Saumon coho (Oncorhynchus kisutch) population du Fraser intérieur : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2016

Photo sous-marine d’un banc de saumons cohos
Photo : Saumon coho © E. Keeley, Idaho State University, 2016

Menacée
2016

Table des matières

Liste des figures

Liste des tableaux

Liste des annexes

 

Information sur le document

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2016. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le saumon coho (Oncorhynchus kisutch), population du Fraser intérieur, au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xii + 59 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2002. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le saumon coho (Oncorhynchus kisutch) (population du Fraser intérieur) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. viii + 39 p.

IRVINE, J.R. 2002. Rapport de situation du COSEPAC sur le saumon coho (Oncorhynchus kisutch) (population du Fraser intérieur) au Canada, in Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le saumon coho (Oncorhynchus kisutch) (population du Fraser intérieur) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1-39.

Note de production :

Le COSEPAC remercie Jake Schweigert d’avoir rédigé l’ébauche et la version provisoire du rapport de situation sur le saumon coho (population du Fraser intérieur) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Alan Sinclair, coprésident du Sous-comité de spécialistes des poissons marins du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Coho Salmon Oncorhynchus kisutch, Interior Fraser population, in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Saumon coho -- Photo : E. Keeley, Idaho State University.

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2016

Nom commun
Saumon coho - population du Fraser intérieur
Nom scientifique
Oncorhynchus kisutch
Statut
Menacée
Justification de la désignation
Cette population a connu des déclins de plus de 60 % du nombre de ses individus matures dans les années 1990 en raison de la diminution de la survie en milieu marin, de changements dans les habitats d’eau douce et de la surexploitation, ce qui a mené à la désignation « en voie de disparition » en 2002. Les effectifs de la population ont augmenté entre 2005 et 2012, mais l’échappée en 2014 et 2015 était très faible. Le taux de survie en mer a fléchi, et plusieurs menaces reliées aux espèces envahissantes, à la sécheresse, à la hausse des températures de l’eau, à l’utilisation des terres et à une urbanisation accrue pèsent sur l’habitat d’eau douce. Tous ces facteurs sont susceptibles d’entraîner des baisses d’effectifs de l’ordre de plus de 30 % sur trois générations, y compris au cours des dernières années et celles à venir.
Répartition
Colombie-Britannique, Océan Pacifique
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en mai 2002. Réexamen du statut : l'espèce a été désignée « menacée » en novembre 2016.

COSEPAC Résumé

Saumon coho
Oncorhynchus kisutch
Population du Fraser intérieur

Description et importance de l’espèce sauvage

Le saumon coho est l’une des sept espèces du genre Oncorhynchus indigènes de l’Amérique du Nord. Le saumon coho adulte pèse généralement de 2 à 5 kg (pour une longueur de 45 à 70 cm) et dépasse rarement 9 kg. Unique sur le plan génétique, la population du Fraser intérieur se distingue des populations du bas Fraser et des autres régions du Canada. Elle occupe environ 25 % de l’aire de répartition du saumon coho au Canada, et elle constitue une unité désignable qui est génétiquement distincte et qui possède des caractères évolutifs importants par rapport aux autres populations de saumons cohos.

Répartition

Le saumon coho est présent dans tout le bassin de la rivière Thompson, le plus vaste bassin versant du réseau du Fraser. Sa répartition dans les autres affluents du Fraser n’est cependant pas bien connue. Le saumon coho du bassin du Fraser intérieur migre sur de grandes distances dans le milieu océanique. Il a été capturé dans le cadre de pêches depuis l’Alaska jusqu’en Oregon, mais la plupart des captures ont été effectuées dans le cadre de pêches près de la côte ouest de l’île de Vancouver et dans le détroit de Georgia.

Habitat

Dans les bassins hydrographiques, l’habitat de fraie du saumon coho est habituellement regroupé. Les juvéniles se rassemblent généralement dans les milieux qui leur conviennent, dans les cours d’eau peu profonds et de faible pente, et parfois dans des lacs. La majeure partie du bassin du Fraser intérieur où l’on trouve des saumons cohos a subi les effets de l’exploitation forestière et d’autres perturbations d’origine humaine et elle sert maintenant à une variété d’activités agricoles.

Les saumons cohos juvéniles descendent le Fraser et restent pendant une certaine période dans l’estuaire, zone densément urbanisée. Ils passent habituellement le gros de leur séjour en milieu marin près de la côte, dans le sud de la Colombie-Britannique. Les aires marines qu’ils fréquentent ont été touchées par les changements climatiques, et ceux-ci ont réduit la productivité ainsi que le taux de survie du saumon coho dans le sud de la Colombie-Britannique au cours des deux dernières décennies.

Biologie

Les saumons cohos du Fraser intérieur reviennent en eau douce à l’automne pour y frayer jusqu’au début de l’hiver. Les alevins émergent du gravier au printemps suivant et restent habituellement en eau douce une année entière avant d’entamer leur migration vers la mer, où ils entrent à l’état de smolts. La plupart des saumons cohos passent 18 mois en mer avant de retourner en eau douce pour frayer et compléter leur cycle vital de trois ans.

Dans la plupart des bassins du Fraser intérieur, la femelle du saumon coho est plus grande que le mâle, mais légèrement moins abondante (~45 p. 100 des remontes). Le saumon coho du Fraser intérieur est plus petit et habituellement moins fécond que les poissons du même âge d’autres bassins.

Taille et tendances de la population

La remonte annuelle (prises + échappée de géniteurs) se chiffrait en moyenne à 161 000 (sans tendance) entre 1985 et 1993. Elle a ensuite connu un déclin marqué pour se chiffrer en moyenne à 37 000 (aucune tendance particulière) entre 1994 et 2012. L’échappée se chiffrait à environ 60 000 entre 1985 et 1989, puis elle a diminué jusqu’à 16 000 en 1997, avant d’augmenter et d’atteindre 39 000 en 2001, puis de diminuer de nouveau pour atteindre 15 000 en 2005. L’échappée a augmenté à nouveau pour atteindre 41 000 en 2012, puis elle a diminué au cours des deux dernières années pour atteindre 21 000 en 2014.

La survie en milieu marin des smolts jusqu’au moment de la montaison continue d’être faible, se chiffrant en moyenne à moins de 5 % au cours de la dernière décennie, et elle est beaucoup plus faible que la moyenne de 15 % observée au cours des années 1970 et 1980. Les valeurs les plus récentes de la survie en milieu marin sont les plus basses observées, atteignant 0,1 % en 2014.

Menaces et facteurs limitatifs

La surpêche, l’évolution des conditions marines et les perturbations de l’habitat ont toutes contribué au déclin de l’abondance. Le saumon coho a fait l’objet de prises excessives au début des années 1990, période où les répercussions de la pêche et les déclins concomitants de la productivité n’étaient pas encore évidents pour les gestionnaires. Les conditions marines défavorables permanentes, la perturbation du milieu d’eau douce et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes constituent une menace continue pour tous les saumons cohos du Fraser intérieur.

Protection, statuts et classements

En 2016, le COSEPAC a désigné la population de saumons cohos du Fraser intérieur comme étant menacée. Cette population n’a pas été inscrite à la liste de la Loi sur les espèces en péril, mais elle a fait l’objet d’une protection accrue en vertu de la Loi sur les pêches. Aux États-Unis, le saumon coho est considéré comme étant en voie de disparition (endangered by extinction) dans une unité évolutionnaire significative (UES), comme étant menacé (threatened) dans deux UES et comme n’étant pas susceptible de devenir en voie de disparition (endangered) dans une seule UES.

Résumé technique

Nom scientifique :
Oncorhynchus kisutch
Nom français :
Saumon coho – Population du Fraser intérieur
Nom anglais :
Coho Salmon – Interior Fraser population
Noms autochtones :(Nom/Première Nation)
sxeyqs – Secwepemcw
kwṓx̱weth – Halq’eméylem
sx̣áyqs – nłeʔkepmxcin
xáyeqs – Northern St̓át̓imcets
Dedzikh – Wet’suwet’en
Répartition au Canada (province/territoire/océan) :
Colombie-Britannique, océan Pacifique. (Bassin du Fraser, en amont de Hell’s Gate)

Données démographiques

Données démographiques de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée) Trois ans
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Oui
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations] Non estimé
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. +119 %, estimation fondée sur les données sur l’échappée des dix dernières années
-21 %, estimation fondée sur toute la série chronologique sur l’échappée
Pourcentage [prévu ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Non estimé
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de changement, de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Réduction présumée de plus de 30 % en raison des menaces dans les milieux marins et d’eau douce
Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et ont c) effectivement cessé? a. Non
b. Oui
c. Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Non

Information sur la répartition

Information sur la répartition de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Superficie estimée de la zone d’occurrence > 20 000 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)
(Fournissez toujours une valeur selon la grille de 2 x 2).
> 2 000 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce? a. Non
b. Non
Nombre de localités
(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
>> 10
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?
(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
Non
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat? Oui, il y a un déclin de la qualité du milieu marin, d’après le déclin du taux de survie en milieu marin.
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures dans chaque sous-population

Nombre d’individus matures de l'espèce
Sous-populations (utilisez une fourchette plausible : Nombre d’individus matures (moyenne des trois dernières années)
Thompson Sud 5 600
Thompson Nord 8 100
Cours inférieur de la rivière Thompson 7 500
Cours moyen et supérieur du Fraser 5 400
Canyon du Fraser 2 300
Total 28 900

Analyse quantitative

Analyse quantitative de l'espèce
Éléments du résumé technique information
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]? Non estimée

Menaces (directes, de l’impact le plus élevé à l’impact le plus faible, conformément au calculateur des menaces de l’UICN)

Menaces
Éléments du résumé technique information
Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour cette espèce? Oui

Le taux de survie en milieu marin a diminué, et la pêche se poursuit. Nombre de facteurs constituent des menaces pour le milieu d’eau douce, notamment les espèces envahissantes, la sécheresse, l’augmentation de la température, l’utilisation des terres et l’augmentation de l’urbanisation, et pourraient entraîner d’autres baisses du nombre d’individus matures.

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe de l'espèce
Éléments du résumé technique information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada L’unité désignable existe seulement au Canada.
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Non
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Non
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Oui
Les conditions se détériorent-elles au Canada?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).
Oui
Les conditions de la population source se détériorent-elles?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).
Oui
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe).
Non
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Non

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Les informations sur les données sensibles de l'espèce
Éléments du résumé technique information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non

Historique du statut

Historique du statut
Éléments du résumé technique information
Historique du statut selon le COSEPAC : La population du Fraser intérieur a été désignée « en voie de disparition » en mai 2002. Réexamen du statut et espèce désignée menacée en novembre 2016.

Statut et justification de la désignation :

Statut et justification de la désignation :
Éléments du résumé technique information
Statut : Menacé
Code alphanumérique : A4cde
Justification de la désignation : Cette population a connu des déclins de plus de 60 % du nombre de ses individus matures dans les années 1990, en raison de la diminution de la survie en milieu marin, de changements dans les milieux d’eau douce et de la surexploitation. Ces facteurs ont contribué à la désignation d’espèce en voie de disparition en 2002. La population a vu son abondance augmenter de 2005 à 2012, mais l’échappée a été très faible en 2014 et en 2015. Le taux de survie en milieu marin s’est détérioré. Les espèces envahissantes, la sécheresse, l’augmentation de la température de l’eau, l’utilisation des terres et l’augmentation de l’urbanisation présentent un certain nombre de menaces pour le milieu d’eau douce. Tous ces facteurs sont soupçonnés d’entraîner des baisses d’effectif de plus de 30 % sur trois générations, y compris au cours des dernières années et dans l’avenir.

Applicabilité des critères :

Applicabilité des critères
Éléments du résumé technique information
Critère A
(déclin du nombre total d’individus matures) :
Les menaces dans les milieux marins et d’eau douce sont soupçonnées d’entraîner une réduction de plus de 30 % du nombre d’individus matures sur trois générations, y compris au cours des dernières années et dans l’avenir.
Critère B
(petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Critère non satisfait; l’IZO et la zone d’occurrence sont supérieurs au seuil fixé.
Critère C
(nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Critère non satisfait; la taille de la population est supérieure au seuil fixé.
Critère D
(très petite population totale ou répartition restreinte) :
Critère non satisfait.
Critère E
(analyse quantitative) :
Non effectuée.

Préface

La population a été désignée « en voie de disparition » par le COSEPAC en 2002. Le nombre d’individus matures avait connu un déclin important en raison d’une baisse de la survie en milieu marin, d’une surexploitation et d’une détérioration de la qualité du milieu d’eau douce. Malgré une réduction importante de la pression exercée par les pêches, certains craignaient que celle-ci soit insuffisante pour mettre fin au déclin de la population.

La surveillance de la population mature, de la survie en milieu marin et des prélèvements par la pêche s’est poursuivie au cours de la dernière décennie. Les menaces pour le milieu d’eau douce ont également fait l’objet d’une surveillance. Le présent rapport constitue une mise à jour sur le statut du saumon coho du Fraser intérieur qui tient compte d’une quantité considérable de nouvelles données recueillies au cours des années intermédiaires.

La tendance sur le plan du nombre d’individus matures au cours des dix dernières années indique la fin du déclin. Bien que cela augure bien pour la population, il existe encore des menaces importantes qui pourraient inverser cette tendance.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2016)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Le saumon coho (Oncorhyncus kisutch) [Walbaum, 1792] est une des sept espèces anadromes et sémelpares de saumons du Pacifique indigènes de l’Amérique du Nord (Sandercock, 1991). Le nom scientifique du genre provient des racines grecques onkos (crochet) et rynchos (museau), et le nom de l’espèce, kisutch, est utilisé couramment dans la péninsule du Kamchatka et en Alaska (Hart, 1973). Le nom commun de cette espèce est saumon coho, mais elle est également connue sous les noms suivants en anglais : silver salmon, sea trout, hooknose ou blueback, qui désigne habituellement les petits saumons cohos capturés au début de leur dernière année en milieu marin (Decker et Irvine, 2013). En anglais, le nom commun de l’espèce est coho salmon. L’espèce a également d’autres noms dans les langues des Premières Nations présentes dans le bassin du Fraser intérieur.

Description morphologique

Le saumon coho du Fraser intérieur et les autres saumons du Pacifique peuvent être différenciés des truites et des ombles grâce à leur nageoire anale, qui compte au moins 12 rayons. La nageoire anale du saumon coho juvénile a la forme d’une faucille, et sa bordure antérieure est plus longue que sa base. On peut distinguer le saumon coho adulte des autres saumons grâce à ses gencives blanches à la base des dents de sa mâchoire inférieure (Scott et Crossman, 1973). Les taches noires qui sont parfois présentes sur la nageoire caudale n’en occupent habituellement que le lobe supérieur. Le dimorphisme sexuel se développe à mesure que le saumon coho approche de la maturité sexuelle. Le mâle devient plus foncé et prend souvent une teinte rouge vif, sa mâchoire supérieure s’allonge en un bec crochu, et ses dents grossissent. La femelle, de couleur généralement moins vive, a la mâchoire supérieure moins développée. Scott et Crossman (1973), Hart (1973), Pollard et al. (1997) et Sandercock (1991) offrent des descriptions plus détaillées du saumon coho.

Structure spatiale et variabilité des populations

Il y a 15 000 ans, la majeure partie de la Colombie-Britannique était couverte de glace (Fulton, 1969), après quoi une période de réchauffement planétaire a débuté (Roed, 1995). Pendant la glaciation, les saumons anadromes sont arrivés à survivre dans plusieurs refuges glaciaires, notamment dans les deux tiers inférieurs du fleuve Columbia, qui étaient exempts de glace. Avec le retrait des glaces, une bonne partie des eaux du Fraser s’est drainée dans le bassin de l’Okanagan pour pénétrer dans l’océan par l’intermédiaire du fleuve Columbia (Decker et Irvine, 2013). À l’époque, le canyon du Fraser était bloqué par la glace près de Hell’s Gate (figure 1). C’est pendant cette période que les saumons cohos (et d’autres espèces) ont colonisé le Fraser intérieur à partir d’un refuge glaciaire dans le bassin inférieur du fleuve Columbia (Northcote et Larkin, 1989). Les poissons y ont pénétré par divers passages entre les lacs postglaciaires dans la région Okanagan-Nicola et par les passages entre le cours supérieur du Fraser et le fleuve Columbia. Le saumon coho des cours moyen et supérieur du bassin du fleuve Columbia, en amont de la rivière Deschutes, qui était peut-être génétiquement similaire au saumon coho du Fraser intérieur, est maintenant disparu (Nehlsen, 1997). Le saumon coho du Fraser intérieur est maintenant le seul représentant restant de ce groupe génétique. Contrairement au schéma de dispersion dans les eaux intérieures pour la plupart des populations de poissons du Fraser intérieur, nombre de poissons maintenant présents dans le bassin du bas Fraser, y compris le saumon coho, ont établi des colonies le long de la côte par l’intermédiaire du milieu marin (Decker et Irvine, 2013).

Le saumon coho démontre un haut degré de fidélité aux aires de fraie, et, par conséquent, l’espèce compte un certain nombre de populations distinctes sur le plan écologique et génétique. Small et al. (1998a, b) fournissent des éléments qui expliquent les différences au sein du bassin du Fraser intérieur. Beacham et al. (2011) ont réalisé un examen approfondi de la structure de la plupart des populations de saumons cohos de l’Amérique du Nord au moyen d’une analyse de la diversité génétique à 17 loci microsatellitaires structurée selon les régions, les populations de chaque région et les années d’échantillonnage pour chaque population. La population de saumons cohos du Fraser intérieur a été jugée distincte des autres populations de saumons cohos et elle figure parmi les populations les moins diversifiées sur le plan génétique parmi celles examinées. Une analyse à jour fondée sur les données génétiques les plus récentes a permis d’établir que les saumons cohos du bassin de la rivière Thompson Nord formaient un groupe dans 67 % des cas (figure 2, Candy, comm. pers. 2015). Les échantillons de la rivière Thompson Sud et du cours inférieur de la rivière Thompson formaient un groupe respectivement dans 64 % et dans 100 % des cas. L’échantillon du ruisseau Paul, dans le bassin de la rivière Thompson Sud, était de mauvaise qualité et doit être ignoré (Candy, comm. pers. 2015). Les échantillons des cours moyen et supérieur du Fraser formaient un groupe dans 75 % des cas (figure 2). Les saumons cohos du seul site d’échantillonnage dans le canyon du Fraser (rivière Nahatlatch) sont distincts des saumons des populations en amont et du bas Fraser (Beacham et al., 2011).

Figure 1. Répartition approximative de cinq sous populations de saumons cohos (Thompson Nord, Thompson Sud, cours inférieur de la rivière Thompson, canyon du Fraser, cours moyen et supérieur du Fraser) dans l’unité désignable du Fraser intérieur (tirée de Irvine, 2002). Les zones ombragées représentent les aires de répartition soupçonnées (non confirmées) du saumon coho dans les cours moyen et supérieur du Fraser, ainsi que les aires de répartition (approximatives) connues pour les quatre autres sous populations. Les cinq sous populations sont représentées par les différentes zones ombragées ou hachurées.
Carte illustrant de bassin hydrographique du Fraser (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 1

Carte illustrant la répartition approximative de cinq sous-populations de saumons cohos (Thompson Nord, Thompson Sud, cours inférieur de la rivière Thompson, canyon du Fraser, cours moyen et supérieur du Fraser) dans l’unité désignable du Fraser intérieur.

Figure 2. Dendrogramme de voisinage génétique de Cavalli-Sforza et Edwards (1967) pour les populations de saumons cohos du Fraser intérieur (de haut en bas, Thompson Nord, cours moyen et supérieur du Fraser, Thompson Sud, cours inférieur de la rivière Thompson et canyon du Fraser [rivière Nahatlatch]), fondé sur l’analyse de 15 loci microsatellitaires. Les valeurs « bootstrap » indiquées aux principaux nœuds de l’arbre (illustrées par les flèches) correspondent au nombre sur 1 000 arbres où les populations demeurent regroupées. (Figure fournie gracieusement par J. Candy, Pêches et Océans Canada, comm. pers.)
Dendrogramme (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 2

Dendrogramme de voisinage génétique de Cavalli Sforza et Edwards (1967) pour les sous populations de saumons cohos du Fraser intérieur (Thompson Nord, cours moyen et supérieur du Fraser, Thompson Sud, cours inférieur de la rivière Thompson et canyon du Fraser), fondé sur l’analyse de 15 loci microsatellitaires.

Unités désignables

En 2002, le COSEPAC a évalué le saumon coho du Fraser intérieur comme étant une unité désignable unique (Irvine, 2002). Les analyses génétiques subséquentes indiquent que les sous-populations du bassin du Fraser intérieur sont distinctes sur le plan génétique et isolées sur le plan reproducteur par rapport aux autres populations de saumons cohos à l’échelle mondiale (Beacham et al., 2011). Le saumon coho du Fraser intérieur, avec son patrimoine génétique unique et important, serait issu de saumons de la population du fleuve Columbia (aujourd’hui disparue) qui auraient colonisé le bassin de la rivière Thompson et le cours supérieur du Fraser (Smith et al., 2001). Taylor et McPhail (1985a, b) fournissent également des éléments qui indiquent une différenciation adaptative sur le plan de la morphologie et de la performance natatoire entre les saumons cohos du Fraser intérieur et ceux du bas Fraser. Le saumon coho du Fraser intérieur est plus petit que les saumons cohos des autres populations, et sa période de fraie est légèrement tardive afin de coïncider avec les conditions hydrologiques hivernales du Fraser intérieur, tandis que la période de fraie des populations côtières dépend des crues automnales (Irvine, comm. pers. 2014). Par conséquent, le saumon coho du Fraser intérieur satisfait aux lignes directrices du COSEPAC et constitue une unité désignable distincte des autres populations de saumons cohos au Canada.

Holtby et Ciruna (2007) ont examiné les données génétiques et écologiques disponibles pour toutes les populations de saumons cohos en Colombie-Britannique et ont relevé, dans le bassin du Fraser intérieur, cinq groupes qui sont génétiquement distincts, qui présentent des différences sur le plan écologique et qui pourraient ainsi être considérés comme des unités de conservation distinctes aux fins de gestion. Les cinq groupes correspondent aux cinq principaux bassins à saumons cohos du Fraser intérieur : trois dans la rivière Thompson (Thompson Nord, Thompson Sud et cours inférieur de la rivière Thompson) et deux dans le Fraser (canyon du Fraser [région entre la partie inférieure du canyon du Fraser et la confluence de la rivière Thompson et du Fraser] et cours moyen et supérieur du Fraser [Fraser et affluents en amont de la confluence de la rivière Thompson et du Fraser]) [figure 1].

Le COSEPAC exige qu’une unité désignable au sein d’une espèce soit à la fois distincte des autres unités sur le plan de la reproduction et significative sur le plan évolutionnaire par l’intermédiaire d’une adaptation locale. Holtby et Ciruna (2007) ainsi que Candy (comm. pers. 2015) [figure 2] fournissent des éléments à l’appui d’une distinction génétique entre les cinq unités de conservation. Toutefois, les éléments à l’appui d’une adaptation locale au sein de ces unités sont fondés sur de petites différences de moins d’une semaine, en moyenne, en ce qui concerne le moment de la fraie (Holtby et Ciruna, 2007) et ils sont insuffisants pour justifier la désignation d’unités désignables distinctes dans la région du Fraser intérieur. Par conséquent, le saumon coho du Fraser intérieur sera désigné comme une seule unité désignable par le COSEPAC.

Importance de l’espèce

Le saumon coho contribue aux prises commerciales, récréatives et autochtones le long de la côte ouest de l’Amérique du Nord. Les effectifs du saumon coho déclinent dans la majeure partie de son aire de répartition, et certaines populations ont disparu (Weitkamp et al., 1995; Slaney et al., 1996; Northcote et Atagi, 1997). Le bassin du Fraser intérieur représente 25 % de l’aire de répartition de l’espèce au Canada.

Le saumon coho demeure une source de nourriture importante pour un certain nombre de Premières Nations dans le bassin du Fraser (Bennett, 1973; Romanoff, 1985; Prince, 2002). Le saumon coho du Fraser intérieur remonte frayer principalement dans les territoires traditionnels des Secwepemc (rivières Thompson Nord, Thompson Sud et Clearwater) ainsi que des Nlaka’pmux, des Sce’exmx et des Okanagans (partie supérieure du canyon du Fraser et de la vallée de la rivière Nicola). Certains saumons cohos fraient également dans les territoires traditionnels des St’at’imc (région de Lillooet et de la rivière Bridge) et des Tsilhqot’in (réseau de la rivière Chilcotin).

Répartition

Aire de répartition mondiale

Les saumons cohos ne sont présents naturellement que dans l’océan Pacifique et ses bassins affluents (Scott et Crossman, 1973). En Amérique du Nord, ceux qui fraient dans la nature fréquentent les ruisseaux et les rivières, depuis la Californie jusqu’en Alaska, en passant par la Colombie-Britannique. Leur aire de répartition s’étend au-delà de la mer de Béring jusqu’au Kamtchatka et à l’île Sakhaline, et à de rares occasions jusqu’à la baie de Pierre-le-Grand (figure 3; Sandercock, 1991).

Des saumons cohos ont été introduits en de nombreux endroits, notamment les Grands Lacs en Amérique du Nord et des rivières du Maine au Maryland, mais l’existence de populations autosuffisantes demeure incertaine. L’espèce a également été introduite en Argentine et au Chili (Scott et Crossman, 1973). L’unité désignable évaluée dans le présent document fraie seulement dans le bassin du Fraser intérieur en Colombie-Britannique.

Figure 3. Répartition approximative des saumons cohos reproducteurs dans la nature à l’échelle mondiale (tiré de Sandercock, 1991).
Carte du region des océans arctique et pacifique du nord (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 3

Carte de l’aire de répartition mondiale du saumon coho, qui est naturellement présent seulement dans l’océan Pacifique et les bassins hydrographiques connexes. En Amérique du Nord, le saumon coho se reproduisant naturellement est présent dans les cours d’eau et les rivières de la Californie à l’Alaska, en passant par la Colombie Britannique. Sa répartition s’étend dans la mer de Béring, jusqu’à la péninsule de Kamchatka et l’île Sakhalin, et parfois jusqu’à la baie de Pierre le Grand.

Aire de répartition canadienne

Le saumon coho fraie et grandit dans la plupart des rivières et des fleuves côtiers de la Colombie-Britannique. Il est également observé à des distances considérables à l’intérieur des terres dans nombre de grands réseaux hydrographiques (voir par exemple Fraser, Skeena, Nass, Taku; Sandercock, 1991). Des saumons cohos étiquetés provenant du Fraser intérieur ont été pêchés depuis l’Alaska jusqu’en Oregon, mais la plupart ont été capturés dans le cadre de la pêche commerciale à la traîne et de la pêche récréative près de la côte ouest de l’île de Vancouver et dans le détroit de Georgia (Irvine et al., 1999, 2001). Holtby et Ciruna (2007) signalent que les données de retour des micromarques codées indiquent que les saumons cohos du Fraser intérieur ont été capturés principalement à l’extérieur du détroit de Georgia. Les conditions dans le milieu océanique, comme les niveaux de salinité, les événements El Niño-oscillation australe (ENSO) et les changements climatiques, ont une incidence sur la répartition du saumon coho en milieu marin (Pearcy, 1992; Kadowaki, 1997; Beamish et al., 1999).

Zone d’occurrence et zone d’occupation

Les saumons cohos, y compris les populations du Fraser intérieur, migrent sur de grandes distances dans le milieu marin. Ils semblent d’abord migrer le long de la côte vers le nord jusqu’en Alaska avant d’effectuer un mouvement dans le sens antihoraire vers le milieu extracôtier dans le golfe d’Alaska, puis de retourner dans la partie continentale de la Colombie-Britannique et de regagner leur cours d’eau d’origine (Sandercock, 1991). Le saumon coho est présent dans tout le bassin de la rivière Thompson (figure 1), le plus vaste bassin versant de la région du Fraser (Decker et Irvine, 2013). Sa répartition dans les autres affluents du Fraser n’est cependant pas bien connue. Le saumon coho du Fraser intérieur est également présent dans la rivière Nahatlatch, un affluent du Fraser entre Hell’s Gate et la confluence de la rivière Thompson. Dans les cours moyen et supérieur du Fraser, le saumon coho est présent au moins jusqu’au réseau de la rivière Nechako en amont et il a également été observé dans un certain nombre d’autres affluents importants du Fraser en aval de la rivière Nechako (p. ex. Quesnel, Chilcotin, West Road [Blackwater]; figure 1). Il peut également être observé dans des affluents en amont de la rivière Nechako (p. ex. rivière Bowron), mais sa présence n’y a pas été confirmée (Decker et Irvine, 2013). L’aire de répartition du saumon coho pourrait continuer de s’étendre dans le bassin du Fraser intérieur, ce qu’elle fait depuis que la migration de l’espèce dans le canyon du Fraser a été gravement touchée par le dépôt de roches dans le fleuve lors de travaux de construction ferroviaire en 1913 et d’un glissement rocheux en 1914 (Ricker, 1989). Dans l’ensemble, la superficie de la zone d’occurrence de l’unité désignable dépasse les 20 000 km2 (tableau 1).

L’indice de la zone d’occupation (IZO) du saumon coho du Fraser intérieur était fondé sur la répartition des cours d’eau de fraie et a été estimé à 669 km2 pour le canyon du Fraser, à 916 km2 pour le cours inférieur de la rivière Thompson, à plus de 2 000 km2 pour la rivière Thompson Sud, à 1 612 km2 pour la rivière Thompson Nord et à plus de 2 000 km2 pour les cours moyen et supérieur du Fraser, selon un maillage de 2 x 2 km.

Tableau 1. Estimations du nombre moyen de saumons cohos adultes revenant frayer (échappée de saumons sauvages et échappée de saumons sauvages et issus d’écloseries) et pourcentage de poissons d’écloserie dans l’échappée totale par bassin au sein de l’unité désignable et pour l’ensemble de l’unité désignable (moyenne géométrique pour la période de 2009 à 2011). Le nombre de localités où le saumon coho a été détecté est également précisé pour chaque bassin et pour l’ensemble de l’unité désignable du saumon coho du Fraser intérieur (tiré de Decker et Irvine, 2013).
Bassin Réseau hydrographique Échappée (saumons sauvages) Échappée (saumons sauvages et issus d’écloserie) Pourcentage de poissons d’écloserie Nombre de localitésa
Thompson Sud Rivière Adams 1 174 1 174 0,0 % -
Thompson Sud Coursmoyen et inférieur de la rivière Shuswap 1 757 1 757 0,0 % -
Thompson Sud Lac Shuswap 2 398 2 531 5,2 % -
Thompson Sud Total - 5 379 5 515 2,5 % 30
Thompson Nord Coursinférieur de la rivière Thompson Nord 3 476 4 236 17,9 % -
Thompson Nord Coursmoyen de la rivière Thompson Nord 2 450 2 450 0,0 % -
Thompson Nord Courssupérieur de la rivière Thompson Nord 2 600 2 600 0,0 % -
Thompson Nord
Total
- 8 809 9 613 8,4 % 25
Coursinférieur de la rivière Thompson Coursinférieur de la rivière Thompson 1 721 2 120 18,8 % -
Coursinférieur de la rivière Thompson Rivière Nicola 3 897 4 402 11,5 % -
Coursinférieur de la rivière Thompson
Total
- 5 704 6 701 14,9 % 8
Coursmoyen et supérieur du Fraser Cours moyen du Fraser 1 381 1 381 0,0 % -
Coursmoyen et supérieur du Fraser Cours supérieur du Fraser 1 979 1 979 0,0 % -
Coursmoyen et supérieur du Fraser Total - 3 584 3 584 0,0 % 11
Canyon du Fraser Canyon du Fraser 2 158 2 158 0,0 % 1
Unité désignable du saumon coho du Fraser intérieur - 26 236 28 105 6,7 % 75

a Nombre cumulatif de localités uniques où le saumon coho a été observé au cours de la période de 2009 à 2011.

Activités de recherche

La répartition du saumon coho au sein du bassin du Fraser intérieur fait l’objet d’un suivi annuel afin de déterminer le nombre de géniteurs. Les méthodes utilisées comprennent des relevés visuels terrestres ou aériens, des études de marquage-recapture, des barrières de dénombrement et des dispositifs vidéo. Les ressources disponibles ne permettent pas d’effectuer un relevé dans tous les cours d’eau de l’unité désignable chaque année (Decker et al., 2014), mais de manière générale, elles fournissent un indicateur fiable de l’abondance relative. Les rivières dans lesquelles des saumons cohos reproducteurs ont été observés sont présentées à l’annexe 2 de l’IFCRT (2006; équipe chargée du rétablissement du coho du Fraser intérieur).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

Comme le saumon coho du Fraser intérieur fraie en eau douce, où les juvéniles passent normalement une année entière avant de migrer vers le milieu marin, sar survie dépend de la qualité de l’habitat aussi bien en eau douce qu’en milieu marin. Dans les bassins hydrographiques, l’habitat de fraie du saumon coho est habituellement regroupé, souvent à la tête des radiers dans les ruisseaux, et dans les chenaux secondaires des cours d’eau plus importants (Decker et Irvine, 2013). En général, les femelles aménagent leurs nids dans des secteurs peu profonds (30 cm) où les galets ont moins de 15 cm de diamètre et où l’eau, bien oxygénée, coule librement (Sandercock, 1991). Les débits d’étiage et de pointe, le gel, l’envasement, la prédation et la maladie sont autant de facteurs qui peuvent réduire la survie des oeufs. Les hivers sont particulièrement rigoureux dans le bassin du Fraser intérieur, et le débit et la température des cours d’eau en hiver peuvent jouer un rôle important dans la sélection des aires de fraie (Decker et Irvine, 2013). Les cours d’eau du Fraser intérieur connaissent habituellement une baisse de débit à l’automne et à l’hiver quand la température passe sous le point de congélation à haute altitude, ce qui créé un risque d’assèchement des nids de fraieNote1de bas de page et de congélation si la fraie a lieu trop tôt. La fraie a lieu à l’automne et à l’hiver dans des cours d’eau qui prennent leur source dans des lacs et dont la température et le débit sont relativement stables (Decker et Irvine, 2013). L’apport d’eau souterraine peut également jouer un rôle important dans la sélection des aires de fraie. McRae et al. (2012) ont constaté que l’eau souterraine modère la température des cours d’eau à proximité et que le saumon coho du Fraser intérieur choisit des microsites de fraie sous l’influence de l’eau souterraine. L’eau souterraine semble également avoir une incidence sur la répartition des géniteurs à de vastes échelles spatiales, les poissons se réunissant dans des chenaux secondaires qui comptent beaucoup d’eau souterraine à l’extérieur des bras principaux des grands cours d’eau, comme la rivière Thompson Nord (IFCRT, 2006).

Les périodes de dispersion des alevins sont la sortie des aires de fraie au printemps (Gribanov, 1948; Chapman, 1962) et l’installation préhivernale dans les petits affluents et les milieux hors du chenal principal (Peterson, 1982). La densité des juvéniles est en général plus élevée dans les fosses que dans les radiers des petits cours d’eau, le plus souvent dans les cours d’eau dont la pente est inférieure à 3 % (Decker et Irvine, 2013). Un recensement pluriannuel (2001-2011) des saumons quinnats (O. tshawytscha) et arc-en-ciel (O. mykiss) juvéniles dans le cours inférieur de la rivière Thompson a permis de constater que les alevins du saumon coho croissent principalement dans des petits affluents et rarement dans les milieux des bras principaux des grands cours d’eau (Decker et al., 2013).

Après une année en eau douce, les saumons cohos juvéniles du Fraser intérieur descendent le fleuve au printemps et au début de l’été pour gagner le détroit de Georgia. Les études d’étiquetage indiquent que le saumon prend de 10 à 16 jours pour passer du Fraser intérieur au bas Fraser (Chittenden et al., 2010). Le saumon coho demeure dans l’estuaire très urbanisé du Fraser (à Vancouver) pendant une période de temps inconnue, et nombre de saumons passent leur premier été dans le détroit de Georgia (Beamish et al., 2010) avant de quitter celui-ci en octobre ou en novembre (Chittenden et al., 2009). Le saumon coho du Fraser intérieur passe le reste de ses 18 mois en milieu marin principalement dans les eaux côtières du Pacifique Nord (Irvine et al., 1999, 2001). Les besoins des saumons cohos juvéniles en matière d’habitat dans l’estuaire du Fraser et dans le détroit de Georgia sont mal connus. Le début du séjour en milieu marin constituerait une période cruciale pour le saumon du Pacifique (Peterman, 1987; Pearcy, 1992; Downton et Miller, 1998), et la survie subséquente jusqu’à la maturité dans le sud de la Colombie-Britannique dépendrait des premiers mois passés dans le détroit de Georgia (Beamish et al., 2004, 2010). L’interaction de nombreux facteurs pourrait avoir une incidence sur la survie du saumon coho au début de son séjour en milieu marin, notamment la température du milieu marin, le moment d’arrivée en milieu marin, les proliférations planctoniques printanières, la disponibilité des sources de nourriture, l’abondance des prédateurs, l’abondance d’autres salmonidés juvéniles et des conditions océaniques généralement favorables observées lors des phases négatives de l’indice d’oscillation décennale du Pacifique et des périodes d’absence d’événements El Niño-oscillation australe (Beamish et al., 2004; LaCroix et al., 2009; Araujo et al., 2013).

Tendances en matière d’habitat

Les tendances en matière d’habitat sont abordées en détail dans la section sur les menaces.

Biologie

Les tendances en matière d’habitat sont abordées en détail dans la section sur les menaces.

Cycle vital, et reproduction

Les saumons cohos qui ont atteint la maturité sexuelle retournent généralement en eau douce à l’automne (septembre-octobre) et frayent pendant une période prolongée qui couvre tout l’automne et le début de l’hiver. La fraie peut survenir dès le mois d’août et aussi tard qu’en mars pour certaines populations (Weitkamp et al., 1995; Holtby et Ciruna, 2007). Le saumon coho du Fraser intérieur a tendance à frayer relativement tard, son activité de fraie atteignant un sommet à la mi-novembre et s’étendant souvent jusqu’en janvier. Tous les saumons cohos meurent après la fraie. Les femelles construisent plusieurs nids de fraie au fil de leur déplacement vers l’amont. La période d’incubation dure de 40 à 50 jours, selon la température de l’eau, de 15 à 27 % des œufs survivent et les alevins sortent du gravier entre mars et juillet. Le saumon coho reste habituellement en eau douce pendant une année avant de migrer vers le milieu marin au stade de smolt entre avril et juin. La plupart des saumons cohos du Fraser intérieur (90 %) passent 18 mois dans le milieu marin avant de retourner en eau douce à l’automne pour achever leur cycle vital de trois ans. Les écarts par rapport à la lignée dominante du cycle vital de trois ans sont rares, et il y a relativement peu d’échanges génétiques entre les générations. D’après l’échantillon de 2 274 poissons dont l’âge a été déterminé au moyen des écailles, 93 % ont gagné le milieu marin au cours de leur deuxième année, et le reste est resté en eau douce pendant une ou deux années supplémentaires. Seulement deux poisons étaient des jacks (mâles précoces), et six autres ont passé plus d’un hiver dans le milieu marin (Irvine et al., 1999).

À maturité, le saumon coho mesure de 45 à 70 cm (longueur à la fourche) et pèse de 2 à 5 kg. Il convient toutefois de souligner que des saumons de plus de 12 kg ont déjà été capturés (Scott et Crossman, 1973; Sandercock, 1991). Les jacks mesurent habituellement moins de 30 cm. Les saumons cohos du Fraser intérieur sont plus petits que la plupart des saumons cohos d’âge similaire étudiés par Sandercock (1991) et Weitkamp et al. (1995) dans d’autres secteurs de l’aire de repartition de l’espèce. La fécondité augmente avec la longueur et la latitude, mais elle varie généralement entre 1 500 et 7 000 œufs par femelle (Sandercock, 1991). La fécondité du saumon coho du Fraser intérieur est très variable et elle se chiffre généralement dans la partie inférieure de cette fourchette (entre 1 500 et 3 200), ce qui concorde avec la taille relativement plus petite de ces poissons. Les femelles du saumon coho sont plus grandes que les mâles dans la plupart des cours d’eau du Fraser intérieur, mais elles sont moins abondantes (environ 45 % des remontes), ce qui est caractéristique de nombreuses populations de saumons cohos.

Déplacements et dispersion

Au moment de la sortie du gravier, les alevins du saumon coho se regroupent et deviennent ensuite territoriaux. Les poissons de petite taille peuvent alors être délogés et devoir se déplacer vers l’aval ou vers un habitat moins désirable. Les déplacements vers le milieu marin ont généralement lieu au printemps, quand les jeunes d’un an d’une longueur de 10 cm semblent au seuil de la smoltification et de l’adaptation aux conditions en milieu marin (Sandercock, 1991). La durée de la période de résidence dans l’estuaire est incertaine, mais certains saumons cohos juvéniles peuvent passer quelques mois près de leur cours d’eau natal avant de migrer vers le milieu marin. Certains saumons cohos n’entreprennent pas de migration sur de grandes distances dans le milieu extracôtier, mais passent l’ensemble de leur période en milieu marin près de leur cours d’eau natal. Comme les autres salmonidés, les saumons cohos retournent frayer dans les cours d’eau et les affluents où ils sont nés, et ce, avec une précision extraordinaire fondée principalement sur des signaux olfactifs. L’orientation n’est toutefois pas exacte, et un petit pourcentage (moins de 5 %) se retrouve dans des bassins adjacents.

Relations interspécifiques

Les principaux prédateurs visant le saumon coho du Fraser intérieur pendant sa période de résidence en eau douce sont l’omble à tête plate (Salvelinus confluentus), la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss), la sauvagesse du nord (Ptychocheilus oregonensis) et les Cottidés (Cottus spp.) [G. Wilson, comm. pers. 2015]. Le Grand Héron (Ardea herodias), le Grand Harle (Mergus merganser) et le vison d’Amérique (Neovison vison) sont d’autres prédateurs de l’espèce. Les prédateurs dans le milieu marin comprennent l’aiguillat commun (Squalus acanthias) et les requins, ainsi que la Mouette de Bonaparte (Chroicocephalus philadelphia) et le Goéland à ailes grises (Larus glaucescens), les plongeons (Gavia spp.) et des mammifères marins, comme le phoque commun (Phoca vitulina), l’otarie de Steller (Eumatopias jubatus), l’otarie de Californie (Zalophus californianus) et l’épaulard (Orcinus orca). À son arrivée en milieu marin, le saumon coho se nourrit principalement d’invertébrés, mais il devient rapidement piscivores et cible divers poisons fourrages comme le hareng du Pacifique (Clupea pallasi), l’anchois du Pacifique (Engraulis mordax), l’éperlan argenté (Hypomesus pretiosus), le lançon gourdeau (Ammodytes hexapterus), le capelan (Mallotus villosus) et la sardine du Pacifique (Sardinops sagax). De plus, il se nourrit abondamment d’euphausiacés et parfois de calmars (Loligo sp.). Pritchard et Tester (1943, 1944) soulignent que le saumon coho se nourrit de sébastes (Sebastes sp.), de morues charbonnières (Anoplopoma fimbria), de poissons-lanternes, de merlus du Pacifique (Merluccius productus), de balaous (Cololabis adocetus), de goberges de l’Alaska (Theragra chalcogramma) et d’autres saumons cohos.

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Les paramètres suivants sont utilisés pour interpréter la taille et les tendances des populations :

Le saumon coho du Fraser intérieur est présent dans environ 100 rivières et ruisseaux, dont nombre sont très éloignés et difficiles d’accès. En outre, puisque la migration de reproduction survient sur une longue période, il est pratiquement impossible de déterminer le nombre de géniteurs (échappée) dans chaque cours d’eau. Par conséquent, l’estimation de l’échappée dans chaque cours d’eau est inévitablement incomplète pour la période couverte par la série chronologique, et les ajustements aux fins de normalisation des données ont été intégrés aux estimations de l’abondance, comme cela est décrit ci-dessous, dans Decker et Irvine (2013) et dans Decker et al. (2014). Toutefois, la série chronologique des estimations des échappées ainsi obtenue pour chaque bassin hydrographique illustrerait avec précision l’abondance relative de la population.

Échappée

Les données sur l’échappée pour l’unité désignable du saumon coho du Fraser intérieur compilées par Decker et Irvine (2013) ont été révisées et mises à jour, et elles fournissent le fondement du présent rapport (Parken, comm. pers. 2015). Des estimations fiables de l’échappée de saumons cohos du Fraser intérieur sont disponibles seulement depuis 1975. Entre 1975 et 1997, un effort supplémentaire a été réalisé pour estimer l’échappée de saumons cohos dans les bassins des rivières Thompson Nord et Sud. La couverture des relevés a été étendue en 1984 afin d’englober plusieurs affluents importants du cours inférieur de la rivière Thompson, ainsi que les affluents du réseau Seton-Bridge du cours moyen du Fraser. Les relevés ont été réalisés principalement par des agents des pêches et des employés d’écloseries, mais leur précision et leur répétabilité demeurent imprécises. À compter de 1998, la couverture en termes de nombre de cours d’eau évalués et l’étendue de couverture dans les cours d’eau évalués précédemment a augmenté dans l’ensemble de l’unité désignable. La couverture a été étendue afin d’inclure les bassins des rivières Nahatlatch (canyon du Fraser) et Quesnel dans le cours moyen du Fraser. En 1999, le bassin de la rivière Chilko a également commencé à faire l’objet d’un relevé. En outre, des méthodes plus rigoureuses ont été utilisées, y compris la méthode de l’aire sous la courbe, la méthode de marquage-recapture et le calcul de la survey life for AUC and expansion factors for peak count estimates, based on paired assessments using high precision methods and visual surveys (Decker et Irvine, 2013). Les estimations des échappées pour la période de 1975 à 1997 ont été révisées par l’IFCRT (2006), d’après des études d’étalonnage où des évaluations par paireont été menées de 1998 à 2000. Les estimations des géniteurs des remontes de 1998 à 2013 ont également été examinées afin d’établir la qualité des données (Parken, comm. pers. 2015). Il manquait fréquemment de données sur les géniteurs, et un algorithme de remplissage a été utilisé pour produire des estimations relatives aux données manquantes.

Le saumon coho est une espèce sémelpare avec un cycle vital de trois ans donnant lieu à trois générations presque indépendantes. Certaines générations ont tendance à dominer l’ensemble de la population, et une moyenne mobile sur trois ans des échappées et des remontes annuelles est utilisée pour décrire et analyser les tendances, dans le but de lisser cette dominance cyclique. Quand des tendances sont décrites dans le présent rapport, les années citées correpondent à l’année au milieu de la période de trois ans. Cette approche de lissage est couramment utilisée pour les espèces de saumons du Pacifique (Grant et al., 2011).

L’évolution du nombre d’individus matures au cours des dix dernières années a été calculé de deux façons : (1) selon la pente d’une régression log-linéaire pour l’ensemble de la série chronologique et (2) selon la pente pour les données des dix dernières années. La première façon est conforme aux lignes directrices de l’UICN pour les populations aux fluctuations importantes (IUCN, 2011, ligne directrice 4.5.1) et à ce que Porszt et al. (2011) et Eon-Eggertson et al. (2014) suggèrent pour le saumon rouge (Oncorhynchus nerka). Dans les deux cas, le pourcentage de fluctuation de l’abondance sur dix ans a été estimé selon la formule 100*(exp(10*b)-1) où b correpond à la pente de la régression log-linéaire.

Production en écloserie

L’intégration des alevins et des smolts d’écloserie (c.-à-d. la mise en valeur) a compliqué l’évaluation de l’abondance totale du saumon coho dans le bassin du Fraser intérieur. La production en écloserie d’alevins de saumon coho du Fraser intérieur a débuté à la fin des années 1970, et la production de smolts a commencé au début des années 1980. Les lâchers d’alevins ont varié de 1,5 à 2,5 millions de poissons par année durant la période de production maximale dans les années 1980, mais ils sont inférieurs à 400 000 poissons depuis 2000 (Decker et Irvine, 2013). Les lâchers annuels de smolts ont atteint un sommet au cours de la période de 1999 à 2002 (de 350 000 à 400 000 poissons) avant de diminuer pour atteindre 200 000 à 250 000 poissons au cours des dernières années. Au plus fort de la production, environ 13 projets de mise en valeur étaient en cours de réalisation. Tous les stocks de géniteurs ont été prélevés des sous-populations dans lesquelles les descendants ont été lâchés et ils sont donc intra-limites. Au cours de la période de 1990 à 2004, le pourcentage annuel moyen de l’échappée totale dans la région qui consistait en des poissons d’écloserie était de 15,7 %. Ce pourcentage est descendu à 6,9 % au cours de la période de 2005 à 2012 (Decker et al., 2014). Irvine et al. (1999, 2000) et l’IFCRT (2006) décrivent plus en détail les activités de mise en valeur.

La majorité des saumons cohos d’écloserie qui regagent les cours d’eau du bassin du Fraser intérieur se reproduisent dans la nature. Par conséquent, ces poissons d’écloserie de première génération sont inclus dans les relevés de l’échappée de géniteurs dans les cours d’eau mis en valeur. Avant 1998, 21 % des alevins d’écloserie et 56 % des smolts d’écloserie, en moyenne, étaient marqués par le retrait de la nageoire adipeuse avant leur libération. Après 1998, les taux de marquage ont été réduits pour atteindre des moyennes de 2 % pour les avelins et de 23 % pour les smolts (Decker et al., 2014). Le pourcentage de smolts d’écloserie marqués et libérés ainsi que le pourcentage d’adultes en remonte marqués peuvent être utilisés pour estimer l’échappée de saumons cohos qui sont issus de poissons nés en milieu naturel et de ceux issus d’écloserie. Toutefois, les estimations sont biaisées en raison de l’égarement de poissons d’écloserie ainsi que de la définition de ce qui constitue un poisson « sauvage » aux termes de la Politique concernant le saumon sauvage (DFO, 2005).

Aux fins du présent rapport, les poissons produits en écloserie sont considérés comme constituant une population manipulée en raison du fait que le stock de géniteurs était intra-limite (COSEWIC, 2010, ligne directrice 3). Toutefois, les géniteurs d’écloserie de première génération ont été exclus de l’évaluation des critères quantitatifs parce qu’il n’a pas été démontré qu’ils avaient un effet positif net sur les espèces sauvages.

Remonte, échappée, taux de pêche et productivité

Northcote et Burwash (1991) ont analysé les registres des prises de la pêche commerciale et ont estimé que la remonte annuelle moyenne (prises plus géniteurs) de saumons cohos du Fraser des années 1920 au début des années 1930 se chiffrait à environ 1,2 million de poissons. Si l’on suppose qu’environ le tiers de ces poissons provenaient du Fraser intérieur (d’après l’identification génétique des prises commerciales), la remonte de saumons cohos du Fraser intérieur pendant cette période était d’environ 400 000 poissons. En supposant un taux de pêche de 50 %, Northcote et Burwash (1991) ont conclu que l’échappée annuelle de saumons cohos géniteurs du Fraser intérieur était d’environ 200 000 poissons. Ils ont également estimé que le saumon coho du bassin du Fraser a connu un déclin par un facteur de 7,7 entre les années 1920 et les années 1950 jusque dans les années 1980 (comme l’ont décrit Decker et Irvine, 2013). Les chercheurs ont toutefois souligné que les données sur le saumon coho étaient les moins fiables parmi les données sur le saumon du Pacifique.

Decker et Irvine (2013) et Decker et al. (2014) fournissent des reconstitutions de l’échappée, de la remonte, du taux de pêche et du taux de survie en milieu marin du saumon coho du Fraser intérieur depuis 1975. Parken a présenté une série chronologique révisée des données sur les échappées pour la période de 1975 à 2013 (Parken, comm. pers. 2015) et fourni des estimations des échappées pour 2014-2015 (Parken, comm. pers. 2016) [tableau 2]. Il existe des estimations de l’échappée annuelle pour les sous-populations des rivières Thompson Nord et Sud depuis 1975. Des estimations sont disponibles depuis 1984 pour le cours inférieur de la rivière Thompson ainsi que pour les cours moyen et supérieur du Fraser, tandis que les données pour le canyon du Fraser ne sont disponibles que depuis 1998. De 1998 à 2013, environ 90 % de l’échappée provenait de sous-populations autres que celle du canyon du Fraser. Par conséquent, les tendances en matière d’échappée, de remonte, de taux de pêche et de productivité pour l’ensemble de l’unité désignable sont décrites en fonction des données de 1984 à 2012 pour la rivière Thompson et pour les cours moyen et supérieur du Fraser. Les tendances en matière d’échappée pour chaque sous-population sont également décrites.

Tableau 2. Sommaire des échappées de saumons cohos sauvages pour les sous-populations de l’unité désignable du Fraser intérieur (période de 1975 à 2013, Parken, 2015, comm. pers.; 2014 -2015, Parken, 2016, comm. pers.). Sont également présentées les estimations du taux de pêche ainsi que le rapport recrues adultes/géniteurs (échappée de poissons sauvages/remonte totale). Les estimations de la survie (dans le milieu marin) des smolts jusqu’à l’âge adulte concernent les stocks indicateurs de saumons cohos sauvages du détroit de Georgia.
Année Échappée
Thompson Sud
Échappée
Thompson Nord
Échappée Cours inférieur de la rivière Thompson Échappée Cours moyen et supérieur du Fraser Échappée Canyon du Fraser Taux de pêcheb Recrues/géniteurb Survie des smolts jusqu’à l’âge adulteb
1975 8 335 27 493 - - - 68,1 % - -
1976 5 658 25 367 - - - 68,1 % - -
1977 12 731 30 334 - - - 68,1 % - 6,5 %
1978 11 647 32 299 - - - 68,1 % 3,7 9,7 %
1979 14 659 21 307 - - - 68,1 % 3,7 7,4 %
1980 9 579 10 936 - - - 68,1 % 1,4 10,1 %
1981 5 460 21 057 - - - 68,1 % 1,9 7,1 %
1982 7 781 23 633 - - - 68,1 % 2,7 4,8 %
1983 7 986 21 484 - - - 68,1 % 4,4 9,5 %
1984 16 946 41 396 6 808 4 726 - 68,1 % 6,8 9,9 %
1985 18 294 17 986 4 365 5 189 - 68,1 % 3,9 13,2 %
1986 16 884 30 692 4 002 1 876 - 65,7 % 4,1 12,5 %
1987 23 281 31 262 5 923 3 529 - 53,7 % 1,7 11,9 %
1988 27 552 35 039 6 059 7 940 - 71,2 % 4,8 18,2 %
1989 18 610 24 556 6 519 6 673 - 64,5 % 2,4 12,5 %
1990 10 320 17 551 8 172 2 593 - 73,7 % 1,9 13,2 %
1991 4 612 12 243 7 017 2 962 - 67,7 % 0,9 8,1 %
1992 13 565 15 929 7 976 6 193 - 81,5 % 3,1 11,1 %
1993 2 534 6 552 15 556 7 624 - 87,6 % 3,9 7,1 %
1994 4 918 14 898 10 389 1 912 - 43,3 % 1,4 8,0 %
1995 4 055 12 463 5 345 2 367 - 56,2 % 0,9 5,8 %
1996 1 373 5 923 1 854 1 183 - 83,5 % 1,8 5,8 %
1997 1 420 8 518 7 521 1 665 - 40,5 % 0,7 4,7 %
1998 5 155 9 786 2 165 4 851 5 460 7,0 % 1,2 3,7 %
1999 3 137 10 696 3 992 1 652 4 096 9,0 % 2,3 2,2 %
2000 3 307 8 054 4 739 3 920 2 719 3,4 % 0,9 4,2 %
2001 13 063 27 238 9 522 6 162 5 971 7,1 % 2,1 5,9 %
2002 10 544 22 083 16 053 4 170 3 817 7,1 % 2,0 5,0 %
2003 3 422 7 211 2 933 3 809 4 552 12,6 % 1,0 2,7 %
2004 15 850 10 661 4 304 4 760 5 872 13,5 % 0,7 3,7 %
2005 2 302 4 518 2 614 2 189 2 269 13,0 % 0,3 1,1 %
2006 2 003 3 670 1 082 1 301 1 605 9,4 % 0,4 1,2 %
2007 12 345 24 500 10 169 9 958 2 739 11,2 % 1,5 1,3 %
2008 6 688 3 849 3 800 1 464 1 138 9,8 % 1,2 1,1 %
2009 3 821 9 631 4 768 2 306 2 308 11,5 % 3,0 3,2 %
2010 8 946 12 159 12 217 4 689 2 227 11,2 % 0,7 1,6 %
2011 4 771 8 803 7 289 3 920 3 189 12,4 % 1,7 1,3 %
2012 13 303 20 058 11 559 7 127 5 134 11,3 % 2,8 2,2 %
2013 13 132 16 271 11 970 11 870 5 398   - 1,0 %
2014 1 943 5 139 6 156 3 081 1 048 - - 0,3 %
2015 1 894 2 967 4 391 1 288 352 - - -

b Tiré du tableau 2 de Decker et al. (2014).

La remonte moyenne sur trois ans dans le Fraser intérieur a varié entre 125 000 et 184 000 poissons entre 1985 et 1993 (figure 4). La remonte a ensuite diminué rapidement pour atteindre un creux de 22 000 en 1999. Elle a ensuite augmenté pour atteindre 41 000 en 2001, avant de diminuer à nouveau jusqu’à 17 000 en 2005. Par la suite, la remonte a augmenté de nouveau pour atteindre 41 000 en 2011, dernière année pour laquelle des données sont disponibles.

L’échappée moyenne sur trois ans se chiffrait à environ 60 000 poissons de 1985 à 1989 (figure 4). Elle a par la suite diminué pour atteindre un creux de 16 000 en 1997, avant d’augmenter jusqu’à 39 000 en 2001, de diminuer jusqu’à 15 000 en 2005, d’atteindre 41 000 en 2012, puis de diminuer les deux années suivantes pour atteindre 21 000 en 2014.

Au cours de la période de 1984 à 1997, le taux de pêche moyen se chiffrait à environ 66 % (figure 5). À la suite de la constatation du déclin rapide de la remonte et de l’échappée dans les années 1990, un programme de rétablissement a été lancé en 1998 et des mesures ont été mises en œuvre afin de réduire le taux de pêche sous la barre des 13 % (Decker et al., 2014). Le taux de pêche se chiffre à 10 % en moyenne depuis 1998.

Decker et al. (2014) ont constaté deux périodes distinctes dans la relation stock/recrutement pour le saumon coho du Fraser intérieur (figure 6). La productivité par échappée a été considérablement supérieure pour les remontes de 1987 à 1993 que pour celles de 1994 à 2012. Ce changement correspond approximativement à une variation des conditions en milieu marin en 1989-1990 (Beamish et Bouillon, 1993; Irvine et Fukuwaka, 2011). Ce changement est également évident dans les estimations de la survie annuelle des smolts jusqu’à l’âge adulte (également connue sous le nom de survie en milieu marin) pour les stocks indicateurs du saumon coho (figure 7). La survie en milieu marin était en moyenne de 12 % de 1984 à 1992, puis elle a baissé pour atteindre 1,1 % en 2005. Depuis, elle se chiffre en moyenne à 1,4 %, et les deux dernières valeurs disponibles sont les plus basses de la série chronologique (1 % en 2013 et 0,3 % en 2014). La tendance en matière de survie en milieu marin suggère que la réduction de la productivité du saumon coho du Fraser intérieur est principalement le résultat d’une mauvaise survie en milieu marin plutôt qu’à une réduction de la survie des smolts en eau douce (Decker et al., 2014). En raison de cette évolution de la survie en milieu marin, les taux de pêche élevés au début des années 1990 étaient non durables et ont donc entraîné un déclin rapide de la remonte et de l’échappée. Le taux de pêche réduit a permis un certain rétablissement de l’échappée. Toutefois, un rétablissement plus poussé est peu probable et la population pourrait connaître un déclin si les conditions de faible productivité prévalent.

Figure 4. Estmations de la moyenne mobile sur trois ans pour la remonte et l’échappée de saumons cohos du Fraser intérieur. Les données sont présentées dans le tableau 2.
Graphique (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 4

Graphique illustrant les estimations de la moyenne mobile sur trois ans pour la remonte (de 1985 à 2011) et l’échappée (de 1985 à 2014) de saumons cohos du Fraser intérieur.

Figure 5. Taux de pêche pour le saumon coho du Fraser intérieur. Données tirées de Decker et al. (2014).
Graphique (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 5

Graphique illustrant le taux de pêche pour le saumon coho du Fraser intérieur de 1984 à 2012.

Figure 6. Comparaison de la productivité et de l’échappée des saumons cohos du Fraser intérieur, qui présente des périodes de productivité élevée (remontes de 1987 à 1993) et de productivité faible (remontes de 1994 à 2012).
Graphique (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 6

Graphique comparant la productivité et l’échappée des saumons cohos du Fraser intérieur. Il présente des périodes de productivité élevée (remontes de 1987 à 1993) et de productivité faible (remontes de 1994 à 2012).

Figure 7. Estimation du taux de survie en milieu marin des stocks indicateurs de saumons cohos sauvages dans le détroit de Georgia. On suppose que ces données sont indicatrices des conditions vécues par les saumons cohos du Fraser intérieur. Données tirées de Decker et al. (2014).
Graphique (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 7

Graphique illustrant l’estimation du taux de survie en milieu marin des stocks indicateurs de saumons cohos sauvages dans le détroit de Georgia, de 1984 à 2014.

Taux de variation de l’abondance

L’échappée moyenne sur trois ans dans la rivière Thompson Sud a varié au cours de la période de 1976 à 2014, atteignant des sommets en 1978 (13 000), en 1988 (23 100), en 2003 (9 900) et en 2012 (10 400) [figure 8]. L’échappée la plus récente s’est chiffrée à 5 600 poissons. La pente estimée pour l’ensemble de la série chronologique est négative (-0,0247 par année) et significative (p = 0,0029). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour l’ensemble de la série chronologique est de -22 %. La pente estimée pour les dix dernières années est positive (0,037 par année) et non significative (p = 0,3220) [tableau 3]. La variation de l’abondance sur dix ans estimée au moyen de la pente des dix dernières années est de +45 %.

L’échappée moyenne sur trois ans dans la rivière Thompson Nord a suivi une tendance similaire à l’échappée dans la rivière Thompson Sud, atteignant des sommets en 1977 (29 300), en 1987 (32 300), en 2001 (19 100) et en 2012 (15 000) [figure 8]. L’échappée la plus récente s’est chiffrée à 8 100 poissons. La pente estimée pour l’ensemble de la série chronologique est négative (-0,0343 par année) et significative (p < 0,0000). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour l’ensemble de la série chronologique est de -29 %. La pente estimée pour les dix dernières années est positive (0,055 par année) et non significative (p = 0,2691) [tableau 3]. La variation de l’abondance sur dix ans estimée au moyen de la pente des dix dernières années est de +72 %.

La série chronologie sur l’échappée dans le cours inférieur de la rivière Thompson compte des sommets en 1993 (11 300), en 2001 (10 100) et en 2011 (10 400). La valeur la plus récente se chiffre à 7 500 poissons. La pente estimée pour l’ensemble de la série chronologique est positive (0,0019 par année) et non significative (p = 0,8320). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour l’ensemble de la série chronologique est de +2 %. La pente estimée pour les dix dernières années est positive (0,1515 par année) et significative (p < 0,0000). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour les dix dernières années est de +355 %.

La série chronologie sur l’échappée dans les cours moyen et supérieur du Fraser compte des sommets en 1988 (6 047), en 2001 (4 751) et en 2012 (7 639). La valeur la plus récente se chiffre à 5 400 poissons. La pente estimée pour l’ensemble de la série chronologique est positive (0,0030 par année) et non significative (p = 0,6930). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour l’ensemble de la série chronologique est de +3 %. La pente estimée pour les dix dernières années est positive (0,0932 par année) et significative (p = 0,0110). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour les dix dernières années est de +154 %.

La série chronologie sur l’échappée dans le canyon du Fraser est la série la plus courte parmi celles des cinq sous-populations et elle compte des sommets en 2002 (4 800) et en 2012 (4 600). La valeur la plus récente se chiffre à 2 300 poissons. La pente estimée pour l’ensemble de la série chronologique est négative (-0,0471 par année) et significative (p = 0,0290). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour l’ensemble de la série chronologique est de -37 %. La pente estimée pour les dix dernières années est positive (0,0129 par année) et non significative (p = 0,7730). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour les dix dernières années est de +14 %.

Figure 8. Tendance de l’échappée moyenne sur trois ans pour les cinq sous populations de saumons cohos du Fraser intérieur et la série chronologique combinée pour l’unité désignable. Deux droites de régression log-linéaires sont illustrées pour chacune, une pour les dix dernières années (trois générations) et une pour l’ensemble de la série chronologique.
Six graphiques (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 8

Six graphiques illustrant les tendances de l’échappée moyenne sur trois ans pour les cinq sous populations de saumons cohos du Fraser intérieur et la série chronologique combinée pour l’unité désignable.

Tableau 3. Statistiques de régression pour les taux de variation estimés de l’abondance pour les sous populations de saumons cohos du Fraser intérieur. Deux pentes calculées au moyen de régressions log-linéaires sont présentées, une pour les dix dernières années (2006-2015) et une pour l’ensemble de la série chronologique. Les autres colonnes contiennent les valeurs de probabilité des pentes, les coefficients de régression (R 2), le nombre d’observations dans chaque régression et la variation estimée de l’abondance sur dix ans. Les valeurs en caractères gras et en italique sont statistiquement significatives à p < 0,05.
Sous-population Années Pente P R2 Nbre d’observations Variation
Thompson Sud 1976-2014 -0,0247 0,0029 0,2163 39 -21,9 %
Thompson Sud 2005-2014 0,0370 0,3220 0,1222 10 44,7 %
Thompson Nord 1976-2014 -0,0343 0,0000 0,5863 39 -29,0 %
Thompson Nord 2005-2014 0,0545 0,1240 0,2691 10 72,4 %
Thompson – cours inférieur 1985-2014 0,0019 0,8320 0,0016 30 2,0 %
Thompson – cours inférieur 2005-2014 0,1515 0,0000 0,7654 10 354,7 %
Fraser – cours moyen 1985-2014 0,0030 0,6930 0,0057 30 3,1 %
Fraser – cours moyen 2005-2014 0,0932 0,0140 0,5503 10 153,9 %
Canyon du Fraser 1999-2014 -0,0471 0,0290 0,2971 16 -37,5 %
Canyon du Fraser 2005-2014 0,0129 0,7730 0,0110 10 13,7 %
Fraser intérieur 1985-2014 -0,0241 0,0050 0,2481 30 -21,4 %
Fraser intérieur 2005-2014 0,0782 0,0234 0,4941 10 118,5 %

La série chronologique de données sur l’échappée pour l’ensemble de l’unité désignable du Fraser intérieur, qui comprend des données pour la rivière Thompson ainsi que les cours moyen et supérieur du Fraser de 1985 à 2014, compte des sommets en 1988 (65 600), en 2001 (43 000) en 2012 (43 400). La valeur la plus récente se chiffre à 26 700 poissons. La pente estimée pour l’ensemble de la série chronologique est négative (-0,0241 par année) et significative (p = 0,0050). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour l’ensemble de la série chronologique est de -21 %. La pente estimée pour les dix dernières années est positive (0,0782 par année) et significative (p = 0,0234). La variation sur dix ans estimée au moyen de la pente pour les dix dernières années est de +119 %.

En résumé, les séries chronologiques des données sur l’échappée dans les rivières Thompson Nord et Sud ainsi que dans le canyon du Fraser montrent une tendance au déclin à long terme. Au cours des dix dernières années, l’échappée a augmenté pour ces trois sous populations, mais les données les plus récentes sont considérablement plus basses et comptent parmi les plus faibles des séries chronologiques. Les séries chronologiques à long terme des données sur l’échappée dans le cours inférieur de la rivière Thompson et dans les cours moyen et supérieur du Fraser illustrent une tendance faible à long terme, mais une augmentation considérable au cours des dix dernières années. La série chronologique combinée pour le saumon coho du Fraser intérieur est dominée par les rivières Thompson Nord et Sud. Elle montre un déclin à long terme de l’échappée, ainsi qu’une augmentation récente. Toutefois, la dernière valeur pour l’échappée est considérablement inférieure aux trois valeurs précédentes, et le taux de survie en milieu marin est le plus faible observé, ce qui suggère que l’échappée pourrait diminuer davantage.

Effet d’une immigration de source externe

Comparativement aux autres populations de saumons cohos au Canada, le saumon coho du Fraser intérieur est distinct sur le plan écologique et significatif sur le plan évolutionnaire (voir la section Unités désignables). Il n’existe aucun lien avec les populations de saumons cohos à l’extérieur du Canada. Par conséquent, une immigration de source externe est impossible.

Menaces et facteurs limitatifs

Irvine (2002) a établi que l’exploitation excessive, la dégradation de l’habitat d’eau douce, les effets des changements climatiques sur la survie du saumon et la croissance de la population humaine constituent les menaces les plus importantes pour le saumon coho du Fraser intérieur. Ces menaces continuent d’être importantes. La population humaine dans le nord-ouest des États-Unis et en Colombie-Britannique devrait continuer de croître à long terme et, étant donné les effets négatifs sur l’abondance du saumon à l’échelle mondiale (Hartman et al., 2000; Lackey, 2001), ces menaces continueront d’avoir une incidence sur ces populations.

Habitat d’eau douce

La présente section a servi à préciser la menace Modification des systèmes naturels dans le calculateur des menaces de l’UICN (annexe 1). Les menaces ont été déterminées comme étant de portée généralisée et de gravité légère.

Les milieux d’eau douce productifs maximisent la production de smolts par géniteur et peuvent contribuer au maintien des populations de saumons durant les périodes de conditions marines défavorables ou de pêche excessive. Puisque les saumons cohos juvéniles du Fraser intérieur passent au moins une année complète en eau douce, ils sont vulnérables à une dégradation de l’habitat d’eau douce. Bradford et Irvine (2000) ont constaté que le taux de déclin de l’échappée de saumons cohos dans 40 cours d’eau des bassins des rivières Thompson Nord et Sud est lié à l’ampleur des répercussions humaines au cours de la période de 1988 à 1998. Il existe une corrélation entre le taux de déclin et l’utilisation des terres agricoles, la densité du réseau routier et l’indice qualitatif de l’état de l’habitat des cours d’eau (figure 9). Une utilisation intensive des terres pourrait expliquer la baisse plus rapide de l’échappée de saumons cohos dans les cours d’eau du bassin de la rivière Thompson Sud que dans le bassin de la rivière Thompson Nord au cours de la période de 1975 à 1998. Epp (2014) présente une analyse détaillée des conséquences des prélèvements d’eau sur l’habitat disponible pour le saumon, y compris le saumon coho dans le bassin de la rivière Thompson Sud.

Figure 9. Corrélations entre trois indices de l’utilisation des terres et la productivité [ln(recrues/géniteur)] du saumon coho pour 40 cours d’eau du bassin de la rivière Thompson. a) Pourcentage des terres consacrées à l’agriculture ou en milieu urbain dans chaque bassin; b) Densité des routes à revêtement dur, des chemins forestiers et des chemins agricoles dans chaque bassin; c) Indice des préoccupations concernant l’habitat. Les cercles blancs sont des cours d’eau dans lesquels sont menés des programmes d’élevage (tiré de Decker et Irvine, 2013).
Trois graphiques illustrant (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 9

Trois graphiques illustrant les corrélations entre trois indices de l’utilisation des terres et la productivité du saumon coho pour 40 cours d’eau du bassin de la rivière Thompson. Ces indices sont a) le pourcentage des terres consacrées à l’agriculture ou en milieu urbain dans chaque bassin, b) la densité des routes à revêtement dur, des chemins forestiers et des chemins agricoles dans chaque bassin et c) l’indice des préoccupations concernant l’habitat.

L’habitat du saumon coho dans le Fraser intérieur a subi les conséquences des activités d’exploitation forestière menées dans de nombreux fonds de vallée qui sont utilisés depuis 50 ans à des fins agricoles (principalement l’élevage de bétail [notamment de vaches] et les cultures destinées à la consommation animale) [Burt et Wallis, 1997]. Tous les cours d’eau de fraie dans le bassin du cours inférieur de la rivière Thompson et nombre de cours d’eau ou d’aires de fraie dans d’autres réseaux hydrographiques ont subi les conséquences de ces activités d’exploitation forestière. La végétation riveraine a été éliminée, le bétail a déstabilisé les berges des cours d’eau, et les milieux hors chenal et les milieux humides ont été détruits ou isolés par la construction de digues à certains endroits (Brown, 2002). L’exploitation forestière dans les cours supérieurs de nombreux bassins hydrographiques mène à la dégradation du chenal des cours d’eau, à une augmentation de la température des cours d’eau en été et à des hydrogrammes saisonniers modifiés (Meehan, 1992). L’infestation récente par le dendroctone du pin ponderosa (Dendroctonus ponderosae) dans le bassin du Fraser intérieur a donné lieu à une perte de vastes étendues de forêt mature dans d’importants bassins de fraie occupés par les sous populations de la rivière Thompson Sud, du cours inférieur de la rivière Thompson ainsi que des cours moyen et supérieur du Fraser. Les aménagements linéraires (p. ex. autoroutes, voies ferroviaires et pipelines) constituent une autre menace, en particulier pour les rivières Thompson Nord et Sud ainsi que le cours inférieur de la rivière Thompson. Les risques que présentent les aménagements linéaires pour le saumon coho comprennent les déversements catastrophiques de substances nocives (voir par exemple McCubbing et al., 2006), les pertes d’habitat associées aux traverses de cours d’eau, la canalisation des cours d’eau, l’érosion et l’élimination de la végétation riveraine. Le projet de prolongement du pipeline de la société Kinder Morgan en Colombie Britannique représente une menace potentielle pour la rivière Thompson Nord et le réseau de la rivière Nicola dans le cours inférieur de la rivière Thompson (Decker et Irvine, 2013). Le bris récent de la digue du bassin de résidus de la mine Polley ainsi que le rejet de toxines dans le lac Quesnel (dans le bassin des cours moyen et supérieur du Fraser) représentent une menace actuelle et potentielle qui pourrait également être présente dans d’autres secteurs. La sous population du canyon du Fraser pourrait perdre plus de 90 % de son habitat de fraie et pourrait ne plus être viable si la rivière Nahatlatch, en amont du lac Frances, était détériorée (IFCRT, 2006). Les autres réseaux hydrographiques sont moins vulnérables aux événements catastrophiques localisés puisque la fraie a lieu dans un certain nombre de cours d’eau.

Les parties sud et ouest du bassin de la rivière Thompson, qui comprend les réseaux du cours inférieur de la rivière Thompson et de la rivière Nicola, et une partie du lac Shuswap (bassin de la rivière Thompson Sud) sont semi arides. En été, elles font l’objet de prélèvements d’eau de surface importants aux fins d’irrigation. Ces prélèvements donnent lieu à des débits fabiles et à des températures de l’eau élevées (Rood et Hamilton, 1995; Walthers et Nener, 2000), ce qui mène à une hausse de la mortalité des juvéniles et limite l’accès des adultes à l’habitat de fraie (Rosenau et Angelo, 2003). La demande d’eau de surface et d’eau souterraine pour satisfaire les besoins liés au développement urbain et à l’agriculture augmente dans le bassin de la rivière Thompson et elle représente une menace croissante.

Le saumon coho du Fraser intérieur n’a pas été grandement touché par les projets hydroélectriques. Toutefois, les réductions de débit, les modifications à l’hydrographie naturelle et les conséquences sur le passage des smolts que peuvent entraîner les projets hydroélectriques dans le réseau Bridge-Seton pourraient avoir eu une certaine incidence sur les sous-populations des cours moyen et supérieur du Fraser. Les glissements de terrain et d’autres conséquences ont créé des obstacles dans les voies de migration du saumon coho du Fraser intérieur, comme à Hell’s Gate, dans le canyon du Fraser. Little Hell’s Gate, dans la rivière Thompson Nord, en aval de toutes les aires de fraie dans le cours supérieur de la rivière Thompson Nord, et le canyon de la rivière Nahatlatch, en aval de toutes les aires de fraie des sous-populations du canyon du Fraser (IFCRT, 2006) ont également eu des conséquences sur ces populations de saumons cohos. Hell’s Gate et Little Hell’s Gate demeurent des obstacles aux saumons cohos en montaison à certains débits (IFCRT, 2006), et leur incidence peut être exacerbée par des réductions de la taille des poissons. Les modifications naturelles ou humaines à la morphologie du chenal dans ces aires importantes ou dans d’autres aires représentent des menaces futures pour les populations de saumons cohos du Fraser intérieur.

La perte d’habitat hors chenal ou de petits cours d’eau dans le bas Fraser, à la suite de mesures de contrôle des inondations et de projets agricoles, représente une réduction de la capacité de charge des milieux d’eau douce sur le plan du saumon coho du Fraser intérieur. La plupart des cours d’eau dans la vallée du bas Fraser sont classés comme étant menacés ou en voie de disparition en raison de l’assèchement des milieux humides aux fins de projets agricoles et de projets de développement résidentiel, de la construction de digues pour lutter contre les inondations, de la dégradation des aires riveraines et de la pollution (FRAP, 1998; Langer et al., 2000; Brown, 2002; Rosenau et Angelo, 2005). On estime que les systèmes de digues ont entraîné l’isolement de 70 % des milieux humides de la plaine inondable du bas Fraser (Birtwell et al., 1988). Par exemple, le lac Sumas, qui consiste en 3 600 ha d’eaux libres et 8 000 ha de terres marécageuses soutenant possiblement 230 000 saumons cohos juvéniles qui hivernent (Brown, 2002), a été asséché et converti en terres agricoles en 1924 (Decker et Irvine, 2013). Le taux de perte d’habitat a probablement diminué après la mise en œuvre de la politique d’aucune perte nette du ministère des Pêches et des Océans en 1986 (Langer et al., 2000; Levings, 2000). Les descriptions détaillées des conséquences pour l’habitat de certaines sous-populations de saumons cohos du Fraser intérieur sont présentées dans les rapports du Plan d’action du Fraser (Fraser River Action Plan - FRAP) [voir par exemple Harding et al., 1994; DFO, 1998a, b] et le rapport de l’IFCRT (annexe 4 de IFCRT, 2006). Les conséquences des modifications apportées récemment à la Loi sur les pêches en ce qui concerne les futures mesures de protection de l’habitat sont incertaines.

Habitat estuarien et marin

La présente section a servi à préciser la menace Pollution dans le calculateur des menaces de l’UICN (annexe 1). Les menaces ont été déterminées comme étant de portée généralisée et de gravité légère.

La région du bas Fraser est très peuplée, et on estime que de 70 à 90 % des milieux estuariens ont été perdus, y compris 99 % des milieux inondés de façon saisonnière (Birtwell et al., 1988; Langer et al., 2000; Levings, 2000). Le bassin du Fraser irrigue environ un quart de la superficie terrestre de la Colombie-Britannique et, par conséquent, il a été grandement inondés par divers polluants, y compris des eaux usées, le ruissellement agricole et des résidus de mines et de traitement, ce qui a donné lieu à des niveaux élevés d’aluminium, de fer, de zinc et de phosphore. En outre, une concentration de coliformes fécaux et une turbidité élevées sont observées dans le cours inférieur du fleuve et dans l’estuaire, en particulier durant la crue printannière, quand les smolts du saumon coho du Fraser intérieur entreprennent leur migration vers le milieu marin (Chittenden et al., 2010). L’ampleur à laquelle le saumon coho du Fraser intérieur utilise les milieux estuariens du bas Fraser n’est pas bien comprise. Des saumons cohos juvéniles, qui comprennent possiblement ceux de tous les bassins hydrographiques du Fraser intérieur, sont présents dans l’estuaire du Fraser de la mi-mars à la mi-juin (Northcote, 1974).

Les aires marines utilisées par le saumon coho du Fraser sont moins touchées que l’estuaire du Fraser, mais étant donné que ces stocks demeurent plus près de la côte que les autres espèces de saumon, ils pourraient être plus vulnérables aux changements naturels et artificiels dans l’écosystème marin. Toutefois, les effets localisés des usines de pâtes, des effluents d’eaux usées et des établissements piscicoles sont difficiles à quantifier. Le début de la période de résidence en milieu marin constitue une période de survie critique pour le saumon du Pacifique (Peterman, 1987; Pearcy, 1992; Downton et Miller, 1998), mais le lien entre cette importance et la dégradation de l’habitat marin est imprécis. La présence de débris de microplastique dans les eaux marines constitue une nouvelle menace potentielle pour le saumon du Pacifique. DesForges et al. (2014) ont documenté la présence de telles particules dans les eaux côtières de la Colombie-Britannique. DesForges et al. (2015) ont démontré le fait que les copépodes et les euphausiacés absorbent ces particules dans ces mêmes eaux, et ils ont utilisé ces résultats pour estimer les taux d’absorption par les saumons du Pacifique juvéniles et adultes. L’impact des microplastiques sur les organismes marins est mal compris à l’heure actuelle. Pour le saumon coho du Fraser intérieur, la dégradation de l’habitat estuarien et marin constitue une menace mal comprise.

Changements climatiques

La présente section a servi à préciser la menace Changements climatiques et phénomènes météorologiques extrêmes dans le calculateur des menaces de l’UICN (annexe 1). Les menaces ont été déterminées comme étant de portée généralisée et de gravité modérée à légère.

Les changements climatiques devraient avoir des conséquences importantes sur l’habitat d’eau douce du saumon coho du Fraser intérieur. Les scénarios de modélisation des effets des changements climatiques sur la température des cours d’eau et sur l’hydrologie dans plusieurs bassins du réseau des cours moyen et supérieur du Fraser ont montré qu’une augmentation de la température de l’air est susceptible de donner lier à des réductions importantes de la superficie de l’habitat adéquat pour le saumon coho au cours des 80 prochaines années dans la plupart des bassins (mais également à des augmentations de la superficie de l’habitat dans d’autres bassins) [Porter et Nelitz, 2009]. Les bassins du cours inférieur de la rivière Thompson et de la rivière Thompson Sud sont caractérisés par un climat considérablement plus chaud que les cours moyen et supérieur du Fraser, et les répercussions sur les réseaux connexes (rivière Thompson Sud et cours inférieur de la rivière Thompson) seront probablement plus importantes. Les températures plus chaudes exacerberont la menace que présentent les poissons à rayons épineux non indigènes qui préfèrent des températures élevées et qui ont une tolérance thermique supérieure à celle du saumon coho du Fraser intérieur (Bradford et al., 2008a, b; Tovey et al., 2008).

Les données et les avis scientifiques suggèrent que l’effet général des changements climatiques sur le saumon du Pacifique, en particulier le saumon coho, sera négatif (voir par exemple Bradford, 1998; Beamish et al., 1999; Hartman et al., 2000; Lackey, 2001; Irvine, 2004; Healey, 2011; Irvine et Fukuwaka, 2011). Bien que la menace que présentent les changements climatiques pour le saumon coho du Fraser intérieur ne soit pas imminente, elle représente une préoccupation future pour les raisons suivantes : 1) la survie des smolts jusqu’à l’âge adulte est corrélée avec les changements de régime liés au climat et la variabilité interannuelle des températures à la surface du milieu marin et des courants océaniques; 2) les températures plus chaudes devraient entraîner une réduction considérable de l’habitat utilisable, de la capacité de charge et de la productivité dans les milieux d’eau douce et les milieux marins; 3) les effets climatiques dus à l’humain ne seront pas réversibles à court terme (Decker et Irvine, 2013). Irvine et Fukuwaka (2011) ont examiné les tendances récentes de l’abondance du saumon dans le Pacifique Nord et ont constaté que l’évolution des changements climatiques a eu des avantages pour les saumons rose (Oncorhynchus gorbuscha) et kéta (Oncorhynchus keta), mais a été néfaste pour les saumons coho et quinnat. Le saumon coho pourrait être plus vulnérable aux effets des changements climatiques en raison de sa période de résidence relativement longue en eau douce et de sa préférence pour l’écosystème marin côtier, qui est susceptible d’être plus touché que le milieu océanique.

Survie en milieu marin

Un certain nombre d’études ont mis en évidence les répercussions des changements climatiques sur les écosystèmes marins ainsi que les réductions résultantes de la survie des smolts jusqu’à l’âge adulte chez le saumon coho et les autres espèces de saumon du Pacifique (voir par exemple Beamish et al., 1999, 2000; Coronado et Hilborn, 1998; Irvine et Fukuwaka, 2011). Les données disponibles pour le saumon coho du Fraser intérieur indiquent que la survie depuis l’arrivée des smolts en milieu marin à la montaison subséquente à l’âge adulte a diminué considérablement à la fin des années 1980 (figure 7), et ce, malgré des réductions des prélèvements par la pêche. Un lien a également été établi entre les conditions océaniques plus chaudes et l’évolution des conditions de transport en milieu océanique et des types d’aliments disponibles, ce qui entraîne une réduction de la survie du saumon coho en milieu marin dans le nord du système du courant de Californie (Bi et al., 2011, Losee et al., 2014). La survie en milieu marin demeure très faible, les valeurs les plus basses ayant été observées en 2013 et en 2014. Rien n’indique que les conditions s’amélioreront à court terme.

Pêches

La présente section a servi à préciser la menace Utilisation des ressources biologiques dans le calculateur des menaces de l’UICN (annexe 1). Les menaces ont été déterminées comme étant de portée généralisée et de gravité négligeable.

Les pêches représentent une menace directe et potentiellement grave pour le saumon coho du Fraser intérieur (Decker et Irvine, 2013). Pendant plusieurs années dans les années 1990, les pêches étaient responsables de la mortalité directe de plus de 70 % des adultes en remonte (figure 5). L’évaluation des risques que Bradford (1998) a réalisé pour le saumon coho de la rivière Thompson a permis de conclure que la mortalité par la pêche à jouer un rôle important dans le déclin de la population en raison du fait qu’au début des années 1990, l’exploitation n’a pas été réduite afin de compenser les baisses de productivité (figure 6).

La réduction des taux de pêche, depuis 1998, a mis fin au déclin de la remonte du saumon coho vers le Fraser intérieur, et ce, malgré le fait que la productivité demeure faible. Toutefois, au cours des dernières années, quand la productivité était inférieure au seuil de renouvellement (< 0 à la figure 6), même un effort de pêche modeste a contribué à une croissance négative de la population.

Parmi les autres sources d’incertitude lors de l’estimation des taux de pêche, il convient de souligner l’incertitude relative à la survie des saumons cohos d’écloserie capturés sous forme de prises accessoires dans le cadre de pêches ciblant d’autres espèces de saumon ainsi que l’incertitude relative à la survie des saumons cohos sauvages remis à l’eau dans le cadre de pêches récréatives dans lesquelles seuls les saumons cohos d’écloserie marqués peuvent être conservés. Une mortalité par pêche non durable constitue une menace pour tous les réseaux hydrographiques du Fraser intérieur en raison du chevauchement de la période de remonte des sous-populations et de l’absence d’estimations du taux de pêche propres à chaque réseau.

Production en écloserie

La présente section a servi à préciser la menace Agriculture et aquaculture dans le calculateur des menaces de l’UICN (annexe 1). Les menaces ont été déterminées comme étant de portée généralisée et de gravité inconnue.

Les interactions entre les saumons cohos d’écloserie et sauvages peuvent survenir d’un certain nombre de façons dans l’habitat d’eau douce. Si le nombre d’alevins produits en écloserie et libérés dans un cours d’eau dépasse la capacité de charge dudit cours d’eau, les alevins de saumons cohos sauvages peuvent subir des conséquences négatives (Fleming, 2002). Le croisement excessif de poissons d’écloserie et de poissons sauvages a une incidence sur la diversité génétique et la valeur adaptative des saumons cohos sauvages (Berejikian et Ford, 2004; Fleming, 2002). Les autres risques comprennent le transfert de maladies et de parasites des poissons d’écloserie aux poissons sauvages, ainsi qu’une mortalité accrue des saumons cohos sauvages qui migrent avec les poissons d’écloserie abondants qui attirent un plus grand nombre de prédateurs et font l’objet d’un effort de pêche plus important (Nickelson, 2003). La production de saumons cohos du Fraser intérieur en écloserie a débuté dans les années 1980, et son ampleur est relativement faible par rapport à celle dans d’autres régions de la Colombie-Britannique (p. ex. détroit de Georgia, bas Fraser) ou dans le nord-ouest des États-Unis (IFCRT, 2006). Des études antérieures ont permis de conclure que l’ensemencement à l’aide de poissons d’écloserie a un effet relativement faible sur la tendance générale de la population de l’unité désignable du Fraser intérieur (Bradford et Irvine, 2000; Irvine, 2002; IFCRT, 2006), mais le cours inférieur de la rivière Thompson était dominé par des poissons d’écloserie (60 % de l’échappée au cours de la période de 1998 à 2000; Irvine, 2002), tout comme plusieurs cours d’eau mis en valeur des bassins des rivières Thompson Nord et Sud (IFCRT, 2006). La production d’alevins et de smolts en écloserie a été réduite, ce qui a donné lieu à un faible pourcentage de poissons d’écloserie qui se reproduisent en milieu naturel. Le pourcentage moyen de poissons d’écloserie dans l’échappée pour la génération la plus récente (2005-2013) était de 6,9 % (tableau 2), comparativement à 15,7 % pour la période de 1990 à 2004. Les activités d’élevage en écloserie sont maintenant centrées sur le rétablissement des stocks affaiblis et le maintien des programmes de micromarques codées afin de fournir des estimations de la survie des smolts jusqu’à l’âge adulte et du taux de pêche à l’aide des stocks indicateurs d’écloserie (IFCRT, 2006).

Les saumons cohos d’écloserie peuvent également interagir avec les saumons cohos sauvages dans les milieux marins côtiers et pélagiques (Noakes et al., 2000), et les interactions englobent la concurrence pour les ressources, le transfert de maladies et de parasites, et l’augmentation de la prédation et de la mortalité par la pêche des poissons sauvages qui migrent avec de grands nombres de poissons d’écloserie (Beamish et al., 1997). Les programmes importants de mise en valeur du saumon coho menés dans d’autres régions pourraient avoir une incidence plus grande sur le saumon coho du Fraser intérieur que la mise en valeur effectuée dans le bassin du Fraser intérieur. Beamish et al. (2008) ont estimé que le pourcentage de saumons cohos d’écloserie dans le détroit de Georgia est passé de près de 0 % au début des années 1970 à un sommet de près de 75 % à la fin des années 1990, puis il a baissé pour atteindre environ 25 % en 2006. La production totale de saumons cohos d’écloserie (principalement des smolts) se chiffrait à environ 8 millions en Colombie-Britannique et à environ 70 à 80 millions au total en Colombie-Britannique et dans les États de Washington et de l’Oregon à la fin des années 1990, puis elle a baissé respectivement à environ 5 et 50 millions en 2010 (PSCSFEC, 2013). La production de saumons cohos en écloserie dans le Pacifique Nord-Est semble avoir un effet négatif sur la croissance et la survie des saumons cohos sauvages dans le milieu marin (Beamish et al., 1997; Noakes et al., 2000; Sweeting et al., 2003; Irvine et Fukuwaka, 2011).

Espèces non indigènes envahissantes

La présente section a servi à préciser la menace Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques dans le calculateur des menaces de l’UICN (annexe 1). Les menaces ont été déterminées comme étant de portée généralisée et de gravité légère.

L’invasion par des espèces non indigènes est reconnue à l’échelle mondiale comme l’une des menaces les plus importantes pour la biodiversité (Rosenzweig, 2001; Rahel et al., 2008). Les espèces de poissons envahissantes peuvent réduire de façon permanente l’abondance et la diversité des poissons indigènes par le biais de la concurrence, de la prédation ou de l’introduction de nouveaux agents pathogènes (Cambray, 2003) et elles constituent l’un des principaux facteurs de risque pour les espèces de poissons d’eau douce au Canada (Miller et al., 1989; Dextrase et Mandrak, 2006; Rahel et al., 2008). Des évaluations des risques biologiques (Bradford et al., 2008a, b; Tovey et al., 2008) sont disponibles pour plusieurs espèces de poissons à rayons épineux en Colombie-Britannique, y compris la perchaude (Perca flavescens), l’achigan à petite bouche (Micropterus dolomieu), l’achigan à grande bouche (Micropterus salmoides), le crapet-soleil (Lepomis gibbosus) et le doré jaune (Sander vitreus). Ces espèces se sont maintenant établies en Colombie-Britannique par l’intermédiaire d’une dispersion naturelle dans les bassins hydrographiques transfrontaliers qui s’étendent jusque dans les États de Washington ou de l’Idaho, d’introductions délibérées par des organismes gouvernementaux aussi récemment que les années 1980 et d’introductions non autorisées au cours des dernières années.

La perchaude et l’achigan à petite bouche sont les deux espèces envahissantes les plus largement établies dans le bassin du Fraser intérieur. La presence de la perchaude est confirmée dans neuf lacs et trois cours d’eau du bassin de la rivière Thompson Sud (Runciman et Leaf, 2009), le saumon coho du Fraser intérieur étant également présent dans deux de ces cours d’eau. La présence de l’achigan à petite bouche est confirmée dans deux petits lacs du bassin de la rivière Thompson Sud, ainsi que dans l’ensemble du bassin du ruisseau Beaver dans le bassin hydrographique de la rivière Quesnel, y compris six petits lacs interconnectés et le ruisseau Beaver lui-même (Runciman et Leaf, 2009). Le saumon coho est présent dans les tronçons inférieurs du ruisseau Beaver en aval d’un obstacle. À ce jour, la présence du grand brochet ou du doré jaune n’est pas confirmée dans le bassin du Fraser intérieur, mais l’achigan à grande bouche et le crapet-soleil ont été observé dans un bassin isolé comptant trois lacs dans le bassin de la rivière Thompson Sud (Runciman et Leaf, 2009).

Le risque d’établissement à grande échelle de la perchaude et de l’achigan à petite bouche dans les bassins de la rivière Thompson et des cours moyen et supérieur du Fraser est élevé en raison du caractère adéquat de l’habitat dans une grande partie de chaque bassin, de la capacité des espèces à se déplacer sur des distances considérables et à utiliser des cours d’eau et des lacs ainsi que de la proximité de populations établies dans les bassins avoisinants, le tout combiné au risque d’introductions délibérées et non autorisées par les pêcheurs à la ligne (Bradford et al., 2008a; Tovey et al., 2008; Decker et Irvine, 2013). Le risque d’établissement à grande échelle de l’achigan à grande bouche et du doré jaune dans les bassins de la rivière Thompson et des cours moyen et supérieur du Fraser est considéré élevé, et ce, même si ces espèces n’y sont pas encore présentes, (Decker et Irvine, 2013). Le risque d’établissement du crapet-soleil et du grand brochet est modéré en raison du fait que l’habitat convient moins à ces espèces (Bradford et al., 2008b).

Les conséquences écologiques qui découlent de l’établissement à grande échelle de ces six espèces sont estimées comme étant modérées à élevées pour les grands lacs et élevées à très élevées pour les petits lacs (Bradford et al., 2008a, b; Tovey et al., 2008), mais les études pertinentes n’ont pas porté de façon particulière sur le risque direct pour le saumon coho du Fraser intérieur. Le saumon coho croît souvent à la fois dans les petits et les grands lacs du bassin du Fraser intérieur, habituellement dans des chenaux secondaires, des marécages et des fosses latérales près des cours d’eau nataux (Brown, 2002; Brown et Winchell, 2004). On ne sait si ces milieux sont essentiels pour le saumon coho puisque celui-ci croît principalement dans des cours d’eau et des milieux hors chenal associés à des cours d’eau. Toutefois, l’achigan à petite bouche, le doré jaune et le grand brochet sont habituellement présents dans les milieux fluviaux, et l’achigan à grande bouche y est présent à l’occasion (Bradford et al., 2008b; Tovey et al., 2008).

Les risques que présentent les poissons à rayons épineux envahissants pour le saumon coho comprennent la prédation (achigan à petite bouche, achigan à grande bouche, doré jaune et grand brochet), la concurrence (perchaude et crapet-soleil) et la modification du réseau trophique (les six espèces) [Decker et Irvine, 2013]. L’introduction de l’achigan à grande bouche dans un réseau de lac peu profond en Oregon a entraîné la réduction du nombre de saumons cohos lors des quinze années suivantes, reléguant ainsi la production naturelle de saumons cohos aux milieux de cours d’eau en raison de la prédation par l’achigan dans le lac (Reimers 1989). Bonar et al. (2005) ont constaté que parmi les dix espèces non indigènes introduites dans trois lacs peu profonds du nord-ouest des États-Unis, l’achigan à grande bouche a compté pour 98 % de la prédation ciblant les saumons cohos juvéniles. L’achigan à grande bouche a été observé dans des marécages et des milieux humides de la plaine inondable du bas Fraser (Tovey et al., 2008). Ces milieux sont utilisés par le saumon coho des cinq principaux bassins du Fraser intérieur (Decker et Irvine, 2013). L’achigan à petite bouche est également très piscivore et peut exercer une forte prédation sur les saumons quinnats juvéniles et d’autres salmonidés (Wydoski et Whitney, 2003). De plus, il utilise les cours d’eau et les rivières aux eaux claires de façon importante (Tovey et al., 2008). Les préoccupations relatives à l’incidence sur tous les salmonidés sont bien réelles si l’achigan à petit bouche dans le bassin du ruisseau Beaver élargi son aire de répartition pour occuper d’autres aires dans le réseau de la rivière Quesnel ou le grand bassin hydrographique du Fraser intérieur (Gomez et Wilkinson, 2008). Rutz (1999) a signalé que le saumon coho constitue un élément commun du régime alimentaire des grands brochets introduits dans les milieux hors chenal et lacustres de la rivière Susitna en Alaska, et que les grands brochets ont donné lieu à une baisse de l’échappée de saumons cohos dans ce réseau. Bonar et al. (2005) n’ont relevé aucune preuve de prédation importante par la perchaude et le crapet-soleil et aucune conséquence importante de ces espèces sur les taux de croissance du saumon coho dans trois lacs peu profonds, et ce, malgré le fait que les préférences des espèces en matière d’habitat se chevauchent considérablement (p. ex. habitat hors chenal, aires littorales de petits lacs, petits cours d’eau à faible débit). Toutefois, il y a d’autres cas d’introduction de perchaudes ou de crapets-soleils qui ont mené au déclin ou à la disparition d’autres espèces indigènes (Bradford et al., 2008a, b; Johnson, 2009).

Parasites et maladies

Le potentiel de transmission de maladies ou d’infections par le pou des saumons cohos juvéniles constitue une nouvelle préoccupation au moment où ces poissons passent près d’établissements piscicoles dans le détroit de Johnstone au cours de leur migration vers l’océan Pacifique. Connors et al. (2010) ont constaté une diminution de la productivité des populations de saumons cohos exposées au pou à proximité d’établissements piscicoles, comparativement aux populations non exposées. Plus récemment, Krkosek et al. (2011) ont montré un lien négatif entre l’abondance du pou aux établissements piscicoles et la productivité du saumon coho. L’augmentation du nombre d’établissements piscicoles et l’expansion de la répartition de ceux-ci dans la région du détroit de Johnstone constitue une menace potentielle pour le rétablissement du saumon coho du Fraser intérieur.

Impact global des menaces

L’impact global des menaces est évalué comme étant « élevé à moyen » dans le calculateur des menaces de l’UICN (annexe 1).

Nombre de localités

Le COSEPAC applique la définition de « localité » formulée par l’UICN, soit une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus du taxon présent. L'étendue de la localité dépend de la superficie couverte par le phénomène menaçant et peut inclure une partie d’une ou de nombreuses sous-populations. Lorsqu'un taxon est affecté par plus d'un phénomène menaçant, la localité doit être définie en tenant compte de la menace plausible la plus grave (IUCN, 2011). Dans une analyse récente du saumon rouge (Oncorhynchus nerka), De Mestral Bezanson et al. (2012) ont considéré les cours d’eau d’un bassin comme étant des localités. Decker et Irvine (2013) ont adopté la même approche pour le saumon coho du Fraser intérieur, en supposant que les menaces les plus susceptibles d’entraîner des dommages à long terme à l’habitat de fraie et de croissance en eau douce (p. ex. incendies de forêt et glissements de terrain) s’appliqueraient aux bassins associés à chaque cours d’eau. Dans le cadre d’examens récents des paramètres de répartition du saumon du Pacifique, chaque cours d’eau a également été considéré comme constituant une localité (Holt et al., 2009; Peacock et Holt, 2010, 2012).

Le manque d’uniformité des relevés (en ce qui concerne le nombre de cours d’eau analysés chaque année) et en particulier le renforcement de la surveillance de l’échappée à compter de 1998 nuisent à la capacité d’évaluer une tendance temporelle dans les cours d’eau où le saumon coho du Fraser intérieur a été observé. Decker et Irvine (2013) ont abordé ce problème en examinant la tendance dans le pourcentage de cours d’eau analysés où le saumon coho a été observé plutôt que dans le nombre absolu de cours d’eau à saumons cohos au cours de la période de 1998 à 2011. L’analyse a été menée pour l’ensemble de l’unité désignable du Fraser intérieur (figure 10) et elle a permis de constater que le nombre de cours d’eau où le saumon coho a été observé est inférieur au nombre de cours d’eau occupés en raison du fait que la probabilité de détection lors des relevés est inférieure à 100 %. La relation entre le pourcentage de cours d’eau où le saumon coho a été observé et l’échappée totale pour la même période a également été analysée. Des études empiriques montrent que le pourcentage de localités de fraie occupées augmente habituellement de façon exponentielle avec l’abondance des géniteurs, et ce, jusqu’à ce qu’un niveau d’occupation maximal asymptotique soit atteint (Peacock et Holt, 2010).

Decker et al. (2014) n’ont trouvé aucun indice d’une tendance à la baisse du pourcentage des cours d’eau analysés dans lesquels le saumon coho a été observé au cours de la période de 1998 à 2011. Le pourcentage de cours d’eau où le saumon coho a été observé varie d’une année à l’autre pour chaque bassin hydrographique, mais il suggère l’absence de tendance (rivière Thompson Nord et cours inférieur de la rivière Thompson) ou une faible tendance positive (rivière Thompson Sud et cours moyen et supérieur du Fraser). Decker et al. (2014) ont signalé qu’aux niveaux d’échappée observés au cours de la période de 1998 à 2011 (c.-à-d. de 7 000 à 56 000 poissons pour l’unité désignable), la répartition du saumon coho est associée positivement à l’échappée de l’unité désignable (l’échappée totale explique 68 % de la variation interannuelle dans les cours d’eau où le saumon coho a été observé). À l’échelle de l’unité désignable, l’échappée totale explique 48 %, 21 %, 22 % et 20 % respectivement de la variation interannuelle dans les cours d’eau à saumons cohos des réseaux de la rivière Thompson Nord, de la rivière Thompson Sud, des cours moyen et supérieur du Fraser et du canyon du Fraser. Toutefois, il n’existe aucune relation (R2 = 0,02) entre le pourcentage de cours d’eau où le saumon coho a été observé et l’échappée dans le cours inférieur de la rivière Thompson, et ce, malgré la variation considérable (de 700 à 9 600 géniteurs).

On peut supposer que le saumon coho du Fraser intérieur utilise largement les milieux disponibles dans chaque bassin versant de manière à s’étendre de manière relativement uniforme dans une zone plus grande quand son abondance augmente. Ainsi, les menaces localisées, comme les petits déversements de produits chimiques ou d’hydrocarbures, ainsi que toute autre perturbation ou modification similaire de l’habitat sont susceptibles d’avoir une incidence sur seulement une localité ou sur un petit nombre de celles-ci dans l’unité désignable. La situation pourrait toutefois être différente dans le canyon du Fraser puisque celui-ci constitue une seule localité qui pourrait être considérablement touchée par de tels événements. Les autres menaces non spécifiques, comme les pêches et l’exposition aux établissements piscicoles, qui auraient une incidence plus générale sur l’unité désignable auraient probablement une incidence similaire dans l’ensemble des localités au sein de l’unité désignable. Finalement, les menaces que présentent les espèces envahissantes sont susceptibles d’avoir des répercussions cumulatives en ce sens que l’exposition initiale peut avoir une incidence sur une seule localité ou sur un petit nombre de celles-ci au sein de l’unité désignable et qu’une fois l’espèce envahissante établie, elle peut s’étendre dans l’ensemble des localités de l’unité désignable et possiblement dans d’autres bassins hydrographiques et avoir un impact important sur la productivité à long terme et le rétablissement de l’espèce.

Decker et Irvine (2013) font état du nombre de localités dans lesquelles le saumon coho a été observé. Pour les réseaux de la rivière Thompson Sud, de la rivière Thompson Nord et des cours moyen et supérieur du Fraser, des saumons cohos géniteurs ont été observés dans le cadre de relevés récents (c.-à-d. dans 30 cours d’eau en 2009, dans 25 cours d’eau en 2010 et dans 11 cours d’eau en 2011) [tableau 1]. Le saumon coho a été observé dans huit cours d’eau du réseau du cours inférieur de la rivière Thompson, mais il était probablement présent dans dix cours d’eau ou plus puisque plusieurs cours d’eau du réseau de la rivière Nicola qui contenaient probablement des saumons cohos géniteurs n’ont pas fait l’objet d’un relevé de 2009 à 2011 (Decker et Irvine, 2013). Les saumons cohos qui représentent le canyon du Fraser frayent dans un seul cours d’eau (rivière Nahatlatch). Dans l’ensemble de l’unité désignable du Fraser intérieur, le saumon coho a été observé dans 75 des cours d’eau analysés au cours de la période de 2009 à 2011.

Figure 10. Tendance dans le nombre de cours d’eau du bassin du Fraser intérieur où des relevés de l’échappée ont été effectués et dans le nombre de cours d’eau où le saumon coho a été observé chaque année entre 1975 et 2012 (échelle illustrée sur l’axe vertical droit). Est également illlustré (échelle sur l’axe vertical gauche) le pourcentage de cours d’eau analysés où le saumon coho a été observé chaque année entre 1975 à 1997 (cercles vides), ainsi que de 1998 à 2012, à la suite de l’élargissement du programme de relevés (cercles pleins) [tiré de Decker et al., 2014].
Graphique illustrant (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 10

Graphique illustrant la tendance du nombre de cours d’eau du bassin du Fraser intérieur où des relevés de l’échappée ont été effectués et du nombre de cours d’eau où le saumon coho a été observé chaque année entre 1975 et 2012. Est également illlustré le pourcentage de cours d’eau analysés où le saumon coho a été observé chaque année.

 

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

Parmi les mesures prises à ce jour pour protéger le saumon coho du Fraser intérieur, celle qui pourrait être la plus importante est la restriction des pêches du saumon au Canada qui a débuté en 1997 (sans précédent à l’époque), a été mise en œuvre entièrement en 1998 et demeure en vigueur aujourd’hui (annexe 5 de IFCRT, 2006). Les mesures comprennent l’interdiction des pêches dirigées visant le saumon coho ainsi que des fermetures saisonnières et géographiques pour d’autres espèces, afin d’éviter les saumons cohos en migration dans le détroit de Johnstone et près de la côte ouest de l’île de Vancouver. La remise à l’eau obligatoire des saumons cohos a été mise en œuvre, et les senneurs commerciaux ont l’obligation de conserver des viviers de réanimation à bord de leurs embarcations afin d’y placer les saumons cohos avant leur remise à l’eau. Dans le fleuve Fraser, seule la pêche diurne au filet maillant est permise. Irvine et Bradford (2000) ont décrit ces restrictions comme constituant possiblement le changement le plus important apporté à la gestion des pêches dans la région du Pacifique au Canada. Les taux d’exploitation réduits ont donné lieu à un rétablissement modeste de l’échappée dans les cinq bassins hydrographiques importants de l’unité désignable du Fraser intérieur, et ce, malgré le fait que la survie des smolts jusqu’à l’âge adulte dans le milieu marin demeure faible.

Le COSEPAC (2002) a désigné le saumon coho du Fraser intérieur comme étant en voie de disparition en 2002. En 2006, le Cabinet fédéral a décidé de ne pas inscrire la population à la liste de la Loi sur les espèces en péril (LEP) : « […] compte tenu des incertitudes liées aux changements dans le milieu marin et des répercussions socio-économiques possibles sur les utilisateurs touchés par cette incertitude. Cette décision permettra une certaine souplesse dans la gestion des incertitudes liées à la survie en milieu marin et des éventuels problèmes de rétablissement si la survie en milieu marin se détériore. » (Government of Canada, 2006). Toutefois, Pêches et Océans Canada a reconnu que le saumon coho du Fraser intérieur est à la fois important à l’échelle nationale et une source de préoccupation importante en matière de conservation, et le ministère a entrepris diverses initiatives depuis la fin des années 1990 aux fins de protection et de rétablissement de la population (Irvine et al., 2005). Le saumon coho du Fraser intérieur a fait l’objet d’une nouvelle évaluation en 2016 et a été désigné comme étant menacé.

Protection et propriété de l’habitat

Le 29 juin 2012, la Loi sur les pêches a été modifiée afin de mettre l’accent sur la protection de la productivité des pêches récréatives, commerciales et autochtones, et des politiques sont en voie d’élaboration afin de tenir compte des modifications. Le gouvernement fédéral centre les règles de protection sur les menaces réelles et importantes pour les pêches et l’habitat connexe, tout en établissant des normes et des lignes directrices claires pour les projets réguliers. Les nouvelles dispositions relatives à la protection des pêches dans la Loi sur les pêches visent à assurer la durabilité et la productivité continue des pêches commerciales, récréatives et autochtones. La façon dont ces modifications sont mises en œuvre et ont une incidence sur la protection de l’habitat pourrait avoir des conséquences positives considérables sur les bassins hydrographiques du Fraser intérieur. En outre, la Colombie-Britannique a adopté une nouvelle loi sur l’eau (Water Act) en 2014, et certaines modifications auront une incidence sur la façon dont le gouvernement provincial et les administrations municipales régulent les activités d’utilisation des terres et des ressources en eau qui ont une incidence sur les populations de poissons. Par exemple, la réglementation des eaux souterraines constitue une priorité élevée aux termes de la nouvelle loi et pourrait avoir des conséquences importantes sur les dispositions relatives à l’utilisation des ressources en eau du Fraser intérieur. La Loi sur les océans du Canada exige que le gouvernement fédéral gère les ressources marines de manière à conserver la diversité biologique et les milieux naturels. Outre le gouvernement, plusieurs groupes d’intendance et organisations autochtones participent activement au maintien et à l’amélioration des poissons et de leur habitat dans le bassin du Fraser intérieur (IFCRT, 2006). Au cours des dernières années, des mesures ciblées d’application de la loi ont été prises afin d’éliminer les prises d’eau dépourvues de grillage (aux fins d’irrigation) et les prélèvements d’eau non autorisés dans le bassin du Fraser intérieur (Decker et Irvine, 2013).

Remerciements et experts contactés

MM. Scott Decker et James Irvine (Ph.D.) ont préparé le rapport pré COSEPAC qui a constitué une bonne part de la base du présent rapport, et leur contribution est grandement appréciée. M. Irvine a également rédigé le rapport précédent du COSEPAC sur l’état du stock du saumon coho du Fraser intérieur en 2002. Les discussions et les conseils de Jim Irvine, de Scott Decker et de Richard Bailey ont été très utiles aux fins de préparation du présent document. Chuck Parken et John Candy ont également offert des conseils et un accès à des données et à des analyses inédites.

Experts contactés

Millikin, Rhonda L. (Ph.D.), Chef, Évaluation des populations, p.i., Centre de recherche sur la faune du Pacifique, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada. 5421, chemin Robertson, RR 1, Delta (Colombie-Britannique) V4K 3N2.

Whelan, Christie. Conseillère scientifique, Science des populations de poissons, Pêches et Océans Canada, 200, rue Kent, Ottawa (Ontario) K1A 0E6.

Nantel, Patrick (Ph.D.). Biologiste de la conservation, Programme des espèces en péril, Direction de l’intégrité écologique, Parcs Canada, 25, rue Eddy, 4e étage, Gatineau (Québec) K1A 0M5.

Wilson, Gregory A. Aquatic Species At Risk Specialist, Ecosystem Protection & Sustainability Branch, Ministry of Environment, P.O. Box 9338, Stn Prov Govt 4th Floor, 2975 Jutland Road, Victoria (Colombie-Britannique) V8W 9M1.

Stipec, Katrina. B.C. Conservation Data Centre, Wildlife Inventory Section, Resources Inventory Branch, Ministry of Environment, Lands and Parks, P.O. Box 9344, Station Provincial Government, Victoria (Colombie-Britannique) V8W 9M1.

Jones, Neil. Coordonnateur des CTA, Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, 351, boul. St-Joseph, Gatineau (Québec) K1A 0H3.

Schnobb, Sonia. Secrétariat du COSEPAC, Service canadien de la faune, Environnement et Changement climatique Canada, 351, boul. St-Joseph, Gatineau (Québec) K1A 0H3.

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Wilson, G. 2015. Correspondance par courriel adressée à J. Schweigert. Aquatic Species at Risk Specialist, Ecosystems Protection & Sustainability Branch, Ministry of Environment, Government of British Columbia.

Wydoski, R.S., et R.R. Whitney. 2003. The Inland fishes of Washington. University of Washington Press, Seattle, WA.

Sommaire biographique du rédacteur du rapport

M. Jacob (Jake) Schweigert a obtenu son baccalauréat ès sciences avec distinction de l’Université de Toronto en 1974 et sa maîtrise ès sciences (zoologie) de l’Université du Manitoba en 1976. M. Schweigert est scientifique émérite à la Station biologique du Pacifique de Pêches et Océans Canada à Nanaimo (Colombie-Britannique). Avant de prendre sa retraite, M. Schweigert a travaillé en tant que scientifique à Pêches et Océans Canada (à compter de 1981), le plus récemment en tant que chef de la section Biologie de la conservation à la Station biologique du Pacifique. Il a passé la majorité de sa carrière à mener des recherches sur le hareng du Pacifique et d’autres poissons fourrages, ainsi qu’à évaluer les stocks de ces espèces. M. Schweigert est le rédacteur ou le corédacteur de plus de 30 publications dans des revues scientifiques évaluées par des pairs et de plus de 70 autres publications, y compris des rapports du COSEPAC sur les stocks de sardines du Pacifique.

Annexe 1. Tableau d’évaluation des menaces.

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème
Saumon coho (Oncorhynchus kisutch), population du Fraser intérieur
Identification de l’élément
-
Code de l’élément
-
Date
24/08/2015
Évaluateur(s) :
Il convient de souligner qu’il s’agit seulement d’un essai et non de l’évaluation définitive des menaces pour cette espèce sauvage. Participants et observateurs : membres du Sous-comité de spécialistes des poissons marins du COSEPAC, notamment des représentant des CTA, le rédacteur du rapport de situation de l’espèce (Jake Schweigert), Greg Wilson (C.-B.), Christie Whelan (MPO), Sean MacConnachie (MPO). Animateur : David Fraser.
Références :
-
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 1 0
D Faible 3 4
- Impact global des menaces calculé : Élevé Moyen
Impact global des menaces attribué :
-
Justification de l’ajustement de l’impact :
-
Commentaires sur l’impact global des menaces
-
Tableau d’évaluation des menaces.
# Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) - - - - -
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) - - - - -
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (<1 %) Négligeable (<1 %) Longue (continue) -
3.2 Exploitation de mines et de carrières Négligeable Négligeable (<1 %) Négligeable (<1 %) Longue (continue) Extraction de gravier au sud de Mission, dans un habitat utilisé brièvement par l’espèce. Certaine croissance de saumons cohos juvéniles dans le bas Fraser. Il y a des mesures d’atténuation.
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue   -
4.1 Routes et voies ferrées Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue -
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) Négligeable Très grande (71-100 %) Négligeable (<1 %) Longue (continue) -
5.4 Pêche et récolte des ressources aquatiques Négligeable Très grande (71-100 %) Négligeable (<1 %) Longue (continue) Comprend la pêche, les prises accessoires et le braconnage. Gravité négligeable en raison de la durabilité du taux de prise. Suppose que le régime de gestion actuel demeure sensible aux changements dans les populations de poissons.
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) Inconnu Inconnue Inconnue Longue (continue) -
6.1 Activités récréatives Inconnu Inconnue Inconnue Longue (continue) VTT dans les cours d’eau (possiblement).
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) Faible Très grande (71-100 %) Légère (1-10 %) Longue (continue) -
7.1 Incendies et suppression des incendies Négligeable Petite (1-10 %) Négligeable (<1 %) Longue (continue) Eau chauffée par les incendies; produits ignifuges pénètrent dans les cours d’eau. Voir également les modifications de l’habitat. Les incendies peuvent également présenter des avantages.
7.2 Barrages, gestion et utilisation de l’eau Faible Grande (31-70 %) Légère (1-10 %) Longue (continue) Centrales hydroélectriques au fil de l’eau (en tant qu’obstacles), mais les changements sont en amont de l’habitat du saumon coho. Extraction d’eau aux fins d’irrigation dans le bassin de la rivière Thompson. Problèmes connexes : eau plus chaude, faible productivité dans les radiers, poissons aspirés en l’absence de dispositifs d’échappement, pression accrue due au braconnage pipes. Contrôle des inondations : voir le rapport de situation.
7.3 Autres modifications de l’écosystème Faible Très grande (71-100 %) Légère (1-10 %) Longue (continue) Enrochement, érosion des berges par le bétail, habitat riverain modifié par les incendies. Change has been to more human population and less regulation.
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) Faible Très grande (71-100 %) Légère (1-10 %) Longue (continue) -
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Faible Très grande (71-100 %) Légère (1-10 %) Longue (continue) Bass spp, perchaude – consommation d’alevins (cours inférieur de la rivière Thompson); il faut s’attendre à ce que des espèces envahissantes étendent leur aire de répartition.
8.2 Espèces indigènes problématiques Inconnu Très grande (71-100 %) Inconnue Longue (continue) Pou du poisson; introduction de parasites indigènes, etc. par l’intermédiaire des écloseries
9 Pollution (en anglais seulement) Faible Très grande (71-100 %) Légère (1-10 %) Longue (continue) Gravité augmentée à légère puisque les inconnus doivent avoir des effets cumulatifs.
9.1 Eaux usées domestiques et urbaines Inconnu Très grande (71-100 %) Inconnue Longue (continue) Ce qui comprend les hormones, les métaux lourds et les microplastiques
9.2 Effluents industriels et militaires Inconnu Très grande (71-100 %) Inconnue Longue (continue) Ce qui comprend les déversements
9.3 Effluents agricoles et forestiers Inconnu Très grande (71-100 %) Inconnue Longue (continue) Ce qui comprend le ruissellement agricole et  l’envasement dû à l’exploitation forestière.
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) -
10.3 Avalanches et glissements de terrain Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Gravité inconnue parce qu’elle dépend des lieux où surviennent les phénomènes.
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) Moyen à faible Très grande (71-100 %) Modérée à légère (1-30%) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Varie selon les lieux (milieu marin ou eau douce) où surviennent les phénomènes.
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Moyen à faible Très grande (71-100 %) Modérée à légère (1-30%) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Peut être lié à la faible survie en milieu marin observée.
11.2 Sécheresses Moyen à faible Grande (31-70 %) Modérée à légère (1-30%) Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) -
11.3 Températures extrêmes Inconnu Très grande (71-100 %) Inconnue Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Veuillez consulter la section sur les menaces du rapport de situation.
11.4 Tempêtes et inondations Inconnu Petite (1-10 %) Inconnue Modérée (peut-être à court terme, < 10 ans) Affouillement dû aux phénomènes de précipitations élevées. Tendance à être localisées.

Classification des menaces d’après l’IUCN-CMP, Salafsky et al. (2008).

Glossaire

Impact
Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution ou de la dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est insignifiante/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
Portée
Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %).
Gravité
Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %; neutre ou avantage possible = > 0 %).
Immédiateté
Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); insignifiante/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

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