Héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) : évaluation et rapport de situation du COSEPAC 2016

Photo d’un héliotin d’Aweme sur une fleur d’hélianthe des prairies.
Photo: Héliotin d’Aweme © R. Foster

En voie de disparition
2016

Table des matières

Liste des figures

  • Figure 1. Héliotin d’Aweme mâle adulte capturé au Manitoba (photo de gauche, G. Anweiler), et individu foncé de la Saskatchewan (photo de droite, A. Harris).
  • Figure 2. Aire de répartition mondiale connue de l’héliotin d’Aweme en relation avec les champs de dunes importants (Wolfe et al., 2002).
  • Figure 3. Aire de répartition canadienne connue de l’héliotin d’Aweme.
  • Figure 4. Habitat de l’héliotin d’Aweme abritant quelques hélianthes des prairies épars le long du versant sous le vent d’une dune active dans les dunes Great, à l’est de Fox Valley (Saskatchewan), le 7 août 2015. Voir la figure 8 pour une image GoogleEarth de ce site.
  • Figure 5. Habitat de l’héliotin d’Aweme abritant de nombreux hélianthes des prairies dans un creux de déflation situé dans les dunes Antelope, en Saskatchewan, le 5 août 2015).
  • Figure 6. Grande dune à végétation clairsemée présentant des traces de VTT dans les dunes Great, au sud de Portreeve (Saskatchewan). Une vingtaine d’hélianthes des prairies (flèche) mais aucun héliotin d’Aweme y ont été observés le 5 août 2015.
  • Figure 7. Talus abritant l’hélianthe des prairies et l’héliotin d’Aweme perturbé par des empreintes de sabots de bétail dans les dunes Great, à l’est de Fox Valley (Saskatchewan), le 7 août 2015. Voir la figure 8 pour une image GoogleEarth de ce site.
  • Figure 8. Comparaison de deux sites distants de 1,5 km où des héliotins d’Aweme ont été observés (flèches jaunes) dans un habitat atypique, le long d’un talus érodé par des sentiers tracés par le bétail (image GoogleEarth du haut), et dans un habitat dunaire plus typique (image du bas, même échelle), le 7 août 2016, dans les dunes Great, près de Fox Valley. Voir les figures 4 et 7 pour des photos de ces sites.
  • Figure 9. Tendances historiques de la stabilisation des dunes dans huit champs de dunes abritant des sous-populations d’héliotins d’Aweme (Hugenholtz et Wolfe, 2011).

Liste des tableaux

  • Tableau 1. Occurrences canadiennes connues de l’héliotin d’Aweme (Schinia avemensis).
  • Tableau 2. Sommaire des observations et des relevés ciblant l’héliotin d’Aweme effectués récemment (après 2000) au Canadaa.
  • Tableau 3. Nombre de dunes et de creux de déflation répertoriés (Wolfe, 2010) compris dans l’aire de répartition de l’héliotin d’Aweme en relation avec les activités de recherche passéesg.
  • Tableau 4. Viabilité de la population d’héliotin d’Aweme dans chaque parcelle d’habitat (p. ex. parcelle d’habitat trop petite pour soutenir une population viable?). A = Disponibilité de superficies de sable dénudé (D/CD = dunes ou creux de déflation) dans le champ de dunes. B = Occupation inférée de l’habitat d’après les données sur les occurrences et les activités de recherche.
  • Tableau 5. Nombre de carrés de 2 km de côté renfermant des champs de dunes selon la grille utilisée pour le calcul de l’indice de zone d’occupation (IZO); 18 des 31 carrés (58 %) se trouvent dans des champs de dunes considérés comme non viables au tableau 4.

Liste des annexes

  • Annexe 1. Résultats obtenus au moyen du calculateur des menaces de l’UICN pour l’héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) au Canada.

 

Information sur le document

COSEPAC
Comité sur la situation
des espèces en péril
au Canada

Logotype du COSEPAC

COSEWIC
Committee on the Status
of Endangered Wildlife
in Canada

Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :

COSEPAC. 2016. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. xi + 55 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Rapport(s) précédent(s) :

COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’héliotin d'Aweme (Schinia avemensis) au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 30 p. (Registre public des espèces en péril site Web).

Note de production :

Le COSEPAC remercie Allan Harris et Robert Foster (Northern Bioscience) d’avoir rédigé le rapport de situation sur l’héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) au Canada, aux termes d’un marché conclu avec Environnement Canada. La supervision et la révision du rapport ont été assurées par Paul Grant, coprésident du Sous-comité de spécialistes des arthropodes du COSEPAC.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement et Changement climatique Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3

Tél. : 819-938-4125
Téléc. : 819-938-3984
Courriel : COSEPAC courriel
Site web : COSEPAC

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Status Report on the Gold-edged Gem Schinia avemensis in Canada.

Illustration/photo de la couverture :

Héliotin d’Aweme -- Photo de la couverture : R. Foster

COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation – novembre 2016

Nom commun:
Héliotin d’Aweme
Nom scientifique:
Schinia avemensis
Statut:
En voie de disparition
Justification de la désignation:
Ce papillon nocturne est un spécialiste de l’habitat qui requiert des dunes actives ou des creux de déflation abritant des populations d’hélianthe des prairies, la seule plante hôte larvaire. Le déclin à grande échelle de son habitat découlant de la stabilisation des dunes a entraîné une plus grande fragmentation du paysage et une réduction connexe des effectifs du papillon nocturne. La viabilité de la population de ce papillon nocturne dans un certain nombre de petites dunes est incertaine.
Répartition:
Alberta, Saskatchewan, Manitoba
Historique du statut:
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2006. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2016.

COSEPAC Résumé

Héliotin d’Aweme
Schinia avemensis

Description et importance de l’espèce sauvage

L’héliotin d’Aweme est un petit papillon nocturne (envergure de 16 à 20 mm) de la famille des Noctuidés (noctuelles, vers-gris, légionnaires, etc.) et de la sous-famille des Héliothinés (héliotins) qui vole le jour. Les ailes antérieures sont brun verdâtre et marron ou principalement marron et sont traversées de deux bandes partielles de couleur jaune ocre; leurs bords distaux sont en très grande partie couverts d’une bande jaune bien visible, d’où le nom commun anglais de l’espèce. Aucune sous-espèce n’est reconnue. On ne sait rien des stades immatures (œuf, chenille et chrysalide) de l’espèce.

Répartition

Au Canada, l’héliotin d’Aweme est reconnu présent dans 35 occurrences réparties dans 14 champs de dunes dans le sud du Manitoba, le sud-ouest de la Saskatchewan et la région adjacente de l’Alberta comprise dans l’écozone des Prairies. Ailleurs, il a été observé dans seulement trois sites, au Colorado.

Habitat

Au Canada, l’héliotin d’Aweme se rencontre toujours dans des dunes actives et des creux de déflation, en étroite association avec sa plante hôte présumée, l’hélianthe des prairies. La majorité des 35 occurrences connues se trouvent dans de petites dunes ou des creux de déflation couvrant moins d’un hectare, les autres portions des dunes étant maintenant stabilisées par la végétation. Au cours des 100 dernières années, l’habitat de dunes actives dont dépend l’espèce a subi un déclin important.

Biologie

Les adultes sont actifs durant le jour. On peut les observer perchés sur les plantes hôtes présumées ou volant parmi celles-ci ou se reposant ou s’alimentant de nectar sur des fleurs voisines. L’espèce est univoltine (une génération par année), les adultes de la population canadienne étant présents du 10 juillet au 23 août. La plante hôte présumée des chenilles est l’hélianthe des prairies; cette espèce indigène et l’herbe-squelette commune sont les principales sources de nectar exploitées par les adultes.

Taille et tendances de la population

Le nombre de sites occupés par l’héliotin d’Aweme au Canada semble relativement stable, mais il a probablement diminué par rapport à ses niveaux historiques en raison de la perte d’habitat. Les données disponibles sont nettement insuffisantes pour proposer des estimations fiables de la taille des populations.

Menaces et facteurs limitatifs

Le principal facteur limitatif est la disponibilité de dunes actives ou de creux de déflation abritant des colonies de la plante hôte présumée. La survie à long terme de l’espèce semble principalement menacée par la perte d’habitat résultant de la stabilisation des dunes actives par des espèces végétales tant indigènes qu’introduites. Ce processus naturel est en grande partie modulé par les tendances climatiques régionales, mais il s’est accéléré au cours des 150 dernières années, en partie par suite de la réduction du nombre de feux de friche, de la disparition du bison et d’autres facteurs.

Protection, statuts et classements

La majorité des sites connus bénéficient d’une protection du fait qu’ils sont situés sur des terres de la Couronne louées ou dans des pâturages communautaires, dans des parcs provinciaux (Douglas, Spruce Woods) ou dans la réserve nationale de faune de la BFC Suffield. Seulement deux sites se trouvent sur des terres privées, et un site se trouve sur des terres des Premières nations.

L’héliotin d’Aweme est désigné en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral et de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba. NatureServe lui a attribué la cote G2 à l’échelle mondiale, N1 à l’échelle nationale et S1 dans chacune des provinces où il est présent.

Résumé technique

Nom scientifique :
Schinia avemensis
Nom français :
Héliotin d’Aweme
Nom anglais :
Gold-edged Gem
Répartition au Canada :
Alberta, Saskatchewan, Manitoba

Données démographiques

Données démographiques de l'espèce
Éléments du résumé technique Information
Durée d’une génération (généralement, âge moyen des parents dans la population; indiquez si une méthode d’estimation de la durée d’une génération autre que celle qui est présentée dans les lignes directrices de l’UICN [2011] est utilisée) 1 an, mais une diapause plus longue se prolongeant sur plus d’un an est possible.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre total d’individus matures? Déclin inféré en raison de la diminution de l’habitat
Pourcentage estimé de déclin continu du nombre total d’individus matures sur [cinq ans ou deux générations] Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix dernières années ou trois dernières générations]. Inconnu
Pourcentage [prévu ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours des [dix prochaines années ou trois prochaines générations]. Inconnu
Pourcentage [observé, estimé, inféré ou présumé] [de réduction ou d’augmentation] du nombre total d’individus matures au cours de toute période de [dix ans ou trois générations] commençant dans le passé et se terminant dans le futur. Inconnu

Est-ce que les causes du déclin sont a) clairement réversibles et b) comprises et c) ont effectivement cessé?

Le déclin inféré est probablement causé par la perte d’habitat, et ses causes ne sont pas clairement réversibles et n’ont pas cessé.

a. Non
b. Oui
c. Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures? Inconnu

Information sur la répartition

Information sur la répartition de l'espèce
Éléments du résumé technique Information
Superficie estimée de la zone d’occurrence 121 000 km2
Indice de zone d’occupation (IZO)
(Fournissez toujours une valeur établie à partir d’une grille à carrés de 2 km de côté).
500 km2
La population totale est-elle gravement fragmentée, c.-à-d. que plus de 50 % de sa zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui sont a) plus petites que la superficie nécessaire au maintien d’une population viable et b) séparées d’autres parcelles d’habitat par une distance supérieure à la distance de dispersion maximale présumée pour l’espèce?

a. Oui

b. Oui

Nombre de localités (utilisez une fourchette plausible pour refléter l’incertitude, le cas échéant)
(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
Au moins 14, chaque dune représentant au moins une localité, les pratiques de gestion des terres pouvant influer sur le taux de succession des dunes.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de la zone d’occurrence? Oui, inféré.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de l’indice de zone d’occupation? Oui, inféré.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de sous-populations? Oui, déclin inféré en raison de la perte d’habitat.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] du nombre de localités?
(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
Oui, déclin inféré en raison de la perte d’habitat.
Y a-t-il un déclin continu [observé, inféré ou prévu] de [la superficie, l’étendue ou la qualité] de l’habitat?

Oui, déclin inféré de superficie et de la qualité de l’habitat.

Hugenholtz et al. (2010) ont répertorié dans 8 sites un déclin de 47 % des superficies de sable nu en 36 ans. En supposant que le déclin s’effectue à un rythme constant, cela représenterait un déclin de 13 % sur une période de 10 ans.

Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de sous-populations? Inconnu
Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de localités?
(Voir « Définitions et abréviations » sur le site Web du COSEPAC et IUCN 2010 (en anglais seulement) pour obtenir des précisions sur ce terme.)
Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de la zone d’occurrence? Non
Y a-t-il des fluctuations extrêmes de l’indice de zone d’occupation? Non

Nombre d’individus matures (dans chaque sous-population)

Nombre d’individus matures de l'espèce
Sous-populations (indiquez une fourchette plausible) Nombre d’individus matures
- Inconnu; estimation entre 3000 et 5000 individus.
Total -

Analyse quantitative

Analyse quantitative de l'espèce
Éléments du résumé technique Information
La probabilité de disparition de l’espèce à l’état sauvage est d’au moins [20 % sur 20 ans ou 5 générations, ou 10 % sur 100 ans]. Aucune analyse quantitative n’a été effectuée.

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou leur habitat, par ordre décroissant d’impact)

Un calculateur des menaces a-t-il été rempli pour l’espèce, et dans l’affirmative, par qui?
Oui, en décembre 2015. L’impact global des menaces est jugé moyen.

7.3 Autres modifications de l’écosystème (impact moyen)

Calculateur des menaces (voir l’annexe 1).

Immigration de source externe (immigration de l’extérieur du Canada)

Immigration de source externe de l'espèce
Éléments du résumé technique Information
Situation des populations de l’extérieur les plus susceptibles de fournir des individus immigrants au Canada. S/O
Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Peu probable. La sous-population connue la plus proche se trouve à au moins 1 100 km, au Colorado. Aux États-Unis, d’autres champs de dunes qui n’ont pas encore fait l’objet de relevés se trouvent à plus de 100 km de la sous­population canadienne la plus proche.
Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada? Possiblement, la plante hôte présumée est la même, mais le climat est plus froid.
Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants? Probablement. De l’habitat convenant apparemment à l’espèce semble actuellement inoccupé.
Les conditions se détériorent-elles au Canada?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Oui. La stabilisation des dunes cause une perte d’habitat.
Les conditions de la population source se détériorent-elles?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
S/O
La population canadienne est-elle considérée comme un puits?
Voir le tableau 3 (Lignes directrices pour la modification de l’évaluation de la situation d’après une immigration de source externe)
Non. Il n’y a probablement aucun déplacement international.
La possibilité d’une immigration depuis des populations externes existe-t-elle? Non

Nature délicate de l’information sur l’espèce

Les informations sur les données sensibles de l'espèce
Éléments du résumé technique Information
L’information concernant l’espèce est-elle de nature délicate? Non.

Historique du statut

COSEPAC : Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 2006. Réexamen et confirmation du statut en novembre 2016.

Statut et justification de la désignation :

Statut et justification de la désignation :
Éléments du résumé technique Information
Statut : En voie de disparition
Code alphanumérique : B2ab(ii,iii)
Justification de la désignation : Ce papillon nocturne est un spécialiste de l’habitat qui requiert des dunes actives ou des creux de déflation abritant des populations d’hélianthe des prairies, la seule plante hôte larvaire. Le déclin à grande échelle de son habitat découlant de la stabilisation des dunes a entraîné une plus grande fragmentation du paysage et une réduction connexe des effectifs du papillon nocturne. La viabilité de la population de ce papillon nocturne dans un certain nombre de petites dunes est incertaine.

Applicabilité des critères :

Applicabilité des critères
Éléments du résumé technique Information
Critère A
(déclin du nombre total d’individus matures) :
Sans objet. L’information concernant les tendances est insuffisante.
Critère B
(petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) :
Correspond au critère de la catégorie « en voie de disparition », B2ab(ii,iii), car l’IZO est inférieur au seuil établi (500 km²), la qualité de l’habitat et l’IZO sont en déclin continu et la population de l’espèce dans son ensemble est considérée comme gravement fragmentée.
Critère C
(nombre d’individus matures peu élevé et en déclin) :
Sans objet. Les données sont insuffisantes pour estimer le déclin du nombre total d’individus matures et les nombres d’individus matures et de sous-populations.
Critère D
(très petite population totale ou répartition restreinte) :
Sans objet. Les données concernant le nombre d’individus matures dans la population sont insuffisantes.
Critère E
(analyse quantitative) :
Sans objet. Les données concernant cette espèce sont insuffisantes pour faire des projections démographiques montrant la probabilité de disparition du pays ou de la planète à l’état sauvage.

Préface

L’héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) a été désigné « espèce en voie de disparition » en avril 2006 et inscrit à ce titre à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral la même année. Depuis la parution du premier rapport de situation, de nouveaux renseignements ont été recueillis sur la répartition, l’habitat, les plantes hôtes et l’histoire naturelle de l’espèce au Canada ainsi que sur les menaces propres à chaque site. Depuis la publication du rapport de situation précédent, l’héliotin d’Aweme a été signalé dans 35 dunes et creux de déflation, dans 14 champs de dunes distincts. Cette augmentation par rapport aux quatre sites connus au Canada en 2006 est attribuable aux activités de recherche menées de 2008 à 2011 et en 2015, plutôt qu’à une réelle expansion de l’aire de répartition de l’espèce. La zone d’occurrence a augmenté de manière proportionnelle et est passée de 70 500 km2 en 2006 à 121 000 km2 en 2015, également à cause de l’intensification des activités de recherche. Toutefois, l’habitat de l’espèce a subi un déclin à grande échelle à cause de la stabilisation des dunes, qui a entraîné une fragmentation accrue du paysage et un déclin proportionnel de l’espèce. La viabilité des populations de l’espèce est incertaine dans un certain nombre de petits champs de dunes.

Historique du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

Mandat du COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

Composition du COSEPAC

Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsables des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

Définitions (2015)

Espèce sauvage
Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’un autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D)
Espèce sauvage qui n’existe plus.
Disparue du pays (DP)
Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente ailleurs.
En voie de disparition (VD)
(Remarque : Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003.)
Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays imminente.
Menacée (M)
Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sont pas renversés.
Préoccupante (P)
(Remarque : Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000.)
Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.
Non en péril (NEP)
(Remarque : Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999.)
Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.
Données insuffisantes (DI)
(Remarque :Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ».)
Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

Remarque : Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Le Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

Description et importance de l’espèce sauvage

Nom et classification

Ordre : Lépidoptères – Papillons (diurnes et nocturnes

Superfamille : Noctuoidea Latreille, 1809

Famille : Noctuidae Latreille, 1809 – noctuelles, vers-gris, légionnaires, etc.

Sous-famille : Heliothinae Boisduval, 1828 – héliotins

Genre : Schinia Hübner, 1818

Espèce : Schinia avemensis(Dyar, 1904)

Aucune sous-espèce n’est reconnue, mais le statut taxinomique de l’espèce est actuellement réévalué dans le cadre d’une révision étendue à l’ensemble des Heliothinés de l’Amérique du Nord (Harp, comm. pers., 2015).

Synonyme : L’espèce a été décrite à l’origine sous le nom Pseudotamila avemensis Dyar (Dyar, 1904).

Numéro de catalogue dans Moths of North America (MONA) : 11100. Numéro d’identification du réseau de programmes du patrimoine naturel (Heritage identifier number) : IILEYMP180.

Spécimens types : Deux syntypes mâles (dont un apparemment perdu), CAN., MB, Aweme. Le spécimen type restant est déposé dans la collection de l’United States National Museum et porte le numéro de type #7734 (Hardwick, 1996).

Nom anglais : Gold-edged Gem

Description morphologique

L’héliotin d’Aweme (figure 1) est un papillon nocturne relativement petit (envergure de 16 à 20 mm) au corps trapu. Les ailes antérieures sont brun verdâtre et marron ou principalement marron et sont traversées par deux bandes partielles de couleur jaune ocre; leurs bords distaux sont en très grande partie couverts d’une bande jaune bien visible, d’où le nom commun anglais de l’espèce. Les ailes postérieures et la majeure partie du corps sont noires. Les femelles sont légèrement plus grandes et plus foncées que les mâles. La face ventrale est similaire chez les deux sexes, soit noire avec une tache blanche en forme de coin bien visible à l’apex des ailes antérieures. La tête est jaune pâle, tandis que le thorax et l’abdomen sont noirs. Hardwick (1958) présente une description systématique de l’espèce accompagnée de descriptions et d’illustrations des genitalia mâles et femelles. Les individus du Manitoba sont de coloration plus claire que ceux du Colorado, tandis que ceux de l’Alberta et de la Saskatchewan présentent une coloration intermédiaire (figure 1).

Figure 1. Héliotin d’Aweme mâle adulte capturé au Manitoba (photo de gauche, G. Anweiler), et individu foncé de la Saskatchewan (photo de droite, A. Harris).
Deux photos de l’héliotin d’Aweme (en vue dorsale). (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 1

Deux photos de l’héliotin d’Aweme (en vue dorsale). La première montre un spécimen de mâle adulte capturé au Manitoba. La deuxième montre un individu vivant, de couleur plus foncée, sur une fleur d’hélianthe des prairies, en Saskatchewan. Les ailes antérieures sont brun verdâtre et marron ou principalement marron et sont traversées par deux bandes partielles de couleur jaune ocre; leurs bords distaux sont en très grande partie couverts d’une bande jaune bien visible. Les ailes postérieures et la majeure partie du corps sont noires.

Les stades immatures (œuf, chenille et chrysalide) ne sont pas décrits.

Structure spatiale et variabilité des populations

La sous-population du Manitoba est séparée des occurrences de la Saskatchewan et de l’Alberta par une distance de 520 km, et la sous-population de l’Alberta et de la Saskatchewan se trouve à environ 1 100 km de la sous-population la plus proche au Colorado. Une analyse de l’ADN n’a toutefois révélé aucune différence génétique significative entre ces sous-populations, et ces dernières continueront d’être considérées comme représentant une seule espèce dans une révision à venir des Héliothinés (Harp, comm. pers., 2015). L’héliotin d’Aweme ne compte apparemment aucune espèce étroitement apparentée, et l’hybridation, jugée peu probable, n’a jamais été observée (COSEWIC, 2006).

Unités désignables

Toutes les sous-populations canadiennes vivent dans l’écorégion des Prairies (COSEWIC, 2006) et sont considérées comme formant une seule unité désignable. La sous-population du Manitoba est peut-être distincte de celles de la Saskatchewan et de l’Alberta, car les occurrences les plus rapprochées sont séparées par une distance d’environ 500 km, et aucune sous-population pouvant établir un lien entre elles n’a été observée dans les régions adjacentes des États-Unis. Il convient toutefois de mentionner que très peu de relevés ont été réalisés dans le sud-est de la Saskatchewan et dans les États adjacents, et il n’est pas exclu que d’autres sous­populations encore à découvrir soient présentes dans ces régions. En dépit des différences liées à la coloration, il n’existe aucune différence génétique importante entre les sous-populations des États-Unis, du Manitoba et de la Saskatchewan et Alberta (Harp, comm. pers., 2015), et l’espèce se rencontre dans des milieux semblables et utilise la même plante hôte (présumée) à l’échelle de son aire de répartition. En conséquence, ces sous-populations ne sont pas considérées comme représentant des unités distinctes et importantes dans l’évolution.

Importance de l’espèce

L’héliotin d’Aweme est une espèce menacée à l’échelle mondiale dont la principale partie de l’aire de répartition mondiale et la plupart des sous-populations se trouvent dans les prairies canadiennes. Bien qu’il soit un petit insecte relativement discret, il appartient à une communauté très spécialisée associée aux dunes qui est composée d’un certain nombre d’espèces végétales et animales uniques confinées à des îlots de dunes actives laissés il y a des milliers d’années par la fonte des glaciers. Cette espèce emblématique partage son habitat de dunes naturelles en voie de disparition avec d’autres espèces en péril telles que le rat-kangourou d’Ord (Dipodmys ordii), la noctuelle sombre des dunes (Copablepharon longipenne), la noctuelle jaune pâle des dunes (C. grandis), la cicindèle à grandes taches de Gibson (Cicindela formosa gibsoni) et la tradescantia de l’Ouest (Tradescantia occidentalis).

Répartition

Aire de répartition mondiale

L’aire de répartition mondiale de l’héliotin d’Aweme s’étend d’est en ouest à travers les Prairies depuis le sud du Manitoba jusque dans le sud-est de l’Alberta, et vers le sud, jusqu’au centre du Colorado (figure 2). Des occurrences non documentées existent probablement à l’échelle de ce territoire (NatureServe, 2015; Opler, comm. pers., 2015), car très peu de relevés ciblant cette espèce ont été réalisés aux États-Unis. L’aire de répartition mondiale et l’effectif de l’espèce se trouvent en très grande partie (> 80 %) au Canada.

Aux États-Unis, l’héliotin d’Aweme a été observé dans seulement trois occurrences, toutes situées dans le centre-sud du Colorado (Harp, comm. pers., 2015). Il est passablement commun dans le monument national de Great Sand Dunes, dans les comtés d’Alamosa et de Saguache, et il a également été récolté près de Roggen, dans le comté de Weld, à environ 300 km plus au nord (Pineda et al., 1999; Weissmann et Kondratieff, 1999; Opler, comm. pers., 2015).

Figure 2. Aire de répartition mondiale connue de l’héliotin d’Aweme en relation avec les champs de dunes importants (Wolfe et al., 2002).
Carte montrant la répartition mondiale de l’héliotin d’Aweme (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 2

Carte montrant la répartition mondiale de l’héliotin d’Aweme, qui s’étend dans les Prairies depuis le sud du Manitoba jusque dans le sud-est de l’Alberta, et vers le sud jusque dans le centre du Colorado. Plus de 80 pour cent de l’aire de la répartition mondiale connue de l’espèce se trouve au Canada. Les occurrences sont indiquées par des symboles; les champs de dunes importants sont ombrés.

Aire de répartition canadienne

L’aire de répartition canadienne de l’héliotin d’Aweme s’étend depuis le parc provincial Spruce Woods, dans le sud-ouest du Manitoba, jusque dans le sud-est de l’Alberta, en passant par le sud de la Saskatchewan (figure 3), mais elle est gravement fragmentée en petits îlots d’habitat dunaire convenable. Les aires de répartition historique et actuelle sont essentiellement identiques. La présence de l’espèce dans le sud de la Saskatchewan et de l’Alberta est demeurée insoupçonnée jusqu’en 2004, mais la découverte d’un spécimen de musée jusqu’alors non identifié recueilli en 1939 à Medicine Hat, dans le sud-ouest de l’Alberta, a révélé que l’espèce était présente dans la région depuis de nombreuses années (COSEWIC, 2006).

Toutes les populations canadiennes d’héliotin d’Aweme vivent dans l’aire écologique nationale des Prairies (ESWG, 1995). Le site du Manitoba se trouve dans l’écorégion de la prairie-parc à trembles dans un secteur humide à subhumide, tandis que les sites de la Saskatchewan et de l’Alberta se trouvent dans l’écorégion de la prairie mixte, plus aride (Wolfe, 1997; Padbury et Acton, 1991). Les dunes Dundurn, près de Saskatoon, constituent la limite septentrionale de l’aire de répartition canadienne de l’héliotin d’Aweme, car celui-ci n’a pas été observé au nord du 52e parallèle dans les dunes North Battleford (Saskatchewan) ou Wainwright (Alberta) (Curteanu et al., 2011). La mention faisant état de la présence de l’espèce dans le nord du Manitoba (Moth Photographers Group, 2015) est erronée.

Figure 3. Aire de répartition canadienne connue de l’héliotin d’Aweme.
Carte de la répartition canadienne de l’héliotin d’Aweme (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 3

Carte de la répartition canadienne de l’héliotin d’Aweme, qui s’étend depuis le parc provincial Spruce Woods, dans le sud-ouest du Manitoba, jusque dans le sud-est de l’Alberta, en passant par le sud de la Saskatchewan. Les occurrences sont indiquées par des symboles; les champs de dunes importants sont ombrés.

En date de 2015, la présence de l’héliotin d’Aweme a été documentée dans 35 dunes et creux de déflation répartis dans 14 champs de dunes (figure 3, tableau 1), soit quatre en Alberta, neuf en Saskatchewan et un au Manitoba. En comparaison, le nombre de sites occupés connus au Canada s’élevait à seulement quatre en 2006. Cette augmentation fait suite à la conduite de relevés additionnels en 2008-2011 et en 2015 (voir Activités de recherche) et ne reflète pas une extension réelle de l’aire de répartition.

Tableau 1. Occurrences canadiennes connues de l’héliotin d’Aweme (Schinia avemensis).
Prov. Champs de dunes Année de la première
obser-vation
Mention la plus
récente
No de la dune ou
du creux de déflation
abritant l’espèce
Nombre le plus élevé
d’individus observés en un
jour donné dans une dune
ou un creux de déflation
AB Bowmantona 1939? 2008 1 1
AB Dune Point 2004 2004 1 15+
AB Middle 1939? 2010 9 7
AB Lac Pakowki 2005 2012 4 55+
SK Antelope 2015 2015 1 9
SK Burstall 2004 2015 1 2
SK Cramersberg 2009 2011 1 7
SK Dundurn 2010 2010 1 1
SK Elbow 2011 2011 5 4
SK Great 2015 2015 3 4
SK Seward 2015 2015 2 3
SK Tunstall 2005 2010 4 11
SK Westerham 2015 2015 1 4
MB Brandon 1903 2015 1 38

Total nombre de la dune ou du creux de déflation abritant l’espèce = 35

a Les dunes Bowmanton sont parfois (p. ex. Wolfe, 2010, Environment Canada 2014) regroupées avec les dunes Middle.

En Alberta, l’héliotin d’Aweme a été observé dans huit dunes ou creux de déflation dans les dunes Middle (Curteanu et al., 2011; Jensen, 1999), quatre creux de déflation dans les dunes du lac Pakowki et un site dans les dunes Bowmanton (parfois regroupées avec les dunes Middle) et un creux de déflation dans les dunes Dune Point, près de Blindloss. En Saskatchewan, l’espèce a été observée dans de nombreux sites dans les dunes Elbow, Great, Seward et Tunstall, de même que dans des dunes isolées ou des creux de déflation dans les dunes Antelope, Burstall, Cramersburg, Dundurn et Westerham. Au Manitoba, la présence de l’héliotin d’Aweme dans les dunes Brandon est connue depuis de nombreuses années. Des individus ont été capturés dans la région d’Aweme au début des années 1900, mais l’espèce n’y a plus été observée durant des décennies par la suite, probablement en raison de la perte d’habitat occasionnée par la stabilisation des dunes (COSEWIC, 2006). L’héliotin d’Aweme est aujourd’hui reconnu comme présent uniquement dans la portion est des dunes Brandon, à Spirit Sands, dans le parc provincial Spruce Woods, et dans des secteurs adjacents de la Base des Forces canadiennes (BFC) Shilo (Murray, 2013; Environment Canada, 2014; Murray et Church, 2015).

L’héliotin d’Aweme est possiblement présent dans des dunes et des creux de déflation qui n’ont pas encore fait l’objet de relevés (voir Activités de recherche). La plus grande partie de l’habitat potentiel se trouve à l’intérieur de l’habitat de l’actuelle occurrence canadienne connue, mais des dunes se trouvant à l’extérieur de l’aire de répartition connue de l’espèce demeurent à fouiller (p. ex. dunes Pike Lake).

La population d’une espèce peut être considérée comme gravement fragmentée si la majeure partie (> 50 %) de sa zone d’occupation totale est divisée en parcelles d’habitat qui sont (1) plus petites que ce qui est nécessaire au maintien d’une sous­population viable et (2) séparées les unes des autres par des distances considérées comme grandes à l’échelle du taxon évalué. Pour déterminer si la population d’héliotin d’Aweme est gravement fragmentée, chacun des 14 champs de dunes a été considéré comme une parcelle d’habitat. Pour déterminer la viabilité, on a utilisé une approche de notation conservatrice fondée sur : les superficies de sable dénudé présentes dans le champ de dunes, l’occupation inférée de l’habitat d’après les occurrences signalées et les activités de recherche ainsi que l’opinion d’experts (tableau 4). Des 14 champs de dunes, ou parcelles d’habitat, 9 ont été considérées comme non viables, et seulement 5 ont été considérées comme susceptibles de soutenir une sous-population viable (tableau 4). On a considéré que toutes les parcelles d’habitat étaient séparées par de grandes distances, vu la distance de dispersion plausible de l’héliotin d’Aweme (tableau 5). La zone d’occupation totale a été déterminée d’après le nombre de carrés de la grille utilisée pour calculer l’indice de zone d’occupation (IZO) où l’espèce était présente dans chaque parcelle d’habitat (tableau 5); on a ainsi constaté que 58 % (18 des 31 carrés de la grille, ou 72 km2 / 124 km2) de la zone d’occupation totale se trouvent dans des parcelles d’habitat qui ne seraient pas susceptibles de soutenir une sous-population viable et qui sont séparées par des distances considérées comme trop élevées pour qu’une dispersion soit possible. Ainsi, la population d’héliotin d’Aweme est considérée comme gravement fragmentée en petits îlots d’habitat dunaire convenable.

Zone d’occurrence et zone d’occupation

La superficie de la zone d’occurrence au Canada, déterminée selon la méthode du polygone convexe minimum englobant tous les sites connus en 2015, est estimée à environ 121 000 km2. Cette valeur est largement supérieure à l’estimation de 70 500 km2 proposée pour la zone d’occurrence lors de l’évaluation du COSEPAC de 2006.

L’indice de zone d’occupation (IZO) actuel, estimé selon une grille à carrés de 2 km de côté, s’établit à environ 124 km2 (31 carrés).

Activités de recherche

L’héliotin d’Aweme a été découvert à Aweme, au Manitoba, en 1903 (Dyer, 1914), et un examen des spécimens de musée indique que l’espèce a été récoltée de façon sporadique dans la région d’Aweme (incluant Treesbank et Onah) jusqu’en 1924 (COSEWIC, 2006). Un spécimen a été récolté à « Medicine Hat » en 1939 – l’emplacement exact cette capture est inconnu, et ce spécimen pourrait avoir été capturé dans les dunes Burnstall ou Middle, situées à faible distance de Medicine Hat. Quatre spécimens ont également été récoltés dans les dunes Bald Head (dunes Spirit), au nord de Glenboro, en 1958 (COSEWIC, 2006). Jusqu’aux relevés effectués assez récemment pour le rapport de situation du COSEPAC de 2006, les activités de recherche ciblant l’héliotin d’Aweme sont demeurées en grande partie non documentées, le succès des recherches n’étant attesté que par les spécimens de musée récoltés durant ces relevés.

Le tableau 2 résume les résultats des relevés ciblant l’héliotin d’Aweme effectués récemment au Canada. Ces relevés ont débuté en 2003, lorsque J. Troubridge et J.D. Lafontaine ont visité les dunes Spirit dans le parc provincial Spruce Woods, dans les dunes Brandon. En 2004, G. Anweiler a réalisé d’autres relevés dans les dunes Spirit en préparation du rapport de situation du COSEPAC de 2006, de même que d’autres relevés ailleurs dans les dunes Brandon, Oak Lake et Lauder. Anweiler a également recherché l’espèce dans cinq autres sites en Saskatchewan et en Alberta, et il a trouvé un individu dans les dunes Burstall le 6 août 2014. Il s’agissait de la première mention confirmée de l’espèce en Saskatchewan. C. Schmidt a observé l’espèce dans les dunes Dune Point (Empress Meander), le long de la rivière Red Deer, au nord de Blindloss, en Alberta, en juillet 2014, et G. Anweiler l’a observée dans les dunes du lac Pakowki en juillet 2005 (COSEWIC, 2006).

Tableau 2. Sommaire des observations et des relevés ciblant l’héliotin d’Aweme effectués récemment (après 2000) au Canada b.
Province Champ de dunes (no)c Année Dates des relevés Nombre de dunes/ creux de déflation Ampleur des recher-chesd (heures) Nombre de fleurs examinéese Nombre d’individus observés Observateur(s)
ALBERTA Bowmantonf 2008 11 août 1 - - 1 G. Anweiler, M. Curteanu, O. Jensen
ALBERTA Bowmantonf 2009 27 juillet, 11 août 1 1,3 749 0 SCF
ALBERTA Bowmantonf 2010 4-6 août 1 0,8 651 0 SCF
ALBERTA Dominion 2010 22 août 0 0,8 193 0 SCF
ALBERTA Dune Point (9) 2004 29 juillet - 2,0 - 15+ Schmidt
ALBERTA Dune Point (9) 2015 30 juillet 4 1,1 589 1 SCF
ALBERTA Edgerton (1) 2004 29 juillet - 10 - 0 Schmidt
ALBERTA Edgerton (1) 2011 13 août 1 0,3 188 0 SCF
ALBERTA Middle 2008 11-12 août 6 - - 4 G. Anweiler, M. Curteanu, O. Jensen
ALBERTA Middle 2009 21 juillet 1 - 100s 1 R. Dzenkiw
ALBERTA Middle 2009 24-27 juillet,
10-11 août
22 23,9 19 527 8 SCF
ALBERTA Middle 2010 4-6 août 9 3,0 1 255 12 SCF
ALBERTA Lac Pakowki (10) 2005 21 juillet - 4,0 - ~ 15 G. Anweiler
ALBERTA Lac Pakowki (10) 2008 10 août 1 - - > 50 G. Anweiler, M. Curteanu, O. Jensen
ALBERTA Lac Pakowki (10) 2009 13 juillet - - - 1 G. Anweiler
ALBERTA Lac Pakowki (10) 2009 23 juillet 1 3,4 - 5 SCF
ALBERTA Lac Pakowki (10) 2010 14 juillet - - - 3 G. Anweiler
ALBERTA Lac Pakowki (10) 2010 15 juillet, 7 août 4 4,9 5 407 87 SCF
ALBERTA Lac Pakowki (10) 2012 25 juillet - - - 1 J. Kitts
ALBERTA Wainwright 2010 27 juillet 8 3,9 1 959 0 SCF
ALBERTA Wainwright 2011 14 août 1 0,2g 1 075 0 SCF
SASKATCHEWAN Antelope 2015 5 août 2 2,7 2 268 9 R. Foster,
A. Harris
SASKATCHEWAN Bairsay 2011 17 août 3 - - 0 SCF
SASKATCHEWAN Battle River 2010 29 juillet 7 2,3 1 005 0 SCF
SASKATCHEWAN Big Stick 2015 4 août 3 1,4 108 0 R. Foster
SASKATCHEWAN Borden (3) 2004 26 juillet - 0,5 0 0 G. Anweiler
SASKATCHEWAN Burstall (8) 2004 8 août - 2,0 - 1 G. Anweiler
SASKATCHEWAN Burstall (8) 2015 25-30 juillet 8 2,1 2 125 2 SCF
SASKATCHEWAN Cramersburg 2011 6-7 août 5 2,3 3 367 7 SCF
SASKATCHEWAN Dundurn 2010 2-7 août 8 7,0 6 515 1 SCF
SASKATCHEWAN Dundurn 2011 4, 17 août 7 0,5 158 0 SCF
SASKATCHEWAN Elbow 2010 10-11 août 6 3,0 2 039 0 SCF
SASKATCHEWAN Elbow 2011 9-11 août 9 4,3 3 126 9 SCF
SASKATCHEWAN Good Spirit Lake (4) 2004 27 juillet - 6,0 0 0 G. Anweiler
SASKATCHEWAN Great (7) 2004 6 août - 8,0 0 0 G. Anweiler
SASKATCHEWAN Great (7) 2015 5-7 août 17 18,8 780 7 R. Foster,
A. Harris
SASKATCHEWAN North Battleford (2) 2004 26 juillet - 1,0 0 0 G. Anweiler
SASKATCHEWAN North Battleford (2) 2011 12 août 2 0,1 15 0 SCF
SASKATCHEWAN Piapot 2015 4 août 2 1,8 974 0 R. Foster
SASKATCHEWAN Seward 2015 3 août 5 2,8 215 4 R. Foster
SASKATCHEWAN Tunstall 2009 18 juillet 7 - - 1 D. Bender
SASKATCHEWAN Tunstall 2009 8 août plusieurs - - 3 G. Anweiler, W. Falk
SASKATCHEWAN Tunstall 2010 9 août 4 4,5 3 971 20 SCF
SASKATCHEWAN Westerham 2015 6 août 1 4,7 2 864 4 R. Foster,
A. Harris
MANITOBA Brandon (6) 2003 27-28 juillet 1 - - 10 J. Troubridge, J.D. LaFontaine
MANITOBA Brandon (6) 2003 4 août 1 - - 1+ G. Anweiler
MANITOBA Brandon (6) 2003 26-27 août 1 - - 0 G. Anweiler
MANITOBA Brandon (6) 2004 27 juillet,
4 août
1 12,0 - 7+ G. Anweiler
MANITOBA Brandon (6) 2009 19 août 1 2,1 2 113 4 P. Gossen
MANITOBA Brandon (6) 2012 8 août 1 - - 25 MB CDC
MANITOBA Brandon (6) 2012 9 août 5 - - 15 MB CDC
MANITOBA Brandon (6) 2013 14 août 5 - - 38 MB CDC
MANITOBA Brandon (6) 2013 23 août 8 - - 6 MB CDC
MANITOBA Brandon (6) 2015 8 août 1 1,8 300 6 R. Foster,
A. Harris
MANITOBA Lauder et
Oak Lake (5)
2004 28 juillet-
4 août
- 12 - 0 G. Anweiler
MANITOBA Lauder-Oak Lake-
Souris-Carberry
2009 22 juin 22-6 août < 19 - - 0 MB CDC
MANITOBA Lauder-Oak Lake-
Souris-Carberry
2010 - < 32 - - 0 MB CDC
MANITOBA Lauder-Oak Lake-
Souris-Carberry
2011 Julllet-5 août 5 - - 0 MB CDC
MANITOBA Lauder-Oak Lake-
Souris-Carberry
2012 - 4 - - 0 MB CDC
MANITOBA Lauder-Oak Lake-
Souris-Carberry
2014 - 2 - - 0 MB CDC

b Les noms des champs de dunes sont conformes à ceux proposés par Wolfe (2010); cellule vide = complexe dunaire inconnu.

c Les numéros des champs de dunes et des sites sont tirés du tableau 1 du rapport de situation de 2006 du COSEWIC.

d Les relevés effectués en 2008 et en 2015 visaient à documenter la présence ou l’absence de l’espèce et non à quantifier son abondance.

e Nombre d’hélianthes des prairies (Helianthus petiolaris) examinés, si connu.

f La dune 25 (Dugway) a été incluse dans les dunes Middle par Curteanu et al. (2011), Wolfe (2010) et Environment Canada (2014).

g Bords de route seulement.

Des recherches ciblant l’héliotin d’Aweme et d’autres taxons rares associés aux dunes ont aussi été menées de 2008 à 2011 par le Service canadien de la faune (SCF) et divers partenaires en appui au programme de rétablissement national (Curteanu et al., 2011). Ces recherches, étendues à 84 dunes actives et creux de déflation dans 16 sites répartis dans 13 champs de dunes, ont permis de documenter la présence de l’espèce dans 22 dunes ou champs de dunes et mené à la découverte de nouvelles sous-populations dans les dunes Cramersburg, Dundurn, Elbow et Tunstall, en Saskatchewan. D’autres recherches réalisées en 2015 ont confirmé la présence de l’héliotin d’Aweme dans les dunes Burstall et Dune Point (V. Snabel, comm. pers., 2015).

De 2009 à 2014, le personnel du Centre de données sur la conservation du Manitoba (CDC) a effectué des recherches ciblées dans les dunes Brandon, Carberry, Lauder, Oak Lake et Souris (Friesen et Murray, 2010, 2011; Murray et Friesen, 2012; Murray, 2013, 2014; Murray et Church, 2015). Sauf dans les dunes Spirit et la BFC Shilo adjacente, aucun héliotin n’a été découvert durant ces recherches. Des observations effectuées sur le terrain et l’examen d’images satellitaires indiquent que seulement de très petits îlots (mesurant < 1 ha dans la majorité des cas) d’habitat convenable résistent encore à la stabilisation des dunes.

En appui au rapport de situation du COSEPAC, des recherches d’une durée totale de 34 heures ont été menées dans 12 sites entre le 3 et le 8 août 2015 dans le sud-ouest de la Saskatchewan et dans les dunes Spirit par R. Foster et A. Harris (Northern Bioscience). La présence de l’espèce a été confirmée dans sept dunes et creux de déflation répartis dans quatre champs de dunes où celle-ci n’avait jamais été observée auparavant (Antelope, Seward, Great, Westerham).

Une analyse des recherches effectuées à ce jour (tableau 3) utilisant un inventaire récent des dunes et des creux de déflation présents dans les champs de dunes des provinces des Prairies (Wolfe, 2010) donne à croire que la majeure partie de l’habitat convenable n’a jamais été fouillée. Des relevés ont été effectués à ce jour dans seulement 85 (173 ha) des quelque 481 dunes et creux de déflation (621 ha) répertoriés à l’échelle de l’aire de répartition de l’héliotin d’Aweme, et la présence de l’espèce a été confirmée dans 27 de ces dunes et creux de déflation (97 ha). L’hélianthe des prairies a été observé dans environ 70 % des dunes et des creux de déflation déjà fouillés, ce qui donne à croire qu’une proportion relativement élevée des zones sableuses dénudées encore non fouillées pourrait convenir à l’espèce. Il se peut également que l’héliotin d’Aweme ait été présent mais ait échappé à la détection dans certaines parcelles d’habitat déjà fouillées en raison du caractère particulier de sa période de vol ou d’activité diurne (voir Abondance).

Tableau 3. Nombre de dunes et de creux de déflation répertoriés (Wolfe, 2010) compris dans l’aire de répartition de l’héliotin d’Aweme en relation avec les activités de recherche passées h.
Province Champ de dunes Superficie totale (ha) Nbre de dunes/creux de déflation ayant fait l’objet de recherches ciblant l’espèce

Nbre total abritant l’espèce
Nbre de dunes/creux de déflation ayant fait l’objet de recherches ciblant l’espèce

Nombre total ayant fait l’objet de recherches
Nbre de dunes/creux de déflation ayant fait l’objet de recherches ciblant l’espèce

Superficie totale (ha) fouillée
Total
Nbre de dunes/ creux de déflation
Total
Superficie des zones sableuses dénudées (ha)
ALBERTA Bowmantoni 24 844 1 1 0,1 2 0,1
ALBERTA Dominion 1 779 - - - - -
ALBERTA Dune Pointj 509 1 4 5,3 4 5,3
ALBERTA Empress Meanderj 1 716 - - - 3 7,8
ALBERTA Hilda 5 436 - - - - -
ALBERTA Middle 32 519 4 8 2,0 18 3,4
ALBERTA Lac Pakowki 4 984 4 4 8,0 56 23,6
SASKATCHEWAN Antelopek 6 839 1 1 0,6 1 0,6
SASKATCHEWAN Big Stickl 21 962 - 4 10,0 18 17,6
SASKATCHEWAN Birsay 9 668 - 3 0,6 5 2,2
SASKATCHEWAN Burstall 15 364 1 7 15,4 15 23,6
SASKATCHEWAN Crane Lake5 13 885 - - - 1 0,6
SASKATCHEWAN Carmichael 3 932 - - - - -
SASKATCHEWAN Cramersburg 18 965 1 5 2,2 19 11,7
SASKATCHEWAN Dundurn 30 683 1 8 2,2 23 15,3
SASKATCHEWAN Elbow 18 037 5 15 43,6 60 62,8
SASKATCHEWAN Great 112 662 1 12 30,6 201 303,3
SASKATCHEWAN Pelican Lake 7 247 - - - 4 0,6
SASKATCHEWAN Piapot 7 384 - 2 3,1 2 3,1
SASKATCHEWAN Pike Lake 29 125 - - - - -
SASKATCHEWAN Seward 10 754 2 5 12,4 13 23,5
SASKATCHEWAN Tunstall 5 827 3 4 10,6 17 33,5
SASKATCHEWAN Westerham 3 950 1 1 1,3 2 1,7
MANITOBA Brandon 144 574 1 1 25,0 6 78,0
MANITOBA Lauder 12 337 - - - 11 2,2
MANITOBA Oak Lake 4 108 - - - - -
MANITOBA Routledge 1 549 - - - - -
MANITOBA Souris 1 898 - - - - -
MANITOBA St. Lazare 6 186 - - - - -
TOTAL - 558 722 27 85 172,8 481 620,5

h Des dunes et des creux de déflation non répertoriés par Wolfe (2010) ont également été fouillés; six d’entre eux abritaient l’espèce.

i Les dunes Bowmanton sont parfois regroupées avec les dunes Middle (voir par exemple Wolfe [2010]).

j Les dunes Dune Point et Empress Meander sont parfois regroupées (voir par exemple Environment Canada [2014], tableau 1), mais il s’agit de deux complexes dunaires distincts.

k Les dunes Antelope sont regroupées avec les dunes Seward dans Wolfe (2010).

l Les dunes Bigstick et Crane sont parfois regroupées ensemble (dunes Bigstick-Crane Lake).

Tableau 4. Viabilité de la population d’héliotin d’Aweme dans chaque parcelle d’habitat (p. ex. parcelle d’habitat trop petite pour soutenir une population viable?). A = Disponibilité de superficies de sable dénudé (D/CD = dunes ou creux de déflation) dans le champ de dunes. B = Occupation inférée de l’habitat d’après les données sur les occurrences et les activités de recherche.
A B Viabilité Points à considérer Parcelle d’habitat Indice de viabilité
Faible Faible Non viable
  • Nbre très faible de D/CD (< = 5)
Dune Point
Westerham
Antelope
Non viable
Faible Faible Non viable
  • Nbre plutôt faible de D/CD (6­20)
  • Faible taux d’occupation inféré d’après les activités de recherche et les occurrences trouvées
Burstall
Cramersburg
Seward
Non viable
Élevée Élevée Viable
  • > 20 D/CD
  • Les activités de recherche et occurrences trouvées donnent à penser que le taux d’occupation pourrait être élevé
Pakowki
Elbow
Viable
Faible Élevée Viable ou trop tôt pour considérer comme non viable
  • Nbre plutôt faible de D/CD (6­20)
  • Les activités de recherche et occurrences trouvées donnent à penser que le taux d’occupation pourrait être élevé
Tunstall Viable
Élevée Faible Discernement nécessaire
  • > 20 D/CD
  • Faible taux d’occupation inféré d’après les activités de recherche et les occurrences trouvées
Dundurn Non viable
Élevée Faible Discernement nécessaire
  • > 20 D/CD, y compris de grandes dunes établies
  • Grand nombre d’individus observés
Brandon Viable
Élevée Faible Discernement nécessaire
  • >20 D/CD, mais de très petite taille
  • Nbre plutôt élevé d’occurrences, mais nombre très faible d’individus
Middle et Bowmanton Non viable
Élevée Inconnue Trop tôt pour considérer comme non viable
  • > 20 D/CD, y compris de grandes dunes établies
  • Activités de recherche préliminaires, quelques occurrences trouvées
Great Viable
Tableau 5. Nombre de carrés de 2 km de côté renfermant des champs de dunes selon la grille utilisée pour le calcul de l’indice de zone d’occupation (IZO); 18 des 31 carrés (58 %) se trouvent dans des champs de dunes considérés comme non viables au tableau 4.
Prov. Dunes Nbre de carrés de
2 km de côté (IZO)
Viable? Distance par rapport au
champ de dunes le plus proche
AB Bowmanton 1 Non viable ~ 29 km
AB Dune Point 1 Non viable ~ 29 km
AB Middle 8 Non viable ~ 29 km
AB Lac Pakowki 1 Viable ~ 120 km
SK Antelope 1 Non viable ~ 15 km
SK Burstall 1 Non viable ~ 30 km
SK Cramersberg 2 Non viable ~ 50 km
SK Dundurn 1 Non viable ~ 83 km
SK Elbow 4 Viable ~ 83 km
SK Great 3 Viable ~ 50 km
SK Seward 2 Non viable ~ 15 km
SK Tunstall 4 Viable ~ 63 km
SK Westerham 1 Non viable ~ 30 km
MB Brandon 1 Viable ~ 530 km
TOTAL - 31 - -

Bien que des recherches aient été menées dans la plus grande partie de l’habitat de grande qualité facilement accessible, quelque 450 ha d’habitat sableux dénudé demeurent à fouiller à l’échelle de l’aire de répartition canadienne de l’espèce. Ainsi, aucune recherche n’a été effectuée à ce jour dans les dunes Empress, Harris, Hilda, Pelican Lake, Pike Lake, Carmichael et Crane, et de nombreuses dunes et de nombreux creux de déflation n’ont jamais été visités dans les dunes Great (superficie totale supérieure à 300 ha); de même, à l’intérieur de l’aire de répartition de l’espèce, des recherches ciblées demeurent à effectuer dans de plus petites quantités d’habitat comprises dans des champs de dunes ayant déjà fait l’objet de relevés (tableau 3). À l’extérieur de l’aire de répartition connue de l’héliotin d’Aweme, en Alberta, d’autres champs de dunes non fouillés à ce jour, telles les dunes Duchess, Grassy Lake et Rolling Hills Lake, pourraient comporter de petits îlots d’habitat convenable.

Peu de recherches ciblant l’héliotin d’Aweme semblent avoir été menées aux États-Unis, sauf dans le monument national de Great Sand Dunes. C. Harp a récemment commencé à fouiller des parcelles d’habitat potentiellement convenable comprises entre les occurrences états-uniennes et canadiennes, dont les dunes Seminoe et Kilpecker, au Wyoming (Harp, comm. pers., 2015).

Habitat

Besoins en matière d’habitat

L’héliotin d’Aweme semble être un spécialiste obligé des milieux dunaires à l’intérieur de l’aire de répartition de sa plante hôte présumée, l’hélianthe des prairies (Helianthus petiolaris). Au Canada, ces milieux sont généralement des dépôts sableux fluvioglaciaires ou glaciodeltaïques qui ont été remodelés par le vent à diverses époques de l’Holocène (Wolfe, 2002, 2010). Des héliotins d’Aweme ont été trouvés parmi des dunes, des bancs de sable ou des champs de dunes ouvertes, dénudées ou à végétation clairsemée activement érodés et déplacés par le vent ou à proximité immédiate de tels milieux (COSEWIC, 2006; Environment Canada, 2014). Ces dunes actives et creux de déflation forment actuellement des îlots isolés sur les crêtes de dunes partiellement ou entièrement stabilisées réparties à l’échelle d’un paysage constitué de prairies (David, 1977; Wolfe, 1997, 2010). L’habitat convenant à l’héliotin d’Aweme est donc extrêmement fragmenté et réparti en petits îlots. Les plus grandes dunes actives abritant des sous-populations de l’espèce sont la dune no 429 (40 ha) dans les dunes Elbow et la dune no 171 (25 ha) dans les dunes Brandon (identification des dunes conforme à la classification de Wolfe, 2010). La plupart des sous-populations canadiennes habitant des dunes ou des creux de déflation de superficie beaucoup plus modeste (< 1 ha).

L’hélianthe des prairies se rencontre fréquemment en bordure de dunes et de creux de déflation actifs, et parfois même au centre de creux de déflation (COSEWIC, 2006; Environment Canada, 2014; Foster et Harris, obs. pers.). Il peut former des colonies clairsemées sur les bords de dunes (figure 4) ou, au contraire, des colonies denses comptant plusieurs milliers d’individus (figure 5). Certaines dunes actives n’abritent ni héliotins ni hélianthes, possiblement en raison de facteurs tels que la topographie et l’humidité (c.-à-d. grandes nappes de sable plates plutôt qu’une alternance de crêtes et de creux) et la taille des particules de sable (COSEWIC, 2006). L’hélianthe des prairies est souvent totalement absent dans les grands secteurs de dunes constitués de nappes sableuses à relief peu prononcé, telles les dunes Burstall et Great au sud de Sceptre (Prelate) et de Portreeve (figure 6) et les dunes Big Stick, où la végétation est très clairsemée et dominée par la psoralée lancéolée (Psoralea lanceolatum) et la patience veinée (Rumex venosus). L’hélianthe des prairies y est représenté par quelques individus épars poussant en périphérie ou dans des prairies adjacentes ou en bordure de routes (COSEWIC, 2006; Foster et Harris, obs. pers.). Au site des dunes Spirit, dans le champ de dunes Brandon, l’hélianthe des prairies se comportait en espèce pionnière et formait des colonies essentiellement pures sur les zones de sable actives au-dessus et sous des crêtes de dunes actives; à ces endroits, il poussait rarement en compagnie d’autres espèces végétales, à l’exception de la patience veinée dans certains sites (COSEWIC, 2006). L’hélianthe des prairies est également présent dans les sites du Colorado (Opler, comm. pers., 2015), car il est indigène dans une grande partie de la région des grandes plaines et adventice ailleurs (Schilling, 2006).

Figure 4. Habitat de l’héliotin d’Aweme abritant quelques hélianthes des prairies épars le long du versant sous le vent d’une dune active dans les dunes Great, à l’est de Fox Valley (Saskatchewan), le 7 août 2015. Voir la figure 8 pour une image GoogleEarth de ce site.
Photo de l’habitat de l’héliotin d’Aweme abritant (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 4

Photo de l’habitat de l’héliotin d’Aweme abritant quelques hélianthes des prairies épars le long du versant sous le vent d’une dune active dans les dunes Great, à l’est de Fox Valley, en Saskatchewan.

Figure 5. Habitat de l’héliotin d’Aweme abritant de nombreux hélianthes des prairies dans un creux de déflation situé dans les dunes Antelope, en Saskatchewan, le 5 août 2015).
Photo de l’habitat de l’héliotin d’Aweme abritants (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 5

Photo de l’habitat de l’héliotin d’Aweme abritant de nombreux hélianthes des prairies dans un creux de déflation situé dans les dunes Antelope, en Saskatchewan.

Figure 6. Grande dune à végétation clairsemée présentant des traces de VTT dans les dunes Great, au sud de Portreeve (Saskatchewan). Une vingtaine d’hélianthes des prairies (flèche) mais aucun héliotin d’Aweme y ont été observés le 5 août 2015.
Photo d’une grande dune à végétation (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 6

Photo d’une grande dune à végétation clairsemée présentant des traces de véhicule tout-terrain dans les dunes Great, au sud de Portreeve, en Saskatchewan. Une flèche indique l’emplacement d’une colonie d’hélianthes des prairies.

L’hélianthe des prairies compte parmi les premières espèces à coloniser les milieux perturbés (Moss, 1994), et il est largement réparti et abondant le long des bords de route sableux et dans les champs en jachère et autres milieux ouverts dans le sud des provinces des Prairies (Looman et Best, 1979; COSEWIC, 2006; Foster, obs. pers.). En revanche, l’héliotin d’Aweme n’a pas été observé dans des milieux façonnés par les humains tels que les bords de route, ce qui donne à croire qu’il a besoin des zones de sable actives naturelles où il a été trouvé (Environment Canada, 2014).

Des héliotins d’Aweme (deux individus) ont récemment été observés (Foster, obs. pers.) dans un habitat atypique dans les dunes Great Sand, à l’est de Fox Valley, à environ 1 km de la dune active ou du creux de déflation actif le plus proche (figure 8). Ces deux individus ont été trouvés parmi une colonie d’hélianthes des prairies comptant environ 160 individus répartis sur une distance approximative de 40 m le long d’une faible pente (environ 10 m de hauteur) exposée au sud-est. Cette pente était relativement stable, mais elle présentait une végétation clairsemée entrecoupée de zones sableuses dénudées perturbées par plusieurs sentiers tracés par le bétail (figure 7). Le site se trouvait à environ 1 km à l’ouest du creux de déflation le plus rapproché (creux de déflation no 482, Wolfe 2010) où quatre autres héliotins d’Aweme avaient été observés. On ignore si l’héliotin d’Aweme peut boucler son développement à ce site ou s’il y représente une population-puits. En 2009, un individu unique a été observé par R. Dzenkiw dans un milieu atypique sur la crête soumise à une érosion active d’une pente exposée au sud-est surplombant la rivière South Saskatchewan (Bender, comm. pers., 2009). La pente abrupte et l’érosion par le vent ont assuré le maintien de zones de sable dénudées à ce site, qui se trouve à environ 1 km du creux de déflation occupé le plus proche dans les dunes Middle.

Figure 7. Talus abritant l’hélianthe des prairies et l’héliotin d’Aweme perturbé par des empreintes de sabots de bétail dans les dunes Great, à l’est de Fox Valley (Saskatchewan), le 7 août 2015. Voir la figure 8 pour une image GoogleEarth de ce site.
Photo d’un talus abritant l’hélianthe des prairies (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 7

Photo d’un talus abritant l’hélianthe des prairies et l’héliotin d’Aweme perturbé par le bétail (empreintes de sabots) dans les dunes Great, à l’est de Fox Valley, en Saskatchewan.

Figure 8. Comparaison de deux sites distants de 1,5 km où des héliotins d’Aweme ont été observés (flèches jaunes) dans un habitat atypique, le long d’un talus érodé par des sentiers tracés par le bétail (image GoogleEarth du haut), et dans un habitat dunaire plus typique (image du bas, même échelle), le 7 août 2016, dans les dunes Great, près de Fox Valley. Voir les figures 4 et 7 pour des photos de ces sites.
Deux images GoogleEarth permettant la comparaison de deux sites (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 8

Deux images GoogleEarth permettant la comparaison de deux sites distants de 1,5 km dans les dunes Great, près de Fox Valley, en Saskatchewan, où l’héliotin d’Aweme a été observé (flèches jaunes) dans un habitat atypique, le long d’un talus érodé par des sentiers tracés par le bétail (image du haut), et dans un habitat dunaire plus typique (image du bas).

Comme les stades immatures de l’héliotin d’Aweme sont inconnus (voir Biologie), on ignore pourquoi ce dernier semble dépendre des dunes ou creux de déflation actifs. Le substrat de sable procure probablement à l’héliotin d’Aweme le microhabitat humide et stable dont il a besoin durant sa vie nymphale, période plus vulnérable de son développement, et facilite son activité fouisseuse durant la vie larvaire et au moment de son émergence à l’âge adulte. En outre, la faible diversité de la faune associée à l’habitat dunaire contribue probablement à réduire les risques de prédation ou de parasitisme et procure ainsi à l’héliotin d’Aweme un environnement plus sécuritaire.

Pour les adultes, l’accès à une source adéquate de nectar est également un élément important de l’habitat. L’hélianthe des prairies et l’herbe-squelette commune (Lygodesmia juncea) sont les principales sources de nectar pour l’héliotin d’Aweme (COSEWIC, 2006; Curteanu et al., 2011; Harp, comm. pers., 2015). L’herbe-squelette commune est une vivace largement répartie dans les grandes plaines et est présente dans la majorité des occurrences de l’espèce au Canada, où elle commence habituellement à fleurir plus tôt que l’hélianthe des prairies. Des héliotins d’Aweme ont également été observés perchés sur des hélianthes subrhomboïdaux (Helianthus pauciflorus subsp. subrhomboideus) dans les dunes Middle; toutefois, aucun accouplement ou comportement d’alimentation n’a été observé sur cette plante (Curteanu et al., 2011; Environment Canada, 2014).

Tendances en matière d’habitat

Les tendances liées à l’habitat de l’héliotin d’Aweme sont dictées par les régimes d’activité et de stabilisation des dunes dans le sud des Prairies. Ces systèmes dunaires sont des reliquats de dépôts sableux laissés par le retrait de l’Inlandsis laurentidien et refaçonnés par les vents et d’autres processus (Hugenholtz et al., 2010). Ils ont donc évolué à partir d’une quantité limitée de sable et représentent donc un système sédimentaire fermé; en tant que tels, les principaux mécanismes régulant l’activité des dunes dans cette région sont les variations des facteurs climatiques et biologiques ou anthropiques qui influent sur l’accessibilité et/ou la capacité de transport des sédiments (Muhs et Wolfe, 1999; Hugenholtz et Wolfe, 2005b). Des études stratigraphiques et chronologiques (voir par exemple Dean et al., 1996; Muhs et al., 1997a,b; Wolfe et al., 2002, 2004, 2006) documentent une histoire d’alternance de périodes d’activité et de stabilité dunaires à l’échelle des Prairies au cours des 10 000 dernières années. Par exemple, dans le sud-ouest du Manitoba, au moins six périodes d’alternance d’activité et de stabilisation dunaires se sont succédées au cours des 5 000 dernières années (David, 1971; Wolfe et al., 2000; Havholm et Running, 2005), et dans les dunes Great, une réduction des précipitations à la fin du 18e siècle a été suivie d’une activité dunaire généralisée au cours du 19e siècle (Wolfe et al., 2001). Des comptes rendus d’arpenteurs des terres fédérales (voir par exemple Hind, 1859) et d’explorateurs (voir par exemple Palliser, 1862) font également état d’une activité dunaire généralisée aux dunes Elbow et Middle au milieu du 19e siècle (Muhs et Holliday, 1995; Wolfe et al., 2007; Hugenholtz et al., 2010). Après cet épisode d’activité dunaire qui s’est prolongé sur une période d’environ 80 ans au cours du 19e siècle, les champs de dunes dans les Prairies canadiennes se sont ensuite lentement stabilisés en dépit des sécheresses qui se sont répétées de façon périodique durant cette période (Wolfe et al., 2001). Bien que le climat régional soit le principal facteur responsable de la stabilisation des dunes au cours du 20e siècle, d’autres facteurs tels que l’irrigation à grande échelle, la disparition des troupeaux de bisons (Bos bison) et la suppression des incendies ont souvent été mentionnés comme ayant contribué au phénomène (Wolfe et Nickling, 1997; Forman et al., 2001; Hugenholtz et al., 2010). En broutant, en se déplaçant le long de sentiers, en se roulant sur le sol, en fouillant le sol avec leurs cornes et en piétinant le sol, les bisons créaient une mosaïque d’effets de perturbation et en assuraient le maintien dans les collines du sud des prairies canadiennes, et la réintroduction du bison pourrait peut-être permettre de rétablir ces effets bénéfiques (Fox et al., 2012).

La stabilisation généralisée des dunes survenue dans le sud des prairies canadiennes depuis le début du 20e siècle est documentée par des photographies aériennes d’archives et des images satellitaires (Hugenholtz et Wolfe, 2005a; Wolfe et al., 2007). Ces changements résultent du ralentissement de l’érosion éolienne et du déplacement des dunes occasionné par l’augmentation du couvert végétal (Hugenholtz et al., 2010). De nombreuses dunes actives ont été stabilisées par la végétation au rythme de 10 à 40 % par décennie, et moins de 1 % de la superficie actuellement occupée par des dunes dans les prairies canadiennes est occupée par des zones de sable dénudé encore actives (Wolfe, 2001, 2010). Les changements les plus spectaculaires se sont produits dans les dunes Middle, où la superficie des étendues de sable dénudé a diminué de 94 % entre 1947 et 2005, et à une dune composée dans les dunes Brandon, où la superficie des zones sableuses dénudées a chuté de 95 % entre 1928 et 2006 (Hugenholtz et al., 2010). Dans six autres sites, abritant pour la plupart une sous-population d’héliotins d’Aweme, l’étendue des zones sableuses dégagées a diminué de 21 à 53 % (9). La perte combinée de zones sableuses ouvertes survenue à ces huit sites entre 1970 et 2006 s’établit à 47 % et est équivalente à la perte de 330 ha en 36 ans ou de 9 ha/année (Hugenholtz et al., 2010). La perte de superficie dans des dunes de plus grande superficie telles que les dunes Elbow (Wolfe et al., 2007) a également pour effet de réduire le périmètre des dunes et, vraisemblablement, la zone d’habitat convenable pour l’héliotin d’Aweme dans les secteurs périphériques à végétation clairsemée où l’hélianthe des prairies est le plus abondant.

De nombreux plus petits champs de dunes relativement peu actifs au milieu du 20e siècle ne contiennent plus aujourd’hui que quelques petites zones sableuses actives (Hugenholtz et al., 2010). Des barkhanes en forme de nappes et des zones interdunaires pratiquement dépourvues de toute végétation ont été transformées au cours des 200 dernières années en dunes paraboliques dont la forme est déterminée par la végétation (Wolfe et David, 1997; Wolfe et Hugenholtz, 2009). Les creux de déflation, de nos jours les éléments du relief façonnés par le vent les plus répandus dans les prairies canadiennes (Hugenholtz et Wolfe, 2006), assurent le maintien de petits îlots de sable dénudé dans des champs de dunes en grande partie stabilisés (Hugenholtz et al., 2010).

Figure 9. Tendances historiques de la stabilisation des dunes dans huit champs de dunes abritant des sous-populations d’héliotins d’Aweme (Hugenholtz et Wolfe, 2011).
Graphique illustrant les tendances historiques (voir longue description ci-dessous)
Description longue pour la figure 9

Graphique illustrant les tendances historiques de la stabilisation des dunes dans huit champs de dunes abritant des sous-populations d’héliotins d’Aweme.

Bien que le climat soit en grande partie responsable de la stabilisation progressive des dunes à l’échelle régionale, les perturbations ont assuré la persistance d’un certain nombre de dunes actives et de creux de déflation dans des secteurs par ailleurs en grande partie stabilisés par la végétation (Hugenholtz et al., 2010). Les incendies, le travail du sol, l’exploitation forestière, l’utilisation de véhicules tout-terrain et le pâturage du bétail peuvent stimuler ou restaurer l’activité dunaire et favoriser la création de nouvelles générations de dunes (Hugenholtz et al., 2010). La création d’un creux de déflation se produit lorsqu’une perturbation provoque la formation d’une ouverture dans le couvert végétal et favorise la déflation éolienne (Wolfe et Nickling, 1997). La croissance de la végétation est inhibée dans les milieux exposés à de forts vents où à des conditions de faible humidité tels que des pentes exposées aux vents ou orientées vers le sud (Hugenholtz et Wolfe, 2005b). Le processus de stabilisation des dunes ne varie généralement pas en fonction linéaire du temps, car ce processus ralentit et suit une fonction exponentielle négative dans ses dernières étapes (Hugenholtz et Wolfe, 2005b). Cette particularité pourrait expliquer la persistance d’une activité dunaire minimale (Wolfe et al., 2007).

En plus de causer une perte d’habitat, la stabilisation des dunes accentue la fragmentation de l’habitat de l’espèce en provoquant le rétrécissement et la disparition des zones de dunes actives. Les impacts de ce phénomène sur la dynamique des métapopulations de l’héliotin d’Aweme sont vraisemblablement négatifs. En pareilles circonstances, même une petite perte d’habitat, comme celle d’une dune occupant une position centrale, peut affaiblir de façon substantielle la persistance d’une sous­population (voir par exemple Bascompte et Soulé, 1996), en particulier si la perte d’une parcelle d’habitat jouant le rôle de relais a pour effet de compromettre la dispersion de l’espèce parmi un réseau de dunes (Hugenholtz et al., 2010; voir Déplacements et dispersion et Aire de répartition canadienne).

Même si on s’attend à ce que l’activité dunaire continue de décliner au cours des prochaines décennies en présence des conditions climatiques et du régime de perturbations actuels (Wolfe, 2010), les dunes sont extrêmement sensibles à la variabilité des conditions climatiques, et le potentiel de réactivation est élevé (Muhs et Holliday, 1995). Si les projections de réchauffement et d’aridification du climat s’avèrent, l’activité dunaire pourrait effectivement s’intensifier, notamment près du centre du Triangle de Palliser, dans les dunes Great (Wolfe et Hugenholtz, 2009). Ce processus de réactivation régionale des dunes devrait s’échelonner sur plusieurs décennies (Wolfe, 1997; Wolfe et al., 2001), mais il devrait également conduire à une augmentation de la quantité d’habitat convenable pour l’espèce si des sous-populations pouvant recoloniser cet habitat sont encore présentes à proximité.

Biologie

Cycle vital et reproduction

Comme tous les Lépidoptères, l’héliotin d’Aweme subit une métamorphose complète qui comporte quatre étapes distinctes, soit l’œuf, la larve (chenille), la nymphe (chrysalide) et l’adulte. Les stades immatures n’ont jamais été observés selon les informations existantes, et seuls les adultes ont été décrits (Hardwick, 1996). D’après les observations d’adultes, l’héliotin d’Aweme est univoltin (une génération ou un cycle par année). Au Canada, des adultes ont été capturés entre le 10 juillet et le 23 août (tableau 2; COSEWIC, 2006). Les observations de terrain disponibles indiquent que l’émergence des premiers adultes coïncide avec le début de la floraison de l’hélianthe des prairies, entre le milieu de juillet et le début d’août, et que la période de vol prend fin alors que la période de floraison de l’hélianthe des prairies bat son plein (COSEWIC, 2006; Curteanu et al., 2011; Environment Canada, 2014). La vie adulte est apparemment brève chez tous les héliotins (Héliothinés); en conditions d’élevage en laboratoire, aucun adulte n’a vécu plus d’une semaine (Hardwick, 1996). La période de vol de l’héliotin d’Aweme est donc fondée sur des observations séquentielles de nombreux individus. Contrairement à la majorité des autres espèces d’hélianthes, l’hélianthe des prairies est une annuelle et une des espèces d’hélianthes ayant la floraison la plus tardive. Aux dunes Spirit, des accouplements d’héliotins d’Aweme ont été observés sur des capitules d’hélianthe des prairies entre le 28 juillet (2004) et le 14 août (2013) (COSEWIC, 2006; MB CDC, données inédites).

L’héliotin d’Aweme est une espèce diurne qui est souvent observée entre le début de la matinée et la soirée, perchée sur des fleurs d’hélianthe des prairies ou d’herbe-squelette commune (voir par exemple Curteanu et al., 2011). Aux dunes Spirit, des individus ont été observés en début de matinée perchés sur des capitules d’hélianthe, sur la face de dunes (COSEWIC, 2006). Aux dunes Seward et Antelope, d’autres individus ont été observés aussi tard que 18 h 30 en août 2015, alors que la température de l’air était encore élevée (24°C) (Foster, obs. pers.). R. Dzenkiw mentionne avoir observé durant la nuit (23 h 34, 21 juillet) un individu se perchant sur un capitule d’hélianthe des prairies (Bender, comm. pers., 2009). Les profils journaliers d’activité sont au moins en partie dépendants de la température ambiante et des conditions météorologiques. Aux dunes Westerham, aucun héliotin d’Aweme n’a été observé le 6 août 2015 à 11 h, alors que la température s’établissait à 11°C, qu’il ventait et qu’une fine pluie tombait, mais l’espèce était active plus tard au cours de la journée (15 h 30), alors que le ciel s’était dégagé et que la température atteignait 18 °C (Foster et Harris, obs. pers.). En comparaison, au cours de quatre années d’observations dans les dunes Great Sand, au Colorado, C. Harp (comm. pers., 2015) a noté que l’espèce était plus active et plus fréquemment observée entre 6 h 00 et 8 h 30 et semblait se mettre à l’abri vers 9 h 00, alors que la température s’élevait et que les autres insectes et les oiseaux devenaient plus actifs.

Les stades immatures de l’héliotin d’Aweme n’ont pas encore été décrits. Les femelles de toutes les autres espèces du genre Schinia étudiées par Hardwick (1996) déposent leurs œufs dans ou sur les capitules de leur plante hôte. L’ovipositeur de l’héliotin d’Aweme présente les lobes modifiés durs semblables à des lames qu’on trouve chez les espèces qui introduisent leurs œufs vers le bas dans les fleurs du capitule des Astéracées (Composées), famille à laquelle appartient l’hélianthe des prairies. Hardwick (1996) affirme sans équivoque qu’au Manitoba, les chenilles du Schinia avemensis s’alimentent dans les capitules de l’Helianthus petiolaris, sans toutefois donner plus de détails.

Chez les espèces du genre Schinia, l’éclosion des œufs survient quelques jours après la ponte, et les chenilles s’attaquent à la surface ou à l’intérieur du capitule aux pièces florales et, dans certains cas, aux graines en développement de leur plante hôte. Les jeunes chenilles de certaines espèces ont des habitudes alimentaires très spécialisées, choisissant un élément particulier de la structure florale, comme les anthères ou le réceptacle. Les espèces associées aux Composées commencent habituellement à se nourrir à l’intérieur du tube des corolles. Les chenilles des espèces du genre Schinia bouclent leur développement en deux à quatre semaines, selon les espèces. On a observé que les espèces se nourrissant de plantes annuelles (comme l’héliotin d’Aweme) se développent plus rapidement que celles qui s’alimentent sur des vivaces, dans certains cas en moins de 14 jours (Hardwick, 1996).

Une fois leur développement achevé, les chenilles des espèces du genre Schinia quittent la plante nourricière, s’enfouissent dans le sol et y forment une loge à l’intérieur de laquelle elles se transforment en chrysalide. Elles demeurent ainsi dans cet état durant tout l’hiver et le printemps et émergent durant l’été pour s’accoupler et se reproduire quand la plante hôte entre en floraison (Hardwick, 1996). Certaines espèces du genre Schinia peuvent demeurer à l’état de chrysalide pendant plus d’une année, ce qui constitue une adaptation à la vie en milieu xérique, où les conditions peuvent ne pas permettre à la plante hôte de fleurir chaque année (Hardwick, 1996).

Physiologie et adaptabilité

La dépendance à une gamme étroite de plantes hôtes n’a rien d’inhabituel chez les espèces du genre Schinia, et bon nombre d’entre elles dépendent d’une ou de quelques plantes hôtes appartenant à un même genre ou à seulement quelques genres étroitement apparentés (Hardwick, 1996).

Les membres du genre Schiniaet, en particulier, les espèces de milieux désertiques qui se nourrissent de Composées, peuvent demeurer en diapause à l’état nymphal pendant de longues périodes (plusieurs années), ce qui constitue une adaptation à un environnement où les cycles saisonniers de précipitations et de floraison des plantes hôtes peuvent être imprévisibles (Hardwick, 1996). Comme l’hélianthe des prairies est une annuelle, son abondance peut fluctuer considérablement, et l’héliotin d’Aweme peut probablement prolonger sa vie nymphale lorsque les conditions environnementales lui sont défavorables (p. ex. sécheresse).

Les Lépidoptères monophages (qui se nourrissent d’une seule espèce de plante) doivent se montrer sélectifs dans le choix de la plante sur laquelle ils pondront leurs œufs, car le développement larvaire doit être en phase avec celui de la plante hôte (Dempster, 1997; Peterson, 1997). La mort par inanition de chenilles incapables de consommer les téguments coriaces des gousses de leur plante hôte parce qu’elles étaient issues d’une ponte tardive ou parce que leur développement avait été retardé a été mentionnée comme une cause de mortalité chez certaines espèces de papillons diurnes (Dempster, 1997). Chez l’héliotin d’Aweme, le taux de mortalité peut augmenter et le succès reproducteur peut diminuer si l’émergence des adultes, la ponte et l’éclosion des œufs ne sont pas bien synchronisés avec la floraison de la plante hôte et le développement des graines (Environment Canada, 2014).

Déplacements et dispersion

À ce que l’on sache, l’héliotin d’Aweme n’effectue pas de migrations régulières ou des déplacements de dispersion, mais il vole bien (COSEWIC, 2006; Foster, obs. pers.). De nombreuses espèces du genre Schinia ont un vol puissant et sont capables de coloniser des habitats de succession ou d’exploiter des plantes qui ne fleurissent pas chaque année (Schweitzer, 2001, in NatureServe, 2015). Ces espèces atteignent souvent des densités élevées et peuvent coloniser de petites colonies de plantes si d’autres parcelles sources sont présentes dans la région. L’espèce peut afficher un comportement d’errance, mais les adultes demeurent généralement à proximité de leur plante hôte (Schweitzer, 2001, in NatureServe, 2015).

Selon NatureServe (2015), pour les espèces du genre Schinia, toutes les parcelles d’habitat occupé se trouvant à 10 km ou moins les unes des autres doivent être considérées comme abritant une seule métapopulation si le paysage s’intercalant entre elles est constitué d’habitat convenable, une distance de 2 km étant utilisée comme distance de séparation seuil pour l’habitat non convenable. Les champs de dunes stabilisés abritant des hélianthes des prairies (p. ex. en bordure de sentiers tracés par le bétail) semblent constituer un habitat de dispersion convenable pour l’héliotin d’Aweme. La découverte récente de deux héliotins d’Aweme sur une pente sableuse récemment perturbée dans les dunes Great Sand (figure 7) donne à croire que l’espèce peut se disperser sur une distance d’au moins 1 km à partir des occurrences connues. Compte tenu des caractéristiques du site, il est peu probable que la parcelle d’habitat soit le résultat d’une stabilisation graduelle ayant laissé une sous­population relique, et la présence de l’espèce serait plutôt attribuable à une dispersion dans ce nouvel habitat potentiellement propice et également colonisé par l’hélianthe des prairies (Foster, obs. pers.). Il semble donc probable que l’héliotin d’Aweme puisse se disperser entre des dunes actives ou des creux de déflation situés à 1 à 2 km les uns des autres, tel qu’indiqué par NatureServe (2015).

L’héliotin d’Aweme se disperse probablement aussi parmi des parcelles d’habitat convenable dans des dunes plus grandes faisant partie d’autres champs de dunes (p. ex. dunes Elbow, dunes Brandon) comportant de nombreuses occurrences connues à proximité immédiate. Par exemple, aux dunes Middle, relativement bien fouillées (Jensen et al., 2009; Curteanu et al., 2011), les creux de déflation occupés sont séparés en moyenne de 2,4 km du creux de déflation occupé le plus rapproché. En comparaison, sept autres champs de dunes canadiens ne comptent qu’un seul site occupé par l’espèce et, dans le meilleur des cas, seulement quelques autres dunes ou creux de déflation convenables dans les environs. Dans de nombreux cas, la distance entre le site occupé et la parcelle d’habitat convenable ou la sous-population la plus rapprochée est trop élevée pour que l’espèce puisse se disperser avec succès. Par exemple, les dunes Antelope, qui couvrent une superficie de 6 839 ha, sont maintenant presque complètement stabilisées, et la seule zone naturelle sableuse exposée couvrant au moins 0,5 ha est le creux de déflation no 759, où neuf héliotins d’Aweme ont été observés en 2015. Ce creux de déflation se trouve aujourd’hui à 15 km de la zone de dune dénudée de superficie comparable la plus proche, le creux de déflation no 756, dans les dunes Seward (lesquelles abritent également une sous-population de l’espèce).

Relations interspécifiques

À l’état larvaire, l’héliotin d’Aweme semble dépendre d’une seule plante hôte, l’hélianthe des prairies. L’hélianthe des prairies et l’herbe-squelette commune sont les principales sources de nectar pour les adultes.

Aucune autre relation interspécifique n’a été documentée chez l’héliotin d’Aweme. Comme la majorité des Lépidoptères, l’héliotin d’Aweme est certainement soumis durant toutes les étapes de son cycle vital à la concurrence, à la prédation et au parasitisme exercés par diverses espèces d’insectes, d’oiseaux et d’autres animaux. Le cannibalisme interspécifique et intraspécifique est fréquent chez les jeunes chenilles des espèces du genre Schinia se nourrissant sur des Composées (Hardwick, 1996). Au cours des relevés réalisés en 2015, de nombreuses espèces d’insectes (fourmis, Cérambycidés floricoles, guêpes et abeilles pollinisatrices, etc.) ont été observées sur les inflorescences d’hélianthe des prairies (Foster, obs. pers.).

Le broutage par des ongulés sauvages et le bétail peut entraîner la destruction des plantes hôtes et des chenilles qui pourraient s’en nourrir. Les capitules de la plante hôte étant comestibles pour ces herbivores, il peut en résulter localement une forte mortalité larvaire en cas de surpâturage ou encore de sécheresses, alors que les sources de nourriture préférées se font plus rares (COSEWIC, 2006; Environment Canada, 2014). Dans les dunes Middle, des hélianthes des prairies ont été broutés par des wapitis (Cervus elaphus) ou des cerfs-mulets (Odocoileus hemionus) (Curteanu, comm. pers., 2015)

Taille et tendances de la population

Activités et méthodes d’échantillonnage

Des recherches ont été menées dans environ 85 dunes et creux de déflation compris dans l’aire de répartition canadienne connue de l’héliotin d’Aweme durant la période de vol de celui-ci (voir Activités de recherche). De façon générale, ces relevés étaient axés sur la recherche d’adultes ou de chenilles sur les fleurs de la plante hôte présumée, l’hélianthe des prairies, et d’individus présents de façon fortuite sur d’autres plantes en fleurs (p. ex. herbe-squelette commune) susceptibles d’être utilisées comme sources de nectar se trouvant à proximité. Les auteurs de bon nombre des relevés effectués avant 2009 ont noté l’absence ou la présence de l’espèce mais ont omis de consigner le nombre de fleurs inspectées ou le temps consacré à la recherche de l’espèce à chacune des dunes visitées (COSEWIC, 2006; Curteanu, comm. pers., 2015). Les auteurs des relevés plus récents ont noté le nombre d’hélianthes des prairies inspectés afin de mieux décrire l’effort de recherche de l’espèce et l’abondance de la plante hôte. En 2009, des membres du personnel du SCF ont visité à plusieurs reprises des dunes comprises dans les champs de dunes Middle et Bowmanton afin de s’assurer que les relevés étaient effectués durant la période de vol de l’héliotin d’Aweme (Curteanu et al., 2011), mais au cours des autres années, de nombreuses dunes n’ont été visitées qu’une fois, l’objectif étant de fouiller le plus grand nombre de dunes possible. Comme l’héliotin d’Aweme est diurne, il n’a pas été jugé utile d’utiliser des pièges lumineux, même si ces pièges capturent occasionnellement des héliotins d’Aweme s’ils sont laissés allumés durant le jour dans des parcelles d’habitat convenable.

La période de l’année durant laquelle les relevés ciblant l’héliotin d’Aweme sont effectués joue un rôle critique dans la détection de l’espèce. La période de vol de l’espèce est brève et variable d’une année à l’autre, mais elle chevauche généralement la période correspondant au début de la floraison de l’hélianthe des prairies. Par exemple, aucun héliotin d’Aweme n’a été observé lors de relevés intensifs effectués aux dunes Spirit le 23 juillet 2003, alors que les fleurs de la plante hôte étaient encore toutes en bouton en raison d’une saison de croissance tardive (COSEWIC, 2006). De nombreux héliotins y ont toutefois été observés une semaine plus tard (4 août), alors que près du quart des hélianthes des prairies étaient en fleurs. En revanche, aucun individu n’a été aperçu les 26 et 27 août, alors que la floraison de la plante hôte battait son plein; la période de vol de l’espèce était apparemment terminée.

Même durant sa période de vol, l’héliotin d’Aweme peut échapper à la détection en raison de son régime d’activité journalier ou d’autres facteurs. Par exemple, le 7 août 2010, des membres du personnel du SCF ont visité des dunes du lac Pakowki et détecté plus de 90 héliotins en examinant plus de 5 000 capitules d’hélianthe des prairies entre 11 h 00 et 17 h 14. Des recherches effectuées au même endroit le matin suivant, à 10 h 00, se sont révélées infructueuses (Curteanu, comm. pers., 2015).

Abondance

Il n’existe aucune estimation fiable de l’abondance de l’héliotin d’Aweme au Canada. Au moins 300 individus de l’espèce ont été observés au cours des 15 dernières années, et précédemment, une trentaine de spécimens ont été capturés entre 1903 et les années 1960 (COSEWIC, 2006; Curteanu et al., 2011; Environment Canada, 2014; Foster, données inédites). Toutefois, aucune estimation quantitative de l’abondance de l’espèce n’est disponible pour l’ensemble du Canada ou pour des sites bien précis. De plus amples recherches sur le terrain s’imposent pour déterminer le nombre de dunes et de creux de déflation occupés par l’espèce au Canada et évaluer l’abondance de l’espèce dans ces habitats.

La plupart des relevés effectués à ce jour ne visaient pas à évaluer l’abondance totale de l’espèce, et aucune étude de marquage-recapture n’a été réalisée dans le but d’estimer la taille de la population de cette espèce. Comme des visites séquentielles ont rarement été effectuées dans des sites donnés durant la période de vol de l’espèce, le nombre d’individus observés lors d’une visite donnée représente probablement seulement une fraction de la sous-population occupant le site visité. L’obtention d’une estimation précise de la taille d’une population même dans des parcelles d’habitat reconnues comme occupées est rendue difficile par la petite taille et la mobilité des adultes, la variabilité du nombre d’individus observés selon l’heure de la journée, la période d’émergence des adultes et les fluctuations d’abondance d’une année à l’autre. La taille des sous-populations de nombreuses espèces de papillons de nuit fluctue considérablement d’une année à l’autre à cause de facteurs météorologiques et d’autre nature (Pohl et al., 2004). En outre, le nombre total de parcelles d’habitat occupées au Canada est inconnu, car moins du tiers de l’habitat potentiellement convenable a été fouillé.

La sous-population la plus étroitement suivie habite les dunes Spirit (parc provincial Spruce Woods), dans le champ de dunes Brandon. Cette sous-population a fait l’objet de relevés (d’intensité variable toutefois) au cours d’au moins six années différentes depuis 2003. Le nombre le plus élevé d’individus observés dans cette sous­population au cours d’une journée s’élève à 38; ces individus ont été observés le 14 août 2013 sur un territoire d’environ 50 ha (MB CDC, données inédites). Ce résultat équivaut à une densité d’environ 0,8 héliotin par hectare. La superficie du territoire occupé par l’espèce aux dunes Spirit s’établissait à environ 50 ha en 2004 (COSEWIC, 2006). En dépit des difficultés évidentes que soulève l’estimation de l’abondance d’un papillon au vol rapide présentant une répartition irrégulière, le COSEPAC jugeait plausible une estimation de 10 à 50 adultes par hectare pour un nombre total de 500 à 2 500 adultes en 2004. Par comparaison, neuf individus ont été observés en 2015 dans un creux de déflation d’une superficie de 1 ha dans les dunes Antelope (dune no 759). La densité réelle de l’espèce était vraisemblablement plus élevée, car faute de temps, seulement environ 1 100 des quelque 6 000 hélianthes des prairies présents ont pu être examinés, et le nombre d’héliotins présents était probablement beaucoup plus élevé. Ces résultats donnent à croire que la densité de 10 à 50 héliotins par hectare évoquée par le COSEPAC (COSEWIC, 2006) est probablement raisonnable dans le cas d’un habitat de qualité élevée. Durant la période de vol de l’héliotin d’Aweme, au monument national de Great Sand Dunes, au Colorado, entre 8 et 12 couples ont souvent été observés en début de matinée dans une petite parcelle circulaire d’habitat convenable de 8 m de diamètre (Harp, comm. pers., 2015).

Malgré la variabilité de l’intensité des recherches effectuées d’un site à l’autre, les dénombrements récents donnent à croire que les dunes du lac Pakowki abritent la plus grande sous-population connue de l’espèce à l’extérieur du Manitoba (Curteanu et al., 2011; M. Curteanu, comm. pers., 2015). Lors d’un relevé réalisé le 10 août 2010, 55 individus ont été observés lors d’une recherche de 84 minutes étendue à plus de 2 000 hélianthes des prairies au creux de déflation no 66, d’une superficie de 5,3 ha; une certaine proportion des hélianthes présents n’a toutefois pas été examinée. Des nombres d’individus moins élevés (5 à 14) ont été observés dans trois autres creux de déflation de superficie moindre (0,3 à 2,1 ha) situés dans les dunes du lac Pakowki; 52 dunes ou creux de déflation (superficie totale de 15,7 ha) n’ont toutefois pas encore été fouillés dans ce champ de dunes. Si l’on suppose que la densité approximative de 10 héliotins/ha observée au creux de déflation no 66 soit représentative des densités présentes ailleurs, la sous-population des dunes du lac Pakowki compterait environ 200 individus. Cette valeur est comprise dans l’intervalle estimé de 100 à 500 individus proposé par le COSEPAC pour les dunes du lac Pakowki (COSEWIC, 2006). Même si l’habitat dans les dunes encore non fouillées comprises dans le champ de dunes du lac Pakowki est peut être de qualité moindre et abrite moins d’hélianthes des prairies, le nombre total d’individus observés au creux de déflation no 66 représente un échantillon ponctuel d’une seule journée et n’inclut pas les autres individus actifs plus tôt ou plus tard au cours de la période de vol de l’espèce cette année-là. Ce nombre doit donc être considéré comme une valeur minimale.

Fluctuations et tendances

On dispose de très peu de données pour dégager des tendances démographiques, mais il est probable que la stabilisation progressive et la perte de champs de dunes actives au Canada survenues au cours des cent dernières années (Wolfe et al., 2000) ont provoqué une réduction proportionnelle de la taille et du nombre de sous-populations de l’espèce durant cette même période. Au Manitoba, l’héliotin d’Aweme persiste aux dunes Brandon depuis au moins 100 ans, mais il n’a pas résisté à la stabilisation des dunes dans la région d’Aweme. L’espèce se maintient aux dunes Middle depuis au moins 1939, mais elle y est aujourd’hui moins abondante, la superficie des zones sableuses dénudées ayant diminué de 94 % au cours des 60 dernières années (Hugenholtz et al., 2010).

Il a été démontré que l’abondance de l’hélianthe des prairies dans certaines occurrences canadiennes fluctue considérablement d’une année à l’autre (Environment Canada, 2014). Ces fluctuations ont probablement une incidence sur l’abondance de l’héliotin d’Aweme à ces sites. On en sait toutefois très peu sur l’écologie de l’hélianthe des prairies ou sur l’incidence des conditions environnementales et climatiques sur la répartition et la germination de la plante et, ultimement, sur l’état des sous-populations de l’héliotin d’Aweme (Environment Canada, 2014).

Immigration de source externe

Les sous-populations canadiennes de l’héliotin d’Aweme se trouvent à au moins 1 100 km des sous-populations les plus rapprochées au Colorado. Il est donc impossible que des individus du Colorado parviennent à recoloniser des sites au Canada, la distance entre ces sous-populations excédant largement la capacité de dispersion de l’espèce. Il est toutefois possible que des sous-populations soient présentes dans des champs de dunes situés dans des États compris entre le Colorado et le Canada. Le champ de dunes Minot, dans le Dakota du Nord (Muhs et Wolfe, 1999), se trouve à 125 km des dunes Spirit, et les dunes Lauder pourraient jouer le rôle de relais. Les dunes Pembina County et les dunes North Dakota se trouvent également à 120 et à 200 km des dunes Spirit, respectivement. L’héliotin d’Aweme n’a jamais été observé au Dakota du Nord, mais il est vrai qu’il y a fait l’objet de très peu de relevés, sinon d’aucun.

Aux États-Unis, les dunes les plus proches des sous-populations canadiennes se trouvent au Dakota du Nord. Il est peu probable que ces dunes puissent constituer des sources de recolonisation en cas de disparition de la sous-population des dunes Spirit, car l’habitat entre ces champs de dunes ne convient pas à l’espèce. La disparition des sous-populations canadiennes, si elle devait se concrétiser, serait due à la perte d’habitat. En pareil cas, l’éventualité d’une immigration en provenance des États-Unis semble improbable (aucun habitat convenable n’étant disponible).

Menaces et facteurs limitatifs

La stabilisation progressive des dunes actives et des creux de déflation constitue la principale menace pour la population canadienne d’héliotins d’Aweme (COSEWIC, 2006; Environment Canada, 2014). Selon le calculateur des menaces de l’Union internationale de la conservation de la nature (2013), l’impact global des menaces est jugé moyen.

Modifications des systèmes naturels (7)

La stabilisation des dunes est la plus importante menace pesant sur les sous­populations de l’espèce et leur habitat, en particulier dans les petits (< 1 ha) creux de déflation qui abritent aujourd’hui la majorité des occurrences connues. Cette menace est généralisée et continue dans tous les sites connus à l’échelle de l’aire de répartition canadienne de l’espèce et est en grande partie liée aux tendances climatiques à long terme (voir Tendances en matière d’habitat).

La suppression des incendies est considérée comme une menace importante pour l’héliotin d’Aweme parce qu’elle contribue à la perte d’habitat occasionnée par la stabilisation des dunes. Les feux de friche sont aujourd’hui relativement peu communs à l’échelle de l’aire de répartition canadienne de l’espèce; historiquement; les feux provoqués par les humains étaient peut-être plus répandus (Boyd, 2004), et la fréquence des incendies a été estimée à 5-10 ans (Wright et Bailey, 1982). L’élimination du bison a peut-être aussi contribué à la stabilisation des dunes (voir Tendances en matière d’habitat). Même s’ils peuvent éliminer des occurrences locales d’hélianthes des prairies ou d’héliotins d’Aweme, les feux de friche se déplacent en général rapidement, et les charges de combustibles dans les habitats dunaires sont vraisemblablement relativement faibles. La mortalité est probablement atténuée par la mobilité des adultes et par le fait que les chrysalides sont généralement enfouies à une profondeur suffisante dans le sable.

L’héliotin d’Aweme n’a aucun prédateur, parasitoïde ou concurrent connu appartenant à une espèce exotique; toutefois, ce type d’espèces peut avoir des répercussions indirectes sur l’héliotin d’Aweme, en modifiant les systèmes naturels. Comparativement aux espèces indigènes, les espèces envahissantes peuvent accélérer le processus de stabilisation des dunes et avoir un effet négatif sur l’hélianthe en lui livrant une compétition agressive, réduisant par le fait même la quantité d’habitat convenable disponible pour l’héliotin d’Aweme. Aux dunes du lac Pakowki, l’agropyre à crête (Agropyron cristatum) et la gypsophile paniculée (Gypsophila paniculata) formaient des colonies denses à proximité de l’habitat de l’héliotin d’Aweme (Jensen et al., 2009). Au parc provincial Spruce Woods, au Manitoba, le mélilot (Melilotus sp.), le brome inerme (Bromus inermis) et en particulier l’euphorbe de Tommasini (Euphorbia virgata) y sont considérés comme des menaces importantes à l’intégrité et à la pérennité à long terme de l’habitat indigène (Schykulski et Moore 1996). Dans les collines, la présence à proximité de nombreux sites connus d’exploitations agricoles, de puits gaziers, de routes et d’autres éléments d’infrastructure contribue à accroître le risque d’invasion de l’habitat de l’héliotin d’Aweme par des espèces non indigènes.

Facteurs limitatifs

La répartition et l’abondance de l’héliotin d’Aweme sont intrinsèquement limitées par la rareté des dunes dénudées actives et des creux de déflation abritant des sous­populations d’hélianthes des prairies. Les parcelles d’habitat apparemment convenable ne sont toutes occupées au Canada, l’héliotin d’Aweme semblant afficher des préférences à l’égard de microhabitats dunaires particuliers liées à la topographie, au degré d’humidité, à la granulométrie du sable et à la communauté végétale en place (COSEWIC, 2006; Environment Canada, 2014). Étant donné la nature spécifique de l’habitat et de la plante hôte présumée de l’héliotin d’Aweme et la rareté des dunes actives au Canada, la disponibilité de l’habitat convenable est considérée comme le principal facteur biologique limitant le rétablissement de l’espèce (Environment Canada, 2014).

Nombre de localités

Selon la définition du COSEPAC, une localité est « une zone particulière du point de vue écologique et géographique dans laquelle un seul phénomène menaçant peut affecter rapidement tous les individus du taxon présent ». La stabilisation des dunes est la plus grande menace pesant sur les sous-populations canadiennes d’héliotins d’Aweme. Toutefois, ce processus est ultimement modulé par les tendances à long terme liées aux conditions climatiques régionales et à la suppression des incendies, et divers facteurs non climatiques tels que le broutage par le bétail, le feu et d’autres facteurs de perturbation jouent probablement un rôle important dans l’augmentation de l’activité dunaire (Hugenholtz et al., 2010). Le type de gestion des terres privilégié à l’échelle locale jouerait donc un rôle important dans l’atténuation du processus de stabilisation des dunes et la réduction de cette menace pour les populations d’héliotins d’Aweme. En outre, de nombreux sites occupés par l’héliotin d’Aweme sont relativement isolés les uns des autres, et en conséquence, il est peu probable qu’un seul phénomène menaçant puisse affecter rapidement tous les individus présents. Sur la base de ces facteurs, chacune des 14 dunes au Canada peut être considérée comme représentant une localité distincte. Les dunes Great pourraient toutefois représenter plus d’une localité en raison de leur grande superficie, du fait qu’elles sont divisées entre différents régimes fonciers et du nombre élevé d’occurrences connues de l’espèce.

Protection, statuts et classements

Statuts et protection juridiques

L’héliotin d’Aweme a été inscrit à titre d’espèce en voie de disparition à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril du gouvernement fédéral en 2007, et sous cette même désignation en vertu de la Loi sur les espèces et les écosystèmes en voie de disparition du Manitoba, en 2012 (Manitoba Wildlife Branch, 2015). L’habitat essentiel a été désigné pour les sites occupés dans le programme de rétablissement fédéral consacré à l’espèce en 2014, pour les champs de dunes Dune Point, Middle, Burstall et Tunstall ainsi que celui du lac Pakowki, (Environment Canada, 2014), et la désignation de l’habitat essentiel de l’espèce dans la réserve nationale de faune de la BFC Suffield a récemment été publiée dans la Gazette du Canada (Government of Canada, 2016).

L’héliotin d’Aweme ne figure ni dans l’Endangered Species Act des États-Unis ni parmi les espèces visées par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menaces d’extinction.

Statuts et classements non juridiques

L’héliotin est classé en péril (G1G3, arrondi à G2) à l’échelle mondiale, et gravement en péril (N1) au Canada (NatureServe, 2015). Il est également désigné gravement en péril (S1) en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba. Aux États-Unis, il n’est pas classé, ni à l’échelle nationale (NNR) ni au Colorado (SNR), seul État où il est tenu pour présent (NatureServe, 2015).

Protection et propriété de l’habitat

Onze occurrences de l’espèce (dunes Antelope, Burstall, Great, lac Pakowki, Seward et Westerham) se trouvent sur des terres de la Couronne visées par des baux de pâturage, et six autres (dunes Dundurn, Tunstall et Elbow) sont situées sur des terres qui étaient anciennement des pâturages communautaires de l’Administration du rétablissement agricole des Prairies (ARAP) (en cours de désinvestissement par le gouvernement fédéral). Trois autres occurrences dans les dunes Elbow se trouvent dans le parc provincial Douglas. La sous-population manitobaine se trouve en grande partie dans le parc provincial Spruce et la portion immédiatement adjacente de la BFC Shilo. Neuf autres occurrences se trouvent dans les dunes Middle et Bowmanton, dans la réserve nationale de faune de la BFC Suffield, sur le territoire de la BFC Suffield. Deux occurrences connues (dunes Dune Point et Burstall) sont situées sur des terres privées, et une autre (dunes Cramersburg) se trouve dans la réserve indienne de la Première nation Nakoda Carry the Kettle (no 76-33).

Remerciements et experts contactés

Les rédacteurs remercient Paul Grant, Jenny Heron, Angèle Cyr et Shirley Sheppard, du COSEPAC, qui ont supervisé le contrat et leur ont fourni un soutien administratif et des conseils, ainsi que le sous-comité de spécialistes des Arthropodes, qui a examiné le document et évalué les menaces. Les Conservation Data Centres de l’Alberta (Dragomir Vujnovic), de la Saskatchewan (Caroyn Gaudet) et du Manitoba (Chris Friesen, Colin Murray) ont partagé des données sur les occurrences d’élément et des informations de base sur les relevés ciblant l’héliotin d’Aweme. Victoria Snable, Medea Curteanu et Lynn Burns (Service canadien de la faune d’Environnement et Changement climatique Canada) ont généreusement fourni des observations de terrain, des opinions et des données. Chuck Harp et Paul Opler ont partagé leurs connaissances sur les sous-populations présentes aux États-Unis.

Nous remercions également les éleveurs de bétail de la Saskatchewan et de l’Alberta de nous avoir autorisés à accéder à leurs propriétés et d’assurer l’intendance de celles-ci.

Les experts suivants ont été contactés durant la préparation du présent rapport de situation du COSEPAC et ont partagé leurs connaissances :

Anweiler, Gary C. Associate, Strickland Museum, University of Alberta, Edmonton (Alberta).

Curteanu, Medea. Biologiste de la faune, Service canadien de la faune, Edmonton (Alberta).

Heron, Jennifer. Spécialiste des invertébrés. BC Ministry of Environment, Vancouver (Colombie-Britannique).

Harp, Charles (Chuck) E. Spécialiste du genre Schinia. Littleton (Colorado).

Kondla, Norbert G. Lépidoptériste, Calgary (Alberta).

Lafontaine, Don. Entomologiste (spécialiste des Noctuidés), Collection national canadienne d’insectes, d’arachnides et de nématodes, Agriculture et Agroalimentaire Canada, Ottawa (Ontario).

Opler, Paul. Professeur d’entomologie, Colorado State University, Fort Collins (Colorado).

Snable, Victoria. Biologiste de la faune, Service canadien de la faune, Edmonton (Alberta).

Sovell, John. Zoologiste et écologiste des invertébrés, Colorado Natural Heritage Program, Colorado State University, Fort Collins (Colorado).

Sources d’information

Bascompte, J. et R.V. Soulé. 1996. Habitat fragmentation and extinction thresholds in spatially explicit models. Journal of Animal Ecology 65:465:473

Bender, D., comm. pers., 2015. Correspondance par courriel adressée à M. Curteanu, octobre 2009. Professeur agrégé, University of Calgary, Calgary, AB.
Boyd, M., 2002. Identification of anthropogenic burning in the paleoecological record of the Northern Prairies: a new approach. Annals of the Association of American Geographers 92, 471–487.

COSEWIC 2003. National Ecological Areas. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Site Web: http://www.cosewic.gc.ca/images/Fig1-TerrestrialEcologicalAreas_Eng.jpg (consulté en décembre 2015) (Également disponible en français : COSEPAC. 2003. Aires écologiques nationales, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, disponible à l’adresse : http://www.cosewic.gc.ca/images/Fig1-TerrestrialEcologicalAreas_Fr.jpg)

COSEWIC 2006. COSEWIC assessment and status report on the Gold-edged Gem Schinia avemensisin Canada. Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada. Ottawa. vi + 26 pp. (Également disponible en français : COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vi + 30 p.).

Curteanu, M. comm. pers., 2015. Correspondance par courriel adressée à R. Foster, novembre 2015. Biologiste, Service canadien de la faune, Edmonton (Alberta).

Curteanu. M., M.-C. Belair et S.M. Westworth. 2011. Gold-edged Gem (Schinia avemensis) and Dusky Dune Moth (Copablepharon longipenne) distribution surveys in Alberta, Saskatchewan and Manitoba, 2009-2011. Rapport inédit du Service canadien de la faune. Edmonton. 21 pp. + appendices.

David, P.P. 1971. The Brookdale road section and its significance in the chronological studies of dune activities in the Brandon Sand Hills of Manitoba. Geological Survey of Canada, Special Paper 9: 293-299.

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Sommaire biographique des rédactrices du rapport

Robert Foster est cofondateur et partenaire principal de Northern Bioscience, entreprise qui offre des services professionnels de consultation écologique en appui aux travaux de gestion, de planification et de recherche sur les écosystèmes. Il est titulaire d’un baccalauréat en biologie (B.Sc) de l’Université Lakehead (Lakehead University) et d’un doctorat en zoologie (D.Phil.) de l’Université d’Oxford (Oxford University). Robert Foster a travaillé pendant plus de 25 ans comme écologiste en Ontario et a réalisé de nombreux relevés d’insectes à des fins de planification et d’évaluation environnementales d’aires protégées en Ontario, ainsi qu’au Manitoba, au Minnesota, au Québec et en Colombie-Britannique. Il est auteur ou coauteur de plus de vingt rapports de situation du COSEPAC sur des plantes vasculaires, un escargot terrestre et divers arthropodes, dont sept espèces de papillons diurnes et nocturnes et la cicindèle à grandes taches de Gibson.

Allan Harris compte plus de 25 années d’expérience comme biologiste dans le nord de l’Ontario. Il détient un diplôme de baccalauréat (B.Sc.) en biologie de la faune de l’Université de Guelph (University of Guelph) et une maîtrise (M.Sc.) en biologie de l’Université Lakehead. Après avoir occupé un poste de biologiste au ministère des Richesses naturelles de l’Ontario pendant sept ans, il a cofondé Northern Bioscience, une entreprise de consultation écologique établie à Thunder Bay, en Ontario. Allan Harris est auteur ou coauteur de douzaines d’articles scientifiques, de rapports techniques et d’articles de vulgarisation, y compris des rapports de situation du COSEPAC sur le monarque, l’hémileucin de Nuttall, le criquet du lac Huron, le gomphe riverain, le gomphe de Laura, le gomphe des rapides, la cicindèle à grandes taches de Gibson, la cicindèle verte des pinèdes, l’hespérie de Powesheik, le mormon, l’amiral de Weidemeyer, l’hémileucin du ményanthe, le perceur du ptéléa, la gnaphose de Snohomish, l’escargot-forestier à larges bandes, l’aster de la Nahanni, l’aster fausse­prenanthe, la buchnéra d’Amérique, le trille à pédoncule incliné et le lipocarphe à petites fleurs. Il est également auteur d’un rapport provincial sur la situation du caribou des bois en Ontario et auteur ou coauteur de programmes de rétablissement nationaux et provinciaux visant des espèces de plantes vasculaires et d’oiseaux en péril.

Collections examinées

Des recherches visant à trouver des spécimens canadiens d’héliotins d’Aweme ont été effectuées dans les collections suivantes :

Chicago Field Museum, Chicago (Illinois) (recherche en ligne)

Royal Alberta Museum, Edmonton (Alberta) (Matthias Buck)

Royal British Columbia Museum, Victoria (Colombie-Britannique) (Claudia Copley)

Spencer Entomological Collection, Beaty Biodiversity Museum, University of British Columbia, Vancouver (Colombie-Britannique) (Karen Needham)

Yale Peabody Museum of Natural History, New Haven (Connecticut) (recherche en ligne)

Voir COSEWIC (2006) pour la liste des autres collections examinées durant la préparation du rapport de situation original.

Annexe 1. Résultats obtenus au moyen du calculateur des menaces de l’UICN pour l’héliotin d’Aweme (Schinia avemensis) au Canada.

La classification des menaces présentée ci-dessous est fondée sur le système unifié de classification des menaces proposé par l’Union internationale pour la conservation de la nature et le Partenariat pour les mesures de conservation (Conservation Measures Partnership, ou CMP) (UICN-CMP). Pour obtenir de plus amples renseignements sur le système de classification des menaces, consulter le site Web du CMP (CMP, 2010). Les menaces peuvent être observées, inférées ou prévues à court terme. Elles sont caractérisées ici en fonction de leur portée, de leur gravité et de leur immédiateté. Le calcul de l’« impact » de chaque menace est fondé sur sa portée et sa gravité. Pour de plus amples informations sur les modalités d’assignation des valeurs, voir Master et al. (2009) et les notes de bas de tableau.

Tableau d’évaluation des menaces

Nom scientifique de l’espèce ou de l’écosystème :
Héliotin d’Aweme (Schinia avemensis)
Identification de l’élément :
-
Code de l’élément :
-
Date :
07/12/2015
Évaluateur(s) :
Rob Foster (corédacteur), Paul Grant (coprésident du sous-comité de spécialistes des arthropodes), Jenny Heron (coprésidente du sous-comité de spécialistes des arthropodes), Angele Cyr (Secrétariat du COSEPAC), Medea Curteanu (SCF), Ruben Boles (SCF), Chris Schmidt (sous-comité de spécialistes des arthropodes – spécialiste des papillons nocturnes).
Références :
-
Calcul de l’impact global des menaces
Impact des menaces Impact des menaces (descriptions) Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Maximum de la plage d’intensité
Comptes des menaces de niveau 1
selon l’intensité de leur impact :
Minimum de la plage d’intensité
A Très élevé 0 0
B Élevé 0 0
C Moyen 1 1
D Faible 0 0
- Impact global des menaces calculé : Moyen Moyen
Impact global des menaces attribué :
C = Moyen
Justification de l’ajustement de l’impact :
-
Commentaires sur l’impact global des menaces
Certaines des menaces quantifiées sont applicables à des sites qui n’ont pas été fouillés.
Tableau d’évaluation des menaces.
# Menace Impact
(calculé)
Portée
(10 prochaines
années)
Gravité
(10 années
ou
3 générations)
Immédiateté Commentaires
1 Développement résidentiel et commercial (en anglais seulement) Négligeable - - - Le développement résidentiel et commercial n’est pas considéré comme une menace pour la population canadienne d’héliotin d’Aweme, car les zones occupées par des dunes actives ne conviennent généralement pas à ce type de développement.Quelques maisons de ranch se trouvent parmi les dunes occupées par l’héliotin d’Aweme, mais la vaste majorité d’entre elles sont situées à au moins 1 km de tout site connu abritant l’espèce.
1.2 Zones commerciales et industrielles Négligeable - - - Sans objet.
1.3 Tourisme et espaces récréatifs - - - - Sans objet. Certaines dunes sont fréquentées par des amateurs de course de VTT, mais aucune activité de cette nature n’a cours ou n’est planifiée dans les sites reconnus comme occupés par l’héliotin d’Aweme.
2 Agriculture et aquaculture (en anglais seulement) Pas une menace Généralisée
(71-100 %)
Neutre ou avantage possible Élevée (continue) -
2.3 Élevage et élevage à grande échelle Pas une menace Généralisée
(71-100 %)
Neutre ou avantage possible Élevée (continue) L’élevage de bétail est généralisé dans les sites occupés (et non encore fouillés) et représente potentiellement une menace pour les sous-populations locales si le bétail consomme la plante hôte. Toutefois, le broutage et le piétinement du sol par le bétail contribuent à ralentir la stabilisation des dunes (laquelle constitue une plus grande menace avérée). En conséquence, l’impact global de cette activité pourrait être neutre ou même bénéfique.
3 Production d’énergie et exploitation minière (en anglais seulement) Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Extrême
(71-100 %)
Élevée (continue) -
3.1 Forage pétrolier et gazier Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Extrême
(71-100 %)
Élevée (continue) Au cours des dernières décennies, les activités d’extraction du gaz naturel et les infrastructures connexes (p. ex., puits gaziers, chemins, pipelines, compresseurs) ont augmenté de façon spectaculaire dans les champs de dunes dans le sud­ouest de la Saskatchewan et la portion adjacente de l’Alberta (Hugenoltz et al., 2010). Par exemple, le nombre de puits gaziers dans les dunes Great a doublé de 1991 à 2005 (Government of Saskatchewan, 2007), et des activités d’exploitation pétrolière ou gazière ont également lieu dans les dunes Antelope et Seward. L’empreinte de ces activités est cependant relativement modeste et généralement confinée à des terrains plats et des stables. Bien qu’elles se déroulent à faible distance, ces activités ne semblent pas empiéter sur l’habitat de dunes actives et de creux de déflation de l’héliotin d’Aweme. Les activités d’exploration gazière ont augmenté dans les dunes situées dans le sud­ouest de la Saskatchewan et les régions adjacentes de l’Alberta, y compris à proximité des occurrences de l’héliotin d’Aweme. Les activités pétrolières et gazières et les routes qui leur sont associées (voir Corridors de transport et de service) peuvent favoriser l’introduction de végétaux exotiques envahissants (voir Espèces et gènes envahissants ou autrement problématiques).
4 Corridors de transport et de service (en anglais seulement) Négligeable (< 1 %) Petite
(1-10%)
Négligeable (<1%) Élevée (continue) -
4.1 Routes et voies ferrées Négligeable Petite
(1-10 %)
Négligeable (<1%) Élevée (continue) L’étendue des corridors d’accès associés à l’extraction du gaz naturel ne cesse de s’accroître dans le sud-ouest de la Saskatchewan, plus de 240 km de nouvelles routes et de nouveaux sentiers ayant été construits entre 1991 et 2005 pour accéder aux puits de pétrole et de gaz dans les dunes Great (Government of Saskatchewan, 2007; Hugenoltz et al., 2011). D’après des observations effectuées sur le terrain et un examen des images satellitaires, aucun de ces corridors ne semble traverser l’habitat de l’héliotin d’Aweme. Compte tenu du faible achalandage et des vitesses relativement basses à laquelle circulent les véhicules empruntant ces voies d’accès, le risque de mortalité pour les héliotins adultes est probablement très faible. Bien que des hélianthes des prairies poussent dans des zones sableuses perturbées le long de certaines de ces routes, les relevés qui y ont été effectués n’ont révélé aucune utilisation de ces plantes par l’héliotin d’Aweme (Curteanu et al., 2011; Curteanu, comm. pers., 2015). La vaste majorité des sites connus occupés par l’héliotin d’Aweme se trouvent à au moins plusieurs centaines de mètres des voies d’accès les plus proches.
5 Utilisation des ressources biologiques (en anglais seulement) - - - - -
5.2 Cueillette de plantes terrestres - - - - Sans objet. La capture occasionnelle d’un petit nombre de spécimens de référence à des fins scientifiques ne représente pas une menace pour les sous-populations de l’espèce. L’habitat de l’héliotin d’Aweme ne se prête pas à d’autres utilisations des ressources telles que la récolte, l’exploitation forestière ou la pêche
6 Intrusions et perturbations humaines (en anglais seulement) Pas une menace Négligeable (< 1 %) Neutre ou avantage possible Élevée (continue) -
6.1 Activités récréatives Pas une menace Restreinte
(11-30 %)
Neutre ou avantage possible Élevée (continue) Les dunes sont prisées des utilisateurs de VTT, et des pistes de VTT ont été observées dans un petit nombre de dunes et de creux de déflation utilisés par l’héliotin d’Aweme (Curteanu, comm. pers., 2015; Foster obs. pers.). Les utilisateurs de VTT roulent principalement dans les superficies de sable dénudé et ils évitent souvent les arêtes abruptes des dunes, où l’hélianthe des prairies est généralement le plus abondant, présumément à cause des risques de renversement. Néanmoins, il y a un risque faible que l’hélianthe des prairies et l’héliotin d’Aweme (particulièrement les chrysalides) soient écrasés par les VTT. Ce risque est partiellement atténué par le fait que l’utilisation de VTT contribue probablement au ralentissement de la stabilisation des dunes. Aux dunes Elbow, dans le parc provincial Douglas, et Spirit (dunes Brandon), dans le parc provincial Spruce Woods, l’utilisation élevée des sites par les visiteurs pourrait avoir des effets semblables sur l’héliotin d’Aweme et son habitat. La majorité des milliers de visiteurs annuels des dunes Spirit Sands demeurent probablement à l’intérieur du sentier autoguidé balisé, mais il subsiste un faible risque de piétinement. Le nombre de visiteurs est plus faible dans le parc provincial Douglas, et il est probable qu’encore moins de visiteurs s’aventurent dans l’habitat de l’héliotin d’Aweme. La circulation des visiteurs peut également avoir un effet positif en participant au ralentissement de la stabilisation des dunes à l’échelle locale.
6.2 Guerre, troubles civils et exercices militaires Pas une menace Petite
(1-10 %)
Neutre ou avantage possible Élevée (continue) Des exercices militaires pourraient avoir une incidence sur l’héliotin d’Aweme ou son habitat dans les dunes Brandon, dans la base des Forces canadiennes (BFC) Shilo, et dans les dunes Middle, dans la réserve nationale de faune (RNF) de la BFC Suffield. Les régions adjacentes à la BFC Suffield pourraient renfermer des superficies d’habitat de l’héliotin d’Aweme. L’espèce a été signalée dans un pâturage communautaire situé juste au sud de la BFC Dundurn, et la base renferme potentiellement de l’habitat convenable d’après des images satellitaires et une carte de Wolfe (2010). Les perturbations associées aux exercices militaires et aux incendies connexes pourraient avoir un effet positif sur l’habitat de l’héliotin d’Aweme, en réduisant la stabilisation des dunes, même s’il y a un faible risque de piétinement par les chars, les véhicules ou le personnel.
6.3 Travaux et autres activités Pas une menace Négligeable (< 1 %) Neutre ou avantage possible Élevée (continue) Les activités des éleveurs de bétail, des travailleurs de l’industrie de l’exploitation gazière ou d’autres secteurs comportent un risque négligeable dans les dunes actives où l’héliotin d’Aweme est présent, mais ce risque est atténué par les effets bénéfiques potentiels des perturbations occasionnées par ces activités, qui contribuent à ralentir la stabilisation des dunes.
7 Modification du système naturel (en anglais seulement) Moyen (C) Généralisée
(71-100 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée (continue) -
7.1 Incendies et suppression des incendies Pas une menace Généralisée
(71-100 %)
Neutre ou avantage possible Élevée (continue) La suppression des incendies, qui favorise la stabilisation des dunes, est une menace à la persistance à long terme de l’espèce au Canada (cotée sous la menace 7.3). Le feu n’est pas considéré comme une menace pour l’espèce, car celle-ci a évolué dans des paysages couramment exposés aux incendies. À l’échelle locale, les stades larvaires sont vulnérables, mais les adultes, en raison de leur mobilité, et les chrysalides, du fait qu’elles sont enfouies dans le sol, peuvent survivre.
7.3 Autres modifications de l’écosystème Moyen (C) Généralisée
(71-100 %)
Modérée
(11-30 %)
Élevée (continue) La stabilisation des dunes et la perte d’habitat constituent la plus importante menace pour cette espèce. Des facteurs tels que la suppression des incendies et l’introduction d’espèces envahissantes (p. ex. euphorbe de Tommasini, gypsophile paniculée, agropyre à crête, mélilot) jouent un rôle important dans la stabilisation des dunes. Le taux de stabilisation des dunes est estimé à 10-20 % par décennie, et l’héliotin d’Aweme se rencontre dans des dunes plus petites qui sont plus vulnérables à la stabilisation. Le pâturage par le bétail et d’autres perturbations sont bénéfiques car ils contribuent à ralentir la stabilisation des dunes par la végétation ou à inverser ce processus. Les sécheresses pourraient également contribuer à ralentir la stabilisation des dunes (voir la section Menaces).
8 Espèces et gènes envahissants ou problématiques (en anglais seulement) Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue -
8.1 Espèces exotiques/non indigènes envahissantes Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue Sans objet. Aucune espèce non indigène ne figure parmi les prédateurs, parasitoïdes ou compétiteurs connus de l’héliotin d’Aweme. Les effets indirects liés à l’habitat des plantes non indigènes envahissantes sont examinés sous la menace 7.3 (voir la section Menaces).
8.2 Espèces indigènes problématiques Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue Les wapitis et les cerfs-mulets consomment des capitules d’hélianthe des prairies, mais leurs impacts sur l’héliotin d’Aweme, si tant est qu’ils existent, sont inconnus.
9 Pollution (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) -
9.2 Effluents industriels et militaires Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Sans objet.
9.3 Effluents agricoles et forestiers Négligeable Négligeable (< 1 %) Négligeable (< 1 %) Élevée (continue) Il est peu probable que les éleveurs de bétail appliquent des pesticides ou des herbicides dans les prairies indigènes situées à proximité de l’habitat de l’héliotin d’Aweme. L’héliotin d’Aweme, l’hélianthe des prairies et l’herbe­squelette commune (ou leurs pollinisateurs) pourraient être affectés par la dérive de produit agrochimiques utilisés contre des insectes ravageurs ou des mauvaises herbes sur des terres cultivées ou des prés de fauche adjacents (p. ex., Davis et al. 1991). Toutefois, la majorité des occurrences connues de l’héliotin d’Aweme se trouvent à plus de 1 km des terres cultivées adjacentes, et le risque posé par la dérive de produits agrochimiques semble donc négligeable. Le creux de déflation des dunes de Westerham et les trois creux de déflation des dunes du lac Patakowki se trouvent à plusieurs centaines de mètres de champs agricoles, mais on ignore si la dérive de pesticides y a un quelconque effet. Des mesures de lutte chimique ont été utilisées de 1983 à 2009 dans le parc provincial Spruce Woods pour contrer l’euphorbe de Tommasini (MCWS, 2012). On ignore si ces mesures ont eu des effets sur l’hélianthe des prairies et l’héliotin d’Aweme et, le cas échéant, l’ampleur de ces effets.
10 Phénomènes géologiques (en anglais seulement) - - - -  
11 Changement climatique et phénomènes météorologiques violents (en anglais seulement) Négligeable Négligeable (< 1 %) Inconnue Modérée (possiblement à long terme,
>10 ans)
L’impact potentiel des changements climatiques sur l’héliotin d’Aweme et son habitat est inconnu. La réduction des précipitations et la hausse des températures annuelles moyennes associées aux changements climatiques pourraient ralentir la stabilisation des dunes, en particulier en cas de sécheresses prolongées ou graves (Hugenholtz et al., 2010). Les impacts sont toutefois difficiles à prévoir. La stabilisation des dunes s’est accélérée dans les Prairies canadiennes même si les températures de l’air et du sol semblent s’être élevées progressivement de 1 à 2 °C dans le sud des prairies depuis le début du 20e siècle (Gullet et Skinner, 1992; Majorowicz et Skinner, 2001). Même si elle accroît l’évaporation et rend les conditions plus arides, la hausse de la température de l’air contribue également à prolonger la saison de croissance, favorisant ainsi la croissance des plantes et la stabilisation des dunes (Hugenholtz et Wolfe, 2005a; Wolfe et Hugenholtz, 2009; Hugenholtz et al., 2010). L’impact à long terme des changements climatiques sur l’habitat de l’héliotin d’Aweme pourrait donc dépendre de la dynamique résultant de l’interaction inconnue entre les températures, l’aridité et la végétation. À court terme, les petites sous-populations isolées d’héliotins d’Aweme ou d’hélianthes des prairies sont vraisemblablement vulnérables aux phénomènes de nature stochastique et pourraient être menacées par des tempêtes de grêle ou de fortes gelées hâtives ou tardives, en particulier si la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques violents devaient augmenter sous l’effet des changements climatiques.
11.1 Déplacement et altération de l’habitat Pas une menace Généralisée
(71-100 %)
Neutre ou avantage possible Faible (possiblement à long terme,
>10 ans)
À long terme (> 10 ans), les changements climatiques auront probablement des effets bénéfiques pour cette espèce si les conditions plus chaudes et plus arides ralentissent la stabilisation des dunes ou inversent ce processus et créent un habitat de meilleure qualité.
11.2 Sécheresses Inconnu Inconnue Inconnue Inconnue Sans objet. Les impacts directs des sécheresses sur l’héliotin d’Aweme ou sur l’hélianthe des prairies sont inconnus, mais le rôle bénéfique des sécheresses dans le ralentissement de la stabilisation des dunes est examiné sous la menace 7.3
11.3 Températures extrêmes Inconnu Inconnue Inconnue Modérée (possiblement à long terme,
>10 ans)
Les gels hâtifs ou tardifs pourraient avoir un impact sur cette espèce, mais la portée et la gravité de cette menace demeurent à préciser.
11.4 Tempêtes et inondations Négligeable  Négligeable (< 1 %) Inconnue Modérée (possiblement à long terme,
>10 ans)
Les tempêtes de grêle et d’autres phénomènes météorologiques survenant durant les périodes d’activité larvaire et adulte pourraient avoir un impact négatif sur les sous-populations d’héliotin d’Aweme ou d’hélianthe des prairies.

Glossaire

Impact
Mesure dans laquelle on observe, infère ou soupçonne que l’espèce est directement ou indirectement menacée dans la zone d’intérêt. Le calcul de l’impact de chaque menace est fondé sur sa gravité et sa portée et prend uniquement en compte les menaces présentes et futures. L’impact d’une menace est établi en fonction de la réduction de la population de l’espèce, ou de la diminution ou de la dégradation de la superficie d’un écosystème. Le taux médian de réduction de la population ou de la superficie pour chaque combinaison de portée et de gravité correspond aux catégories d’impact suivantes : très élevé (déclin de 75 %), élevé (40 %), moyen (15 %) et faible (3 %). Inconnu : catégorie utilisée quand l’impact ne peut être déterminé (p. ex. lorsque les valeurs de la portée ou de la gravité sont inconnues); non calculé : l’impact n’est pas calculé lorsque la menace se situe en dehors de la période d’évaluation (p. ex. l’immédiateté est insignifiante/négligeable ou faible puisque la menace n’existait que dans le passé); négligeable : lorsque la valeur de la portée ou de la gravité est négligeable; n’est pas une menace : lorsque la valeur de la gravité est neutre ou qu’il y a un avantage possible.
Portée
Proportion de l’espèce qui, selon toute vraisemblance, devrait être touchée par la menace d’ici 10 ans. Correspond habituellement à la proportion de la population de l’espèce dans la zone d’intérêt (généralisée = 71-100 %; grande = 31-70 %; restreinte = 11-30 %; petite = 1-10 %; négligeable = < 1 %).
Gravité
Au sein de la portée, niveau de dommage (habituellement mesuré comme l’ampleur de la réduction de la population) que causera vraisemblablement la menace sur l’espèce d’ici une période de 10 ans ou de 3 générations (extrême = 71-100 %; élevée = 31-70 %; modérée = 11-30 %; légère = 1-10 %; négligeable = < 1 %; neutre ou avantage possible = > 0 %).
Immédiateté
Élevée = menace toujours présente; modérée = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à court terme [< 10 ans ou 3 générations]) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à court terme); faible = menace pouvant se manifester uniquement dans le futur (à long terme) ou pour l’instant absente (mais susceptible de se manifester de nouveau à long terme); insignifiante/négligeable = menace qui s’est manifestée dans le passé et qui est peu susceptible de se manifester de nouveau, ou menace qui n’aurait aucun effet direct, mais qui pourrait être limitative.

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