Plan de gestion de la scolopendre d’Amérique (Asplenium scolopendrium var. americanum) au Canada [proposition] 2012

Loi sur les espèces en péril
Série de Plans de gestion

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Table des matières


Plan de gestion de la scolopendre d’Amérique (Asplenium scolopendrium var. americanum) au Canada [PROPOSITION] – 2012

Couverture de la publication : Plan de gestion de la scolopendre d’Amérique (Asplenium scolopendrium var. americanum) au Canada [Proposition] – 2012.

Scolopendre d’Amérique

Photo de la Scolopendre d’Amérique

Référence recommandée :

Environnement Canada. 2012. Plan de gestion de la scolopendre d’Amérique (Asplenium scolopendrium var. americanum) au Canada [Proposition], Série de plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, iii + 17 p.

Exemplaires supplémentaires :

Il est possible de télécharger des exemplaires à partir du Registre public des espèces en péril.

Illustration de la couverture : © Gary Allen

Also available in English under the title
“Management Plan for the American Hart’s-tongue Fern (Asplenium scolopendrium var. americanum) in Canada [Proposed]”

© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre de l’Environnement, 2012. Tous droits réservés.
ISBN
No de catalogue.

Le contenu du présent document (à l’exception des illustrations) peut être utilisé sans permission, mais en prenant soin d’indiquer la source.


En vertu de l’Accord pour la protection des espèces en péril (1996), les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux signataires ont convenu d’établir une législation et des programmes complémentaires qui assureront la protection efficace des espèces en péril partout au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (L.C. 2002, ch. 29) (LEP), les ministres fédéraux compétents sont responsables de l’élaboration des plans de gestion pour les espèces inscrites comme étant préoccupantes et sont tenus de rendre compte des progrès réalisés d’ici cinq ans.

Le ministre de l’Environnement est le ministre compétent en vertu de la LEP pour la gestion de la scolopendre d’Amérique et il a élaboré le présent plan de gestion, conformément à l’article 65 de la LEP. Le plan a été préparé en collaboration avec le gouvernement de l’Ontario.

La réussite de la conservation de l’espèce dépendra de l’engagement et de la collaboration d’un grand nombre de parties concernées qui participeront à la mise en œuvre des recommandations formulées dans le présent plan. Cette réussite ne pourra reposer seulement sur Environnement Canada ou sur toute autre compétence. Tous les Canadiens et toutes les Canadiennes sont invités à appuyer ce plan et à contribuer à sa mise en œuvre pour le bien de la scolopendre d’Amérique et de l’ensemble de la société canadienne.

La mise en œuvre du présent plan de gestion est assujettie aux crédits, aux priorités et aux contraintes budgétaires des compétences et organisations participantes.

Les ébauches précédentes du présent plan de gestion ont été préparées par David Anthony Kirk, Ph. D., d’Aquila Conservation & Environment Consulting et par Jennie L. Pearce, Ph. D., de Pearce and Ecological Research Associates. Les commentaires formulés par Suzanne Robinson, Karine Bériault, Bill Crins et Emma Followes (ministère des Richesses naturelles de l’Ontario [MRNO]); Frank Burrows (Parcs Canada, parc national de la Péninsule-Bruce); Donald Leopold (College of Environmental Science and Forestry; State University of New York); Steve Murphy (Université de Waterloo); Mike Oldham (Centre d’information sur le patrimoine naturel de l’Ontario [MRNO]) et Mike Penskar (Michigan Natural Features Inventory) sont très appréciés. L’élaboration de ce plan de gestion a été facilitée par Madeline Austen, Barbara Slezak et Christina Rohe (Environnement Canada, Service canadien de la faune – Région de l’Ontario). Les contributions de Susan Humphrey, Lesley Dunn (Service canadien de la faune – Région de l’Ontario) et Paul Johanson (Service canadien de la faune – Région de la capitale nationale), sont également grandement appréciées.

La scolopendre d’Amérique (Asplenium scolopendrium var. americanum) est inscrite à titre d’« espèce préoccupante » à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral et en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition (LEVD, 2007). La scolopendre d’Amérique est une plante vivace qui forme une rosette de frondes simples et non divisées. Les frondes peuvent être décrites comme ayant une apparence en forme de « courroie » ou de « langue ». Aux États-Unis, les populations isolées de la scolopendre d’Amérique se trouvent dans les États du Michigan, de New York, de l’Alabama et du Tennessee. Au Canada, cette espèce n’est présente que dans la province de l’Ontario, généralement dans des sites situés sur du calcaire dolomitique ou à proximité, à mipente ou au sommet de l’escarpement du Niagara.

Les menaces connues pour la population canadienne de la scolopendre d’Amérique comprennent, sans toutefois s’y limiter : les carrières de calcaire; l’amincissement du couvert forestier; l’aménagement résidentiel et commercial; les activités récréatives (p. ex. l’escalade de rocher, la spéléologie, la randonnée hors sentiers); la collecte de fougères sauvages et la concurrence avec des espèces exotiques.

Environ 74 % de l’aire de répartition mondiale de l’espèce se trouve dans la province de l’Ontario. À ce titre, il y a une responsabilité élevée quant à la conservation de la scolopendre d’Amérique au Canada. Étant donné la stabilité apparente de la population canadienne, l’objectif du présent plan de gestion est de maintenir les populations existantes à leur abondance et répartition actuelles en réduisant les menaces qui pèsent sur cette espèce dans toute son aire de répartition au Canada.

Afin d’atteindre l’objectif de gestion, trois stratégies générales sont recommandées :

  1. Gestion et conservation de l’habitat
  2. Suivi et recherche
  3. Sensibilisation et communication

Un certain nombre de mesures de conservation sont proposées pour atteindre les objectifs du présent plan de gestion et aucune d’entre elles ne devrait avoir d’effets négatifs importants sur l’environnement ou sur d’autres espèces.

Date de l’évaluation : Novembre 2000

Nom commun (population) : Scolopendre d’Amérique

Nom scientifique : Asplenium scolopendrium var. americanum

Statut selon le COSEPAC : Espèce préoccupante

Justification de la désignation : Une fougère dont la majeure partie de l’aire de répartition mondiale et la majorité des populations se trouvent au Canada sur les affleurements calcareux humides et tapissés de mousse de l’escarpement de Niagara du Sud-Ouest de l’Ontario. Les populations sont dispersées et menacées de façon continue par le développement des terres, l’exploitation de carrières, l’exploitation forestière et la cueillette commerciale éventuelle.

Présence au Canada : Ontario

Historique du statut selon le COSEPAC : Espèce désignée « préoccupante » en novembre 2000.

COSEPAC – Comité sur la situation des espèces en péril au Canada

Le statut de conservation mondial de la scolopendre d’Amérique (ci-après nommée scolopendre, sauf indication contraire) est « apparemment non en péril1/vulnérable2 » (G4T3) (NatureServe, 2011). Aux États-Unis, le statut de conservation à l’échelle nationale est « en péril3 » (N2) (NatureServe, 2011; annexe B). Au Canada, la scolopendre est connue dans la province de l’Ontario, où le statut de conservation infranational est « vulnérable » (S3)4 (NatureServe, 2011). Le statut de conservation à l’échelle nationale pour le Canada est « vulnérable » (N3) (NatureServe, 2011).

La scolopendre d’Amérique est inscrite à titre d’« espèce préoccupante »5 à l’annexe 1 de la Loi sur les espèces en péril (LEP). En Ontario, la scolopendre d’Amérique est inscrite à titre d’« espèce préoccupante »6 en vertu de la Loi de 2007 sur les espèces en voie de disparition, 2007 (LEVD, 2007). Le pourcentage de la répartition mondiale qui se trouve au Canada est estimé à 74 % (NatureServe, 2011).

La scolopendre d’Amérique est une plante vivace. Les nouvelles fougères apparaissent au début de chaque saison de croissance et persistent en général tout au long de l’hiver et pendant les deux années suivantes (COSEPAC, 2000). La scolopendre d’Amérique provient d’un court rhizome (tige souterraine) qui est recouvert d’écailles de couleur cannelle. La partie de la fougère située hors de la terre forme une rosette de frondes simples non divisées; chaque fronde est constituée d’un pétiole (tige de soutien ou sorte de tige) et d’un limbe (la partie élargie de la feuille). Le pétiole ou la tige de la fronde de vert/brun à couleur paille mesure généralement de 3 à 12 cm de longueur et, comme le rhizome, arbore des écailles de couleur cannelle en surface (COSEPAC, 2000; NatureServe, 2011; Wagner et al., 1993). Le limbe de la fronde mesure généralement de 12 à 42 cm de longueur et de 2 à 4,5 cm de largeur, et a une apparence en forme de « courroie » (COSEPAC, 2000) ou de « langue ». La base du limbe peut être décrite comme étant auriculée (portant des lobes en forme d’oreille) ou d’apparence très cordée (en forme de cœur) (NatureServe, 2011). Sous les limbes des frondes, il y a des sores de forme linéaire qui sont des grappes d’organes producteurs de spores (sporanges); les spores de la scolopendre d’Amérique sont généralement produites sur les frondes d’un an (USFWS, 1993), entre mai et août. Une seule fronde peut produire jusqu’à 18 000 spores, qui sont bien adaptées à la dispersion sur de longues distances (COSEPAC, 2000).

La scolopendre d’Amérique est endémique à l’Amérique du Nord. Les populations septentrionales sont associées à des zones localisées et très isolées qui se trouvent à l’extrémité est de la péninsule supérieure du Michigan (États-Unis), au centre de l’État de New York (États-Unis) et au sud de l’Ontario (Canada); tandis que les populations isolées du sud se trouvent dans le nord de l’Alabama (États-Unis) et le centre-sud du Tennessee (États-Unis) (Austen, 2000) (figure 1). La présence d’une population dans le New Jersey est connue, mais cette population a été introduite à partir de l’État de New York aux alentours de 1936 (NatureServe, 2011) (annexe B). L’espèce peut également être présente dans l’État du Maryland (Kartesz, 2011; figure 1), mais les données de NatureServe ne l’indiquent pas à l’heure actuelle (NatureServe, 2011).

Au Canada, la scolopendre est considérée comme n’existant que dans la province de l’Ontario. Historiquement, deux mentions de scolopendre ont été signalées dans la province de la Colombie-Britannique et une mention a été signalée dans la province du NouveauBrunswick (Austen, 2000). Pour ce qui est des deux mentions signalées dans l’île de Vancouver (Colombie-Britannique), la première n’offre pas assez de documentation pour accepter ou rejeter la mention et la seconde, tout comme la mention signalée dans la vallée de Meduxnakeag au Nouveau-Brunswick, a été considérée comme une variété non indigène (c.–à–d. la scolopendre officinale [Asplenium scolopendrium var. scolopendrium]) (Austen, 2000).

En Ontario, la scolopendre d’Amérique est reconnue comme étant existante seulement dans la région de l’escarpement du Niagara. Dans cette région, et à l’exclusion d’un site de Niagara Falls (qui semble avoir été planté), un total de 100 occurrences d’éléments (OE7) (OE est ci-après interchangeable avec « population ») a été cité dans le rapport d’évaluation et de situation du COSEPAC (2000). À la suite du rapport du COSEPAC (2000), sept populations supplémentaires ont été soumises au Centre d’information sur le patrimoine naturel (CIPN). D’après les mentions actuelles8 enregistrées par le Centre d’information sur le patrimoine naturel, il existe 107 populations de scolopendres d’Amérique connues (CIPN, 2011), réparties dans six comtés (Bruce, Grey, Simcoe, Dufferin, Peel et Halton) dans la région de l’escarpement du Niagara, la plus grande partie de la population se trouvant dans les comtés Bruce et Grey (Austen et Oldham, 2000) (figure 2). Cody et Britton (1989) laissent entendre que la scolopendre d’Amérique pourrait également être présente dans le comté de Wellington, mais ils ont ensuite indiqué que l’occurrence pouvait avoir été introduite. Parmi les 107 populations connues, 74 sont considérées comme étant existantes (lorsque la vérification de l’état de la population a été entreprise au cours des vingt dernières années), 28 sont considérées comme étant historiques (lorsque l’habitat approprié est probablement toujours présent, mais l’espèce n’a pas été observée au cours des vingt dernières années) et 5 sont disparues du pays (lorsqu’un habitat approprié n’est pas présent et que des études approfondies n’ont pas pu révéler de plantes) (CIPN, 2011) (figure 2). Le Centre d’information sur le patrimoine naturel a attribué un classement des occurrences d’élément9 à chacune des 107 populations connues de scolopendre au Canada (CIPN, 2011). Étant donné que le classement des occurrences d’élément est souvent utilisé pour établir les priorités en matière de planification de la conservation (CIPN, 2011), il est important de noter que parmi les 74 populations existantes connues, 57 sont considérées comme étant viables10; 4 sont considérées comme n’étant probablement pas viables; et les 13 autres ont été vérifiées comme étant encore existantes, mais il n’y a pas suffisamment de renseignements disponibles sur les facteurs servant à estimer la viabilité de l’occurrence (CIPN, 2011) (annexe C).

Figure 1. Répartition nord-américaine de la scolopendre Fougère (adaptée de Kartesz, 2011).

La figure 1 illustre la répartition nord-américaine irrégulière de la scolopendre d'Amérique dans l'est des États-Unis et dans le sud de l'Ontario.

Figure 2. Emplacements de populations de scolopendres d’Amérique au Canada. Nota : une population existante et deux populations historiques ne sont pas indiquées dans cette figure, car les coordonnées géographiques de ces populations ne sont pas actuellement disponibles (CIPN, 2011).

La figure 2 représente l'aire de répartition canadienne de la scolopendre d'Amérique montrant la population existante connue, historique ou disparue du pays dans les comtés de Bruce, de Grey, de Dufferin, de Simcoe, de Peel et de Halton dans le sud de l'Ontario.

Les renseignements suivants doivent être considérés comme approximatifs, car les tendances de la population et l’abondance globale ne sont pas connues avec certitude. Par exemple, des études détaillées de la population (c.–à–d. des dénombrements normalisés des scolopendres d’Amérique individuelles ou en massif dans tous les sites) n’ont pas été menées en Ontario (Austen, 2000) et la plupart des populations n’ont pas été évaluées (p. ex. la viabilité de la population) depuis plus d’une décennie (CIPN, 2011). Il est important de noter que les très grandes populations ont parfois été documentées dans le cadre d’études approfondies (p. ex. les estimations de la population de Hope Bay, comté de Bruce, se situent entre 10 000 et 100 000 scolopendres d’Amérique) (Austen, 2000). Les tendances à court terme ont par ailleurs laissé entendre que l’espèce était restée relativement stable au cours du dernier demi-siècle en grande partie en raison des occurrences importantes et persistantes en Ontario (NatureServe, 2011). D’après une évaluation partielle des populations, Austen (2000) a produit une estimation prudente de l’abondance s’élevant à 30 000 scolopendres d’Amérique en Ontario.

La scolopendre d’Amérique est une fougère épipétrique11 et une plante calcicole stricte12 (COSEPAC, 2000). Elle se trouve généralement dans des sites situés sur du calcaire dolomitique ou à proximité, à mipente ou au sommet de l’escarpement du Niagara, mais quelques autres populations se trouvent sur les pentes des talus ouverts ou des éboulis13, ou encore dans la région générale (p. ex. près de Mar et de la baie Stokes) (COSEPAC, 2000). Les caractéristiques communes des sites comprennent : des pentes abruptes et mésiques14 à orientation nord à nord-est; des sols calcaires superficiels et un couvert forestier de feuillus qui offre un microclimat frais, humide et ombragé, tout en laissant passer la lumière du soleil (COSEPAC, 2000; NatureServe, 2011). Voici quelques autres caractéristiques importantes qui peuvent être observées : une couverture végétale herbacée modérée (entre 25 % et 50 %); la présence d’arbustes non sempervirents; l’absence de couvert de conifères; la couverture de neige pendant les périodes de gel et l’absence de conditions de sécheresse (Cinquemani Kuehn et Leopold, 1993).

Comme c’est le cas pour d’autres fougères, la reproduction s’effectue par les spores, qui sont préadaptées à la dispersion sur de longues distances. La dissémination par les spores nécessite un environnement frais, humide et calcaire où des bryophytes15 sont présentes pour le développement (Crispin et Penskar, 1990). De plus, les bryophytes semblent être essentielles à la survie de la dissémination par les spores, car elles offrent les conditions nécessaires à la fertilisation, à la germination des spores et au développement des gamétophytes16 (NatureServe, 2011). Au fur et à mesure que les fougères deviennent matures, elles prennent le dessus sur les bryophytes en s’emparant des ressources disponibles et les remplacent (NatureServe, 2011).

En Ontario, la scolopendre d’Amérique se trouve généralement dans les forêts secondaires17 de feuillus dominées par l’érable à sucre (Acer saccharum) (COSEPAC, 2000). Les autres arbres formant le couvert forestier comprennent souvent le hêtre à grandes feuilles (Fagus grandifolia), le charme de Caroline (Ostrya virginiana), le frêne blanc d’Amérique (Fraxinus americana), le cerisier tardif (Prunus serotina), le bouleau jaune (Betula alleghaniensis), le bouleau à papier (Betula papyrifera) et les thuyas occidentaux (Thuja occidentalis) (COSEPAC, 2000; Austen et Oldham, 2000). Le polystic faux-lonchitis (Polystichum lonchitis), le géranium de Robert (Geranium robertianum), la doradille ambulante (Asplenium rhizophyllum) et l’hépatique à lobes aigus (Hepatica acutiloba) étaient souvent associés à la scolopendre d’Amérique dans des sites faisant l’objet de relevés dans les comtés de Bruce et de Grey (COSEPAC, 2000). Les autres plantes associées comprennent la dryoptère spinuleuse (Dryopteris carthusiana), la dryoptère intermédiaire (Dryopteris intermedia), la dryoptère de Goldie (Dryopteris goldiana), la doradille chevelue (Asplenium trichomanes), l’adiante du Canada (Asiantum pedatum), l’ail trilobé (Allium tricoccum), l’hydrophylle de Virgine (Hydrophyllum virginianum) et le caulophylle faux-pigamon (Caulophyllum thalictroides) (COSEPAC, 2000). Parmi les bryophytes signalées avec la scolopendre d’Amérique se trouvent la mousse Anomodon (Anomodon attenuatus), le Brachythecium spp. et la mousse Rhodobryum (Rhodobryum ontariense, anciennement Rhodobryum roseum) (COSEPAC, 2000).

Les fluctuations à grande échelle des populations de scolopendres d’Amérique sont souvent associées à des événements climatiques, particulièrement des sécheresses estivales, mais aussi à un manque de couverture de neige (ce qui peut entraîner le soulèvement par le gel, une humidité du sol inadéquate et des dommages directs à la plante causés par le froid). Par exemple, les populations qui se trouvent au nord des États-Unis et au sud du Canada sont présentes dans des régions avec une plage de 200 à 300 cm de chute de neige annuelle, une accumulation de neige inférieure à cette quantité pouvant entraîner des dommages liés au gel (Cinquemani Kuehn et Leopold, 1990; comme cités dans COSEPAC, 2010).

La scolopendre d’Amérique dépend d’un habitat très précis et l’aire de répartition canadienne actuelle se trouve uniquement dans la région de l’escarpement du Niagara; un type de terre caractérisé par des sols calcaires superficiels sur un substrat rocheux calcaire (COSEPAC, 2000).

Tableau 1. Tableau d'évaluation des menaces
Menace Niveau de préoccupation1 Étendue Occurrence Fréquence Gravité2 Certitude causale3
Perte ou dégradation de l’habitat
Carrières de calcaire Moyen à élevé Généralisée Historique ou courante Récurrente Élevée Élevée
Aménagement commercial ou résidentiel Faible à moyen Localisée Historique ou courante Récurrente Inconnue Moyenne
Changements dans la dynamique écologique et dans les processus naturels
Amincissement du couvert forestier Moyen à élevé Généralisée Historique ou courante Récurrente Inconnue Moyenne
Perturbation ou dommage
Activités récréatives (p. ex. escalade de rocher, spéléologie, randonnée hors des sentiers) Moyen Généralisée Courante Continue Modérée Moyenne
Collecte de fougères sauvages Faible Généralisée Historique Inconnue Modérée Moyenne
Espèces ou génomes exotiques, envahissants ou introduits
Espèces végétales envahissantes (p. ex. la grande chélidoine [Chelidonium majus]) Faible Localisée Inconnue Inconnue Inconnue Faible

1 Niveau de préoccupation : signifie que la gestion de la menace représente une préoccupation (élevée, moyenne ou faible) pour la conservation de l’espèce, conforme à l’objectif de gestion. Ce critère tient compte de l’évaluation de toute l’information figurant dans le tableau.

2 Gravité : indique l’effet à l’échelle de la population (Élevée : très grand effet à l’échelle de la population, modérée, faible, inconnue).

3 Certitude causale : indique le degré de preuve connu de la menace (Élevée : la preuve disponible établit un lien fort entre la menace et les pressions sur la viabilité de la population; Moyenne : il existe une corrélation entre la menace et la viabilité de la population, p. ex. une opinion d’expert; Faible : la menace est présumée ou plausible).

Carrières de calcaire
La scolopendre d’Amérique est une plante calcicole stricte et, par conséquent, l’exploitation des carrières de calcaire demeure une menace directe à l’espèce et à son habitat en Ontario et dans l’ensemble de son aire de répartition mondiale (NatureServe, 2011). Par exemple, en Ontario, l’activité dans les carrières de calcaire a lieu à proximité de la plupart des régions dans lesquelles la présence de l’espèce est connue et, aux États-Unis, l’extraction intensive a été observée dans les États du Michigan et de New York (NatureServe, 2011). Les activités des carrières de calcaire peuvent également être à l’origine d’une menace indirecte pour l’espèce, car la poussière calcaire provenant des explosions à la dynamite peut nuire à la photosynthèse, à la transpiration et à la respiration de l’espèce, en plus de rendre les plantes plus vulnérables aux facteurs stressants secondaires tels que l’absorption de toxines (Farmer, 1993; Padgett et al., 2007).

Amincissement du couvert forestier
L’exploitation forestière, les infestations d’insectes (p. ex. la maladie corticale du hêtre), l’exploitation des carrières ou d’autres causes pouvant entraîner l’amincissement excessif du couvert forestier peuvent avoir une incidence sur la scolopendre d’Amérique en augmentant la quantité de lumière et en modifiant d’autres caractéristiques du microhabitat18. Par exemple, l’augmentation de l’exposition à la lumière peut faire baisser le taux d’humidité et, par conséquent, causer la dessiccation de l’habitat, entraînant à son tour une détérioration des populations existantes et de leur capacité à se reproduire (COSEPAC, 2000). L’ombrage excessif peut aussi menacer la scolopendre d’Amérique en réduisant l’exposition au soleil, ce qui peut également compromettre les caractéristiques du microhabitat et contribuer à la détérioration des populations existantes (COSEPAC, 2000). Cependant, dans le cas de la scolopendre d’Amérique, un amincissement insuffisant est préférable à un amincissement excessif (COSEPAC, 2000), mais des renseignements supplémentaires sont nécessaires pour déterminer le niveau de couvert forestier approprié (The Nature Conservancy, 1998, cité dans COSEPAC, 2000).

Aménagement commercial ou résidentiel
La majorité des populations de scolopendres d’Amérique se trouve au sein ou le long de l’escarpement du Niagara. Cette région continue d’être soumise à l’essor démographique et, en particulier, aux activités d’aménagement (p. ex. les domaines campagnards, l’expansion des zones urbaines, les stations de ski, etc.) dans les zones densément peuplées du sud de l’Ontario (COSEPAC, 2000).

Activités récréatives
La topographie de l’escarpement du Niagara est idéale pour les activités récréatives telles que la spéléologie19, l’escalade de rocher et la randonnée hors des sentiers. Les petites populations de scolopendres d’Amérique sont particulièrement vulnérables aux activités qui causent un piétinement excessif et une perturbation physique pour l’espèce ou son habitat. De telles activités peuvent entraîner la perte ou la mort involontaires de fougères individuelles ou de lits de bryophytes et, à ce titre, peuvent contribuer à un déclin de la santé et de l’abondance des populations de scolopendres d’Amérique.

Collecte de fougères sauvages
Comme il a été mentionné dans la documentation, une collecte de spécimens vivants de fougères pour les jardins et les herbiers, y compris la collecte de scolopendres d’Amérique, a été observée (Taylor, 1934; Graves, 1911; Williamson, 1879) (NatureServe, 2011). Par exemple, il est reconnu qu’une population dans le Michigan a été quasiment détruite par cette activité (NatureServe, 2011). À l’heure actuelle, la présence ou l’ampleur de la collecte de cette espèce en Ontario sont inconnues. Cependant, cette menace est estimée comme étant limitée pour les populations canadiennes (COSEPAC, 2000).

Espèces végétales envahissantes
La prolifération d’espèces non indigènes ne semble pas être un problème pour la majorité des populations de l’Ontario. Toutefois, cette menace potentielle pour l’espèce n’a pas été bien étudiée en Ontario. La grande chélidoine (Chelidonium majus) a été observée le long de talus en pente dans le site de Milton Heights, où la scolopendre d’Amérique n’a pas été signalée depuis 1977 (COSEPAC, 2000). Toutefois, il est difficile de dire si cette espèce non indigène est en partie responsable de la perte de la scolopendre d’Amérique dans cet emplacement.

Environ 74 % de l’aire de répartition mondialede l’espèce se trouve dans la province de l’Ontario. À ce titre, il y a une responsabilité élevée quant à la conservation de la scolopendre d’Amérique au Canada. Étant donné la stabilité apparente de la population canadienne, l’objectif du présent plan de gestion est de maintenir les populations existantes à leur abondance et répartition actuelles en réduisant les menaces qui pèsent sur cette espèce dans toute son aire de répartition au Canada.

Les mesures suivantes ont été achevées ou sont en cours afin de contribuer à la conservation de la scolopendre d’Amérique au Canada :

Les stratégies générales du présent plan de gestion pour la scolopendre d’Amérique au Canada sont les suivantes :

  1. Gestion et conservation de l’habitat
  2. Suivi et recherche
  3. Sensibilisation et communication

Les mesures de conservation et le calendrier proposés pour appliquer les stratégies générales de la section 6.2 sont présentés au tableau 2.

Tableau 2. Mesures de conservation et calendrier de mise en œuvre.

Mesure de conservation Priorité Menaces ou préoccupations abordées Échéancier
1. Gestion et conservation de l’habitat
1.1 En utilisant le classement des occurrences d’élément (lorsqu’il est connu) à titre de guide, déterminer les zones prioritaires pour la conservation. Élevée Toutes les menaces sont abordées En cours
1.2 Élaborer et utiliser les pratiques et politiques exemplaires de gestion pour gérer et atténuer les menaces qui pèsent sur la scolopendre. Moyenne Extraction en carrière; amincissement du couvert forestier; aménagement résidentiel ou commercial En cours
1.3 Classer l’habitat à l’aide d’un système de classification écologique des terres et déterminer les autres emplacements où l’espèce pourrait être présente sur cette base. Faible Toutes les menaces sont abordées 2012-2017
2. Suivi et recherche
2.1 Effectuer le suivi de l’espèce à l’aide des normes de spécification du classement des occurrences d’élément (NatureServe, 2002), évaluer les 13 populations existantes dont le statut de viabilité n’est pas connu. Moyenne Lacunes dans les connaissances sur la viabilité de la population 2012-2017
2.2 Mener des études approfondies de la population afin de mieux comprendre l’ensemble de l’abondance de l’espèce, la répartition et les tendances des populations au Canada. Moyenne Lacunes dans les connaissances sur la population et la répartition; responsabilité de conservation élevée pour la scolopendre au Canada 2012-2017
2.3 Étudier le niveau de couvert forestier approprié et les conditions de microhabitat (p. ex. les réponses à une augmentation du niveau de lumière mesurée) pour la scolopendre. Moyenne Amincissement du couvert forestier 2012-2017
2.4 Encourager, au besoin, d’autres activités de recherche relatives aux lacunes dans les connaissances sur l’espèce (p. ex. dispersion des spores/conditions de l’établissement, degré de concurrence avec des espèces non indigènes envahissantes, comme la grande chélidoine, et la menace potentielle du pâturage par les bovins). Faible Lacunes dans les connaissances, menace de la grande chélidoine En cours
3. Sensibilisation et communication
3.1 Promouvoir l’importance de maintenir les communautés végétales de l’escarpement du Niagara (p. ex. brochures, signalisation éducative, etc.). Moyenne Toutes les menaces En cours
3.2 Dissuader le piétinement excessif ou la perturbation physique du sol et des lits de bryophytes grâce à une communication avec des groupes d’utilisateurs (p. ex. escaladeurs, randonneurs, etc.). Moyenne Activités récréatives En cours
3.3 Décourager la collecte des plantes au sein de la région de l’escarpement du Niagara. Faible Collecte de fougères sauvages En cours

La réussite de ce plan de gestion sera évaluée tous les cinq ans en fonction des indicateurs de rendement suivants :

Austen, M.J.W. 2000. COSEWIC status report on the American Hart’s-tongue Fern (Asplenium scolopendrium var. americanum) in Canada. Ottawa (Ont.) : Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. 44 p.

Austen, M.J., Oldham, M. 2000. COSSARO Candidate V, T, E Species Evaluation form for American Hart’s-tongue Fern (Asplenium scolopendrium var. americanum). Peterborough (Ont.) : Comité de détermination du statut des espèces en péril en Ontario, ministère des Richesses naturelles de l’Ontario..

Britton, D.M. 1969. Ferns of the Bruce Trail. Ontario Naturalist 6(2):13-19.

Bruce-Grey Plant Committee : Maher, Nelson, et al. (photos). 1999. A Guide to the Ferns of Grey and Bruce Counties, Ontario. Owen Sound Field Naturalists.

Brunton, D.F. 1999. Pteridophytes. In: Assessment of species diversity in the Mixedwood Plains Ecozone. Réseau d’évaluation et de surveillance écologiques.

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Une évaluation environnementale stratégique (EES) est effectuée pour tous les documents de planification du rétablissement en vertu de la LEP, conformément à La directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes. L’objet de l’EES est d’incorporer les considérations environnementales à l’élaboration des projets de politiques, de plans et de programmes publics pour appuyer une prise de décisions éclairée du point de vue de l’environnement.

La planification du rétablissement vise à favoriser les espèces en péril et la biodiversité en général. Il est cependant reconnu que des plans peuvent, par inadvertance, produire des effets environnementaux qui dépassent les avantages prévus. Le processus de planification fondé sur des lignes directrices nationales tient directement compte de tous les effets environnementaux, notamment des incidences possibles sur des espèces ou des habitats non ciblés. Les résultats de l’EES sont directement inclus dans le plan lui-même, mais également résumés ci-dessous.

Des mesures de conservation protégeant l’escarpement du Niagara auront des effets positifs sur un certain nombre d’autres espèces, y compris d’autres espèces en péril. La scolopendre est une des 11 espèces végétales confinées en grande partie ou en totalité à la région de l’escarpement du Niagara (Brunton, 1999); 46 espèces de fougères ont été observées dans l’escarpement du Niagara de l’Ontario (Britton, 1969). Les autres espèces en péril qui se trouvent dans la région de l’escarpement du Niagara pourraient inclure le noyer cendré (Juglans cinerea) et la massasauga (Sistrurus catenatus).

Bien que certaines des mesures de conservation proposées présentent des avantages pour l’environnement en général et aient une incidence positive sur les autres espèces indigènes sympatriques, elles pourraient avoir des conséquences sur les espèces dont les exigences diffèrent de celles de la scolopendre. Par conséquent, il est important que les activités de gestion de l’habitat pour la scolopendre soient envisagées du point de vue des écosystèmes grâce à l’élaboration, à l’aide des commentaires formulés par les compétences responsables, de plans visant plusieurs espèces, de programmes de rétablissement axés sur les écosystèmes et de plans de gestion des aires tenant compte des besoins des différentes espèces, y compris des autres espèces en péril.

Liste et description de diverses cotes de conservation pour la scolopendre aux États-Unis (de NatureServe, 2011).
Classement mondial (G) Classement national (N) (États-Unis) Classement infranational (S)
Scolopendre d’Amérique (Asplenium scolopendrium var. americanum) G4T3
(Apparemment non en péril / Vulnérable – peu commun, sans être rare; source de préoccupation à long terme en raison des déclins ou autres facteurs / Vulnérable dans le pays, l’État ou la province en raison d’une aire de répartition restreinte, de relativement peu de populations (souvent 80 ou moins), de déclins récents ou généralisés ou d’autres facteurs qui rendent l’espèce vulnérable à la disparition.
N2
(En péril dans le pays ou l’État en raison de sa rareté, qui est causée par une aire de répartition très restreinte, très peu de populations (souvent 20 ou moins), des déclins rapides ou d’autres facteurs qui rendent l’espèce vulnérable à la disparition du pays, de l’État ou de la province.)
Alabama (S1)
Michigan (S1)
New Jersey (SNA)
New York (S2)
Tennessee (S1)

S1 : Gravement en péril; S2 : En péril; SNA : Non applicable.

Classement des occurrences d’élément pour la scolopendre au Canada (CIPN, 2011)
Classement des occurrences d’élément Description Dénombrement (n = 107)
A excellente viabilité estimée 11
AB 3
B bonne viabilité estimée 11
B? 4
BC 9
C viabilité estimée passable 13
C?* 5
CD 1
D faible viabilité estimée 4
E existence vérifiée (viabilité non évaluée) 13
H historique 28
X espèce disparue 5

* Le classement des occurrences d’élément et le qualificatif « ? » peuvent être utilisés pour indiquer une incertitude concernant un classement de base donné (NatureServe, 2002).


1 Peu commune sans être rare; une source de préoccupation à long terme en raison de déclins ou d’autres facteurs.

2 Présente un risque modéré d’extinction en raison d’une aire de répartition restreinte, de relativement peu de populations (souvent 80 ou moins), de déclins récents ou généralisés ou d’autres facteurs.

3 En péril dans le pays ou l’état en raison de sa rareté qui est causée par une aire de répartition très restreinte, très peu de populations (souvent 20 ou moins), des déclins rapides ou d’autres facteurs qui rendent l’espèce vulnérable à la disparition du pays, de l’état ou de la province.

4 Vulnérable dans le pays, l’état ou la province en raison d’une aire de répartition restreinte, de relativement peu de populations (souvent 80 ou moins), de déclins récents ou généralisés ou d’autres facteurs qui rendent l’espèce vulnérable à la disparition.

5 Une espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition par l’effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces signalées à son égard.

6 Une espèce qui vit à l’état sauvage en Ontario et peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison de la combinaison de ses caractéristiques biologiques et des menaces déterminées.

7 Les plantes individuelles ou les groupes de plantes séparées les unes des autres par plus de 1 km sont généralement reconnues comme étant des occurrences d’élément/populations distinctes dans les mentions du COSEPAC, de NatureServe et du Centre d’information sur le patrimoine naturel pour les plantes vasculaires.

8 Renseignements du Centre d’information sur le patrimoine naturel : consultés en octobre 2011.

9 Tel qu’il est défini à l’aide de la règle de NatureServe (NatureServe, 2002); le classement des occurrences d’élément offre une brève évaluation de la viabilité estimée ou de la probabilité de persistance (en fonction des conditions, de la taille et du paysage) des occurrences d’un élément donné (NatureServe, 2002). Le classement des occurrences d’élément est défini en fonction des données obtenues grâce aux récentes études sur le terrain (à l’exception des occurrences historiques, ou dans certains cas disparues du pays) par des personnes avisées utilisant les normes de spécifications du classement des occurrences d’élément (NatureServe, 2002).

10 Le classement traditionnel de « A » à « D » est fondé sur les facteurs connus qui sont utilisés pour prédire la viabilité d’une occurrence d’élément. Plus une occurrence d’élément est viable, plus le classement est élevé et plus sa valeur de conservation est élevée, le « A » étant le classement d’occurrence d’élément le plus élevé. Le seuil de viabilité se trouve au « C », tandis que les occurrences d’élément classées « D » sont considérées comme n’étant probablement pas viables (CIPN, 2011).

11 En règle générale, qui pousse sur les roches ou le substrat rocheux.

12 Exige des sols calcaires (venant habituellement du substrat rocheux calcaire).

13 Une accumulation de fragments de roches érodées par les intempéries au pied d’une falaise ou d’une colline.

14 Liées ou adaptées à un habitat modérément humide.

15 Membre d’un groupe important de plantes vertes apyrènes, comme les mousses, les hépatiques et les cornifles échinées.

16 Parmi les organismes qui affichent une alternance de générations dans le cadre de leur cycle de vie (comme des plantes et certaines algues), désigne l’organisme haploïde qui produit des gamètes. Chacune de ses cellules n’a qu’une seule série de chromosomes appariés, contrairement à la forme diploïde correspondante de l’organisme connue sous le nom de sporophyte.

17 Une zone de forêt ou bois qui a repoussé après une perturbation majeure, comme un feu de forêt, une infestation d’insectes, la récolte du bois ou le déracinement par le vent, jusqu’à ce qu’une période suffisamment longue se soit écoulée, de sorte que les effets de la perturbation ne sont plus évidents.

18 L’environnement d’un très petit secteur précis, qui se distingue de son voisinage immédiat par des facteurs tels que la quantité de lumière incidente, le degré d’humidité et la plage de températures.

19 Exploration des grottes, surtout comme loisir.

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