartition dans la région de Cariboo - Chilcotin. 2015-2020
Travailler en collaboration avec les organisations concernées pour terminer la désignation de l’habitat essentiel dans la région d’Okanagan - Similkameen. Il y a suffisamment d’habitat essentiel désigné pour soutenir les objectifs en matière de population et de répartition dans la région d’Okanagan - Similkameen. 2015-2020

Bien que l’habitat essentiel désigné actuellement soit considéré comme suffisant pour soutenir les objectifs en matière de population et de répartition dans l’ensemble des régions, à l’exception des régions d’Okanagan - Similkameen et de Cariboo - Chilcotin, il est important de mentionner que les brûlis sont des milieux particulièrement dynamiques. À intervalles réguliers (au moins tous les cinq ans), il faudra examiner les données sur les brûlis et déterminer si les zones brûlées récemment qui respectent les critères de l’habitat essentiel doivent être ajoutées à l’habitat essentiel. De même, les brûlis existants qui ont perdu leurs caractéristiques d’habitat essentiel (sous l’effet de la succession végétale naturelle) devraient être éliminés de l’habitat essentiel.

7.3 Activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel

La compréhension de ce qui constitue la destruction de l’habitat essentiel est nécessaire à la protection et à la gestion de cet habitat. La destruction de l’habitat essentiel est déterminée au cas par cas. On peut parler de destruction lorsqu’il y a dégradation d’un élément de l’habitat essentiel, soit de façon permanente ou temporaire, à un point tel que l’habitat essentiel n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions lorsqu’exigé par l’espèce. La destruction peut découler d’une activité unique à un moment donné ou des effets cumulés d’une ou de plusieurs activités au fil du temps (Government of Canada, 2009).

Le tableau 6 donne des exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel de l’espèce; il peut toutefois exister d’autres activités destructrices.

Tableau 6. Exemples d’activités susceptibles d’entraîner la destruction de l’habitat essentiel du Pic de Lewis.
Description de l’activité Description de l’effet Information supplémentaire
Abattage de tout arbre de nidification connuNotelde bas de page ou modification de ces arbres (p. ex. à la suite d’un étêtage ou d’un ébranchage) qui fait en sorte que les cavités de nidification ne sont plus accessibles Cette activité entraînera la perte directe d’habitat de nidification possible.

Menaces associées : UICN 1.1 Zones résidentielles et urbaines; UICN 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois; UICN 4.2 Lignes de services publics; UICN 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois.

S’applique en tout temps. Il se peut que certains arbres soient occupés actuellement sans être des arbres connus (en raison d’une couverture de relevés incomplète) et que d’autres arbres puissent être occupés dans le futur.

Abattage d’un nombre important d’« arbres de nidification possibles »Notemde bas de page Cette activité peut entraîner la perte directe d’habitat de nidification parce qu’il se peut que certains de ces arbres soient occupés actuellement sans être des arbres connus (en raison d’une couverture de relevés incomplète) et que d’autres arbres puissent être occupés dans le futur.

Menaces associées : UICN 1.1 Zones résidentielles et urbaines; UICN 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois; UICN 4.2 Lignes de services publics; UICN 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois.

S’applique en tout temps.

Abattage d’un nombre important d’arbres sur pied matures à moins de 400 m d’un arbre de nidification connu ou possible Cette activité entraînera la perte d’arbres qui servent de perchoirs, à la quête de nourriture et de caches pour la nourriture.

Menaces associées : UICN 1.1 Zones résidentielles et urbaines; UICN 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois; UICN 4.2 Lignes de services publics; UICN 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois.

S’applique en tout temps.

Remplacement de l’habitat de forêt ouverte (fermeture du couvert inférieure à 35 %) par l’habitat de forêt fermée (fermeture du couvert supérieure à 35 %) La modification délibérée des régimes de perturbations naturelles peut mener à un habitat de forêts denses qui n’est pas convenable pour le Pic de Lewis, un insectivore aérien.

Menaces associées : UICN 5.3 Exploitation forestière et récolte du bois (reboisement); UICN 7.1 Incendies et suppression des incendies.

S’applique en tout temps.

Déboisement important ou destruction de la végétation du sous-étage (c.-à-d. les strates de graminées et d’arbustes) à moins de 400 m d’un arbre de nidification connu ou possible Le déboisement important ou la destruction de la végétation du sous-étage peut mener indirectement à la perte de ressources alimentaires et à une diminution des possibilités de quête de nourriture parce que la végétation du sous-étage est nécessaire à la production des insectes qui sont consommés par le Pic de Lewis.

Menaces associées : UICN 1.1 Zones résidentielles et urbaines; UICN 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois; UICN 2.3 Élevage de bétail; UICN 4.2 Lignes de services publics; UICN 6.1 Activités récréatives.

Les ressources alimentaires en insectes sont des plus essentielles avant la période de nidification et durant la période de nidification (d’avril à juillet) et deviennent moins importantes après la période de nidification (d’août à octobre); c’est pourquoi l’abattage d’arbres en dehors de la période de reproduction n’entraînera peut-être pas la destruction de l’habitat. Cependant, si la méthode d’abattage des arbres mène à une absence de végétation ou à une réduction importante de la végétation d’ici la prochaine période de reproduction, il est probable que l’activité entraîne la destruction de l’habitat.

Déboisement important ou destruction d’arbres ou d’arbustes fruitiers à moins de 400 m d’un arbre de nidification connu ou possible Le déboisement important d’arbres ou d’arbustes fruitiers peut entraîner la perte de ressources alimentaires (fruits et petits fruits) et réduire les possibilités de quête de nourriture.

Menaces associées : UICN 1.1 Zones résidentielles et urbaines; UICN 2.1 Cultures annuelles et pérennes de produits autres que le bois; UICN 2.3 Élevage de bétail; UICN 4.2 Lignes de services publics; UICN 6.1 Activités récréatives.

Les fruits et les petits fruits sont des plus essentiels à la fin de la période de reproduction et après la période de reproduction (de la mi-juin à octobre); cependant, l’abattage d’arbres et d’arbustes fruitiers durant l’hiver aura un impact sur l’habitat essentiel l’année suivante parce que ces végétaux sont des espèces pluriannuelles relativement longétives et qu’ils ne sont pas capables de repousser dans l’année suivant leur abattage.

Certaines activités (pouvant être destructrices) seront peut-être menées dans des zones contenant de l’habitat essentiel du Pic de Lewis, à condition que des mesures soient prises pour éviter des impacts inacceptables sur les caractéristiques biophysiques de l’habitat essentiel. Certaines des mesures suggérées sont présentées à l’annexe B. Pour obtenir de plus amples renseignements, les promoteurs peuvent aussi communiquer avec Environnement Canada - Service canadien de la faune, Région du Pacifique et du Yukon.

8. Mesure des progrès

Les indicateurs de rendement présentés ci-dessous proposent un moyen de définir et de mesurer les progrès vers l’atteinte des objectifs en matière de population et de répartition.

  • Le suivi des tendances indique que les populations des régions 1 à 6 sont stables ou qu’elles augmenteront d’ici 2020.
  • Le suivi du Pic de Lewis et de son habitat à la limite de son aire de répartition indique que la superficie de l’aire de répartition est stable ou qu’elle augmentera d’ici 2020.

9. Énoncé sur les plans d’action

Au moins un plan d’action visant le Pic de Lewis sera publié dans le Registre public des espèces en péril dans les cinq années suivant la publication finale du présent programme de rétablissement.

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Communications personnelles

Ted Antifeau. Rare and Endangered Species Biologist, B.C. Ministry of Natural Resource Operations. 2013.

Dick Cannings. Environmental Consultant and Bird Expert, Cannings Holm Consulting Ltd. 2008.

John Cooper. Environmental Consultant, Cooper, Beachesne and Associates. 2014.

Rachel Darvill. Environmental Consultant, Wildsight-Golden. 2014

Tom Dickinson. Dean of Science, Thompson Rivers University. 2008.

Les Gyug. Environmental Consultant, Okanagan Wildlife Consulting. 2014.

Richard Hoar. Président, Lake Windermere District Rod & Gun Club. 2014.

Tanya Luszcz. Partners in Flight Coordinator - Great Basin and Yukon Region, Environnement Canada. 2013.

Mary Sandy. Senior Staff Archeaologist/Anthropologist. Esh-kn-am Cultural Resource Management Services. 2013.

Julie Steciw. Wildlife Biologist, B.C. Ministry of Natural Resource Operations. 2013.

John Surgenor. Wildlife Biologist, B.C. Ministry of Natural Resource Operations. 2013.

Lisa Tedesco. Habitat Biologist, B.C. Ministry of Natural Resource Operations. 2013.

Annexe A : Effets sur l’environnement et sur les espèces non ciblées

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement et d’évaluer si les résultats d’un document de planification du rétablissement peuvent affecter un élément de l’environnement ou tout objectif ou cible de la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD).

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés dans le présent énoncé, ci-dessous.

La plupart des mesures proposées dans le présent programme de rétablissement (suivi, recherche et protection de l’habitat) ne sont pas intrusives et ne devraient donc pas avoir d’effets négatifs sur les espèces non ciblées. La mise en valeur et la protection de l’habitat du Pic de Lewis devraient avoir une incidence bénéfique ou à tout le moins neutre pour la plupart des espèces sauvages en péril associées aux peuplements riverains de peupliers (p. ex. Petit-duc des montagnes [Megascops kennicottii]), aux forêts ouvertes de pin ponderosa (p. ex. Petit-duc nain [Otus flammeolus]) et aux prairies (p. ex. Chevêche des terriers [Athene cunicularia]). Toutefois, certaines activités de mise en valeur de l’habitat, en particulier le brûlage dirigé, pourraient avoir des effets néfastes pour certaines espèces non ciblées (p. ex. espèces végétales ou animales rares préférant un couvert forestier plus fermé). Des évaluations approfondies s’imposeront pour déterminer quelles espèces bénéficieront le plus des mesures de restauration et de gestion de l’habitat proposées. Un compromis devra être établi de façon à ce que la quantité d’habitat disponible soit suffisante pour assurer la conservation et le rétablissement de toutes les espèces.

Annexe B : Pratiques exemplaires de gestion en vue de réduire au minimum les impacts sur l’habitat du Pic de Lewis

Les pratiques exemplaires de gestion suivantes sont présentées comme des lignes directrices visant à limiter les impacts sur l’habitat du Pic de Lewis. Qu’une activité ait entraîné la destruction de l’habitat essentiel, ou qu’elle soit susceptible de le faire, la destruction de l’habitat essentiel sera évaluée au cas par cas. Pour obtenir de plus amples renseignements sur l’application de ces pratiques exemplaires visant à éviter la destruction de l’habitat essentiel, veuillez communiquer avec Environnement Canada -Service canadien de la faune, Région du Pacifique et du Yukon.

Éviter la destruction durant les activités de gestion de la végétation (voir les menaces 4, 5, 7 et 8 au tableau 3)

  • Intégrer des dispositions relatives au maintien des caractéristiques de l’habitat essentiel du Pic de Lewis dans le plan de gestion de la végétation
  • Planifier l’ensemble des activités de gestion de la végétation en dehors de la période de nidification (de septembre à avril)
  • Cartographier au préalable les arbres de nidification connus dans les zones d’entretien prévu et marquer ces arbres afin qu’ils soient conservés
  • Prévoir un mécanisme pour les équipes responsables de la gestion de la végétation afin qu’elles identifient et qu’elles marquent les arbres de nidification possibles
    • dans les peuplements très clairsemés (fermeture du couvert inférieure à 10 %), marquer tous les arbres de nidification possibles afin qu’ils soient conservés
    • dans les peuplements plus denses (fermeture du couvert de 10 à 35 %), marquer les arbres dont le caractère convenable possible est le plus grand (p. ex. pin ponderosa, peuplier de l’Ouest et arbres brûlés [de toute espèce]; classe de taille les plus élevées) afin qu’ils soient conservés
  • Lorsqu’il est nécessaire de modifier (p. ex. étêtage ou ébranchage) des arbres de nidification connus ou possibles, éviter les coupes qui éliminent l’accès aux cavités de nidification
  • Lorsqu’il est nécessaire d’abattre des arbres matures à moins de 400 m d’un arbre de nidification connu ou possible qui a été marqué, accorder la priorité à l’abattage des petits arbres (dhp < 20 cm) et des espèces non préférées (c.-à-d. conserver le pin ponderosa et le peuplier de l’Ouest)
  • Lorsqu’il est nécessaire de débroussailler ou d’enlever la végétation du sous-étage à moins de 400 m d’un arbre de nidification connu ou possible qui a été marqué :
    • utiliser une méthode mécanique plutôt que des herbicides
    • enlever en priorité les espèces autres que les arbres ou arbustes fruitiers

Éviter la destruction durant les activités de gestion urbaine ou de gestion des parcs (voir les menaces 1 et 6 au tableau 3)

  • Intégrer des dispositions relatives au maintien des caractéristiques de l’habitat essentiel du Pic de Lewis dans le plan d’aménagement urbain et de gestion des parcs
    • Faire évaluer les arbres susceptibles d’être dangereux en milieu urbain et dans les parcs par un évaluateur certifié selon le protocole décrit dans le document intitulé Wildlife/Danger Tree Assessor’s Course Workbook (Wildlife Tree Committee of B.C., 2012) afin de faire tout ce qui est possible pour assurer leur conservation
    • Modifier le tracé des sentiers de manière à les éloigner des arbres de nidification connus

Éviter la destruction durant les activités liées à l’élevage (voir la menace 2 au tableau 3)

  • Intégrer des dispositions relatives au maintien des caractéristiques de l’habitat essentiel du Pic de Lewis dans les plans d’exploitation des parcours
    • Essayer d’exclure le bétail des zones de nidification connues et possibles durant la période de reproduction (de mai à août) et, si possible, l’en exclure complètement (au moyen d’une clôture ou de pâturages de remplacement)
    • Quand il est impossible d’exclure complètement le bétail des zones de nidification connues et possibles, limiter l’activité du bétail de manière à ce que la végétation du sous-étage soit peu broutée ou piétinée (pression de pâturage < 10 %)

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