Érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) population de l'Altantique programme de rétablissement

Titre officiel : Programme de rétablissement de l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum), population de l’Atlantique, au Canada

Érioderme boréal, population de l’Atlantique

Mai 2007

La série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril

Qu’est-ce que la Loi sur les espèces en péril (LEP)?

La LEP est la loi fédérale qui constitue l’une des pierres d’assise de l’effort national commun de protection et de conservation des espèces en péril au Canada. Elle est en vigueur depuis 2003 et vise, entre autres, à permettre le rétablissement des espèces qui, par suite de l'activité humaine, sont devenues des espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées.

Qu’est-ce que le rétablissement?

Dans le contexte de la conservation des espèces en péril, le rétablissement est le processus par lequel le déclin d’une espèce en voie de disparition, menacée ou disparue du pays est arrêté ou inversé et par lequel les menaces à sa survie sont éliminées ou réduites de façon à augmenter la probabilité de survie de l’espèce à l’état sauvage. Une espèce sera considérée comme rétablie lorsque sa survie à long terme à l’état sauvage aura été assurée.

Qu’est-ce qu’un programme de rétablissement?

Un programme de rétablissement est un document de planification qui identifie ce qui doit être réalisé pour arrêter ou inverser le déclin d’une espèce. Il établit des buts et des objectifs et indique les principaux champs des activités à entreprendre. La planification plus élaborée se fait à l’étape du plan d’action.

L’élaboration de programmes de rétablissement représente un engagement de toutes les provinces et de tous les territoires ainsi que de trois organismes fédéraux -- Environnement Canada, l’Agence Parcs Canada et Pêches et Océans Canada -- dans le cadre de l’Accord pour la protection des espèces en péril. Les articles 37 à 46 de la LEP décrivent le contenu d’un programme de rétablissement publié dans la présente série ainsi que le processus requis pour l’élaborer

(http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/approach/act/default_f.cfm).

Selon le statut de l’espèce et le moment où elle a été évaluée, un programme de rétablissement doit être préparé dans un délai de un à deux ans après l’inscription de l’espèce à la Liste des espèces en péril de la LEP. Pour les espèces qui ont été inscrites à la LEP lorsque celle-ci a été adoptée, le délai est de trois à quatre ans.

Et ensuite?

Dans la plupart des cas, un ou plusieurs plans d’action seront élaborés pour définir et guider la mise en oeuvre du programme de rétablissement. Cependant, les recommandations contenues dans le programme de rétablissement suffisent pour permettre la participation des collectivités, des utilisateurs des terres et des conservationnistes à la mise en oeuvre du rétablissement. Le manque de certitude scientifique ne doit pas être prétexte à retarder la prise de mesures efficientes visant à prévenir la disparition ou le déclin d’une espèce.

La série de Programmes de rétablissement

Cette série présente les programmes de rétablissement élaborés ou adoptés par le gouvernement fédéral dans le cadre de la LEP. De nouveaux documents s’ajouteront régulièrement à mesure que de nouvelles espèces seront inscrites à la Liste des espèces en péril et que les programmes de rétablissement existants seront mis à jour.

Pour en savoir plus

Pour en savoir plus sur la Loi sur les espèces en péril et les initiatives de rétablissement, veuillez consulter le Registre public de la LEP (www.registrelep.gc.ca) et le site Web du Secrétariat du rétablissement (http://www.sararegistry.gc.ca/sar/recovery/default_f.cfm).

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2007. Programme de rétablissement de l’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum), population de l’Atlantique, au Canada, viii + 33 p.

Exemplaires supplémentaires :

Il est possible de télécharger des exemplaires de la présente publication à partir du Registre public de la Loi sur les espèces en péril (www.registrelep.gc.ca).

Illustration de la couverture : Érioderme boréal sur un sapin baumier, côte est, Nouvelle-Écosse, photo par Robert Cameron

Also available in English under the title:

“Recovery Strategy for the Boreal Felt Lichen (Erioderma pedicellatum), Atlantic Population, in Canada ”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2007. Tous droits réservés.

ISBN978-0-662-09088-5

No de catalogueEn3-4/20-2007F-PDF

Le contenu (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.

DÉCLARATION

Le présent programme de rétablissement a été préparé en collaboration avec les compétences responsables de l’érioderme boréal, population de l’Atlantique. Environnement Canada a revu le document et l’accepte comme son programme de rétablissement de l’érioderme boréal, population de l’Atlantique, tel que l’exige la Loi sur les espèces en péril. Ce programme de rétablissement représente également un avis à l’intention des autres compétences et organisations qui pourraient participer au rétablissement de l’espèce.

Les buts, objectifs et approches de rétablissement présentés dans ce programme sont fondés sur les meilleures connaissances existantes et peuvent faire l’objet de modifications découlant de nouveaux résultats et d’objectifs révisés.

Le présent programme de rétablissement constituera la base d’un ou de plusieurs plans d’action qui présenteront en détail les mesures de rétablissement précises qui doivent être prises pour appuyer la conservation et le rétablissement de l’espèce. Le ministre de l’Environnement rendra compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

La réussite du rétablissement de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent programme. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou toute autre compétence. Dans l’esprit de l’Accord pour la protection des espèces en péril, le ministre de l’Environnement invite toutes les compétences responsables ainsi que les Canadiennes et les Canadiens à se joindre à Environnement Canada pour appuyer le programme et le mettre en œuvre, pour le bien de l’érioderme boréal, population de l’Atlantique, et de l’ensemble de la société canadienne.

COMPÉTENCES RESPONSABLES

Gouvernement fédéral :

Environnement Canada

Service canadien de la faune, Région de l’Atlantique

Gouvernements provinciaux :

Department of Natural Resources, Nouvelle-Écosse

Ministère des Ressources naturelles, Nouveau-Brunswick 

AUTEUR

Le présent programme de rétablissement a été préparé par Crystal L. Doggett du Mersey Tobeatic Research Institute.

COLLABORATEURS

L’élaboration du présent programme a été dirigée et financée par le Service canadien de la faune, Région de l’Atlantique (Environnement Canada), et le Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse, en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick. Les membres du personnel de ces organismes ont investi beaucoup de temps dans l’élaboration du présent document. L’équipe de rétablissement de l’érioderme boréal, population de l’Atlantique, a largement contribué à la préparation du présent programme de rétablissement. L’équipe est constituée des membres suivants : Robert Cameron (coprésident), Department of Environment and Labour de la Nouvelle-Écosse; Mark Elderkin (coprésident), Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse; Andrew Boyne, Environnement Canada; Sherman Boates, Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse; David Richardson, Saint Mary’s University; Wolfgang Maass, chercheur à la retraite; Tom Neily, expert-conseil indépendant; Francis Anderson, expert-conseil indépendant; Heather Stewart, Nova Scotia Community College; Pascal Giasson, ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick; Stephen Clayden, Musée du Nouveau-Brunswick (observateur). D’autres personnes ont également apporté leur contribution, dont Ian DeMerchant, du Service canadien des forêts, Tracey Inkpen, Kim Mahwinney, Julie McKnight et Carolyn Seburn, d’Environnement Canada, et Kamila Tomcit, du Department of Environment and Labour de la Nouvelle-Écosse.

ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE STRATÉGIQUE

Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée dans le cadre de tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP conformément à la Directive du Cabinet de 1999 sur l'évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairées du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des programmes peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur les espèces ou les habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le programme lui-même, mais également résumés ci-dessous.

Le présent programme de rétablissement favorisera clairement l’environnement en encourageant le rétablissement de l’érioderme boreal, population de l’Atlantique. La possibilité que le programme produise par inadvertance des effets négatifs sur d’autres espèces a été envisagée. L’EES a permis de conclure que le présent programme sera clairement favorable à l’environnement et n’entraînera pas d’effets négatifs significatifs. Consultez plus particulièrement les sections suivantes du document : Description de l’espèce; Description des besoins biologiques de l’espèce; Exemples d’activités susceptibles de détruire l’habitat essentiel; Effets sur les espèces non ciblées.

RÉSIDENCE

La LEP définit la résidence comme suit :Gîte -- terrier, nid ou autre aire ou lieu semblable --occupé ou habituellement occupé par un ou plusieurs individus pendant tout ou partie de leur vie, notamment pendant la reproduction, l’élevage, les haltes migratoires, l’hivernage, l’alimentation ou l’hibernation [Paragraphe 2(1)].

Les descriptions de la résidence ou les raisons pour lesquelles le concept de résidence ne s’applique pas à une espèce donnée sont publiées dans le Registre public de la LEP :

http://www.registrelep-sararegistry.gc.ca/sar/recovery/residence_f.cfm. 

PRÉFACE

La gestion de l’érioderme boréal, population de l’Atlantique, relève de la compétence des gouvernements provinciaux. En vertu de l’article 37 de la Loi sur les espèces en péril (LEP), le ministre compétent est tenu d’élaborer un programme de rétablissement à l’égard des espèces sauvages inscrites comme espèces disparues du pays, en voie de disparition ou menacées. L’érioderme boréal a été inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition de la LEP en janvier 2005 et sur la liste des espèces visées par l’Endangered Species Act de la Nouvelle-Écosse en 2003. Le Service canadien de la faune, Région de l’Atlantique (Environnement Canada), et le Department of Natural Resources de la Nouvelle-Écosse ont dirigé l’élaboration du présent programme de rétablissement, en collaboration avec le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick. Le programme est conforme aux exigences de la LEP en matière de contenu et de processus (articles 39 à 41). Les groupes suivants y ont collaboré ou ont été consultés : 

·        Groupes des Premières nations

Confederacy of Mainland Mi’kmaq

Maritime Aboriginal People's Council

Conseil tribal MAWIW

Première nation Millbrook        

Native Council of Nova Scotia

Conseil des peuples autochtones du Nouveau-Brunswick        

Union of New Brunswick Indians

Union of Nova Scotia Indians

 ·        Organismes environnementaux non gouvernementaux

Conservation de la nature Canada, région de l’Atlantique

La Fondation pour la protection des sites naturels du Nouveau-Brunswick

 ·        Industrie

Bowater

H.J. Crabbe & Sons Ltd.

J.D. Irving Ltd.

Neenah Paper

Fédération des propriétaires de lots boisés du Nouveau-Brunswick

Nova Scotia Power

Office de commercialisation des produits forestiers du Sud du Nouveau-Brunswick

StoraEnso North America

Office de commercialisation des produits forestiers de York-Sunbury-Charlotte

 ·        Autres

Parc national Fundy

Ministère du Tourisme et des Parcs du Nouveau-Brunswick

Parc international Roosevelt Campobello

Un propriétaire foncier

SOMMAIRE

L’érioderme boréal (Erioderma pedicellatum) est un cyanolichen en voie de disparition. Ce lichen foliacé se rencontre le plus souvent sur le sapin baumier, sous climat frais, humide et océanique. La première observation mondiale de l’érioderme boréal a eu lieu en 1902, à l’île Campobello, au Nouveau-Brunswick, mais le lichen n’a pas été revu à cet endroit depuis. Les seuls sites connus de la population de l’Atlantique se trouvent en Nouvelle-Écosse.

Bien que 46 sites d’érioderme boréal aient été observés en Nouvelle-Écosse entre 1980 et 1995, il ne reste qu’un seul de ces sites en 2006. En 2004, le Department of Environment and Labour de la Nouvelle-Écosse a découvert un nouveau site à l’aide d’un algorithme de système d'information géographique (SIG). Depuis, cet algorithme a permis à des chercheurs de découvrir sept autres nouveaux sites. En mars 2006, on connaissait neuf sites d’érioderme boréal dans la province, abritant en tout 31 thalles, et de nombreux autres secteurs relevés comme habitat potentiel qui n’ont pas encore fait l’objet de relevé.

La population de l’Atlantique de l’érioderme boréal est confrontée à des menaces complexes : l’espèce est peu visible et difficile à identifier; la taille de la population connue est petite; la pollution atmosphérique, qui a contribué à la disparition de l’espèce au Nouveau-Brunswick, provient non seulement de sources locales mais aussi des États-Unis; l’espèce ne suscite pas un grand intérêt, et il subsiste d’importantes lacunes dans les connaissances sur l’espèce et sur son habitat. Cependant, l’algorithme de SIG a donné des résultats encourageants, tout comme les efforts de collaboration des entreprises forestières et la formation d’une équipe de rétablissement.

Le but du présent programme de rétablissement est d’arriver à ce que la population de l’Atlantique de l’érioderme boréal soit autosuffisante et ce, sans réduction de son aire de répartition actuelle. Les mesures de rétablissement présentées dans ce programme seront réalisées ou entreprises au cours des cinq prochaines années (2006-2011). Les objectifs du programme sont de : 1) maintenir les thalles et leur habitat dans les sites connus de l’espèce; 2) atténuer les menaces pesant sur l’espèce; 3) entreprendre des recherches visant à combler les lacunes qui subsistent dans les connaissances et à améliorer la désignation de l’habitat essentiel de l’espèce.

Ces objectifs seront atteints grâce à des mesures de rétablissement pouvant être réparties en cinq catégories : recherche, suivi, gestion, éducation et intendance. Ces mesures comprennent :

Recherche

·       déterminer le cycle biologique, le taux de croissance, les caractéristiques biologiques, la diversité génétique, la dynamique de la population et la taille minimale d’une population viable;

·       désigner l’habitat essentiel (caractéristiques physiques et écologiques de l’habitat limitant le potentiel de rétablissement de l’espèce);

·       localiser les sources de pollution atmosphérique et déterminer la sensibilité de l’érioderme boréal aux différents polluants;

·       déterminer les méthodes permettant d’atténuer les perturbations humaines dans l’habitat de l’érioderme boréal et à proximité;

·       Examiner les moyens d’accroître l’effectif et l’habitat de l’espèce.  

Suivi

·       effectuer le suivi des sites actuels connus;

·       effectuer le suivi des menaces;

·       effectuer le suivi des caractéristiques des sites historiques et de l’habitat convenable  inoccupé.

Gestion

·       gérer l’habitat de l’érioderme boréal à l’échelle du paysage;

·       examiner les pratiques d’aménagement forestier quant à leur incidence sur le potentiel de rétablissement de l’érioderme boréal.

Éducation

·       fournir des documents pédagogiques de qualité et accessibles;

·       rehausser l’image de l’espèce auprès des responsables des programmes de réduction de la pollution.

Intendance

·       encourager les relations de coopération avec les propriétaires fonciers, les forestiers, l’industrie et les bénévoles.

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